Titre : Revue française de psychanalyse (Paris) Titre : Revue française de psyc

Titre : Revue française de psychanalyse (Paris) Titre : Revue française de psychanalyse : organe officiel de la Société psychanalytiqu e de Paris Auteur : Société psychanalytique de Paris Éditeur : G. Doin et Cie (Paris) Éditeur : Presses universitaires de France (Paris) Date d'édition : 1927 Type : texte, publication en série imprimée Langue : Français Format : application/pdf Identifiant : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34349182w/date Identifiant : ISSN 00352942 Source : Bibliothèque Sigmund Freud, 8-T-1162 Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34349182w Description : Etat de collection : 1927-2000 Provenance : bnf.fr Thème : 15 Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. Il a été généré par O.C.R. Le taux de reconnaissance obtenu pour ce document est d e 99.98 %. 2 REVUE BIMESTRIELLE TOME XLII - MARS-AVRIL 1978 LE FÉTICHE PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE REVUE FRANÇAISE DE PSYCHANALYSE PUBLICATION OFFICIELLE DE LA SOCIÉTÉ PSYCHANALYTIQUE DE PARIS Société constituante de l'Association Psychanalytique Internationale COMITÉ DE DIRECTION lise Barande Maurice Bénassy Denise Braunschweig J. Chasseguet-Smirgel René Diatkine t Jacques Gendrot t Jean Kestenberg Serge Lebovici t Pierre Mâle Jean Mallet Pierre Marty t S. Nacht Francis Pasche Julien Rouart Henri Sauguet t R. de Saussure t Marc Schlumberger S. A. Shentoub DIRECTEURS Christian David Michel de M'Uzan Serge Viderman SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION Jacqueline Adamov ADMINISTRATION Presses Universitaires de France, 108, bd Saint-Germain, 75279 Paris cedex 06 ABONNEMENTS Presses Universitaires de France, Service des Périodiques 12, rue Jean-de-Beauvais, 75005 Paris. Tél. 033-48-03. C.C.P. Paris 1302-69 C Abonnements annuels (1978) : six numéros dont un numéro spécial contenant les rapports du Congrès des Psychanalystes de langues romanes : France : 190 F — Etranger : 240 F Les manuscrits et la correspondance concernant la revue doivent être adressés à l a Revue française de psychanalyse, 187, rue Saint-Jacques, 75005 Paris, Les demandes en duplicata des numéros non arrivés à destination ne pourront être ad mises que dans les quinze jours qui suivront la réception du numéro suivant. Cliché couverture : Torse de sphinx ailé (VIe s. av. J.-C.) Musée de l'Acropole, Athènes (Photo Boudot-Lamotte.) SOMMAIRE LE FETICHE Evelyne KESTEMBERG, La relation fétichique à l'objet 195 Janine COPHIGNON, Couleur et créativité. Quelques réflexions sur l'oeuvre d'Odilon Redon 215 M. WULFF, Fétichisme et choix d'objet dans la première enfance... 253 Phyllis GREENACRE, L'objet transitionnel et le fétiche, essentiellement du point de vue du rôle de l'illusion 271 Gisela PANKOW, Rejet et identité 289 NOTES CLINIQUES Marie-Madeleine et Yossef SAADIA, A propos des rêves d'un héros 301 RÉFLEXIONS CRITIQUES Jean GILLIBERT, A propos de Fragments d'un discours amoureux, de R. BARTHES 317 Jean COURNUT, De l'art à la mort, de Michel de M'UZAN 327 XVIIIe SÉMINAIRE DE PERFECTIONNEMENT DE L'INSTITUT DE PSYCHANALYSE 331 ASSOCIATION PSYCHANALYTIQUE INTERNATIONALE : STATUTS ET RÈGLEMENTS 367 RP 7 EVELYNE KESTEMBERG LA RELATION FETICHIQUE A L'OBJET Quelques notations Avant que de livrer ici quelques-unes des réflexions qui ont amené Jean Kestemberg et moi-même à élaborer certaines modalités particulières de la relation à l'objet que nous avons définie comme fétichique 1, il me faut sans doute signaler dès l'abord ce en quoi elle s'écarte de/et cependant prend sa source tant dans la conception de Freud du fétichisme que dans l'acception courante de ce terme. Il n'est pas besoin de revenir ici sur la définition que Freud a donnée du fétichisme 2. Il suffit de rappeler qu'elle se fonde sur le déni de la castration, le fétiche étant le représentant du pénis perdu ou perdable et par là même garant de l'intégrité corporelle de l'individu. Freud démontre avec clarté comment un tel déni de la réalité entraîne et traduit un clivage du Moi et implique un fonctionnement psychique qui n'est plus celui qui répond à l'organisation névrotique. En bref, l'angoisse de castration ne peut trouver d'autres aménagements que celui de sa négation propre grâce au mécanisme de déni, certes, mais aussi à la projection sur une chose de la valeur d'intégrité narcissique nécessaire à l'appareil psychique. Si l'on veut — et nous n'avons pas manqué de le faire — s'autoriser à extrapoler à partir du terrain des perversions sexuelles proprement dites auquel le concept de fétichisme est lié, à une zone de fonctionnement psychique plus étendue, il apparaît, dès cette description même de Freud, que le fétiche est en quelque sorte à la fois animé parce qu'il contient de la projection de l'intégrité narcissique dont il est porteur et désanimé, du fait même que cette intégrité narcissique est dévolue à une chose. En somme, l'on passe de la perI. Intervention au Congrès des Langues romanes sur la bisexualité. Revue française d e Psychanalyse, 1975, vol. 39, n° 5-6, p. 875 à 883. 