FICHE -BILAN – PONGE(1899-1988) – LE PARTI-PRIS DES CHOSES (1942) NB : Référenc

FICHE -BILAN – PONGE(1899-1988) – LE PARTI-PRIS DES CHOSES (1942) NB : Références du manuel : p 491 ( Le pain), p 573( Le Cageot) I) AUTEUR- CONTEXTE : Né à Montpellier dans une famille protestante nîmoise originaire des Cévennes et aisée (le père dirige l’agence du Comptoir National d’Escompte de Paris) . Enfance à Avignon, instruit par des précepteurs puis au lycée Frédéric-Mistral ( nom d’un poète provençal) .Habite Caen de 1909 à 1917, étudie l’Allemand ( typiques des élites intellectuelles de l’époque) .A Paris, il suit de la gare de l’Est à la Concorde un défilé organisé par Barrès ( extrême droite) .1915 : premiers poèmes . Au baccalauréat, sa dissertation obtient la meilleure note de l’académie. 1916-1917 : hypokhâgne à Louis-Le-Grand. Mars 1918 : reçu en première année de droit et admissible à la licence de philosophie ; recalé à l’oral. Avril 1918 : mobilisé à Falaise, dans l’infanterie. 1919 : admissible à l’entrée à Normale supérieure, abandonne l’oral . Inscription au parti socialiste.1922 : premiers textes, rencontre de Jacques Rivière ( Nouvelle Revue Française : rôle majeur dans la vie intellectuelle de l’époque) et de Jean Paulhan. Travaille chez Gallimard .1923 : Trois satires (N.R.F.). 1926 : Douze petits écrits. 1930 : courte expérience avec les surréalistes. 1931 : entre aux Messageries Hachette . 4 juillet, épouse Odette Chabanel. 1935 : naissance de sa fille Armande . 1937 : adhère au Parti communiste , 1939 : rejoint le IIIè C.O.A. ( Commis et Ouvriers d’Administration) à Rouen. Eté 1942 : parution du Parti pris des choses ( N.R.F. Gallimard) . Automne : entrée dans la résistance . 1943 : séjour à Coligny (Ain) et au Chambon avec Camus . 1944 : travaille au journal communiste Action, qu’il quitte en 1946. En 1947, il ne renouvelle pas sa carte du Parti. Conférences à Paris et à Bruxelles . 1948 : Proêmes, Le Peintre à l’étude . Collaboration avec des peintres : Dubuffet ( Matière et mémoire) , Vulliamy ( La crevette) , Kermadec ( Le Verre d’eau) , Braque ( Cinq sapates) . 1950 : La Seine ( La Guilde du livre, Lausanne) . 1950-1951 : Conférences à Florence , puis Liège . 1952 : La Rage de l’expression . Entrée à l’Alliance Française. 1955 : conférences à Gand sur Malherbe . 1956 : hommage de la N.R.F. Divers cycles de conférences . 1959 : légion d’honneur . 1960 : conférence de Philippe Sollers à la Sorbonne sur Ponge . 1961 : Le Grand Recueil( I Lyres . II Méthodes III Pièces). Conférences en Italie et Yougoslavie (« Pratique de la poésie »). 1965 : Pour un Malherbe, Tome premier. Conférences aux Etats-Unis. 1966 : Visiting Professor à Columbia University ( New York) . 1967 : Le Savon , Nouveau Recueil . 1970: Entretiens avec Sollers . 1971: La Fabrique du Pré( Skira, Genève ) . 1976 : Abrégé de l’aventure organique (Derieux) . 1977 : L’Atelier contemporain , Comment une Figue de paroles et pourquoi ( Flammarion) . 1983 : Nioque de l’avant-printemps , Petite suite vivaraise ( Fata Morgana). 1981 : Grand Prix national de Poésie, 1984 : Grand Prix de poésie de l’Académie française.1984 : Pratiques d’écriture, ou l’Inachèvement perpétuel ( Hermann) . 1986 : Correspondance avec Jean Paulhan ( 1923-1968) . 1999 à 2OO2 : publication dans la Pléiade. Mort à Bar-sur-Loup le 6 août 1988.2005 : Pages d’atelier ( 1917-1982), (Cahiers de la N.R.F.) II) ENJEUX DE L’ŒUVRE : 1) Ponge se défie de l’idéalisme et de la métaphysique ( cf la dureté de ses propos sur Pascal , et la religion de manière plus globale ) : il est pétri de culture classique ( cf ses hommages à La Fontaine dont il admire la pureté d’écriture , à Malherbe dans ses conférences + bas p 76 dans Notes pour un coquillage , il assimile Malherbe aux « musiciens mesurés » qu’il admire, et à Boileau) .Ainsi dans Proêmes , Dix petits chapitres , p 200 il cite en propos liminaire Boileau : « Nous ferons une œuvre classique( le choix de parler et d’écrire- et d’écrire selon les genres) mais après avoir dit pourquoi(Boileau) ». C’est un brillant élève représentant de l’élite intellectuelle 1 de l’époque , il a aussi vécu le désastre des deux guerres mondiales , la perte des valeurs et repères. On peut ici songer au propos de Paul Valéry , constatant que l’excès de rationalité porté par les élites intellectuelles d’avant-guerre a mené l’Europe à sa perte : « Nous autres civilisations savons désormais que nous sommes mortelles »( La Crise de l’esprit) . Il se défie donc de la tentation du lyrisme et de l’épopée , il se défie aussi des systèmes de pensée ( p 186 « C’est surtout (peut- être) contre une tendance à l’idéologie patheuse( NB : < jeu entre « pâteux » et « pathos ») , que j’ai inventé mon parti pris ) et face à la tentation, inverse, de trouver le monde « absurde » ( Camus, Sartre , cf p 192 son ironie sur cette position : « Bien entendu le monde est absurde ! Bien entendu , la mon-signification du monde ! mais qu’y a-t-il là de tragique ? J’ôterais volontiers à l’absurde son coefficient de tragique. Par l’expression , la création de la Beauté Métaphysique ( c’est-à-dire Métalogique) . le suicide ontologique n’est le fait que de quelques jeunes bourgeois ( d’ailleurs sympathiques). Y opposer la naissance ( ou résurrection), la création métalogique (la Poésie ) ») il choisit le « parti pris des choses » qui est aussi celui de l’humilité : l’homme est inclus dans le monde , il doit y trouver sa juste place ( si Ponge se défie du mysticisme de Pascal, il fait tout de même implicitement référence au passage des deux infinis dans les Pensées = l’homme perdu entre l’infiniment grand et l’infiniment petit) , réussir à vivre même si sa situation lui semble dérisoire .Il choisit d’ observer le monde , les choses qui l’entourent et de les recréer par le langage ( même si le poète est conscient des limites de ce langage , dans la lignée de cette génération de « l’Ere du soupçon » )car cela donne une raison de vivre au poète ( cf p 158-159 A chat perché , dans Proêmes , où il explique que seule « la pose du révolutionnaire ou du poète » lui permet d’échapper au désespoir « dans ce monde qu’(il) ne comprend pas, dont (il) ne peu(t) rien admettre, où (il) ne peu(t) rien désirer ( nous sommes trop loin du compte) »). Il y trouve aussi une forme de plaisir d’être au monde qui a quelque chose de contemplatif . Enfin , la démarche de Ponge inclut une distance par l’humour : il nous remet, et se remet , souvent en place ; la leçon d’humilité passe en effet d’abord par le choix des objets , les plus dérisoire s , les plus banals , il s’agit même souvent de végétaux : idée provocante d’un refus de chanter l’homme , et d’un choix de chanter l’inerte ,d’en redécouvrir les vertus cachés, de voir le monde autrement , ainsi chaque objet devient un microcosme -cf l’huître , p 43 - intéressant en lui-même, que le poète réenchante par le langage . Voir à ce sujet la description du « restaurant » Lemeunier p 70 , associé à un tableau ( cf « La boue et l’or » + Proust qui file des métaphores marines en décrivant les « baignoires » d’un théâtre dans La Recherche) . 2) D’ailleurs, du point de vue du style , l’originalité, outre l’utilisation du poème en prose (cf le mot -valise « proême » )réside dans des télescopages entre un lexique descriptif technique, qui peut évoquer le documentaire, des propos pragmatiques d’une part ,et d’autre part , une réflexion quasi philosophique sur le monde , une réflexion sur l’acte poétique lui-même( mise en abyme constante et réflexion sur le métalangage = un discours sur le discours) avec le jeu des métaphores, l’appel aux sens étymologiques pour retrouver la valeur, et le goût, des mots et des choses. Présence par ailleurs des procédés habituels à la poésie : allitérations ( p 37, 38,43,56, 41…) , anaphores ( p 61,65). 2 _ Enfin , ce qui est récurrent dans cette œuvre est la réflexion sur l’acte d’écrire à travers les « choses » évoquées : il est ainsi souvent question de traces ( baves des escargots, « taches informes » de l’eau ( p 63) laissées « sur ce papier »). NB : Pour l’humour , lire la dernière phrase du Pain , manuel p 491 : « brisons-la » = un jeu de mots : brisons la croute du pain pour dévorer sa mie , mais aussi dans un sens métaphorique « brisons-là l’entretien poétique » et passons aux choses concrètes , c’est- à-dire à table ( chute prosaïque : « moins objet de respect uploads/Litterature/ fiche-bilan-le-parti-pris-des-choses 1 .pdf

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