Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Figaro : journal non p
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Figaro : journal non politique . Figaro : journal non politique. 1863-01-08. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Trop chauffée par l'entrepreneur Michel Lévy, la Salammbô a crevé. L'imprudence de Michel Lévy a été provoquée par les entrepre- neurs belges de Victor Hugo, qui dernièrement travaillaient tout Paris, comme les professeurs de tambourtravaillentl'onagre; à cela près que les professeurs de tambour ont la discrétion d'emmener leurs disciples dans les terrains vagues de la banlieue et sur les hauteurs de Pantin. Les frères Lévy, moins discrets, et sûrs de sai- sir l'intelligence de la France par les oreilles, ont donné à la ré- clame déjà si bruyante de nouveauxtympanons, et convoqué à coups de saxophoneslademi-tribu des critiques lampadophores, pour faire retentir et resplendir comme un triomphe romain la déconfiture carthaginoise de l'auteurde Salammbô. Quels entraîneurs, ces frères Michel Lévy Il faut de ces gens-là dans le sport et sur le turf pour animer les coursiers, irriter les pointers, et passionner la galerie mais, en littérature, les cymbales, les cuivres, les cris, les hop! hop! les ksss lesss sont des moyens grossiers, inutiles surtout quand l'auteur en scène est mauvais. Exploité par d'agaçants Barnums, l'homme de lettres n'est plus qu'une bête curieuse, un sujet à gageures; l'écrivain de génie lui- même sort sanglant et crotté de ces jeux. Hélé, accroché, bafoué avec tant d'àpreté et de fracas, M. Tout Paris finit par se fâcher; et rien n'est plus terrible qu'un pareil cokney révolté c'est l'élé- phant écrasantson cornac. Victor Hugo n'a eu besoin, lui, de ces sortes d'entraîneurs litté- raires, ni avant ni après la chute des Mis érables. Il était, il est, et il sera toujours Victor Hugo. M. Gustave Flaubert, qui, même en tombant, ne ressemble pas plus à Victor Hugo que Gustave Cour- bet ne rappelle Michel Ange vient de périr, étouffé de secours. M. Gustave Flaubert n'avait que la double prétention d'unir en les rajeunissant le pédantisme classique et la truanderie romanti- que dans Salammbô, qui est à la fois un pensum colossal, une Ba- bel de mots, quelque chose comme une fantaisie tirée de l'Antiquité du père Montfaucon, et une étude d'aprèsnature faite au charnier de Montfaucon. Si la littérature donne dans depareilles monstruosités, nous ver- rons bientôt des troupes d'écrivains marchant sur la tète, des bal- lets de Gongoras, des académiesde lycanthropes et de sergents-Ber- trand on n'imprimera plus que des romans historiques où les personnages démuselés mangent indifféremment du poulet, des sa- lamandres, de la terre et de l'homme boivent du bordeaux, des cosmétiques, de la sanie et du poison. Les Maîtres de cette Renaissance sont des bébés de cent ans. M. Gustave Flaubert, lui, n'en a que cinquante, l'âge qu'il faut pour quitter le bourreletet les lisières.Un momen t tenté de pren · dre la plume de Théophile Gautier, comme un prétendant l'arc d'U- lysse, il s'est mis à l'école de CharlesBaudelaire, qui ne lui donnera pas plus le prix de prose qu'il n'a donné le prix de vers au jeune Gla- tigny. Le poète des parfumset des métaux ne souffre chez lui Ni style mal peigné,ni cuivres mal fourbis. M. Gustave Flaubert est le fils d'un célèbre médecin de Rouen, l'ami de Dupuytren. De là sa manie de chirurgien en littérature « Bon chien chasse de race. » Robuste, mais porté à la mollesse; d'un caractère indépendant riche et ne travaillant qu'à son aise, pour son plaisir, l'auteur de Madame Bovary et de Salammbô a mené la vie sans effort, sans épreuves, et n'a jamais été martelé sur l'enclume par la Nécessité qui fait les écrivains flexibles et cou- pants. Il s'amusait à voyager, et son cœur, n'ayant rien à souffrir, restait vide, tandis que sa tèto s'encombrait. Il est de'haute taille,' charpenté en gendarme, avec des airs de moine et des gestes noués. Moustache à la Sambre-et-Meuse, hu- mide et pendante tète carrée aux longs cheveux égaux, quelque peu tonsurée; yeux d'objectif, pleins.de mots et d'images, qui rap- pellent tour à tour Philoxène Boyer contemplatif et Gustave Plan- che ruminant Impossible de mieux porter, son style dans le re- gard, un style visqueux et batracien qui s'enfle, s'enfle à crever pour égaler en grosseur, non pas le bœuf de La Fontaine, mais le taureau creux de Phalaris. Seulement, point de feu pour chauffer ce taureau. M. Gustave Flaubert, aimé dans le monde pour sa bonhomie, n'a guère d'esprit et de conversation, mômeavec les femmes. Il faut en avoirbien peu! Il semble méditorquandon s'amtfÇff'Sauf lebonChe- navard, qui aime à picoter les gens, pour rire, tous ces Panpalingé- nésiarques à l'allemande sont à peu près les mêmes des danelys démodés et paradoxaux, des professeurs tristes, des Babinets lugu- bres. M. Renan fut prètre M. Baudelaire le sera; M. Flaubert semble l'avoir été. Il jouit sans pédantisme et sans morgue d'une excellente vie mais il semble porter avec mélancolie la réputation qu'on lui fait. Il ne la portera pas loin. 11 eut, en publiant Madame Bovary, une de ces vogues qui vident en quelques jours la boutique de l'éditeur et remplissent le monde de vilaines pensées. Le livre plut aux vicieux et à ceux qui, sans aimer le vice, ne sont pas fâchés de le voir de près. Une volonté froidement violente, un labeur de forçat, d'incurables tics, et beau- coupde mauvais français frappèrentle lecteur de ce roman cauchois et chirurgical, où « l'odeur chaudc des cataplasmes se mêlait à la verte odeur de la rosée (1). » Une pécore de la bourgeoisiepelée de province; un Sangrado de village; un saute-ruisseau, moitié merlan, moitié escroc; un apothi- caire esprit-fort, et quelques autres niais de la dernière espèce voilà les insectes humains dont M. Gustave Flaubert fut le Réau- mur, ou plutôt le Balzac départemental, en patois. Oui, en patois M. Flaubert ne sait pas écrire autrement. Il peine, il sue et souffle pour se tirer de ses phrases mais il y reste em- bourbé. Bien loin d'être un écrivain précis jusqu'à la mmutie, il se montre, de la première à la dernière page de ses livres, incorrect, obscur, maniéré et pesant; pesant en diable sa plume est une uploads/Litterature/ figaro-1858-flaubert-critique-bovary.pdf
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- Publié le Dec 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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