Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Univ
Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Trente-deux lettres inédites à André Breton » Pierre Reverdy Études littéraires, vol. 3, n° 1, 1970, p. 97-120. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/500114ar DOI: 10.7202/500114ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 22 November 2016 03:00 97 TRENTE-DEUX LETTRES INÉDITES À ANDRÉ BRETON 1917-192[4]- pierre reverdy 1. [Paris, le 1er avril 1917.] Monsieur, Votre poème « André Derain » passera dans Nord-Sud après avril, le numéro de ce mois étant prêt. La place nous est comptée, mais je prendrai connaissance, toujours avec plaisir, de ce que vous m'enverrez. Pierre Reverdy. 2. [Sorgues, le 11 juillet 1917.] Monsieur, J'avais justement l'intention de faire paraître dans le pro- chain Nord-Sud votre poème « L'an suave ». Mais pour établir librement et en temps voulu ma mise en pages, il faut que je puisse sans restrictions disposer des manuscrits qui me sont confiés. Vous serez donc bien aimable de me faire parvenir sans retard le poème indiqué tel que vous tenez à le voir paraître. * La Bibliothèque Royale de Belgique possède dans sa section c Réserve précieuse», sous la cote F.S. IX 1223, un lot de trente-deux lettres autographes adressées par Pierre Reverdy à André Breton. Leur description se trouve dans la publication suivante, pages 176 à 187 : « Bibliothèque de Madame Louis Solvay / III / Éditions originales et autographes / d'écrivains français contemporains / Catalogue rédigé sous la direction de Marie-Thérèse Lenger par Jean-François et Martine Gilmont, Nathalie Grunhard et Jean Warmoes / BR / Bruxelles / Bibliothèque Royale de Belgique / MCMLXVI ». La numérotation des lettres que nous avons adoptée, respecte celle du Catalogue de la Bibliothèque Royale, auquel nous devons encore la restitution des dates pour la plupart des autographes. Nous remercions vivement M. Georges Colin, conservateur, de nous avoir autorisé à publier cette correspondance. ÉTUDES LITTÉRAIRES/AVRIL 1970 98 Pour me faciliter la besogne quant à ceux que je voudrais faire paraître à l'avenir, agissez de même et m'envoyez les textes définitifs. Bien cordialement vôtre. Pierre Reverdy. 3. [Paris, le 10 janvier 1918.} Monsieur, Je crois vous avoir déjà dit ce que je pensais de vos poèmes. Si je me répète, pardonnez-moi. Je trouve que vous avez un métier sans défaut et qu'on ne saurait guère trouver à redire à vos poèmes quand on les envisage sans aucun parti pris de tendances. Mais mes efforts, mes recherches ne sont pas dans le même sens que les vôtres et ce disant je ne vous apprends rien. C'est pourquoi vous ne figurez pas tous les mois au sommaire de Nord-Sud. Pourtant je n'ai pas cessé de vous considérer comme collaborateur de ma revue et vous le prouverai. Vous devez vous rappeler que vous m'avez demandé vous- même de ne pas publier le poème « André Derain », après me l'avoir confié. J'ai trouvé Louis Aragon très intéressant et un peu dans les mêmes tendances que vous. N'est-ce pas ? Les Solstices ne reparaîtront-ils plus ? J'étais heureux de vous y voir collaborer. Bien à vous. P. Reverdy. 4 . [Le 8 avril 1918.] Mon cher ami, Je regrette de ne pas avoir été chez moi le jour où vous êtes venus me voir. Votre poème me plaît et paraîtra dans N.-S., qui paraîtra aussi à la fin du mois, j'espère. Je vous ai dit que sa parution ne dépendait pas seulement de ma volonté. Je crois que c'est réglé au mieux de votre bienveillant désir. Je crois que l'orientation qui se dessine dans votre dernier poème serait heureuse et donnerait de bons fruits. Votre talent trouvera mieux par là sa libre discipline. TRENTE-DEUX LETTRES INÉDITES À ANDRÉ BRETON 1917-192[4] 99 Donnez mes amitiés à Aragon ainsi qu'à Soupault, et à ce dernier mon adresse en même temps. Veuillez aussi dire à Aragon que la très gracieuse (!) Mlle Monnier lui a fait payer trop cher un volume de moi. Merci. Je serais à Paris fin du mois. Reverdy. La Fourmandière à Cormes, par La Ferté Bernard, Sarthe. 