Comparaison de la réunion syndicale dans Germinal et Les bouts de bois de Dieu

Comparaison de la réunion syndicale dans Germinal et Les bouts de bois de Dieu Les deux romans présentent une réunion syndicale cependant dans Germinal, elle se tient alors que la grève a déjà commencé et elle a pour objet d’introduire les mineurs dans le monde syndical ; par contre dans Les bouts de bois, les ouvriers sont déjà syndiqués et la réunion doit amener à la décision de la grève ; deux lieux différents dans Germinal c’est une salle de bal ; dans Les bouts de bois, salle de syndicat. Les deux scènes montrent une salle dans laquelle certains discourent et d’autres écoutent cependant si dans l’ensemble de nombreuses similitudes sont à noter, les contrastes sont également à remarquer. En effet dans les deux textes, la personne qui prend la parole pour s’adresser au public veut lui faire entendre raison : il s’agit de réfléchir avant de se lancer dans la grève ou d’adhérer au syndicat. Rasseneur veut faire apparaître les difficultés qu’implique la grève « Il montrait les corons mourant de faim » ; par contre Keita souligne les faibles revenus des mineurs « nous avons notre métier…, on nous vole ». Dans Germinal un 2ème syndicaliste prend la parole et souligne lui aussi la dureté des grèves qui amènent la souffrance aux ouvriers néanmoins, il insiste pour que la grève soit entamée car c’est le meilleur moyen pour arriver à faire fléchir les patrons. Les similitudes sont encore présentes dans la relation du patron à l’ouvrier, et de l’homme blanc à l’homme noir. En plus du problème social apparaît le problème du racisme qui finalement mène à la même situation : deux groupes qui s’affrontent. Dans les deux textes, la 2ème personne qui prend la parole insiste pour la lutte. Pluchart dans Germinal et Tiémoko dans les bouts de bois. Les réactions du public sont-elles divergentes. Si dans Germinal, le public accueille froidement les propos de Rasseneur « trois au quatre amis essayèrent de l’approuver, ce qui accentue le silence froid qui accueillait ses phrases ». Dans Les bouts de bois, le public réagit violemment aux propos de Keita : « rugit-il » « hurle la salle ». « Un tumulte » s’exprime qui montre que le public africain est actif et exprime son mécontentement. Mais cependant lorsque ces propos deviennent intolérables des deux côtés, il y a l’expression d’un malaise général. UNIVERSITE IBN TOFAIL Matière : Littérature comparée Faculté des Lettres et des sciences humaines – Kénitra- S6 option Litt. Etudes Françaises Sujet : comparez les deux extraits suivants afin de mettre en évidence les similitudes et les contrastes de la situation évoquée. Zola, Germinal chap. 6, partie 5 pp.409-411/ O. Sembene, Les bouts de bois de Dieu pp.175-177 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Thème général des deux extraits : Les femmes à la recherche de nourriture 2ème étape : après la demande l’attaque. 1er extrait : Zola, Germinal, chap. 6, partie 5, pp 409-411 Situation La grève pèse lourdement sur la vie quotidienne des mineurs : il n’y a plus rien à manger et la colère est de plus en plus grande, particulièrement une colère féminine qui fait même peur à Etienne « et les femmes surtout l’effrayaient, la Levaque, la Mouquette et les autres, agitées d’une fureur meurtrière, les dents et les ongles dehors, aboyantes comme des chiennes, sous les excitations de la Brûlée, qui les dominait de sa taille maigre ». La colère des mineurs se cristallise dans les femmes qui s’attaquent aux bourgeois qui rentraient de promenade ; pour les détourner de leur « proie », Etienne les lance sur le magasin de Maigrat « chez Maigrat nom de Dieu ! il y a du pain, là-dedans ! foutons la baraque de Maigrat par terre ! L’attaque du magasin ramène Maigrat qui veut sauver et protéger sa boutique mais il finit par être pris à partie par les grévistes. I. L’accident de Maigrat : « La bande », appellation qui, dès le début de l’extrait, donne un caractère collectif aux personnages. Les circonstances de l’accident sont clairement explicitées pour montrer qu’il n’est dû à une personne mais que ce sont les circonstances qui ont mené à la mort de Maigrat « monté au treillage…gêné par son ventre…ses deux mains lâchèrent » et se fracasse le crâne sous la huées de la foule. Une description détaillée des mouvements de Maigrat qui souligne toutes les difficultés qu’il rencontre et la volonté qui l’anime. Rapidité de l’action signalée par des phrases courtes. Tout contribue à montrer