Du même auteur, (publications partielles ou intégrales sur Internet) : Romans :

Du même auteur, (publications partielles ou intégrales sur Internet) : Romans : - « Testament d’Outre-Glaces » ©1997 Diamedit - « Saga Deus Temps UN » ©2004 Diamedit Théâtre et spectacles historiques : - « Du plomb dans la mitre » (co-écriture à quatre mains avec Gérard Bavoux) ©2000 Diamedit - « Cathares » (collaboration avec Gérard Bavoux) ©2001 Diamedit Scenarii : - « Le lacet d’argent » ©2005 Diamedit Sites Internet : - www.royalement-votre.com - www.diamedit.net ©2009/2011 Diamedit / Jack MINIER (DIAMEDIT 20 rue de bourgogne 45000 ORLEANS - France) Tous droits réservés pour tous pays selon la loi du 11 mars 1957, interdisant toute reproduction ou traduction, même partielle, sans le consentement de l'éditeur. Toute contrefaçon serait sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Sont seules autorisées les copies strictement réservées à l'usage privé et non destinées à une utilisation collective. Dépôt légal 2011 ISBN 978-2-9525-2661-6 À mes enfants, élevés hors l’influence de tout dogme... Jack MINIER Jeanne d'Arcadie ou La secrète couronne Roman « Là où la lumière est plus forte, l'ombre devient plus profonde » Goethe « On doit parvenir à aimer Dieu par amour de soi, et non plus de Lui, car la prise de conscience que l'on soit un don de Dieu ouvre à l'amour de tout ce qui est Lui » Bernard de Clairvaux « Si vous voulez cacher quelque chose aux peuples, inculquez-leur une façon de penser qui soit la plus éloignée possible de ce qui se passe vraiment afin que, si la vérité est révélée au grand jour, elle paraisse bien trop ridicule et fantastique pour que la majorité l'accepte. Si vous faites suffisamment bien le travail, les gens vont tourner la vérité en dérision, dire que c'est folie, et ridiculiser quiconque essayera de la promouvoir.» David Icke AVERTISSEMENT Il sera beaucoup question dans cette histoire de « l'Ordre de N .D. du MONT-SION », couramment dénommé SION. Il s'agit d'un authentique ordre médiéval qui n'a rien à voir avec le « Prieuré de Sion », imposture d'un dénommé Plantard, ni avec un quelconque Sionisme ou Anti-Sionisme, et pas davantage avec le « Protocole des Sages de Sion » fabriqué au XIXe siècle par le faussaire Mathieu Golovinski et visant à dénigrer les Juifs et la Franc-maçonnerie. PREMIÈRE PARTIE Jeanne d'Arcadie Saint-Benoît sur Loire, 21 Juin 1429 Le soleil avait dépassé le zénith depuis longtemps et une courte averse d'été venait de rafraîchir l'atmosphère. Sous les fonds plats des barcasses de pêche et des lourdes gabarres de la « Corporation des marchands fréquentant la rivière de Loire », le fleuve royal coulait calmement son large chemin d'eau et l'on pouvait voir, vers l'amont, les couleurs d'un arc-en-ciel s'y mirer avec coquetterie. Dans la boucle du fleuve, l'Abbaye de Fleury dressait, majestueuse, l'imposante silhouette du vaisseau multiséculaire se découpant avec grâce sur un ciel de nimbus qui, leur forfait accompli, fuyaient vers l'arrière- plan de la forêt toute proche. De l'extérieur, les vitraux de l'édifice, éclairés par fugaces instants de la flamme tremblotante de cierges, laissaient supposer quelque office... Une cérémonie sans aucun doute très intime devait réunir là quelques grands seigneurs car quiconque, passant devant le somptueux clocher-porche, aurait pu être intrigué de la présence d'une quinzaine de destriers harnachés comme au tournoi qui attendaient dans la cour, gardés par une poignée de soldats en cottes de maille sous leurs surcots aux armes de Ponthieu :« D'or, aux trois bandes d'azur, à la bordure de gueules ». Vu l'imposante taille de l'Abbaye, ces quelques cavaliers ne représentaient qu'un tout petit nombre de fidèles. Pourtant, deux gardes barraient l'entrée du sanctuaire. 13 Jeanne d'Arcadie Le moine sonneur n'avait pas encore appelé aux vêpres, mais on se rendait bien compte que le soleil était plus bas sur l'horizon qu'à l'ordinaire lorsqu'un troupeau de moines encore tous crottés des travaux des champs se rangea plus ou moins sur deux files. Se demandant au passage ce que pouvaient bien faire là de puissants personnages une après-midi de Saint-Jean, ils se pressaient déjà sous les figures sculptées du clocher-porche... Mais l'un des gardes s'interposa : — Désolé, mes frères, vous allez devoir attendre un peu !... Le Prieur vous fait dire que l'office aura lieu avec du retard... Un religieux plus observateur ou plus hardi que les autres se risqua à demander : — Que se passe-t-il donc, soldat ? Vos écus arborent les armes de Ponthieu, n'est-ce pas ?... Le dauphin et sa cour seraient-ils en