LA MÉTAPHORE VIVE DU MÊME AUTEUR AUX MÊMES ÉDITIONS Gabriel Marcel et Karl Jasp

LA MÉTAPHORE VIVE DU MÊME AUTEUR AUX MÊMES ÉDITIONS Gabriel Marcel et Karl Jaspers Philosophie du mystère et philosophie du paradoxe Karl Jaspers et la philosophie de l'existence en collaboration avec M. Dufrenne Histoire et vérité troisième édition augmentée de quelques textes De l'interprétation essai sur Freud Le Conflit des interprétations Temps et récit, tome I Temps et récit, tome II La configuration du temps dans le récit de fiction Temps et récit, tome III Le temps raconté CHEZ D'AUTRES ÉDITEURS Philosophie de la volonté I. Le volontaire et l'involontaire II. Finitude et culpabilité 1. L'homme faillible 2. La symbolique du mal (Aubier) Idées directrices pour une phénoménologie d'Edmond Husserl traduction et présentation (Gallimard) Quelques figures contemporaines appendice à /'Histoire de la philosophie allemande, de E. Bréhier (Vrin) PAUL RICŒUR LA MÉTAPHORE VIVE ÉDITIONS DU SEUIL 27, rue Jacob, Paris VIe ISBN 2-02-002749-6 C Éditions du Seuil, 1975. La loi du 11 mars I9S7 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partieik faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Préface Les études qu'on va lire sont issues d'un séminaire tenu à l'univer­ sité de Toronto à l'automne 1971 sous les auspices du Département de littérature comparée. A cet égard, je tiens à exprimer mes vifs remerciements au professeur Cyrus Hamlin, mon hôte à Toronto. Ces investigations ont continué de progresser durant les cours donnés ultérieurement à l'université de Louvain, puis à l'université de Paris-X, dans le cadre de mon Séminaire de recherches phénoménologiques, enfin à l'université de Chicago, dans la chaire John Nuveen. Chacune de ces études développe un point de vue déterminé et cons­ titue une partie totale. En même temps, chacune est le segment d'un unique itinéraire qui commence à la rhétorique classique, traverse la Sémiotique et la sémantique, pour atteindre finalement l'hermé­ neutique. La progression d'une discipline à l'autre suit celle des entités linguistiques correspondantes : le mot, la phrase, puis le discours. La rhétorique de la métaphore prend le mot pour unité de référence. La métaphore, en conséquence, est classée parmi les figures de dis­ cours en un seul mot et définie comme trope par ressemblance; en tant que figure, elle consiste dans un déplacement et dans une exten­ sion du sens des mots; son explication relève d'une théorie de la subs­ titution. A ce premier niveau correspondent les deux premières études. La première étude — « Entre rhétorique et poétique » — est con­ sacrée à Aristote. C'est lui, en effet, qui a défini la métaphore pour toute l'histoire ultérieure de la pensée occidentale, sur la base d'une sémantique qui prend le mot ou le nom pour unité de base. En outre, son analyse se situe à la croisée de deux disciplines — la rhétorique et la poétique — qui ont des buts distincts : la « persuasion » dans le discours oral et la mimêsis des actions humaines dans la poésie tragique. Le sens de cette distinction reste en suspens jusqu'à la sep­ tième étude, où la fonction heuristique du discours poétique est définie. 7 PRÉFACE La seconde étude — « Le déclin de la rhétorique » — est consacrée aux derniers ouvrages de rhétorique en Europe, en France particu­ lièrement. L'œuvre de Pierre Fontanier, les Figures du discours, est prise pour base de discussion. La démonstration porte sur deux points principaux. On veut d'abord montrer que la rhétorique culmine dans la classification et la taxinomie, dans la mesure où elle se concentre sur les figures de Vécart — ou tropes —, par quoi la signification d'un mot est déplacée par rapport à son usage codifié. D'autre part, on veut montrer que, si un point de vue taxinomique est approprié à une statique des figures, il échoue à rendre compte de la production même de la signification, dont l'écart au niveau du mot est seulement l'effet. Le point de vue sémantique et le point de vue rhétorique ne com­ mencent à se différencier que lorsque la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase et traitée comme un cas non plus de dénomina- tion déviante, mais de prédication impertinente. A ce second niveau de considération appartiennent les trois études suivantes : La troisième étude « La métaphore et la sémantique du discours » — contient le pas décisif de l'analyse. On peut par conséquent la considérer comme l'étude clé. Elle place provisoirement dans un rap­ port d'opposition irréductible la théorie de la