1 CARTOGRAPHIE DE LA CONTROVERSE Faux souvenirs ou souvenirs retrouvés DOSSIER

1 CARTOGRAPHIE DE LA CONTROVERSE Faux souvenirs ou souvenirs retrouvés DOSSIER * * * Eric ABRAVANEL Cécile MAINGOT Elliot LEPERS Célia REVY Éloïse STARK Christina STUART 2 Tables des matières Introduction 1. Article d‟inspiration p. 3 2. Note d‟intention p. 4 3. Approche initiale de visualisation p. 6 4. Scénario du film p. 7 Contenu non intégré dans le film 5. Données graphiques p.13 6. Analyse de réseaux scientométrique p. 14 7. Cartographie du web p. 14 8. Analyse scientométrique p. 24 9. Biographies des acteurs interviewés p. 29 10. Article de presse en lien avec la controverse française p. 30 11. Bilan p. 33 Sources 12. Bibliographie p. 34 13. Sitographie p. 35 3 1. Article d’inspiration 4 2. Note d’intention Peut-on croire les souvenirs retrouvés d‟un traumatisme? Rappel du sujet de la controverse Suite à de graves traumatismes, certaines personnes témoignent d‟un véritable trou noir dans leur mémoire. Leur cerveau efface inconsciemment le souvenir du choc et les détails qui y sont liés. Après une période plus ou moins longue, certaines de ces victimes affirment avoir retrouvé les souvenirs de l‟événement. Mais une controverse existe autour de ces « souvenirs retrouvés ». Sont-ils aussi fiables que des souvenirs normaux ? Permettent-ils d‟affirmer que l‟événement traumatisant a bien eu lieu ? Sont-ils de vrais souvenirs, qui réapparaissent après avoir été refoulés, ou bien des faux souvenirs issus d‟une reconstruction mentale? Les thérapies psychologiques peuvent-elles créer de toutes pièces ces souvenirs dans la mémoire des patients ? Bornes du sujet  Nous ne nous intéresserons dans notre étude qu‟aux souvenirs retrouvés liés à un événement traumatique.  Nous nous intéresserons uniquement à l‟amnésie traumatique à long terme et aux souvenirs retrouvés plusieurs mois voire plusieurs années plus tard.  Nous ne nous intéresserons qu‟aux souvenirs retrouvés liés aux abus sexuels qui constituent la cause d‟amnésie traumatique la plus fréquente et la plus révélatrice.  La personne manifestant le phénomène de souvenirs retrouvés sera considérée dans notre étude comme une victime potentielle, sauf dans le cas où la justice a clairement pu statuer sur l‟occurence de l‟événement traumatique. Choix de l’approche Dans cette controverse, les acteurs sont nombreux et ont des points de vue souvent conflictuels, que ce soit dans le domaine scientifique avec les neurobiologistes, dans le domaine de la psychologie avec les psychiatres et thérapeutes, ou dans le domaine judiciaire, puisque les témoignages des victimes éventuelles, à condition qu‟on les assume fiable, sont d‟une énorme utilité lors des procès. Mais l‟acteur au cœur du problème est avant tout la personne qui pense avoir subi un traumatisme. C‟est pour cette raison que pour traiter notre controverse, nous avons choisi de nous placer du point de vue de la victime éventuelle. En effet, c‟est parce qu‟il y a des victimes qu‟il est important de résoudre rapidement cette controverse et qu‟elles puissent au mieux comprendre ce qui leur est arrivé. Par ailleurs, la victime éventuelle est un point nodal du réseau de la controverse qui permet de relier tous les acteurs entre eux. Cette façon d‟aborder le problème nous paraît intéressante puisqu‟elle permet de mettre en lumière les différents enjeux scientifiques de la controverse, sans négliger son importance d‟un point de vue humain pour la victime. C‟est grâce à cet éclairage par le prisme de la victime éventuelle que notre approche de la controverse est spécifique. Stratégie adoptée En axant notre étude autour du cheminement que poursuit la victime éventuelle, nous pouvons traiter tous les aspects du problème. D‟abord en traitant l‟abus, l‟oubli et la thérapie, nous confronteront l‟expérience de la victime éventuelle au rôle des thérapeutes et des psychanalystes. Nous tenterons de répondre à la question de savoir si ces derniers aident la victime à reconstituer une représentation mentale exacte des événements ou bien s‟ils implantent des faux souvenirs chez le patient, comme le soutiennent certains scientifiques. Nous tâcherons alors d‟éclairer le débat qui existe entre les neurobiologistes et les thérapeutes quant à la possibilité biologique de retrouver des souvenirs a posteriori, toujours en s‟intéressant à la situation de la victime balancée entre deux diagnostics antagonistes. Enfin, nous suivrons la victime jusqu‟au tribunal et examinerons la question de la 5 fiabilité de la preuve que constitue un témoignage lors du procès. Loin de linéariser notre approche, ce choix nous permettra de visualiser clairement toutes les interactions entre les acteurs de la controverse. Cohérence de l’approche Le fil rouge qui nous guidera le long de notre étude sera la question de la fiabilité des souvenirs, que ce soit pour la victime éventuelle qui essaie de découvrir la vérité, pour les neurobiologistes qui cherchent à comprendre le fonctionnement de la mémoire, ou pour les magistrats qui cherchent à rendre la justice. A travers l‟étude des différentes étapes, nous confronteront les différents points de vue des acteurs pour chercher à résoudre cette controverse en distinguant la réalité de l‟illusion. 