3 Douze études bibliques Présentation générale 41 Le Psaume 1 constitue la préf

3 Douze études bibliques Présentation générale 41 Le Psaume 1 constitue la préface de tout le Psautier. Il est ici édité en deux colonnes permettant d’em- brasser d’un même regard son texte hébreu (le texte massorétique, avec des variantes syriaques) et son texte grec (celui de la Septante, avec les variantes latines de la Vulgate). Ce type de lecture comparée ne permet pas seulement de souligner les différences entre les deux grandes formes textuelles : il four- nit une bonne amorce pour l’exploration des tradi- tions liturgiques que la poésie des psaumes ne cesse d’irriguer. Le Cantique des cantiques, ici représenté par son ouverture (1,1-17), est sans conteste le chant d’amour le plus connu de l’histoire. Mais quelle est la voix qui le chante ? Et à qui s’adresse-t-elle ? Depuis son inté- gration au canon biblique, on n’a cessé de discuter sur la nature précise du sens littéral de ce chant sublime. De l’érotique à la mystique, la réception de ce livre a été particulièrement riche, depuis ses com- mentaires juifs et chrétiens jusqu’à ses adaptations ou imitations poétiques, visuelles ou musicales. Siracide 51,1-30 se présente comme la réflexion autobiographique d’un scribe ancien. Le passage est particulièrement illustratif pour La Bible en ses Tra- ditions : l’histoire du texte est complexe, et sa cano- nicité a fait l’objet de controverses. En effet, le Sira- cide, quoique composé en langue hébraïque et cité avec éloges dans la tradition rabbinique, n’a pas été reçu dans le canon juif. Le texte hébreu avait même disparu pendant des siècles, au cours desquels cet ouvrage fut transmis par les versions syriaques, grecques et latines de l’Église chrétienne. La décou- verte d’une grande partie du livre en hébreu dans une synagogue du Caire, à la fin du 19e siècle, com- plétée par plusieurs autres découvertes, en particulier parmi les manuscrits de la mer Morte, nous permet aujourd’hui de disposer des deux tiers du texte original. Notre péricope montre la diversité textuelle de ce livre. Elle présente même un psaume attesté seulement à Qumrân. Pour la première fois, dans ce volume, toutes les versions de ce texte à l’histoire L e présent ouvrage présente un éventail de textes bibliques qui illustrent les différents aspects du projet. De fait l’ensemble de la Bible chrétienne y est représentée – bien que d’une manière inégale – depuis le livre de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse de Saint Jean. La diversité des genres littéraires et des sujets pré- sentés permet d’esquisser, sinon d’illustrer parfaite- ment, toutes les possibilités d’annotation qu’offre le cadre herméneutique de La Bible en ses Traditions. La première péricope, Genèse 22,1-19, relate la liga- ture d’Isaac. Elle offre une réception dans les tra- ditions juive et chrétienne d’une richesse exception- nelle. En arrière-fond se dessinent les grands thèmes religieux et théologiques du sacrifice et de l’obéis- sance. Particulièrement pathétique, l’épisode a été abondamment traité par les artistes, dans les arts visuels, la littérature ou la musique. Lévitique 12,1-8 traite des règles de pureté pour les femmes venant d’accoucher et des rites qu’elles ont à accomplir. Bien enracinées dans l’anthropologie, ces coutumes offrent une belle illustration des distinc- tions bibliques entre pur et impur, sacré et profane. Même pour le lecteur du 21e siècle, ces règles ne manquent pas d’actualité : elles sont toujours obser- vées dans le judaïsme et trouvent des échos jusque dans certains rituels chrétiens. Elles permettent aussi de comprendre le récit de la purification de Marie après la naissance de Jésus rapporté par l’évangéliste Luc. Josué 1,1-18 constitue l’ouverture d’une antique épopée de conquête. Dès le début, le livre renvoie à des questions d’ordre historique et géographique, mais aussi théologique, concernant la Terre Promise, d’une actualité brûlante pour quiconque s’intéresse à la situation contemporaine en Terre sainte. Cette péricope inaugurale présente un intérêt particulier du fait de la diversité des versions dans lesquelles le récit a été transmis, en particulier sa tradition samaritaine. Dans ce volume 42 La Bible en ses Traditions souvent, de se décentrer du contexte et des valeurs contemporains du lecteur pour entrer dans d’autres manières de vivre, de penser et d’écrire. Édité ici dans son intégralité, Philémon est donc le premier livre biblique publié par La Bible en ses Tradition. L’épître de saint Jacques 5,13-18 traite du soin pasto- ral des malades dans l’Église naissante, où figurent l’onction et la prière qui prolongent des rites hérités du judaïsme. Référence majeure pour la théologie du sacrement de l’Onction des malades dans l’Église catholique, ce passage fut