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******ebook converter DEMO Watermarks******* La logique de l’écriture ******ebook converter DEMO Watermarks******* ******ebook converter DEMO Watermarks******* COLLECTION « INDIVIDU ET SOCIÉTÉ » Illustration de couverture : Saint Grégoire avec trois scribes, Vienne, Kunsthistorisches Museum ©Akg-images This translation of The Logic of Writing and the Organization of Society is published by arrangement with Cambridge University Press © Cambridge University Press, 1986 © Armand Colin, 2018, pour la présente édition © Armand Colin, 1986 Armand Colin est une marque de Dunod Éditeur, 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff ISBN : 978-2-200-62222-0 www.armand-colin.com ******ebook converter DEMO Watermarks******* Sommaire Préface. Logique de Jack Goody : écriture, abstraction et communication dans la vie sociale Jack Goody La logique de l’écriture Introduction 1. La parole de Dieu 2. La parole de Mammon 3. L’État, le bureau et le dossier 4. La lettre de la loi Conclusion. Ruptures et continuités Références et bibliographie Table des matières ******ebook converter DEMO Watermarks******* Préface Logique de Jack Goody : écriture, abstraction et communication dans la vie sociale Éric Dagiral et Olivier Martin « Tout le monde s’intéressait aux moyens de production, et je m’intéressais aux moyens de communication et à leur rôle dans le changement et le développement des sociétés. » (Goody, 1996b, 215). Durant le conflit mondial 1939-1945, l’anthropologue britannique Jack Goody (1919-2015) a connu plusieurs périodes de captivité qui ont constitué des expériences fondatrices pour le développement de sa pensée et de son œuvre scientifique. Il raconte lui-même qu’il a vécu avec son ami Ian Watt (connu à Cambridge) des situations au cours lesquelles « nous avons été tout deux impressionnés, que dis-je, grandement marqués par le fait que, pour la première fois de notre vie, nous n’avions pas de livres […]. Enfants et adolescents grandissant dans une culture urbaine, nous avions eu des livres à profusion. Et à l’école comme à l’université, tout était organisé autour de la lecture. Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés totalement privés de livres » (Goody, 1996a, 200). Pas de livre, et pas davantage de quoi écrire : « nous n’avions pas de papier, rien. Cela nous a fait réfléchir sur le sens de l’écriture, ce que la société pouvait être sans ce moyen de communication. [Ian Watt] s’est intéressé à ce sujet dans sa discipline [la littérature], et j’ai commencé à réfléchir en Afrique au fonctionnement des cultures orales, à leurs formes de communication et à la constitution d’un réservoir de connaissances » 1 ******ebook converter DEMO Watermarks******* (Goody, 1996b, 214). Leurs expériences « avaient éveillé en [eux], mais au début surtout en Ian [Watt], un intérêt pour les sociétés sans écriture, purement orales – comment les gens percevaient-ils le monde sans papier ni crayon ? – et plus généralement, pour les conséquences de l’écriture sur les sociétés humaines » (Goody, 2004, 224). Goody esquisse alors une idée qui deviendra fondatrice dans ses travaux comparatifs entre les sociétés avec écriture et celles qui n’en sont pas dotées : l’idée que l’oral offre une souplesse, qui est à la fois un atout, mais aussi une faiblesse, comparativement à l’écrit qui fige et solidifie les choses. « La souplesse de la transmission orale est quelque chose qui m’a frappé en captivité. Quand on essayait de retrouver des choses que l’on avait sues, que l’on croyait avoir mémorisées, on ne cessait d’introduire des variations – sans savoir, bien entendu, que c’étaient des variantes. Il fallait tomber sur un texte écrit ou trouver un contradicteur pour s’apercevoir que ce n’était pas la version orthodoxe » (Goody, 1996a, 201). C’est à partir de cette expérience séminale que Goody ouvre la voie à des recherches sur l’écriture (et l’oralité), comme s’il avait fallu une expérience de privation pour prendre conscience de l’importance d’une technique (l’écriture) et de ce qui y est associé (les livres, le papier) dans les sociétés contemporaines. Les réflexions sur ce sujet constituent une dimension essentielle de son œuvre : elles ne l’ont pas quitté et il a publié de nombreux textes et ouvrages sur ce thème, depuis son premier article écrit avec Ian Watt en 1963 jusqu’à son dernier ouvrage (Renaissances. The One or the Many, 2010), en passant par Literacy in Traditional Societies (1968), The Domestication of the Savage Mind (1977 ; traduction La raison graphique en 1979), The Interface Between the Written and the Oral (1987 ; traduction Entre l’oralité et l’écriture en 1993), The Power of the Written Tradition (2000 ; traduction Pouvoirs et savoirs de l’écrit en 2007). Parmi ces publications, l’ouvrage La logique de l’écriture, édité pour la première fois en 1986 (en même temps que l’édition anglaise, qui est légèrement différente : The Logic of Writing and the