EL9:Le Barbier de Séville ou la précaution inutile ACTE PREMIER, Scène 6 INTROD
EL9:Le Barbier de Séville ou la précaution inutile ACTE PREMIER, Scène 6 INTRODUCTION : Le Barbier de Séville ou la précaution inutile est paru en 1775. Cette pièce est l’œuvre du dramaturge français Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Cette comédie conte l'amour interdit entre deux amants : Rosine et le comte Almaviva travesti sous l'identité de Lindor. Celui-ci vient de retrouver son ancien valet Figaro qui va alors l'aider à séduire Rosine : celle-ci est enfermée par son tuteur qui veut l'épouser par la force. Dans cette scène prenant la forme d'une sérénade, nous nous demanderons ce que révèlent cette scène des personnages et plus particulièrement quelle(s) relation(s) entre les personnages révèle(nt)-elle. Cette lecture linéaire s'appuiera sur 3 mouvements : I.l.1 à 13 : Préparatifs du spectacle II. l.14 à 31 : Le spectacle/chant du comte III. l.32 à 41 : Les félicitations de Figaro et la réponse de Rosine [Je vais désormais procéder à la lecture de l’extrait] EXPLICATION LINÉAIRE : I. l.1 à 13 : Préparatifs du spectacle - Dès le début, l'extrait que nous étudions est riche en enseignements concernant les relations entre les différents personnages. En effet, nous pouvons constater dans la première ligne la relation tyrannique entre Rosine et son tuteur qui la restreint et veut l'épouser contre son gré. - Son échec est également annoncé à travers les diverses sens du mot « jalousie ». - Également dans cette première ligne, nous pouvons remarquer l'inversion des anciennes positions vassal à maître entre Figaro et le comte Almaviva : celle-ci est marqué dans la formule des injonctions « ne regardez-pas, ne regardez donc pas ! » - mais aussi dans la troisième ligne où, à la faveur de la timidité du comte, Figaro se trouve dans la position du plus savant en expliquant la lettre de Rosine : « chanter indifféremment, c'est-à-dire ». - La camaraderie et la complicité que se témoignent les deux amis sont également apparentes dans le début de notre texte. En effet, l'excitation quant à l'arrivée de Rosine est partagée entre les deux compères : celle-ci est d'ailleurs soulignée par l'avertissement de l'arrivée de la dame par Figaro formulé par plusieurs répétitions ainsi que plusieurs exclamations « La voilà, la voilà ! Ne regardez pas, ne regardez pas ! » dans la première ligne mais aussi dans la quatrième ligne « Oh ! La v'la, la v'la ». - Ces nombreuses exclamations et répétitions contribuent également à donner un effet comique à la scène. - Une autre relation apparaît dans ce mouvement : c'est l'amour entre Rosine et le comte Almaviva. Rosine est d'ailleurs à l'origine de toute cette mascarade par l'envoi d'un billet à l'intention de Lindor, cependant cette sérénade est doublement mascarade car Lindor n'est finalement que le comte travesti : l'auteur utilise ici un procédé de mise en abyme. - Cet amour est également apparent dans les nombreuses hésitations du comte amoureux « pourquoi », « Mais comment chanter sur cette musique ? », « que veux- tu que j’en fasse ? » mais aussi dans les aveux d'ignorance «je ne sais pas faire de vers », « moi, j’en joue si mal ». - Enfin, la fin du mouvement et plus précisément la douzième ligne permet à Figaro de monter son intelligence et en quelque sorte sa supériorité vis-à-vis du comte : celui-ci fait peur à son ancien maître sur son travestissement en lui rappelant le risque d'être démasqué à tout moment en utilisant le marqueur temporel « bientôt » et les termes relatifs à la découverte « reconnu » et « dépisté ». Il montre également son intelligence en montrant sa connaissance des usages « chanter sans guitare à Séville ! ». II. l.14 à 31 - Le chant du comte prend la forme d'une sérénade, celle-ci est la représentation de la communication clandestine entre les deux jeunes amants. - Cette sérénade est d'ailleurs l'expression pure de l'amour de Lindor pour sa bien- aimée. En effet dans cette sérénade, il fait allégeance à sa dame. -Il exprime son amour en utilisant l'hyperbole « adorer » à la 17 ligne, il exprime également la relation de vassalité du chevalier à sa dame dans la première strophe de sa sérénade : celle-ci exprime aussi l'admiration sans borne que Lindor voue à sa dame « j'osais vous admirer ». - On retrouve également dans cette première strophe le vocabulaire de la soumission « ordonnez », « obéir à son maître». - A la suite de cette première strophe, Figaro se fait mentor encourageant et félicite son élève « Fort bien, parbleu ! ». - Dans le deuxième strophe de sa sérénade, Figaro fait une référence à l'amour courtois en utilisant les termes « un brillant chevalier » à la ligne 24. Une fois n'est pas coutume, le comte est félicité par son mentor « Et comment, diable !je ne ferai pas mieux, moi qui m’en pique ! ». - Dans la chanson de Lindor, la tonalité lyrique va crescendo suivant l'épanouissement du sentiment amoureux. - Cependant, celle-ci culmine dans la troisième strophe : à la ligne 29, le comte utilise « sans espoir », il y a une accumulation des 5 pronoms de la première personne et l'on peut remarquer l'hypallage dans l'utilisation des termes « voix tendre » dans la vingt- huitième ligne. - Dans cette même strophe, le comte organise la suite de son entreprise « tous les matins, ici, d’une voix tendre, je chanterai » dans les lignes 28 et 29. - Dans les deux derniers vers de sa sérénade, le comte par le chiasme des pronoms je/vous montre son espérance quant à la réciprocité de ses sentiments. III. l.32 à 41 : - Une fois de plus, le comte reçoit les félicitations de son mentor « Oh ! Ma foi »dans la ligne 32. Celui-ci vient jusqu'à embrasser l'habit de son maître dans une exagération bouffonne. - Toujours dans cette relation de camaraderie, Figaro se fait commentateur moqueur en utilisant une gradation hyperbolique en l'appelant d'abord Monseigneur à la ligne 20 puis Excellence dans la trente-quatrième ligne. - Malgré cette amitié et ces félicitations, Lindor n'en reste pas moins l'amoureux assailli par ses inquiétudes « Crois-tu que l’on m’ait entendu ? » A la trente-septième ligne, Rosine répond enfin à la sérénade de son amant : la tonalité de cette réponse fait écho au sentiment du Comte. - Malheureusement pour les deux amants, leur relation est clandestine. En effet la réponse de Rosine est interrompu par son tuteur comme l'attestent les points de suspension à la fin de sa réponse ainsi que la didascalie « On entend la croisée qui se ferme avec bruit » et l'indication du comte « Elle a fermé sa fenêtre, quelqu’un est apparemment rentré chez elle. ». CONCLUSION : Dans cet extrait du Barbier de Séville, Beaumarchais nous montre d'une façon on ne peut plus claire les relations entre les personnages présents ou non dans cette scène : on peut découvrir la camaraderie entre les anciens maître et valet, l'amour entre les deux amants cachés et la relation de tyran à femme dirigée entre le barbon et Rosine. Le dramaturge ouvre aux lecteurs et aux spectateurs les portes de la pièce(l'intrigue et les personnages) sous le couvert de cette sérénade. Pour une autre analyse, nous pourrions nous demander si le choix de cette sérénade est anodin ou si il joue un rôle majeur dans la découverte de ces relations. uploads/Litterature/ el-9.pdf
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- Publié le Fev 19, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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