CORRIGÉS 1 L’École des femmes de Molière Séquence SÉANCE 1 Une scène d’expositi
CORRIGÉS 1 L’École des femmes de Molière Séquence SÉANCE 1 Une scène d’exposition Texte étudié : acte I, scène I I. Pour guider votre analyse 1) Les personnages a) Arnolphe apparaît ici comme un personnage obsédé par le cocuage. Chrysalde le met aussi en garde contre sa tendance à la médisance, qui le destine à être une victime de choix lorsqu’il sera lui-même dans la situation de ceux qu’il aime railler. Ses excès, son entêtement, son égocentrisme (Agnès réduite à l’état d’objet) en font un personnage ridicule et antipathique, proche du barbon traditionnel de la comédie. b) « Nous sommes ici seuls ; et l’on peut ce me semble / Sans craindre d’être ouïs, y discourir ensemble : / Voulez- vous qu’en ami je vous ouvre mon cœur ? » Par rapport à Arnolphe, Chrysalde est l’ami et le confident, l’homme modéré et plein de bon sens, qui dispense des conseils sages quoique peu entendus. Dans le cadre de la scène d’exposition, il a pour fonction de faire parler Arnolphe et ainsi éclairer la situation autant que les caractères, tout en soulevant un débat qui court tout au long de la pièce (cf. Philinthe dans Le Misanthrope). c) Agnès est le troisième personnage. Il est significatif qu’il soit question d’elle à la troisième personne, comme un personnage n’ayant pas d’autonomie, ni d’emprise sur sa propre destinée. L’adjectif qui la qualifie le plus souvent est « sotte », ce qui apparaît comme le résultat recherché par les théories d’Arnolphe sur l’éducation des femmes. 2) La situation et l’intrigue a) Il s’agit de la tirade des vers 123 à 154, qui offre un récapitulatif sur les événements passés. Elle complète la présentation d’Agnès, en racontant son histoire et en précisant quelle est sa situation par rapport à Arnolphe. Ce récit est inséré dans la discussion sur l’éducation des femmes : Agnès est présentée comme un modèle par Arnolphe, qui insiste sur les précautions qu’il a prises. b) Le voyage d’Arnolphe laisse supposer qu’il a pu se produire quelque chose d’imprévu pendant son absence, ce que la suite confirmera. Le double nom d’Arnolphe, au- delà de sa portée satirique (le ridicule en est souligné par Chrysalde, v. 167-182), jouera un rôle capital dans l’intrigue, en provoquant le quiproquo avec Horace, qui ignore que les deux noms se rapportent à la même personne. c) Le verbe « craindre » apparaît à de multiples reprises dans les premières répliques de Chrysalde (v. 4, 15, 46, 56), et on peut lui adjoindre les termes « faire trembler de peur » (v. 6), « téméraire » (v. 8) et « risquer » (v. 66). Chrysalde craint que les précautions d’Arnolphe soient inutiles et qu’il soit trompé dans ses attentes vis-à-vis d’Agnès. L’expression de ces craintes crée une attente chez le spectateur (autre fonction de la scène d’exposition). 3) Les thèmes dominants a) Le thème du mariage apparaît dès le premier vers (« lui donner la main »). Ce sera le fil directeur de l’intrigue, comme dans de nombreuses comédies. b) Les mots « front » et « cornes » (v. 11, 12, 26, 59, 112) sont une référence traditionnelle et populaire au cocuage. Celui-ci est immédiatement associé au thème du mariage, ce qui renforce la portée comique de l’intrigue. c) Le titre de l’œuvre annonce le thème de l’éducation des femmes. Le thème est abordé à la fois de façon narrative (histoire d’Agnès) et argumentative, puisque Arnolphe présente ses théories sur l’éducation des femmes, entièrement déterminées par l’objectif du mariage et l’honneur du futur époux. Mais le thème est sujet à débat (objections de Chrysalde), ce qui aide le lecteur à saisir la portée satirique de la pièce. III. De l’écrit à l’oral Questions en vue de l’entretien oral : a) Souligner l’omniprésence du personnage et la fréquence de ses monologues, ce qui amène le spectateur à suivre et découvrir l’intrigue avec lui. Principal personnage comique de la pièce (rôle secondaire des serviteurs), par son caractère, son comportement, ses excès et son ridicule (même si certaines interprétations en font un personnage plus dramatique, voire plus pathétique). Il est enfin l’élément moteur de l’intrigue, même s’il est progressivement amené à subir l’action et se retrouver dans l’impuissance la plus totale (dénouement). b) Voir I, b c) Voir II, a et b. d) L’École des femmes comme reflet de la société de l’époque, ici sur la question du mariage et de l’éducation des femmes. À distinguer de la tragédie, plus intéressée par l’homme universel et éternel, ou la farce, dont l’efficacité repose sur des effets comiques grossiers et des personnages