Organisation of Society, Cambridge University Press, 1986) occupe une place de choix. Après The Domestication of the Savage Mind (1977), il est le second ouvrage le plus cité de Jack Goody (selon Google Scholar), alors qu’il a publié pas moins de 24 ouvrages en nom propre (hors ouvrages collectifs et directions d’ouvrage). Mais, de manière surprenante et probablement injuste, si l’ouvrage de 1977 fait l’objet de rééditions très régulières en France par les éditions de Minuit, celui de 1986, La logique de l’écriture, ******ebook converter DEMO Watermarks******* n’a jamais été réédité ou réimprimé en France depuis sa première parution, il y a plus de trente ans (il l’est en langue anglaise). En rééditant cet ouvrage, nous entendons à la fois réparer une injustice et combler une lacune pour le lecteur francophone. Cette nouvelle édition, chez l’éditeur Armand Colin qui avait publié la première en 1986, fait le choix de reprendre de façon plus littérale l’ensemble du titre anglais : The Logic of Writing and the Organization of Society. La première version française indiquait plus simplement La logique de l’écriture, qu’elle prolongeait d’un sous-titre problématique : « Aux origines des sociétés humaines ». La présente édition est l’occasion de revenir à l’implication majeure du titre anglais qui permet d’établir la place et le rôle crucial de l’écriture dans l’organisation des sociétés et de leurs institutions sociales tout en ne sous-entendant pas l’existence d’un processus déterministe. Cet ouvrage est précieux car il nous pousse, pour ne pas dire nous force, à ouvrir les yeux sur les rôles de l’écriture. Celle-ci est tellement incorporée à nos pratiques quotidiennes, à l’administration de nos sociétés, à l’organisation des échanges humains et à la manière dont nous réfléchissons et travaillons que, très probablement, il faut des expériences (de vie, ou de l’esprit) pour parvenir à faire de l’écriture un objet d’interrogation, de surprise, de curiosité. Et c’est justement parce que l’écriture occupe une place si centrale qu’il est essentiel et même impératif de se pencher sur elle et de réfléchir à ses rôles. C’est d’autant plus précieux que nous sommes, n’en déplaise à ceux qui pensent que nos sociétés contemporaines sont celles des médias audiovisuels, dans des sociétés où l’écrit joue un rôle déterminant : une bonne part des communications et des productions humaines contemporaines est constituée d’écrits (courriers électroniques, formulaires administratifs, textes législatifs, contrats, rapports, conventions, comptes, SMS, t’chat, forums…) (Coquery, Menant et Weber, 2006 ; Gardey, 2008 ; Metton- Gayon, 2009). Après un retour plus détaillé sur les circonstances de la naissance de l’intérêt de Goody pour l’écriture comme technologie de l’intellect et comme technique sociale, nous présenterons brièvement les principaux arguments de l’ouvrage, puis nous esquisserons un bref panorama de la variété des héritages et des héritiers des perspectives ainsi ouvertes par les questionnements relatifs à la diffusion de l’écriture. ******ebook converter DEMO Watermarks******* Aux origines des travaux sur l’écriture, les inscriptions et les technologies de l’intellect Jack Goody est revenu, à plusieurs occasions (1996a, 1996b et 2004 tout particulièrement), sur les origines de son intérêt pour l’écriture et, de manière plus générale, pour les technologies de l’intellect. Les éléments qu’il fournit nous invitent tout d’abord à dire quelques mots du parcours biographique général de Goody, au moins pour situer son expérience de prisonnier, son rapport aux terrains africains et la pluralité de ses intérêts (thématiques et disciplinaires), ainsi que le rôle joué par son amitié intellectuelle avec Ian Watt (1917-1999). Jack Goody et Ian Watt avaient fait connaissance durant leurs études, avant-guerre, au sein du St John’s College à Cambridge. Ils y étudiaient la littérature anglaise et s’étaient conjointement intéressés à l’émergence des romans au XVIIIe siècle, à la co-construction du genre « roman » et du public de lecteurs. Le conflit mondial 1939-1945 a eu au moins deux rôles importants dans la vie personnelle comme intellectuelle de Jack Goody. Premièrement, les déplacements, les exils, les fuites et surtout les « contacts étroits au camp [de prisonnier] avec des personnes de différents milieux » l’ont conduit à découvrir des cultures différentes, à s’intéresser aux civilisations anciennes et finalement aux sciences sociales : il y voit l’origine de son « intérêt pour l’étude des relations sociales dans une perspective […] vaste » (Goody, 2004, 205-207). Deuxièmement, comme nous l’avons déjà mentionné en introduction, ses périodes de captivité l’ont parfois privé des livres, de la lecture et de l’écriture : ces uploads/Litterature/ la-logique-de-l-x27-ecriture.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 25, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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