Fiche de travail : L’homme foudroyé de Blaise Cendrars • Paru en 1945. Cendrars

Fiche de travail : L’homme foudroyé de Blaise Cendrars • Paru en 1945. Cendrars (Frédéric Sauser) a 58 ans et est un écrivain reconnu. • Poète, journaliste, romancier, cinéaste, reporter • Roman ? Mémoires ? Plutôt livre de souvenirs éclatés « ce que vous appelez mes Mémoires, et qui sont des Mémoires sans être des Mémoires… » dans Blaise Cendrars vous parle… Þ singularité d’une entreprise littéraire, ni roman, ni mémoire. • Inaugure un cycle de 4 volumes : L’homme foudroyé (1945), La main coupé (1946), Bourlinguer (1948) et Le lotissement du ciel (1949) / originalité du projet / surprise dans le champ littéraire français. • Retour de l’auteur à l’écriture avec cette œuvre (dernier roman date de 1929 : Dan Yack) • S’essaie au cinéma et à la presse : reportages : Rhum : l’aventure de Jean Galmot en 1930 et les volumes « d’Histoires vraies ». • Mutilé de la guerre 14/18. S’engage dans l’armée anglaise en 39 comme reporter et se retire à Aix-en-Provence en mai 1940. Parution de « Poésies complètes » pendant cette période. • Aventurier : Russie, Brésil, forêt amazonienne, New-York, canal de Suez… • L’Homme foudroyé : univers foisonnant de rencontres, d’aventures et de voyages. • Texte déroutant : mélange des noms, dates, événements / œuvre littéraire novatrice de ce fait : renouvellement de l’espace autobiographique / Abandon aux sursauts de la mémoire. « Je suis reparti du pied gauche et dans une voie nouvelle. Je crois qu’au point de vue écriture, je suis allé assez loin dans mon écriture à moi » à Manoll dans Cendrars vous parle… • Fragments, digressions, collages, emprunts Þ écriture mobile, plurielle, énigmatique. • Roman pluriel, à clefs rejetant les codes et les genres, contestant les identifications. • Effort de déchiffrage pour le lecteur / suivre les fils du texte en évitant l’écueil d’une approche biographique. « Pure méthode de l’alphabet aztèque » Cendrars apprend à le déchiffrer chez son amie Paquita. « Je veux pouvoir suivre jusqu’à l’infiniment petit, jusqu’à l’infiniment éloigné dans le passé et dans l’avenir la signification essentielle de la présence de chacun d’eux (les personnages) dans la chaîne des êtres, je suis bien obligé de marquer chaque être d’un signe synthétique. » dans Cendrars vous parle… • Le lecteur est invité à envisager la pluralité du sens et la matérialité du signifiant. • 1 - Comprendre l’œuvre en tant que roman pluriel / connaître la biographie de l’auteur / comprendre l’articulation de l’œuvre, collage, emprunt, structure, poétique, écriture orale, conte. • 2 – Comprendre l’œuvre dans le continent des écritures de soi. Comment L’Homme foudroyé se positionne-t-il face à l’autobiographie ? Pseudonymie comme élément fondamental dans l’élaboration du personnage fictif qu’est l’auteur. « prochronie » (néologisme de l’auteur) Þ dislocation temporelle et signification. Faire vaciller la linéarité chronologique / jouer de la métamorphose (Frédéric Sauser disparaît pour renaître en Cendrars). Þ L’écrivain est le maître du temps. Repères biographiques • 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds • Milieu bourgeois et protestant • Père : Georges Sauser, plusieurs métiers : fabricant d’horlogerie, marchand de cigares. • Mère : Marie-Louise Dorner, famille protestante, originaire de Zurich. • Déménagements familiaux : Italie entre 1894 et 1896 puis Bâle et Neuchâtel • Élève peu assidu. Part en Russie en 1904 : apprentissage chez un horloger-bijoutier suisse. • Études inachevées en médecine puis en Lettres à l’université de Berne. • 1911 : deuxième séjour en Russie puis New-York. Débuts / Poésie • À New-York, vit reclus. Compose une série de portraits sinistres « Hic, Haec, Hoc » signé « Blaise Cendrart » Pseudonyme en référence à l’art. Puis Cendrars (conseil de son frère) en lien avec le verbe « ardere » Þ brûler. • 1912 : poème « Les pâques à New-York » Þ vie dégradée de la ville et passion du christ • Retour à Paris, publication des Pâques aux Éditions des Hommes Nouveaux. Remarqué par Apollinaire. • Entre dans le cercle des avant-gardes : rencontre des Delaunay. • Collaboration avec Sonia Delaunay / texte et image / « Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France ». Poème lyrique, 1913 • 1914 / légion étrangère / un an au front. 