fortement débattu à l’épo- que de la Réforme protestante et du Concile de Trente. Cette péricope montre l’importance que les rubriques *Liturgie et *Théologie doivent revêtir dans la compré- hension et l’annotation de certains textes bibliques. La première épître de saint Pierre est parfois sur- nommée « la première Encyclique papale », appella- tion plaisante mais non dépourvue de fondement, étant donnée son attribution traditionnelle à l’apôtre Pierre, le nombre et la nature de ses destinataires, ainsi que son ton d’autorité. Elle trouve donc naturel- lement sa place dans une Bible en ses Traditions. On en édite ici l’ouverture, 1,1-12, qui introduit ses grands thèmes dans un des styles grecs les plus soignés du Nouveau Testament. Apocalypse de saint Jean 12,1-18 présente la vision grandiose de la Femme céleste en travail d’enfante- ment et reprend de Gn 3 le thème de l’hostilité entre la Femme et le Serpent. Qui est cette Femme et qui est son Enfant ? La réception de ce texte au fil des siècles et des disciplines a été flamboyante, à la hau- teur de sa profusion symbolique : les arts visuels ont souvent représenté le combat incessant du Serpent et de ses anges contre la Femme, identifiée à la Vierge Marie et à l’Église. mouvementée sont accessibles en français, sous une forme synoptique. Le Nouveau Testament s’ouvre avec l’évangile selon saint Matthieu. Le passage choisi, 13,1-9 représente l’introduction du grand « discours en paraboles » placé par l’évangéliste au centre de son œuvre. Ce texte présente l’une des paraboles les plus célèbres : celle du Semeur, qui décrit symboliquement les effets de la Parole sur ses auditeurs. Sa dimension péda- gogique convient bien à ce volume de démonstration : La Bible en ses Traditions explore la richesse séman- tique de la version matthéenne de la parabole, bien enracinée dans le terroir juif galiléen originel et déployée dans les traditions chrétiennes, tant orien- tales qu’occidentales. La péricope de l’épître de saint Paul aux Philip- piens 1,1-11 montre comment Paul a su adapter les conventions de l’art épistolaire ancien pour entretenir la communication avec une communauté chrétienne qu’il avait fondée. Ce passage offre le double intérêt de projeter une lumière sur les institutions de l’Église naissante et de révéler le partenariat à la fois spirituel et… pécuniaire qui lie Paul et cette communauté. Le contexte de l’épître de saint Paul à Philémon nous renvoie à une institution antique sur laquelle le lecteur contemporain ne saurait porter un regard bienveillant : l’esclavage. D’une manière à première vue scandaleuse, Paul renvoie un esclave fugitif à son maître, tout en soulignant les diverses raisons mora- les pour lesquelles Philémon doit le recevoir comme un frère. C’est l’importance du registre d’annotation *Contexte qui est ici illustrée : bien comprendre des textes anciens comme ceux du christianisme primitif suppose non seulement de les lire à partir de la Tradi- tion qui les a portés jusqu’au lecteur, mais aussi, bien  43 présentent. N’hésitez pas à aller lire les notes des autres registres connectées à celle que vous êtes en train de lire si celle-ci ne répond pas d’emblée à vos interroga- tions. Ensuite, grâce aux notes de *Contexte, représen- tez-vous l’arrière-plan historique et culturel du texte. Enfin, les notes de *Réception, vous permettront de sui- vre les grands moments de l’histoire des lectures de ce texte… jusqu’à celle que vous serez en train de faire ! Lecteur spécialisé dans l’une ou l’autre des disci- plines couvertes par l’annotation de La Bible en ses traditions qui souhaitez lire le texte sous le rapport de votre discipline, allez directement vers les notes qui lui correspondent… Et vous tous, lecteurs bénévoles, le Comité édi- torial de La Bible en ses Traditions recevra avec grati- tude vos remarques et vos suggestions d’amélioration d’un grand chantier qui ne fait que commencer ! Voici quelques clés plus techniques pour entrer dans l’ouvrage. Présentation du texte Le texte de chaque péricope est donné dans ses prin- cipales versions, soit dans un encadré inséré dans le texte principal (pour les variantes de longueur infé- rieure à celle d’une proposition), soit en colonnes parallèles (variantes de longueur égale ou supérieure à celle d’une proposition). Voici les abréviations uti- lisées pour ces versions : O uvrir La Bible en ses Traditions devrait être autre chose qu’ouvrir un dictionnaire ou une encyclo- pédie. Plutôt qu’une série de mélodies, l’ouvrage entend promouvoir une lecture riche et polyphonique du texte biblique. Il souhaite aider le lecteur à enten- dre une symphonie plutôt qu’une série de mélodies sans lien entre elles. Lecteur croyant uploads/Litterature/ douze-etudes-bibliques.pdf

  • 42
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager