FICHE LECTURE 2 LES ANNÉES - ANNIE ERNAUT I. L’auteure • Celebre pour ses ouvra
FICHE LECTURE 2 LES ANNÉES - ANNIE ERNAUT I. L’auteure • Celebre pour ses ouvrages à caractères autobiographiques : - Des armoires vides 1974 ( 1er livre ) - La Place 1983 • Née en 1940 ( début SGM ) en Seine Maritime • Née dans un milieu social modeste, de parents d’abord ouvriers, puis petits commerçants qui possédaient un café épicerie • Femme de lettre et prof de lettre • Maintenant à la retraite, elle vit à Cergy en région parisienne où elle ne cesse d’écrire. • Annie Ernaux est une femme déroutante, militante, défenseure de la lutte des classes, fière de ses origines modestes, féministe • Annie Ernaux s’est vu décerner trois prix littéraires pour ce récit paru en 2008 (prix Marguerite Duras, prix François Mauriac, prix de la langue française). II. Resume : • Autobiographie impersonnelle • Le roman oscille entre des descriptions de photos décrivant l'autrice, prises entre 1941 et 2006, et une peinture de l'époque à laquelle ces photos ont été prises à travers les souvenirs qui se sont gravés dans l'esprit de l'autrice, choisis pour leur pertinence sociologique. Le roman brasse 60 ans d'histoire commune avec le récit de l'existence unique de l'autrice, mais l'autrice met à distance celle qu'elle fut par l'usage de la troisième personne. Son histoire est personnelle, impersonnelle et collective. A. Ernaux renouvelle le genre de l’autobiographie. • Memoire collective dans une mémoire individuelle • Elle transpose les choses vues • Les années sont une sorte de « recherche du temps perdu » dans laquelle l'auteure enquête sur la réalité grâce à des dates, des réminiscences, des événements, des phénomènes de société, des chansons, des notes de son journal, des photos • Elle se fait le porte parole de l'esprit d'une époque. • Sur le fond ensuite : l'auteure nous propose tout autant une réflexion sur le temps qui passe et l'évolution de la société des années 1940 au début du 21ème siècle qu'une véritable biographie. Quand on tourne la dernière page, on a le sentiment d'en savoir plus sur l'environnement familial, social et sociétal dans lequel elle a vécu que sur Annie Ernaux elle- même, un peu comme si elle se caractérisait plus au travers de ses interactions avec les autres que par elle-même... • Le résultat est étonnant et intéressant, tant sur la forme que sur le regard porté sur la seconde moitié du 20ème siècle et le début de 21ème, même si on en apprend finalement assez peu sur ce qu'a fait l'auteure au cours de ces années. • Le livre Les années retrace l’évolution de la société française de l’après-guerre à 2007. • Elle montre à travers les souvenirs collectifs et les images de sa mémoire personnelle les immenses changements apparus dans les dernières cinquante années, au niveau des objets, des techniques (on pense ici aux transports, aux modes de communication etc.), des mentalités (règles qui organisent la vie collective, la morale sexuelle), de la perception du temps etc. • Il s’agit des années d’une femme, Annie Ernaux, mais aussi des années de toute une génération (née pendant et juste après la seconde guerre mondiale) – essaie de faire ressentir le passage du temps dans une femme individuelle mais ce à travers toutes les personnes qui ont traversé ces années (à la fois banal et universel – vie intérieure et vie extérieure) III. Epoques évoquées • fin du système des Trente Glorieuses et début d’une époque de profonde récession, • Mai-68 qu’«on» vit un peu par procuration parce qu’on ne saisit pas forcément l’importance historique pendant les événements, mais une porte qui s’ouvre sur une libéralisation et qui se referme rapidement, • Mai 81 qui évoque Mai-68 mais qui n’évite pas la déception, l’omniprésence de la société de consommation, un sentiment de ravage et de dégât causé par les nouvelles habitudes: Internet =>néocapitalisme des années 80 • Ultraliberalisme des années 2000 puis veille de élection Sarkozy IV. Themes • Les Années font figure de mémoire collective des Français de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au XXIe siècle. - La vie après la guerre : discussions du dimanche midi autour du repas dominical : après- guerre, les anciens parlent de leurs souvenirs. - Au cours des années 60-70, les échanges autour des bienfaits du progrès et de la consommation prennent le relais. - En ce début de XXIe siècle, la jeunesse désabusée parle société, faits divers, politique (sujet anciennement prohibé à table ; autre temps, autres meurs). • Annie Ernaux relate également les vagues d’optimisme, d’engouement ou, au contraire, de peur et de tristesse qui s’emparent de la société française tout au long de ces soixante années. V. 12 images • «Les Années», ce sont de multiples thèmes abordés à travers le temps qui passe, un temps qui relie celui de l’immédiate après-guerre à la veille de l’élection présidentielle de Nicolas Sarkozy. Entre les deux, 12 images (qu’on ne verra pas) mais qui seront les marqueurs d’une époque – d'Annie Ernaux bébé, à Annie Ernaux en «femme mûre» en passant par la jeune fille studieuse, l’étudiante, l’épouse, la mère de famille, la professeure, l’amante et – bien que ne parlant pas de ses propres livres – «l’écrivain». VI. Ecriture • Pas à la 1e personne - L’auteur se raconte comme elle conterait la vie d'une copine - On ne peut douter de la véracité du contenu, mais elle y met beaucoup de distance et de recul, qui cachent sans doute une grande pudeur. - L’objectif n’est pas autobiographique : l’auteur se garde de toute dérive narcissique. - Les tranches de vie dans le livre tjrs restituées dans un contexte global - Le caractère polyphonique de cette narration permet de présenter une histoire davantage inclusive cad qui représente diverses expériences de vie dans une variété de contextes socio-historiques. - Elle abandonne le « je » autobiographique afin d'opter pour une voix narrative collective (« nous » « on ») et la troisième personne du singulier (« elle »), passant ainsi de son histoire individuelle à une sorte de portrait global - Le caractère polyphonique de cette narration permet à l'auteure de présenter une histoire davantage inclusive, c'est-à-dire qui représente diverses expériences de vie dans une variété de contextes socio-historiques. • Au sujet de son procédé d'écriture, - elle évoque un style « objectif, qui ne valorise ni ne dévalorise les faits racontés », cherchant ainsi à « rester dans la ligne des faits historiques, du document ». - Elle emploie de nombreuses épithètes, de verbes à l’infinitif, une succession voulue d’objets, d’activités, qui coulent à l’instar des années. - Son style littéraire est complexe : phrases longues, alternant des listes d’évènements collectifs et des souvenirs personnels, ponctuation inexistante qui accélère le rythme de la lecture. - Son écriture est sobre, dépouillée de fioriture stylistique - Elle caractérise notre époque actuelle par un jeu d'accélération du temps et de précipitation. - Le temps de la narration est essentiellement l'imparfait puis le présent de l’indicatif jusqu'au futur qui ouvre le récit VII. La forme • Une autobiographie rythmée par des photos ou des extraits de film, prétextes à analyser l'évolution physique de l'auteurs et l'impact personnel et sociétal du vieillissement. • Une autobiographie continue, sans découpage en chapitres ou parties thématiques ou temporelles, qui se déroule inexorablement, comme le temps qui s’écoule. • Au début du roman le personnage/narrateur est très diffus, difficile voire impossible à saisir Néanmoins au fil des pages le personnage finit par s’imposer et révéler au lecteur son objectif. La fillette floue de la photo, balbutiante et somme toute encore assez indifférente à son époque, devient une jeune femme puis une femme d’âge mûr qui ressent le temps et s’interroge sur l’histoire, la sienne et celle de ses contemporains • Annie Ernaux a choisi de clore son récit sur un dernier «repas de famille», un rite qui berce toutes les années, depuis la toute petite enfance où l’on évoque ceux qui ont disparu pendant la guerre, jusqu’à sa vie de grand-mère qui réunit quand même tout le monde à Noël en sacrifiant au rite commercial qu’elle déteste désormais. Mais peut-être les rites sont-ils plus forts que tout, assurant le passage d’une génération à l’autre, permettant à des enfants et bientôt à des petits-enfants de poursuivre le récit entrepris. • Elle refait le trajet d’une vie dans le temps, écoulement chronologique VIII. Mise en Abîme • Les retours en arrière au rythme des années sont perçus comme une « série d’Abymes » et plongent le lecteur dans le vertige du temps, à la fois celui de la France, d’une génération, et d’un individu. IX. Influence Proustienne • Influence Proustienne : - Cité dans le texte - Comme Proust : mémoire dans les Années permet de reconstruire le souvenir, de retrouver le temps et de le fixer grâce à l’ecriture ( comme A la recherche du temps perdu de Proust) - vocation littéraire (narrateur qui à la fin prend conscience de son objectif et qui se met à écrire) - Ernaux conclut son « roman » par une phrase uploads/Litterature/ fiche-lecture-sur-les-annees-de-annie-ernaut.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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