Bonne lecture ☺ ! Maurice Barrès, Les Déracinés (1897) François Sturel arrive à
Bonne lecture ☺ ! Maurice Barrès, Les Déracinés (1897) François Sturel arrive à Paris pour poursuivre ses études après un baccalauréat obtenu en lorraine, dans l’est de la France. Il s’installe dans une pension tenue par la femme d’un verrier lorrain. Ce nouveau pensionnaire (1) a le bonheur de voir Paris avec des yeux tout neufs! il est une chose qui vient de subir sa destinée, une force qui désire s'épuiser (agotarse) ! ... […] Depuis deux ans, la nuit, des cauchemars (pesadillas) lui évoquant le lycée, il se réveillait en sursaut (sobresaltado/sorprendido) (2) pour crier à son oreiller (por gritarle a su almohada) : « Je suis libre! libre! » Il ajoute maintenant : « Libre dans Paris! » Il lui manque de comprendre sa pleine puissance (todo su poder) et de dire : « J'ai dix-neuf ans! » Le jeune roi de l'univers!... Ces premiers jours furent animés (estuvieron animados) de la plus violente ivresse (embriaguez). Il aimait le froid qui, par une douleur légère, lui prouvait que cette belle vie toute neuve n'était pas un rêve. Il trouvait de la saveur (sabor) à l'air qui remplissait (estaba llenando) sa jeune et fraîche bouche, ouverte pour crier son bonheur. Ce n'était point Paris, mais la solitude (soledad) qui le possédait(poseía). La solitude plus enivrante ( embriagador ) (3) que l'amour! Comme il l'a désirée! Sa passion s'est encore irritée (4), depuis le collège, dans les quatre rues de Neufchâteau ; maintenant il reçoit d'elle des jouissances (placeres) qui dépassent son attente (que superan sus expectativas). Les rues, les jardins publics, sa chambre lui offrent des voluptés (placeres) qui le transportent de reconnaissance (reconocimiento). Enfin il pourra donc s'occuper de soi-même, et non plus dans le désert lorrain où ses appels ne levaient nul écho (5), mais dans la ville aventureuse qui suscite et parfois récompense la hardiesse ( la audacia ) (6) . 1. pensionnaire : qui loge dans une pension. 2. en sursaut (se réveiller) : d'un seul coup 3. enivrante : qui procure l'ivresse, qui rend saoul, comme lorsqu'on a bu trop d'alcool. 4. s'est irritée : ici, augmenter, croître 5. ses appels ne levaient nul écho : ses appels restaient sans réponse 6. la hardiesse : l'audace, le courage Michel HOUELLEBECQ, Soumission, Flammarion (2015) Le roman raconte l’histoire d’un homme qui s’engage dans une carrière universitaire : il devient professeur de littérature. L’extrait suivant se situe au début du roman, lorsque le personnage principal soutient sa thèse à la Sorbonne. L'écrivain J. K. Huysmans (1848-1907), que Houellebecq évoque dès les premières lignes du roman, est un écrivain français, auteur notamment d' À rebours (1884). Pendant toutes les années de ma triste jeunesse, Huysmans demeura (siguió siendo) pour moi un compagnon, un ami fidèle ; jamais je n'éprouvai (experimenté/tuve) de doute, jamais je ne fus tenté d'abandonner, ni de m'orienter vers un autre sujet ; et puis, une après-midi de juin 2007, après avoir longtemps attendu, après avoir tergiversé (1) autant et même un peu plus qu'il n'était admissible (2), je soutins devant le jury de l'université Paris IV-Sorbonne ma thèse de doctorat : Joris-Karl Huysmans, ou la sortie du tunnel. Dès le lendemain matin (ou peut-être dès le soir même, je ne peux pas l’assurer, le soir de ma soutenance fut solitaire, et très alcoolisé), je compris qu’une partie de ma vie venait de s’achever, et que c’était probablement la meilleure. Tel est le cas, dans nos sociétés encore occidentales et social-démocrates, pour tous ceux qui terminent leurs études, mais la plupart n’en prennent, ou pas immédiatement conscience, hypnotisés (3) qu’il sont par le désir d’argent, ou peut-être de consommation chez les plus primitifs, ceux qui ont développé l’addiction (4) la plus violente à certains produits (ils sont une minorité, la plupart, plus réfléchis et plus posés, développant une fascination simple pour l’argent, ce « Protée (5) infatigable »), hypnotisés plus encore par le désir de faire leurs preuves, de se tailler une place (6) sociale enviable dans un monde qu’ils imaginent et espèrent compétitif, galvanisés (7) qu’ils sont par l’adoration d’icônes (8) variables : sportifs, créateurs de mode ou de portails Internet, acteurs et modèles. 