6 3. Approche initiale de visualisation 7 4. Scénario du film Ière partie (voix off) Madame X a 28 ans. Elle est célibataire. Elle se sent déprimée. Monsieur Y est psychothérapeute. Il est diplômé d‟un Master de psychologie. (caméra subjective) Madame X raconte son mal-être, l‟impression de ne pas savoir ce qui ne va pas, ambiance d’incertitude Monsieur Y et Madame X se voient régulièrement au cours de longues séances sur le divan. Jusqu‟au jour où Monsieur Y émet une nouvelle hypothèse : Madame Y se serait fait violé par son père. Comment Madame Y peut-être sur que Monsieur Y dit vrai ? Mais d‟ailleurs, qu‟est-ce qu‟un souvenir ? IIème Partie A. Fonctionnement du cerveau, création d‟un souvenir On se concentre sur les souvenirs liés à un éventuel traumatisme. En psychologie cognitive, il s‟agit de la mémoire épisodique, mémoire des événements vécus et de leur contexte. La mémoire épisodique se différencie de la mémoire collective, ou sémantique (la mémoire des concepts). Elle contient 3 phases: l’encodage, le stockage et la récupération de l‟information. Le cerveau est composé de milliards de neurones interconnectés. Ils communiquent grâce à des impulsions électriques “les potentiels d‟action”. La spécificité de ces cellules réside dans le fait qu‟elles peuvent se remodeler et reconfigurer leurs circuits grâce à la plasticité cérébrale (plasticité permise par les synapses). Encodage : transformation de l‟information en représentation mnésique. Lorsque l‟on reçoit de l‟information par l‟intermédiaire de nos organes sensoriels, les signaux déclenchent des activations neuronales. Ces activations se représentent physiquement par des trains d‟impulsions électriques. Ils ont une organisation spatiale (la localisation des neurones qui émettent des décharges) et temporelle (la fréquence, le rythme et les cohérences de ces décharges). Ces motifs d'activité se propagent à différentes aires cérébrales, dites « associatives », où se combinent les informations de diverses modalités sensorielles : par exemple, dans ces aires, sont associés les motifs correspondant aux stimuli visuels, à une odeur particulière, à une impression (il faisait chaud, ou il pleuvait), à une émotion. L'ensemble de ces représentations complexes forme le souvenir qui est alors perçu comme un tout Stockage: le souvenir de l‟événement peut alors devenir un élément de la mémoire à long terme. Le stimulus induit un signal de transduction (communication entre les neurones). Lorsque le signal atteint le noyau du neurone il va activer de l„ARN (facteur de transcription) qui conduit à la synthèse de protéines. Les protéines à leur tour changent la plasticité cellulaire. Le stockage implique une communication entre les structures cérébrales (comme un circuit) qui relie le lobe temporal (avec l‟hippocampe) et les autres parties du cerveau. 8 Pour la mémoire épisodique l‟hippocampe est un élément clé. Il permet la réorganisation et renforcement des connexions entre les neurones. → On sait que l‟injection d‟une molécule qui bloque la synthèse de ces protéines empêche la formation d‟une souvenir à long terme (mais n‟affecte pas la mémoire à court terme). Il est donc possible qu‟un processus biologique bloque le stockage d‟un événement dans la mémoire à long terme, mais ce processus n‟a jamais été démontré in vivo. Récupération: c‟est la réactivation et la reconstruction des représentations internes emmagasinées. Cette phase est très complexe car il faut à la fois accéder à la trace mémorielle correcte mais aussi trier les informations utiles par rapport à cette trace. C‟est dans cette phase que les distorsions et illusions sont produites - notamment les faux souvenirs. Mais la récupération peut également être facilitée par la simulation d‟un contexte similaire à l‟événement. (C‟est ce que font les thérapeutes) A cause de sa plasticité, on ne peut pas considérer la mémoire comme quelque chose de fixe. Elle est modifiable et malléable. Pour que l‟on puisse avoir une mémoire aussi extensive, cette caractéristique est indispensable. Mais elle nous pose aussi le problème de la fiabilité des souvenirs. Il est parfaitement possible biologiquement que le cerveau forme des faux souvenirs. B. L‟histoire de la controverse sur les faux souvenirs induits Est-il possible qu‟un psychothérapeute implante un faux souvenir chez un patient ? Le consensus entre les neurologues et les scientifiques des neurosciences est total sur la capacité du cerveau à former de faux souvenirs. Ils pensent qu‟il est possible lors de la uploads/Litterature/ faux-souvenirs-dossier 2 .pdf

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