5. [Paris, le 30 avril 1918.] J'ai bien regretté, mon cher ami, de ne pas être là quand vous êtes venu. C'est que je pars le matin assez tôt de chez moi pour me trouver vers 11 heures chez un ami pour déjeuner. Je pensais que vous prendriez la précaution de me prévenir d'un mot. Soupault est venu à l'improviste et m'a trouvé. Je croyais d'ailleurs que vous viendriez ensemble. Passez mercredi par exemple, vers 91/z - 10 heures du matin. Je n'ai pas osé vous donner un rendez-vous, car j'en attends un moi-même, très important, depuis mon arrivée, de quelqu'un qui, par négligence, me fait perdre beaucoup de temps, et d'occasions de voir mes amis ; si je vous fixe une heure et un jour, ce sera justement à ce moment-là qu'il faudra m'absenter. Essayons mercredi ou au hasard n'importe quel matin vers dix heures, plutôt avant. Bien à vous. Reverdy. 6. [Paris, le 1er mai 1918.] Mon cher ami, Paul h an m'avise ce soir que, encore malade, il ne peut me fournir son article pour ce mois. Transposons si vous voulez et adressez-moi sans tarder votre article. Est-il écrit ? Si oui, je l'attends par retour du courrier. Urgent. Bien amicalement. Reverdy. ÉTUDES LITTÉRAIRES/AVRIL 1970 100 7. [Paris, le 24 mai 1918.] Mon cher ami, Je suis à Paris pour quelques [. . .] 1. Venez me voir avec Aragon, mais prévenez-moi par un mot de votre venue. Pouvez-vous prévenir Soupault ? À bientôt. Reverdy. 1 Le mot manque. 8. [1918?] Mon cher ami, Pour votre article, le plus tôt serait le mieux. Hâtez-vous, tout le reste du n° est prêt. Amicalement. P. Reverdy. 9. [Paris, le 30 (mai?) 1918.] Mon cher ami, Vous aurez, peut-être, enfin, une carte de moi où vous verrez que je vous avais choisi pour prévenir nos amis de ma présence à Paris. J'ai manqué de flair. Aragon, plus perspicace, est venu, ayant reçu N.-S. et il m'a trouvé. Il m'a appris votre départ. J'ai bien regretté de ne pas vous voir. Je suis très touché des sentiments que vous m'exprimez et heureux de les avoir éveillés en vous. Vous êtes tous trois, avec Aragon et Soupault, des amis que je suis fier et heureux d'avoir gagnés. Votre jeunesse, votre sincère pureté me donnent une satisfaction que l'on a bien rarement en art. Dans cette . . . carrière (!), on trouve plus généralement de l'envie (si c'est bien), une satisfaction maligne et fielleuse (si c'est mal). Toutes sortes, enfin, de rivalités mauvaises. Aussi, quelle joie de rencontrer quelques amitiés désintéres- sées. C'est donc moi qui serai votre obligé. Bien amicalement vôtre. Écrivez-moi souvent. P. Reverdy. TRENTE-DEUX LETTRES INÉDITES À ANDRÉ BRETON 1917-192[4] 101 10. [Cormes, le 16 juin 1918.] Mon cher ami, Pardonnez-moi ! je vous demande de surseoir au jugement littéraire que vous me demandez. Je ne suis pas tout à fait sorti d'une période d'accablement physique et moral pendant laquelle, tout souci littéraire s'effaçant de ma mémoire, il n'y a plus que brouillard et dégoût comme après le passage sommaire du chiffon sur une ardoise. Le moindre effort épis- tolaire m'est presque impossible. Ce n'est que quelque temps heureusement, mais l'abêtissement est complet. Aucun sur- saut. La seule consolation dans un passage pareil, c'est qu'il n'est pas le premier et que je suis bien sorti des autres. Enfin, aujourd'hui, cela va un peu mieux, puisque j'entreprends de réparer le retard d'une correspondance accumulée. Je vous ai adressé N.-S. à votre adresse de Pantin, mais je vous ai fait expédier un autre numéro après avoir reçu votre lettre. Vous qui n'êtes pas dans mon état, écrivez-moi. Parlez-moi de tout ce que vous voudrez et qui vous intéresse. Vous con- tribuerez ainsi à faire gagner le souci littéraire sur tous les autres qui ont pris le dessus dans cette période. Si vous écrivez à Aragon, demandez-lui s'il a reçu ma lettre, dites-lui de m'écrire et faites-le vous-même. Je suis au fond d'un abîme avec l'impression découra- geante que je n'en sortirai pas. Et Paris menacé, la guerre et tant de choses qu'on ne peut dire qu'à soi l Je suis très amicalement vôtre. Pierre Reverdy. 11. [Paris, le 27 juin 1918.1 Mon cher ami, Merci pour la coupure que j'ai reçue en triple exemplaire puisque Aragon et Soupault ont eu comme vous l'aimable attention de me l'adresser. En effet, cette critique ne manque pas de sens. Il y a uploads/Litterature/ etudes-litteraires-vol-3-iss-1-reverdy-pierre-trente-deux-lettres-inedites-a-andre-breton-1970-10-7202-500114ar-libgen-li.pdf
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- Publié le Nov 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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