Biribi, Dominique Kalifa, 2009, Edition Perrin 2016, 414 pages. A PROPOS DE L’A
Biribi, Dominique Kalifa, 2009, Edition Perrin 2016, 414 pages. A PROPOS DE L’AUTEUR DOMINIQUE KALIFA (1957-2020) Spécialiste de l’histoire du crime et collaborateur de Libération pendant 30 ans, spécialiste des marginalités, de la représentation de la criminalité du second 19ème et début 20ème. Ses travaux portent aussi sur l’histoire des imaginaires sociaux et de la presse écrite. Il a été professeur à l’université de la Sorbonne où il dirigeait le Centre de l’histoire du 19ème siècle, également professeur à l’Institut des études politiques de Paris. Il fut élève de Corbin et pour lui rendre hommage et aux apports de ses écrits à l’histoire culturelle et à l’histoire des sensibilités, il publie avec A.E. Demertini Imaginaire et sensibilités au 19 ème siècle . SES OUVRAGES Naissance de la police privée ou encore la Culture de masse en France sont ses ouvrages principaux. Ses principaux articles ont été réuni en 2005 dans Crime et culture au 19 ème siècle . Biribi est une question de justice et de pénalité militaire qui est son premier travail scientifique sur Biribi et l’univers des bagnes et sections de discipline de l’armée française. Il a écrit ce livre afin de donner la parole aux écrivains, journalistes, militants de cette période qui n’ont pas pu s’exprimer, rétablir la vérité et faire perdurer le souvenir de Biribi. Il propose une analyse détaillée de l’institution. A PROPOS DU TYPE DE PUBLICATION NATURE Ouvrage monographique puisqu’il étudie un fait social particulier, ici Biribi et les bagnes de l’armée française. Il fait le lien entre les faits concrets et l’expérience vécue par ces hommes. Edité par Perrin, Tempus. CONTEXTE Rappeler l’existence de Biribi car oublié par la plupart des personnes, retracer cet évènement en détail. Les disciplinaires et pénitentiaires de l’armée française mise en place en 1818 et qui ne disparaissent qu’en 1970. A PROPOS DE L’OUVRAGE Rappeler l’horreur qui se trouvait en Afrique du Nord et en France (sections spéciales entre 1910 et 1912). Refaire surgir le peu de témoignages existants. Le point de départ du livre est l’origine de Biribi afin de comprendre l’intérêt de l’ouvrage. S’interroger sur le silence de Biribi, sur la France républicaine, sur ses conceptions de l’enfermement et de la pénalité. Quels sont les acteurs ? Quelle ampleur ? Une histoire militaire mais aussi coloniale. Les violences ? Les sources ? => Pourquoi il y a un tel silence, oubli sur un évènement majeur de l’histoire ? IDENTIFIER LA STRUCTURE DU LIVRE Le plan du livre est le suivant : I. « Dante n’avait rien vu ». Paroles aux militants, journalistes, romanciers, récits, dénonciations, qui rendent visibles les pratiques enfouies dans les pénombres de l’armée, les représentations de Biribi dans la culture métropolitaine. II. L’archipel punitif de l’armée française. Au cœur de l’institution militaire pour comprendre comment ce dispositif a été élaboré, régit, réformé en un siècle et demi. Ici les contextes politique, institutionnel et sociologique nous sont expliqués. III. Corps en souffrance. Réalités quotidiennes des hommes de Biribi qui ont été oubliées. Il répond à la problématique du réel et représentations qui ont été faites. Nous avons donc un plan logique et simple qui répond bien à la question posée car il englobe tous les points importants à la compréhension de l’origine de Biribi, de son évolution, ce qu’ils ont vécus et la raison de son silence/oubli. LES RÉSULTATS DE L’ENQUETE I. « DANTE N’AVAIT RIEN VU » CHAPITRE 1 : TORTURES EN ALGERIE Il débute en expliquant l’origine de Biribi (Algérie) qui serait d’après lui un symbole de lutte contre l’oppression militaire. Il détaille les critiques qui sont faites de Biribi par la presse avec la description du « silo » et de la « crapaudine » notamment par des témoignages mais aussi par la Gazette de France. Ouvrage de G. Darien est pris comme exemple pour expliquer les méthodes atroces des officiers. Des enquêtes de journalistes sont développées (Jacques Dhur et Albert Londres) pour comprendre les horreurs de Biribi. Dissolution des camps en 1959 mais en 1970 on entend « Biribi en Savoie » qui est dissout en 1972. Depuis on a plus parlé de Biribi. CHAPITRE 2 : LES MYSTERES DE LA PEGRE MILITAIRE Il décrit dans ce chapitre les représentations de Biribi dans la culture populaire avec les chansons (1870) et la littérature (œuvres romanesques, journalisme, enquêtes, reportages, poésie, recueils de nouvelles qui mettent en scène des soldats irréguliers = théâtre). L’attention du pays attirée sur certaines réalités jusque-là méconnues, visibilité publique qui conduit à la disparition de Biribi (chansons des Joyeux). Biribi est une expérience de l’exil pour des français qui ne voyagent pas beaucoup. « Enfants de malheur » avec les tatouages qui expriment un sentiment