28 septembre 1915 : combat pour s’emparer du bois de la Crête. Perte du bras droit. Souffrance à vie de cette « main fantôme » mais n’évoque jamais sa blessure dans ses textes sur la guerre. (« La guerre du Luxembourg » 1916 : combats sous forme de comptine) ou (« J’ai tué », poème violent en 1918) • 1917 à Méréville / rencontre Raymone Duchâteau, comédienne troupe de Louis Jouvet, muse du poète pendant 40 ans. • Distance avec les groupes d’écrivains en vogue. Posture de marginal. Participe au premier numéro de la revue Dada puis s’en éloigne. Comme pour les surréalistes. Trouve ces groupes trop autoritaires dans leur rapport à l’art. Veut rester libre et indépendant et « vivre sa poésie ». Refus du déni de la guerre comme certains artistes. • Directeur littéraire des Éditions de la Sirène fondées par Paul Laffitte. Apollinaire, Max Jacob, Cocteau ou Raymond Radiguet / Cendrars publie également (« Panama », « Les aventures de mes sept oncles. » • 1919 : « Dix-neuf poèmes élastiques » • 1921 : « Anthologie nègre », compilation de contes africains. Afrique comme une échappatoire face à la guerre, face à l’Europe vue comme dégradée. « Plus qu’un livre, c’est un acte » Michel Leiris. Le recueil ne se vend pas. Départ Brésil en 1924. Le romancier • Rencontre les artistes du modernisme brésilien (Oswaldo de Andrade, Mario de Andrade et Tarsila Do Amaral) Þ « Feuilles de route », chronique de voyage à Rio (publication complète en 1944 dans Poésies complètes.) • Correction des épreuves du recueil Kodak (documentaire), montage collage d’un ouvrage de Gustave Le Rouge (Le mystérieux docteur Cornélius) • Projet de roman depuis plus de 10 ans abandonné momentanément (Moravagine). Sortira en 1926, après « L’Or ». récit protéiforme, personnage fou et sanguinaire. Sorte de double démoniaque dans une époque en folie. • « L’Or » rédigé en six semaines : les aventures du général Suter, un suisse parti en Californie lors de la ruée vers l’or. Succès, traduit en 25 langues. • 1927-1929 : retour en France, Marseille, à La Redonne. Publication de deux romans : « Le plan de l’aiguille » et « Les confessions de Dan Yack » (réuni en un seul en 1946 : « Dan Yack ») Puis d’autres romans (« John Paul Jones ou l’ambition », « L’argent : histoire mirobolante de Jim Fisk ») • 1930 : commande de Lucien Vogel pour le magazine Vu. « Rhum : L’aventure de Jean Galmot. (homme d’affaire devenu député en Guyanne) Réécriture Þ roman qui oscille entre roman et reportage. Le conteur « d’histoires vraies » • 1930-1940 : trois volumes d’histoires vraies (« Histoires vraies » 1936, « La vie dangereuse » 1938 et « D’Oultremer à Indigo » 1940) Þ grande presse, publication dans Le Jour, Excelsior et Paris-soir. • Époque de l’homme de terrain, grand reporter, figure du bourlingueur • Se considère aussi comme un conteur (dans son « vient de paraître » rédigé par Jacques- Henry Lévesque par rapport à son recueil de nouvelles « Histoires vraies ») • Véracité des faits narrés ? Cendrars met en garde contre une lecture trop littéralement autobiographique. La Fontaine : « Voici les faits quiconque en soit l’auteur ; j’y mets du mien selon les occurrences ; c’est ma coutume ; et, sans telles licences, je quitterais la charge de conteur… » Þ conception souple de la vérité autobiographique dans « L’Homme foudroyé ». Le mémorialiste • 1930 : demande de Sven Stelling-Michaud, éditeur chez Payot à Lausanne de la collection Les cahiers romands, à Cendrars d’écrire ses souvenirs de jeunesse à Neuchâtel. Paru en 1932 « Vol à voile. Prochronie » Þ période d’adolescence, fuite du cercle familial, voyage en Russie. • Doute autour du « je », brouille les pistes du récit rétrospectif : « à présent, nous voyons les choses comme dans un miroir, en énigmes » (préface de l’œuvre) • 1945 à 1949 : 4 œuvres dont « L’Homme foudroyé » / « La main coupée », sorte d’hommage aux soldats disparus, valeur exutoire pour l’auteur, œuvre réparatrice, la guerre vécue comme un crime organisé. • « Bourlinguer » : appel au large / 11 chapitres = 11 ports, étapes de vie, rencontres, anecdotes. Péripéties de l’aventurier en parallèle avec l’aventure de l’écriture. • « Le lotissement du ciel » renoue avec le principe rhapsodique. Retour sur soi, récit mystique, exploration de l’inconscient. « Le voyage continue mais sur les voies du monde intérieur. C’était urgent. » (préface). Lien entre Saint joseph de Copertino aux expériences d’extase des saints pour aboutir aux ravissements de l’amour. L’homme foudroyé – l’histoire du texte Une maturation difficile • Depuis 1940, trois ans sans écriture. Défaite de la France, véritable choc • Perte individuelle de liberté pour l’écrivain • uploads/Litterature/ notes-de-lecture-fiche-de-travail-cendrars 1 .pdf

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