que l’accident est arrivé malgré tous. C’est un concours de circonstances et personne n’est réellement responsable. Ce qui explique la conséquence de cette mort qui se veut réaliste : stupeur et silence qui sont le fait des hommes et des femmes mais qui les premières reprennent les cris. II. La réaction et vengeance : Les huées des femmes traduisent leur ressentiment envers cet homme qui symbolise toute la répression, le mal subi : insultes, rires, tragique de la situation en fait des actions inhumaines « les injures redoublèrent…….pauvre monde » emploie du style indirect libre par lequel les propos des femmes sont repris sous la forme de la narration. Les femmes veulent se venger, comparées à des animaux, elles se comportent comme une horde d’animaux sauvages s’entraidant pour punir Maigrat : « le flairant pareilles à des louves », attirés par le sang. Actions inhumaines et animées seulement par la colère et la rancœur, l’image « lui faire manger de la terre » est assez violente. La colère les fait vouloir l’humiliation posthume de Maigrat ; la description de la vengeance des femmes montre toute la force que les femmes mettent dans cette volonté de punir Maigrat « arrachant…craquer ses grands bras » Ainsi, dans cette scène les femmes perdent leur caractère féminin ce qui montre finalement comment la perte de la nécessité vitale de l’être humain peut le ramener à un état animal et lui faire perdre tout ce qui faisait de lui un être civilisé et policé ; attitudes détaillées, surprenantes pour des femmes « elles crachaient…avancent leurs mâchoires » ; paroles empruntées du vocabulaire populaire voire vulgaire « salaud….. sale gueule. .bougre…on va foutre dans la terre….va donc pourrir ». L’homme retourne à ses instincts animaliers lorsqu’il est dans un état de misère absolue. Scène qui veut faire vivre au lecteur (bourgeois) tout le dramatique de la situation des mineurs qui les mène à perdre leur dignité humaine ; le retour à l’instinct primaire. Ecriture qui ne donne pas tous les détails mais qui par l’utilisation du style ind. Libre permet de rendre tout l’aspect pénible, terrible et pathétique de la scène. Cette scène devient une mise en garde vis-à-vis du lecteur ; laisser aux ouvriers l’occasion de conserver leur dignité humaine sinon ils peuvent la perdre aux dépens de ceux qui les ont exploités. Elle montre surtout l’extrême état de déchéance dans lequel se trouve les gens dans des moments de détresse. 2ème extrait : Les bouts de bois pp.175-177 Situation : Ramatolay a tué le bélier « Vendredi » ce qui a amené la police à la suite de la plainte de Madigué – celle-ci a été accueillie avec violence par les femmes ; un groupe de femmes mené par Mme Sofi patrouille encore. I. L’attaque La scène se passe le soir « le soir tombait » ; avec un effet de masse « la foule qui s’était rassemblée…..vagues successives, la bande … » , femmes armées de bouteilles en plastique, comme une armée « patrouillent » dont le chef est Mame Sofi « dirige » « son groupe » qui est sous ses ordres ;elle a même l’intention de régler des comptes « vieille rancune ». Les femmes se heurtent à des gardes : 1ère opposition ; le dialogue s’instaure traduisant un certain caractère d’humanité entre eux. L’homme ne veut pas de conflit, il parle de « braves épouses », il montre une certaine crainte de ce qu’elles sont capables de faire. Les femmes attaquent avec des bouteilles, combatives, elles appellent l’affrontement avec Madigué et finalement obtiennent de la nourriture. Les femmes se rassemblent et parlent de l’affrontement ; la scène est relatée comme un souvenir. « Les fils de chien » expression virulente et insultante des femmes. Les attaques des femmes, elles ont battu les hommes, se moquent d’eux par des situations humiliantes, avec des atteintes à leur virilité mais ce n’est dramatique car il n’y a pas de mort, juste une scène un peu triviale où les mots employés sont avilissant « cochon » ( même appellation que pour Maigrat). Néanmoins la femme conserve toutefois un peu de sa dignité car elle exprime un sentiment de honte, même l’objet qui symbolise le mâle est plus modéré, moins intense que dans Germinal : « la chechia » est ici le symbole de la virilité de l’homme. La scène est beaucoup moins tragique que dans Germinal par le fait qu’il n’y a pas de mort et pas de mutilation. C’est principalement le ton de la plaisanterie qui est uploads/Litterature/ exemples-d-x27-approche-de-textes-compares.pdf

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