de soumission et de fatalisme social. L’Afrique est un imaginaire, hors du temps, pas d’identification possible, un « mystère social ». Source : des archives nationales, le service historique de la Défense, le centre des Archives d’outre-mer. De nombreuses publications officielles tel que le Code de justice militaire pour l’armée de terre. Beaucoup de périodiques (presse militaire, révolutionnaire, nationale). Des études militaires et juridiques telle que celle de VIARD Edouard, Les Bagnes militaires, législation et pénalités, Paris, Savire, 1895. Des études médicales dont de nombreuses du DR Combe. Des dénonciations et littérature militante. La littérature en générale mais également des reportages. Des témoignages et des souvenirs d’hommes. De nombreuses chansons relatant les faits mais également des films et de nombreux travaux historiques. Les sources identifiables dès le début sont les témoignages et les enquêtes des journalistes notamment avec l’affaire Dreyfus. Il dialogue avec les historiographies de la fiabilité des sources dont il dispose étant donné qu’elles sont peu nombreuses. Les témoignages sont contestables puisqu’il se peut que la réalité soit II. L’ARCHIPEL PUNITIF DE L’ARMEE FRANCAISE CHAPITRE 3 : LE BON GRAIN ET L’IVRAIE Nous avons ici une description des compagnies de discipline (force de l’armée afin de remettre les hommes dans le droit chemin « corps spéciaux »). Dispositif pour les déserteurs, insoumis, repris de justice, fortes têtes de régiments ces hommes travaillent au lieu de combattre car perturbent l’ordre. Le temps passé dans ces camps n’est pas déterminé il varie selon la conduite. Envoyés par les conseils de guerre. La loi de 1889 détaillée (jeunes appelés). On voit dans ce chapitre que la France compte plus de corps disciplinaires que toutes les armées d’Europe réunies. CHAPITRE 4 : ÉTABLISSEMENT « A BIRIBI, C’EST EN AFRIQUE » Il situe ici Biribi géographiquement qui serait un non-lieu d’après Aristide Bruant ce serait donc en Afrique, l’Afrique du malheur, souffrance et fatalité. Un besoin de main-d’œuvre expliquerait l’implantation en Afrique du Nord (travaux de route, assainissement, réparation du port d’Alger). Les disciplinaires et condamnés militaires sont placés au service des colons, petites entreprises, municipalités, paroisses. Les témoignages seraient récusés par l’institution militaire car ils viendraient de journalistes, antimilitaristes et anciens disciplinaires. CHAPITRE 5 : REFORMER LES « CORPS SPECIAUX » Des réformes ont lieux dues à un désir de répression ; avec la suppression des silos par exemple, il y aurait beaucoup de questions face à ces réformes. Il y a également de nombreux transports entre les compagnies de disciplines qui seraient très couteux. A la sortie de la 1ère guerre mondiale il y a un mouvement d’amnistie, contestations de la justice militaire par des millions d’anciens combattants face à Biribi qui serait devenue une cause nationale. CHAPITRE 6 : LES HOMMES DE BIRIBI Nous n’avons pas de sources pour déterminer le nombre exact de soldats qui ont été envoyés dans les corps spéciaux afin également de connaitre le motif qui expédient à Biribi. Nous avons des statistiques de l’armée de terre jusqu’en 1913 mais les exclus et les disciplinaires coloniaux ne sont pas comptabilisés. Les principales fautes et causes de punitions sont les ivrognes et les absences injustifiées. Il est donc également impossible de connaitre précisément la durée moyenne du séjour à Biribi. En sortant des camps ils n’ont rien et doivent retourner dans leurs familles et se voient refusés le « certificat de bonne conduite » qui est indispensable pour l’embauche, ils ont peu de compétences professionnelles. La plupart des paysans qui souhaitent échapper au service militaire se mutilent par ablation du pouce gauche ou d’un index. III. CORPS EN SOUFFRANCE CHAPITRE 7 : LE « BATAILLON DE LA DOULEUR » D. Kalifa rend compte ici des perceptions, des sentiments, des souffrances corporelles que subissent ces hommes avec notamment des écrits du DR Combe. Les tatouages aident à restituer et comprendre leurs souffrances, un témoignage autobiographique gravé. L’humiliation à Biribi passe par l’apparence physique avec des uniformes, atteinte à leur virilité et leur dignité par plusieurs moyens. Ils n’ont pas d’argent, contrôle du courrier, pas de régime alimentaire, rations insuffisantes. Ils sont victimes de violences, coups de poings, pieds…, viols ; la peur et la haine sont omniprésentes. L’importance des médecins résulte de ces humiliations et violences subies. Il est également remarqué beaucoup de « maquillages » les hommes se mutilent de diverses uploads/Litterature/ exemple-de-fiche-de-lecture.pdf
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- Publié le Fev 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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