stéréotypés. Dimension satirique de la pièce, répondant au fameux principe de castigare ridendo mores (« corriger les mœurs par le rire »). CORRIGÉS 2 L’École des femmes de Molière Séquence Texte étudié : acte II, scène IV, v. 558 à 587 I. Pour guider votre analyse 1. Impressions sur Agnès a) La première apparition d’Agnès, très courte, à la scène III de l’acte I, semblait confirmer la présentation qu’en avait faite Arnolphe dans la scène I : une jeune fille soumise élevée dans l’ignorance sous la tutelle d’Arnolphe. Cependant Horace, dans la scène IV, en fait un tout autre portrait, celui d’une demoiselle séduisante, sensible à l’amour, et peut-être bien susceptible de tromper son tuteur (mensonge par omission dans la fameuse réplique du « petit chat est mort »). b) L’innocence et l’ingénuité d’Agnès se manifestent dans l’enthousiasme juvénile (hyperboles de la première réplique), dans sa peur puérile au sujet du ruban et, surtout, dans son incompréhension lorsque Arnolphe fait référence implicitement à la sexualité : didascalie sur sa mine « interdite », réponse à une question par une autre question (« est-ce qu’on fait d’autres choses ? »). c) L’ingénuité d’Agnès l’amène à tenir des propos très audacieux pour une jeune fille, dont la première qualité à l’époque doit être la pudeur et le souci de protéger sa vertu. Sa première réplique est déjà empreinte d’une forte sensualité et la dernière outrepasse toutes les règles de la bienséance : « Pour le secourir j’aurais tout accordé. » 2. La position inconfortable d’Arnolphe a) Arnolphe dirige la conversation, et manifeste son autorité par un jeu de questions et réponses qui s’apparente à un interrogatoire policier. b) Les didascalies qui accompagnent les répliques d’Arnolphe servent à révéler ses émotions. On notera en particulier la présence des apartés, qui soulignent le double discours du personnage, obligé de faire bonne figure malgré son inquiétude et sa souffrance. Cela s’oppose au discours d’Agnès, caractérisé par sa franchise ingénue. On a du mal à imaginer un mariage heureux fondé sur une communication ainsi faussée. c) La stichomythie se définit par la succession de courtes répliques, entraînant une accélération du dialogue, marquant généralement une montée de la tension. Elle apparaît ici dans le passage du ruban et s’explique à la fois par les hésitations d’Agnès et la nervosité croissante et de plus en plus pressante d’Arnolphe. Les répliques reprennent une longueur normale dès que la tension retombe. 3. La portée comique de la scène a) « Ô fâcheux examen d’un mystère fatal / Où l’examinateur souffre seul tout le mal ! » Cette phrase d’Arnolphe souligne le paradoxe de la situation d’Arnolphe. Malgré sa position dominante, celui-ci est dans l’impossibilité de poser des questions trop explicites à Agnès pour lever plus rapidement le « mystère fatal ». Il se retrouve ainsi dans la position de l’arroseur arrosé, victime de son propre stratagème. b) Bien que les répliques d’Agnès puissent avoir une portée comique, le personnage ridicule est bien Arnolphe, que l’on voit ici puni de ses propres excès. Sa nervosité et son excitation impuissante sont aussi propices à un jeu comique de la part du comédien. c) Le comique de mots repose sur tout un réseau d’allusions sexuelles, que recouvrent des expressions vagues : « et là-dedans remue / certain je ne sais quoi dont je suis toute émue », « Ne vous a-t-il pas pris, Agnès, quelque autre chose ? », « est-ce qu’on fait d’autres choses ? ». Le « Le… » du v. 572 a beaucoup choqué les esprits délicats à l’époque de Molière, comme le montrent certains passages de La Critique de L’École des femmes. SÉANCE 2 L’interrogatoire d’Agnès CORRIGÉS 3 L’École des femmes de Molière Séquence SÉANCE 3 Une scène de quiproquo Texte étudié : acte III, scène IV, v. 892 à 939 I. Pour guider votre analyse 1. Un coup de théâtre a) Ce que nous savons de la scène du grès se limite jusqu’à présent à ce qu’en sait Arnolphe, qui rapporte les faits dans la scène I de l’acte II : Agnès a sous ses yeux accueilli Horace d’un jet de pierre. L’ordre lui en avait été donné par Arnolphe à la fin de l’acte II. La scène avec Horace montrera que si les faits sont exacts, ils sont incomplets et trompeurs. b) Le coup de théâtre survient aux v. 914-915, lorsque Horace révèle la présence du message d’Agnès accompagnant le grès. Cette révélation est ménagée avec uploads/Litterature/ ecole-femmes-corriges 1 .pdf
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- Publié le Dec 22, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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