nos murs ?... — Ils y sont, mon frère, ils y sont... mais pour vous dire ce qu'ils y fabriquent aujourd'hui !... Tudieu ! À cette heure je serais mieux les pieds sous la table de ma ribaude ! » Devant le blasphème, le moine se signa et n'insista pas. Les vêpres auraient lieu plus tard, les frères retournèrent à leurs travaux... * * * 14 Jeanne d'Arcadie De nos jours, Orléans (France), 03 Mai 20h00 Il avait peu neigé l'hiver précédent, un effet du réchauffement climatique sans doute, et la Loire millénaire coulait péniblement ses eaux entre de larges bancs de sable, anormalement apparents en cette saison. Retenus à leurs anneaux, toues et gabarres, les plus lourds des vieux gréements ligériens utilisés autrefois au trafic de marchandises, reposaient maintenant leurs flancs le long du quai, voiles affalées sur leurs cabanes. Seuls, pour le plaisir des touristes, d'élégants fûtreaux plus légers et d'un tirant d'eau moins exigeant dressaient encore leur unique voile carrée dans un soleil couchant inondant le fleuve de couleurs chatoyantes et cuivrées. Dépassant la Capitainerie fluviale, l'homme laissa derrière lui le bassin portuaire et les ponts, gara sa voiture sur le parking du Quai du Roi et s'en fut à pieds vers le Cabinet Vert, un restaurant chic face à l'avant-dernière écluse du Canal d'Orléans avant son débouché en Loire. Une petite passerelle métallique y enjambe l'ouvrage et mène de l'autre côté sur un haut mur de quatre pieds de large, formant rempart entre les eaux du canal et celles du fleuve lui-même. La construction s'étire à la manière d'une mini-muraille de Chine, à perte de vue jusqu'à l'écluse suivante car ce rempart de maçonnerie assure le maintien d'une profondeur d'eau minimale nécessaire à la navigation sur le canal, tout en parant en saison des crues aux débordements intempestifs du dernier fleuve sauvage d'Europe. L'homme s'engagea tranquillement sur cette digue en 15 Jeanne d'Arcadie remontant le fil de l'eau. À son approche, un héron cendré prit son envol, suivi d'une volée de mouettes rieuses surgissant affolées d'un bouquet de joncs en contrebas. Il les suivit du regard jusqu'à la rive opposée où l'île Charlemagne leur offrait son feuillage en perchoir et en aéroport son miroir liquide rougi aux derniers rayons du soleil... Conrad se retourna un instant pour contempler le spectacle du roi du ciel mourant dans l'axe du fleuve... Dans sa perspective, la voile pourpre d'un fûtreau passait et repassait devant l'astre rougi, déjà à demi mangé par l'horizon. « J'aurais bien aimé connaître cet endroit autrefois, songea-t-il, même de nos jours il est encore magique. Mais bon, je ne suis pas là en touriste !... » Conrad n'était pas un touriste en effet. Bien qu'Orléans s'apprêtât à fêter dignement sa célèbre Pucelle et que Conrad fût un spécialiste du Moyen-âge, il était pour l'heure bien loin des futiles préoccupations d'un visiteur de passage. Il avait rendez-vous avec un bénédictin, mais le moine n'était pas là... Conrad fit un rapide tour d'horizon : de l'eau d'un côté, de l'eau de l'autre. À sa gauche le niveau du canal était pour le moment très au-dessus de celui du fleuve qui, en contrebas à droite, léchait une grève de cailloux informes roulés en période de hautes eaux et foisonnante en cette saison d'un flamboiement de plantes sauvages... Devant, derrière, en amont comme en aval, des kilomètres de vue dégagée... Rien de plus facile à surveiller... Mais de moine, toujours point ! « Hum... l'endroit est pourtant bien choisi. On ne peut pas se rater... » pensa Conrad à haute voix. Ce fut précisément à cet instant qu'il crut entendre un gémissement provenant de l'endroit d'où s'étaient envolées les mouettes... Il s'avança jusque là et se pencha sur l'aplomb dominant le fleuve... En bas, au milieu des joncs, le moine gisait... ligoté et bâillonné ! Conrad n'avait pas prévu cela, et le moine non plus visiblement... Songeant à appeler à l'aide, il scruta la berge opposée du canal : personne ! En ce début mai les journées étaient 16 Jeanne d'Arcadie belles mais les soirées encore fraîches. À cette heure, les gens étaient en train de dîner, fenêtres fermées. Pas un chat sur le chemin de halage, les villas sur la hauteur bien trop loin pour qu'un de leurs occupants l'entendît, et l'unique promeneur tardif, un grand type au col relevé jusqu'à la casquette qu'il avait croisé en arrivant, avait disparu au loin... Conrad se pencha à nouveau : le mur était quasi vertical et sans aspérités. Il pensa bien à sauter mais... six mètres, uploads/Litterature/ jeanne-darcadie-teaser.pdf

  • 14
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager