La littérature vous semble t - elle un moyen de un moyen efficace pour émouvoir

La littérature vous semble t - elle un moyen de un moyen efficace pour émouvoir et pour dé- noncer les cruautés commises par les hommes ? - Littérature engagée - Tous les genres possibles : Théâtre, roman, essai, poésie - « Moyen efficace » ? : Est-ce que les textes littéraires ont un effet ? - Emouvoir = persuader - Convaincre ? - Dénoncer : là encore on rejoint la notion de littérature engagée - Les cruautés commises par les hommes : les guerres par exemple mais autres exemples possibles (esclavage, torture, …) Ici, le sujet invitait à réfléchir sur les cruautés en- vers les animaux. I - LA LITTERATURE EST UN MOYEN EFFICACE La littérature blâme et dénonce Persuader Le Petit Prince, Saint Exupéry, 1946 BETES Nous examinerons d’abord comment Voltaire a soigneusement structuré son argumentation afin de convaincre dans un premier temps, mais surtout de persuader son lecteur dans un second. Le déserteur , Boris Vian, 1953 Hugo dans le poème « Melancholia » tiré des Contemplations se révolte contre la cruauté du travail imposé aux enfants par des entrepreneurs au cœur sec A Situation pathétique Victor Hugo misérables B Littérature engagée C Discours cruel pour dénoncer cruauté II - LA LITTERATURE CONNAIT DES LIMITES Sens implicite La cour du Lion Plutôt faire appel à la raison Argumentation directe Juste montrer violence sans pour autant dénoncer La littérature est une invention donc pas vraie « La littérature ne change ni l’homme ni la société. Pour autant, l’absence de littérature rendrait l’homme encore plus infréquentable », nous explique Tahar Ben Jelloun. Quel est le rôle de la littérature dans la société ? La littérature a t - elle un impact sur la vie du lecteur, sur ses opinions, sa vision du monde ? I - LA LITTERATURE EST UN MOYEN EFFICACE DE PRISE DE CONSCIENCE DE LA CRUAUTE 1 - L’essai dénonce et révèle 2 - Roman engagé fait une Prise de conscience 3 - Persuader et émouvoir II - LA LITTERATURE EST UN MOYEN DETOURNE ET LIMITE 1 - Détourné par l’auteur modifiée à la guise de l’auteur 2 - Accumulation d’horreur repousse plus que touche 3 - Ambiguité et accès limité « L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes », prononce Albert Camus dans son Discours de Suède. La littérature étant une forme d’art, il est possible de penser que la littérature a un impact significatif dans la vie de l’Homme. Ainsi, ce dernier s’instruit sur sa société, plus particulièrement ici sur la cruauté de ses semblables. Grâce à l’écrivain, la littérature est donc mise au service d’une cause qu’il souhaite défendre, selon un contexte et une époque qui lui sont propres. Ainsi, nous pouvons nous demander quel est le rôle de la littérature dans la dénonciation de la cruauté ? Nous verrons dans un premier temps que la littérature peut s’avérer être un moyen efficace de dé- nonciation de nos violences, puis nous étudierons que son rôle est parfois détourné et connaît des li- mites. La littérature est un moyen actif de prise de conscience pour dénoncer les cruautés des sociétés, et plus précisément des hommes. Tout d’abord, la littérature dénonce et révèle au lecteur les atrocités commises par les hommes. Certains genre littéraires sont révélateurs ; l’argumentation sous forme d’essai est très uti- lisée depuis le XVI ème siècle, avec notamment les Essais (1595) de Montaigne. Ce dernier modèle donc la littérature à sa façon en mettant en avant une argumentation construite et fidèle à ses pen- sées. Par exemple, à travers le texte « De la cruauté », Montaigne cherche à imposer une définition sub- jective de cette cruauté. Ce dernier met en avant les violences envers les hommes, mais aussi celles à l’égard des animaux. Il démontre que ces férocités commises par les hommes sont avant tout des divertissements pour eux et leur paraissent normales. Grâce au genre de l’essai, il dénonce de ma- nière directe les comportements cruels et met en relief la mort. Montaigne utilise donc ce genre lit- téraire afin de structurer ses idées et d’avancer des arguments intelligiblement. Ensuite, la littérature tend à faire réagir le lecteur par une prise de conscience du comporte- ment des individus. En effet, de nombreux auteurs utilisent la littérature engagée afin de faire évo- luer la vision des hommes sur leur cruauté. Ainsi, Victor Hugo, dans son roman Quatre vingt treize, aborde la violence des hommes. Publié un siècle après la révolution française, ce texte relate de la période de la terreur. Dans le passage issu du chapitre 2 de la deuxième partie, il dresse un portrait tout à fait véridique des bourreaux de la Ré- volution, afin de faire prendre conscience au lecteur de l’horreur de cet évènement. Chacun des per- sonnages commettent des actes cruels que Hugo souhaite dénoncer. L’auteur se réfère à des faits historiques tel que les massacres de royalistes ordonnés par Marat, la corruption de Danton ou en- core la mise en oeuvre la Grande Terreur par Robespierre pour établir ses portraits. Mais ce texte annonce aussi la violence subie par la mort de ces trois hommes, le premier assassiné et les deux autres décapités. Ainsi, le lecteur prend conscience de la cruauté des hommes qui ont eu un impact important, et malgré tout positif dans la société. Enfin, les auteurs, grâce à la littérature, persuadent les hommes des atrocités commises par leurs semblables en les émouvant. Voltaire, philosophe des Lumières, souhaite dénoncer de nom- breuses causes en jouant avec nos ressentis. Ainsi, dans « Prière à Dieu » (1763), ce dernier fait un Traité sur la Tolérance. Il s’adresse aux hommes et non seulement à Dieu en leur faisant part de la cruauté de la religion et des sources de conflits qu’elle entraine. Il implique donc les hommes à travers son discours et décrit leur violence de façon à les toucher. Il s’apitoie sur le sort des hommes et les pousse à s’émouvoir. Face à ce texte, les hommes ne peuvent donc qu’être persuadés d’un manque de tolérance entre eux. Nous retrouvons cela aussi avec son article « Bêtes » (1764). Voltaire dénonce la théorie élaborée par Descartes selon laquelle les animaux sont des « machines ». Ce dernier essaye de nous convaincre mais surtout de nous persuader que cette théorie est fausse. Il nous montre la négativité de nos actions en dénonçant l’impureté des hommes et se place comme protecteur de la race ani- male contre la race humaine. L’auteur implique le lecteur dans son argumentation et joue avec ses sentiments pour le toucher et l’émouvoir. Voltaire utilise ce genre littéraire afin de structurer ses idées, d’avancer des arguments de manière claire. Nous venons de voir que la littérature est un moyen efficace pour émouvoir et dénoncer les cruautés commises par les hommes. L’auteur fait donc réagir le lecteur en jouant avec ses senti- ments mais aussi les genres littéraires. Cependant, les émotions rencontrées grâce à la littérature connaissent des limites. La littérature est évidemment détournée et parfois dépourvue de persuasion. La posi- tion et le vécu de l’écrivain sont à prendre en compte car ceux - ci modifient son écrit. Ainsi, la cruauté décrite doit être nuancée, mais avant tout être comprise et accessible. D’abord, la littérature est souvent modifiée à la guise de l’auteur ; ce dernier écrit pour le plaisir d’écrire, pour lui même. Il affabule afin d’accroître l’attention et peut s’approprier des faits. De surcroît, la littérature ne dévoile pas toujours la réalité. La cruauté que l’auteur dénonce peut donc simplement être inventée, et n’a pas le même impact sur le lecteur qu’un fait réel. C’est par exemple le cas de l’Etranger (1942) d’Albert Camus. L’auteur présente Meursault, per- sonnage étonnant et troublant, qui reste indifférent face aux éléments de sa vie. Lors du meurtre de l’Arabe, Camus décrit un personnage pris d’une violence extrême. Ce dernier, sous les hallucina- tions et la chaleur, tue l’homme se tenant face à lui. Son acte n’est pas bref, puisqu’il tire exacte- ment quatre fois sur l’Arabe. La description de la scène, nous apparaît cruelle, mais d’une façon modérée car l’auteur tranche ses propos crus par des descriptions longues. Le genre de l’absurde employé par Camus renforce le fait de l’imaginaire et nous montre que la littérature n’est qu’une in- vention ici. Nous retrouvons aussi cela chez Eugène Ionesco, dramaturge appartenant au théâtre de l’absurde. La dénonciation de cruauté par ses propos est rééquilibrée grâce à l’humour. Par exemple, dans un passage de La Leçon (1951), Ionesco dévoile la violence d’un professeur face à son élève, mais sur le ton dérisoire. Le maître semble vouloir la terrifier et la menace puisqu’il parle de l’heure de la mort de son élève. Le discours de ce denier fait allusion à la mort et vient presque angoisser le lec- teur. Ains, Ionesco dénonce la tyrannie entre les être humains ; cependant les éléments propres uploads/Litterature/ dissertation 8 .pdf

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