2. Standard Edition, vol. 21, p. 147 à 157. Rev. franc. Psychanal., 2/1978 196 Evelyne Kestemberg sonne à la chose, et l'objet interne psychique inclus dans le narcissisme devient à l'extérieur du sujet un objet au sens matériel du terme. C'est à partir de là que nous reviendrons plus loin sur la relation fétichique à l'objet qui implique la même ambiguïté : animé/désanimé 3, mais dans un mouvement inverse en même temps que similaire en son essence et qui consiste, au sein d'une relation avec une personne privilégiée, à la rendre comme désanimée pour en assurer la perpétuité et pour l'investir en tant que garante du narcissisme du sujet. Au reste, si l'on se tourne vers la définition que donne Littré du fétiche, nous y trouvons la même ambiguïté : « Objet naturel, animal divinisé, bois, pierre, idole grossière » et, Littré, de citer Voltaire : « Lorsque ma mère me vendit 10 écus patagon sur la côte de Guinée, elle me disait : mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux. » De là tout naturellement le fétiche se trouve être l'objet d'une vénération, d'une adoration et d'un pouvoir magique qui est bien connu. Quant au fétichisme, il est défini — toujours par Littré — soit par le culte des fétiches, soit par « l'adoration aveugle d'une personne, de ses défauts, de ses caprices et aussi d'un système ». A noter que ce terme (fétichisme) est en fait assez récent puisque nous le devons au Président Desbrosse (1760). Précisons encore que l'étymologie du mot fétiche rapportée d'abord à fée et à sorcière, sorcellerie (espagnol : hechizo) a été discutée, et l'on a tenté de la ramener à factum, facticium qui signifie factice. Il est de fait que si l'on revient à l'objet fétiche dans l'acception freudienne du terme, il s'agit bien effectivement d'un pénis factice qui, cependant, sert pour l'appareil psychique de support au sentiment d'intégrité. Cette dernière acception du fétiche a eu dans la littérature psychanalytique un destin particulièrement remarquable puisque nombre d'auteurs (que nous ne rappellerons pas ici, bien connus qu'ils sont) 4 ont insisté sur ce caractère factice qui traduit en même temps et le faux et le fabriqué. En d'autres termes, le fétiche devient un produit du sujet avec la connotation d'analité que le terme de produit implique, et de là la notion de fécalisation attachée au fétiche. Notons enfin pour en terminer avec ces quelques remarques préalables que ce n'est que très récemment, dans l'histoire, que le fétichisme en est venu à traduire essentiellement une modalité de perversion sexuelle. 3. Il convient d'entendre ici animé en le référant au latin anima. 4. Le dernier travail en date, à notre connaissance, étant celui de B. GRUNBERG ER, Revue française de Psychanalyse, 1976, vol. 40, n° 2, p. 235 à 264. La relation fétichique à l'objet 197 Si l'on jette un regard sur l'évolution de ce terme que nous venons de brosser à grands traits, on ne peut que constater combien l'acception du fétiche est allée en s'amenuisant quant à son extension, la compréhension en restant d'autant plus riche que mal définie. Notre propos suit en quelque sorte une démarche inverse qui tend à restaurer le fétiche — ou le mouvement fétichiste — en une acception beaucoup plus large qui serait celle de la projection sur autre chose que soi-même des qualités de pérennité, d'immuabilité, voire de pouvoir magique (mégalomanie) habituellement incluses dans les phantasmes inconscients du sujet lui-même en sa relation avec ses objets internes. Il est ainsi patent que le fétiche est le résultat du mouvement d'idéalisation inhérent à l'appareil psychique, et le fétichisme une des modalités de ce mouvement d'idéalisation. Déjà dans son article sur « Le fétiche » J.-B. Pontalis 5 avait noté que le fétichisme était un ordre distinct et spécifique de conception du monde et non pas seulement le résultat du déni de la castration, si l'on prend ce dernier terme dans son acception la plus focalisée. Nous suivons tout à fait Pontalis à cet égard et avons tendance à penser qu'en effet le mouvement fétichiste est un mode d'être au monde et vis-à-vis du monde qui prend, suivant les organisations psychiques diverses, une valeur économique plus ou moins grande, valeur qui elle-même est signifiante et significative de la qualité de l'organisation psychique de chaque individu. La gamme en effet est très étendue de ces mouvements fétichistes. Il se montre uploads/Litterature/ evelin-kestemberg-la-relation-fetichique-a-l-x27-objet.pdf

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