L'antiquité classique Étrennes de septantaine. Travaux de linguistique et de gr
L'antiquité classique Étrennes de septantaine. Travaux de linguistique et de grammaire comparée offerts à Michel Lejeune par un groupe de ses élèves Francine Mawet Citer ce document / Cite this document : Mawet Francine. Étrennes de septantaine. Travaux de linguistique et de grammaire comparée offerts à Michel Lejeune par un groupe de ses élèves. In: L'antiquité classique, Tome 56, 1987. pp. 409-413; https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1987_num_56_1_2222_t1_0409_0000_2 Fichier pdf généré le 07/04/2018 COMPTES RENDUS 409 qua montre bien qu'en fait nous nous trouvons ici devant une compilation tardive qui accole des matériaux grammaticaux de provenances diverses (Diomède, Charisius, Priscien, voire Pline ...)· La publication actuelle de ces trois textes est fondée sur une lecture minutieuse du manuscrit qui a permis de relever 96 erreurs dans l'édition Eichenfeld-Endlicher ; elle reproduit aussi le texte dans son intégralité alors que Keil avait procédé à certaines coupures, notamment dans la présentation des paradigmes. Le volume se termine par un Index scriptorum : on y relève que près de deux tiers des citations sont empruntées à Virgile, et singulièrement à Y Enéide, ce qui est conforme à la place eminente que le poète a occupée dans la tradition culturelle latine. L'édition, fort soignée et de présentation élégante, fait honneur à l'école philologique italienne. Maurice Leroy. Étrennes de septantaine. Travaux de linguistique et de grammaire comparée offerts à Michel Lejeune par un groupe de ses élèves. Paris, Klincksieck, 1978. 1 vol. 16 χ 24 cm, 238 pp. (Études et 91). Prix: 180 FF. Ce recueil dédié à Michel Lejeune recouvre les principaux domaines dans lesquels se sont illustrés le grand maître et ses disciples. Io) Domaine celtique. Notre connaissance des dialectes celtiques progresse grandement non grâce à la découverte de nouvelles inscriptions tant en Gaule qu'en Espagne, mais aussi par l'exploitation des parlers ruraux français relevés, encore à temps, dans les grands atlas régionaux. Si gaulois et brittonique sont quasiment au Ier siècle AC, les divergences apparaissent sous l'empire romain et s'accentuent dès la fin de l'époque romaine. L. Fleuriot {Brittonique et gaulois durant les premiers siècles de notre ère, pp. 75-83) tente ainsi d'esquisser le tableau phonétique du gaulois tardif à partir des données des dialectes romans. P. -Y. Lambert (Restes de la flexion hétéroclitique en Celtique, pp. 1 15-122) relève dans la dérivation celtique de nombreuses traces de flexion hétéroclitique : Io dans les collectifs irlandais (neutres en -ar, -red, rad et féminins en -rad), en rapport avec des thèmes en -/-, -u- et -s- et qui ont des doublets en -an- ·, 2° dans des singulatifs en -ann / -ne, cette répartition collectifs-singulatifs devant être une innovation propre au celtique. 2°) Linguistique et dialectologie grecque. F. Bader (Flexions d'aoristes sigmatiques, pp. 29-44) poursuit, pour le grec, son étude sur les prétérits, entamée dans différents articles antérieurs (notamment Mélanges P. Chantraine, 1972 et BSL, 69, 1974). Le grec, comme l'indo- européen, connaît plusieurs types d'aoristes ; l'un d'eux est l'aoriste sigmatique, constitué par l'extension au prétérit d'un élargissement radical (du type -s-, -u-, 410 COMPTES RENDUS -k- ou -t-), propre originellement à une seule personne, la 3e personne, sans désinence, s'opposant, dans un paradigme archaïque, aux autres personnes. Les paradigmes défectifs de quelques langues (ex. latin : paul le-3e sg. / pàstï 2e sg.) conservent les traces de ce système archaïque. L'aoriste sigmatique, moyen, est passé secondairement à la flexion active (en iranien). Les thèses développées par F. Bader dans cet article sont les suivantes : 1 - le système du prétérit latin ne provient pas d'un système à trois thèmes où parfait et aoriste se seraient confondus. Cette théorie traditionnelle repose sur la conception erronnée d'un aoriste à flexion et fonction unitaires, alors qu'il existe manifestement plusieurs flexions d'aoristes (ex. : *dhe-t et *uid-e). 2 - Loin de présenter une innovation résultant de la confusion du parfait et de l'aoriste, le latin conserve, en réalité, une situation héritée, à deux thèmes, qui doit être également celle du grec et de l'indo-iranien, langues dans lesquelles a aussi existé la flexion moyenne prétéritale et dans lesquelles le développement de la flexion active a concurrencé la flexion moyenne. Dans cette nouvelle on abandonnera l'étymologie de la Ie sg. -a = skr. -am, dans laquelle on verra une forme authentique de «parfait-moyen» (identique à lat. dîxï), de même que dans la forme de 3e sg. -ε. On comparera donc le type έδειξα au moyen indien ádiksi), qui est le seul paradigme indien homogène, l'actif présentant une flexion semi-active (ex. : 3e pi. anaisur). L'aoriste sigmatique n'apparaît entièrement actif qu'en iranien ; partout ailleurs, il est soit défectif au sg. du point de vue sigmatique, soit partiellement actif. L'opposition entre aoristes sigmatiques et radicaux se ramène finalement à une opposition flexionnelle entre prétérits élargis et prétérits radicaux qui ont tous deux une flexion originelle de type moyen : - les prétérits radicaux ont toutes les personnes fléchies ; - les prétérits élargis opposent une 3e personne sg. à désinence zéro aux autres personnes, moyennes. Ce système permet de maintenir une plus grande cohérence dans la répartition des fonctions des deux séries de désinences i.