1. tergiversé : hésité 2. admissible : acceptable 3. hypnotisé : fasciné 4. addiction : dépendance 5. un Protée : personne ou chose qui change sans cesse d'apparence 6. se tailler une place .. .: se faire une place 7. galvanisé : électrisé, dynamisé 8. icônes : images que l'on adore Venir étudier en France LE MONDE | 28.09.2015 Chaque année, près de 280 000 étudiants étrangers font leur rentrée en France, troisième destination la plus prisée au monde pour l’enseignement supérieur, juste après les États-Unis et le Royaume-Uni. Si, à Paris, le Service d’accueil des étudiants étrangers propose comme chaque année, jusqu’au 25 novembre, un guichet unique facilitant leurs démarches , le parcours peut s’avérer beaucoup plus « long, rude et semé d’écueils administratifs » ailleurs, raconte Reda Merida. Cet étudiant algérien, qui a débuté l’an dernier des études de sciences politiques à l’université de Lille, a raconté ses préparatifs et son installation avec beaucoup d’humour et de gif animés, sur son TumblrIchbineinlillois. Il a aussi lancé, en cette rentrée, un site Internet pour aider étudiants et stagiaires à s’installer en France, Veni Study Vici. Voici son témoignage : « Mon désir d’étudier à l’étranger est le fruit d’une frustration : l’envie de découverte et d’aventure et l’impossibilité de prendre une année sabbatique , puisque ni mon âge ni le système éducatif algérien ne me permettaient de le faire. J’ai donc décidé de joindre l’utile à l’agréable, c’est-à-dire de poursuivre mes études supérieures tout en étant à l’étranger. Pourquoi la France ? C’est une question qu’on me pose souvent (…) le coût a joué : 186 euros par année de licence en France, contre 10 000 euros au Royaume-Uni. Ensuite, il y a la richesse culturelle du pays, la qualité des études, la facilité linguistique, mais surtout, la proximité culturelle entre l’Algérie et la France, due à notre histoire commune et qui fait qu’aujourd’hui, je me sens moins étranger en France qu’en Belgique. Mon expérience a commencé en novembre 2013, quand je me suis inscrit au test de connaissance de français , première étape des démarches à effectuer auprès du Campus France d’Alger. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Campus France est un établissement rattaché au ministère des affaires étrangères. En théorie, il a pour objectif la promotion de l’enseignement supérieur français, mais en pratique, il donne surtout un avant-goût de l’administration française. Entre la complexité des démarches et leur coût, cela devient une véritable machine à sélection massive d’étudiants. A l’époque, j’entrais en terminale, il fallait donc jongler entre les cours d’un côté et ces fameuses «démarches » de l’autre, entre rédaction des lettres de motivation, préparation des dossiers d’admission, présence aux entretiens, etc. Entre les frais de traduction, ceux du test de langue, du traitement de dossier et ceux du visa, il faut compter entre 200 et 300 euros. Juillet 2014, baccalauréat en poche et le visa aussi, le départ est certainement l’étape la plus dure du parcours. Ce n’est jamais facile de quitter les siens , son pays et ses repères . Après avoir préparé mes valises, étreint tout le monde et pleuré un bon coup , j’ai pris l’avion à l’aéroport d’Alger, que l’aventure commence ! Arrivé à Lille, j’ai été charmé par l’architecture de la ville, un peu moins par son climat, mais la chaleur de ses habitants compensait . L’arrivée en France était aussi un « rendez-vous en terre inconnue » administratif : il y a un énorme manque d’information pour les étudiants étrangers. De l’inscription administrative à l’université jusqu’au dépôt de la demande de la carte de séjour , mon premier mois en France s’était résumé à «PROCÉDURES ADMINISTRATIVES », même en l’écrivant en majuscule je n’arriverai sûrement pas à vous dépeindre à quel point l’administration est lente et alambiquée . (…) Parlons des choses sérieuses maintenant, parlons argent ! Aux frais de dossier et de visa via Campus France, évoqués plus haut, s’ajoute le billet d’avion, l’assurance voyage et les frais de dépassement de la limite du poids des bagages (n’oubliez pas qu’il s’agit d’un déménagement). Une fois en France, il faut s’attendre les premiers mois à beaucoup de dépenses : le loyer (variable selon la ville) et la caution, les propriétaires demandant souvent aux étudiants internationaux qui n’ont pas de garant en France une caution équivalente à plusieurs loyers. Ajoutez les 77 euros pour l’obtention de la carte de séjour. Si vous n’êtes pas européen ou si le foyer fiscal de vos parents n’est pas situé en France, vous n’avez guère droit à la bourse sur critères sociaux du CROUS, vous allez donc payer intégralement les frais de scolarité, en plus des 213 euros de droits d’accès à la sécurité sociale , à verser chaque année. (…) Vous pouvez néanmoins déposer un dossier auprès de la Caisse d’allocations familiales pour bénéficier de l’Aide Personnalisée au Logement. Il n’y uploads/Litterature/ english-language-lectures-about-teaching.pdf
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- Publié le Apv 18, 2022
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