métaphore-énoncé et la théorie de la métaphore-mot. L'alternative est préparée par la dis­ tinction, empruntée à Emile Benveniste, entre une sémantique, où la phrase est le porteur de la signification complète minimale, et une sémiotique pour laquelle le mot est un signe dans le code lexical. A cette distinction entre sémantique et sémiotique, on fait correspondre l'opposition entre une théorie de la tension et une théorie de la subs­ titution, la première s'appliquant à la production de la métaphore au sein de la phrase prise comme un tout, la seconde concernant l'effet de sens au niveau du mot isolé. C'est dans ce cadré qu'on dis­ cute les contributions importantes des auteurs de langue anglaise, 1. A. Richards, Max Black, Monroe Beardsley. On s'emploie, d'une part, à montrer que les points de vue en apparence disparates repré­ sentés par chacun d'eux (« philosophie de la rhétorique », « grammaire logique », « esthétique ») peuvent être placés sous le signe de la séman­ tique de la phrase introduite au début de l'étude. On s'efforce, d'autre part, de délimiter le problème que ces auteurs laissent en suspens : celui de la création de sens dont témoigne la métaphore d'invention. La sixième étude et la septième étude seront mises en mouvement par cette question de l'innovation sémantique. Mesurées à la question ainsi dégagée à la fin de la troisième étude, 8 PRÉFACE la quatrième étude et la cinquième étude peuvent paraître marquer un pas en arrière. Mais leur but essentiel est d'intégrer la sémantique du mot, que l'étude précédente peut sembler avoir éliminée, à la séman- tique de la phrase. En effet, la définition de la métaphore comme transposition du nom n'est pas erronée. Elle permet d'identifier la métaphore et de la classer parmi les tropes. Mais surtout cette défi- nition, véhiculée par toute la rhétorique, ne peut être éliminée, parce que le mot reste porteur de l'effet de sens métaphorique. A cet égard, il faut rappeler que c'est le mot qui, dans le discours, assure la fonc- tion d'identité sémantique : c'est cette identité que la métaphore altère. Il importe donc de montrer comment la métaphore, produite au ni- veau de l'énoncé pris comme un tout, se « focalise » sur le mot. Dans la quatrième étude — « La métaphore et la sémantique du mot » —, la démonstration se limite aux travaux situés dans le pro- longement de la linguistique saussurienne, en particulier ceux de Stephen Ullmann. Nous arrêtant au seuil du structuralisme propre- ment dit, nous montrons qu'une linguistique qui ne distingue pas entre une sémantique du mot et une sémantique de la phrase doit se borner à assigner les phénomènes de changement de sens à l'histoire des usages de la langue. La cinquième étude — « La métaphore et la nouvelle rhétorique » — poursuit la même démonstration dans le cadre du structuralisme français. Celui-ci mérite une analyse distincte, en raison de la « nou- velle rhétorique » qui en est issue et qui étend aux figures du discours les règles de segmentation, d'identification et de combinaison déjà appliquées avec succès aux entités phonologiques et lexicales. On in- troduit la discussion par un examen détaillé des notions d' « écart » et de « degré rhétorique zéro », par une comparaison des notions de « figure » et d' « écart », enfin par une analyse du concept de « réduc- tion d'écart ». Cette longue préparation sert de préface à l'examen de la nouvelle rhétorique proprement dite; on considère avec la plus grande attention son effort pour reconstruire systématiquement l'en- semble des figures sur la base des opérations qui gouvernent les atomes de sens de niveau infra-linguistique. La démonstration vise essentiel- lement à établir que l'indéniable subtilité de la nouvelle rhétorique s'épuise entièrement dans un cadre théorique qui méconnaît la spéci- ficité de la métaphore-énoncé et se borne à confirmer le primat de la métaphore-mot. Je tente néanmoins de montrer que la nouvelle rhétorique renvoie, de l'intérieur de ses propres limites, à une théorie de la métaphore-énoncé qu'elle ne peut élaborer sur la base de son système de pensée. 9 PRÉFACE La transition entre le niveau sémantique et le niveau herméneutique est assurée par la sixième étude — « Le travail de la ressemblance » — qui reprend le problème laissé en suspens à la fin de la troisième étude, celui de l'innovation sémantique, c'est-à-dire de la création d'une nouvelle pertinence sémantique. C'est uploads/Litterature/ paul-ricoeur-la-metaphore-vive-seuil-1975.pdf

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