-e., la série en -mi et la série en -hi, et s'inscrit logiquement dans la reconstruction proposée par l'auteur, dans ces précédents articles. Il s'agit là des théories personnelles de l'auteur, très même si elles prêteront sans doute encore à discussion. Cl. Brixhe (La palatalisation en grec ancien, pp. 65-73) montre que la palatalisation en grec ancien repose non sur un affaiblissement de l'articulation (selon l'explication traditionnelle), mais au contraire sur une augmentation de l'énergie articulatoire, qui permet d'expliquer différents phénomènes, comme le traitement *smorja> μοϊρα, le passage de tu à su (par l'intermédiaire de tju). J. Haudry (La flexion des thèmes en -i- en attique, pp. 95-98) explique la formation du thème -èy- de la flexion du type πόλις-πόλεως. Le type i.-e. est celui représenté par le skr. nom. matih / gén. mateh et reposant sur un thème *-/- / -ey-. La finale -èy n'apparaît qu'au locatif sg. (véd. -ä). Or, le locatif présente habituellement en i.-e. le thème pur. La flexion attique sur le thème -èy- a dû se généraliser à partir COMPTES RENDUS 4 1 1 d'un thème de ce type (attique et grec homérique possèdent un locatif πόληι), mais de datif-locatif, postérieurement au syncrétisme de ces deux cas. La réfection de la désinence de dat.-loc. -ey (hom. -ει monosyllabique) en -èy (·ηι) a dû logiquement entraîner le remplacement du thème -ey par -èy. O. Masson (pp. 123-128) établit un relevé des formes dialectales grecques ής «erat» et en fournit notamment un exemple cypriote. À partir de l'examen du vocalisme de l'aoriste thématique grec (Aoriste thématique et vocalismes anomaux en grec ancien, pp. 139-155), P. Monteil montre que la forme régulière de l'aoriste radical thématique du grec, dérivant d'une forme athématique i.-e., conserve de celle-ci le vocalisme radical réduit ; les formes considérées comme anomales du point de vue du vocalisme peuvent se ramener au paradigme régulier. Pour ce faire, l'auteur établit des règles de traitement des groupes sonantes + laryngales en grec, qui rendent compte des «irrégularités» observées. La syllabation du groupe CSH-C a consisté en la production d'un point vocalique d'anaptyxe entre la sonante et la laryngale, CS°HC, qui a subi le traitement normal d'une voyelle suivie d'une laryngale. Mais, anciennement, était aussi possible une métathèse qui permutait -S°H- en -°SH-, entraînant les successions -°S(H,)-V-, -aS(H2)-V-, °S(H3)-V-. Ce double traitement explique les vocalismes anomaux des racines se terminant en : 1 - H2 : réalisation CSâ ou CaS-(H2)-V- > CaSV (type εκαμον) / CaS-H2-C > CaSa 2 - H, : réalisation CS/7 ou CeS-(H,)-V > CeSV (type έγένετο) I CS-Hj-C > CeSeC 3 - H3 : réalisation CSwou C°S-(H3)-V > CoSV / C°S-H3-C > CoSoC (type έθόρομεν / εθορον). A. Morpurgo Davies ( Thessalian εϊντεσσι and the participle of the verb «to be», pp. 157-166) explique la création du participe εϊντεσσι, formation secondaire par rapport aux formes héritées έών, fern. *εασσα (remplacé par έόνσα), au développement de la flexion éolienne du type φίλειμι ·, un participe *εντες a dû être formé sur le modèle de la 3e pi. : τίθεντι : τίθεντες = φίλεντι ·. φιλεντες = έντί : *εντες ; suite à l'introduction du paradigme φίλειντι a dû se créer secondairement un thème ε'ιντ-. J.-L. Perpillou étudie les «débuts de phrase en grec méridional archaïque» (pp. 179-181). Dans les formes myc. o-da-a2 et o-a* il voit le thème du démonstratif *so et les considère comme des abréviations de o-de-qa-a? J. Raison (Chronologie des premières attestations du grec en Crète, pp. 209-216) synthétise le problème de la datation du linéaire Β à la lumière des dernières fouilles. L'expression obscène άνόστεος bv πόδα τένδει «le Sans-Os ronge son pied» (Hésiode, Trav., 524), étudiée par C. Watkins (pp. 231-235), dans un passage typique de fécondité, relève d'un symbolisme phallique i.-e., dans le mythe de l'acquisition et de la transmission de la sagesse, illustrée, entre autres, en 412 COMPTES RENDUS irlandais, en vieil-anglais et en slave, ainsi que dans les énigmes védiques : le Sans-Os, le uploads/Litterature/ etrennes-de-septantaine-travaux-de-linguistique-et-de-grammaire-comparee-offerts-a-michel-lejeune-par-un-groupe-de-ses-eleves.pdf
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- Publié le Fev 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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