FORMULES/REVUE DES LITTERATURES À CONTRAINTES 2006/NOESIS LITTÉRATURE NUMÉRIQUE

FORMULES/REVUE DES LITTERATURES À CONTRAINTES 2006/NOESIS LITTÉRATURE NUMÉRIQUE ET CÆTERA Serge Bouchardon Eduardo Kac Jean-Pierre Balpe 1 2 Revue publiée avec le concours du Centre National du Livre (France), et de la Communauté Française de Belgique. Formules est une publication de l’Association Reflet de Lettres, avec la collaboration de la Fondation Noésis Internationale et de l’Association Noésis-France. Formules est une revue traitant d’un domaine particulier, celui des littéra- tures à contraintes. Les envois spontanés sont encouragés, pourvu qu’ils soient en rapport avec ce domaine ; toutefois, Formules ne maintiendra pas de correspondance avec les auteurs des textes refusés, qui ne seront pas retournés. Les auteurs publiant dans Formules développent librement une opinion qui n’engage pas la revue. Cependant, Formules se donne pour règle de ne jamais publier des textes antidémocratiques, ou contraires à la dignité de la personne humaine. Directeurs : Bernardo Schiavetta et Jan Baetens. Rédacteur : Alain Chevrier. Secrétariat de rédaction, maquette : Élisabeth Chamontin. Comité de lecture : Jany Berretti, Michel Clavel, Cécile De Bary, Astrid Poier-Bernhard, Jean-François Puff, Christelle Reggiani, Stéphane Susana, Alain Zalmanski. Conseillers à la rédaction : Daniel Bilous, Éric Clemens, Didier Coste, Pascal Durand, Jean Lahougue, Guy Lelong, Mireille Ribière, Michel Voiturier. Adresse de la rédaction en France : 79, rue Manin, 75019 PARIS. Adresse de la rédaction en Belgique : Parkstraat 171 - 3000 LEUVEN Adresse e-mail : revue. formules@wanadoo.fr Site internet : http://www.formules.net © Collection Formules : Association Noésis-France © Revue Formules : Association Reflet de Lettres © Pour les textes : Les auteurs ISSN : 1275-77 13 ISBN : 2 914 645 89 9 Dépôt légal en France : juin 2006 3 SOMMAIRE Éditorial.........................................................................................................5 DOSSIER LITTÉRATURE NUMÉRIQUE Serge Bouchardon : Introduction...................................................................9 Philippe Bootz : La littérature déplacée.........................................................13 Jan Baetens : La cyberpoésie : entre image et performance. Une analyse culturelle .......31 Jean-Pierre Balpe : Règles, contraintes, programmes......................................55 Jean Clément : Jeux et enjeux de la littérature numérique.................................65 Serge Bouchardon : Les récits littéraires interactifs.........................................79 Françoise Weck : La cyberpoésie aux frontières de la littérature ?....................95 Eduardo Kac : Holopoésie...........................................................................109 Alexandra Saemmer : Le Prévisible et l’Imprévisible dans la Littérature programmée.............................................................................................117 Michel Cals : Les ateliers d’écriture en réseau..................................................131 Frédéric Madre : Blog : un chien parmi les chiens, contraintes.....................145 David Christoffel : La pressure du destinataire.............................................151 Xavier Malbreil : Écrire sur un clavier est une contrainte................................161 DOMAINES VOISINS Dominique Buisset : Le Poème inexistant, ou Dieu, que le grincement du calame est triste au fond du scriptorium !.........................173 Bernardo et Angelo della Schiavetta : Aspects numériques de l’ALMIRAPHÈL....213 Zagghi / Schiavetta : ALMIRAPHÈL REMAKE.....................................................237 Élisabeth Chamontin : Christophe Bruno, témoin de la globalisation, et le Google art............................................................................................261 Martin Granger : Dasher et La bibliothèque de Babel......................................271 HORS DOSSIER Valéry Kislov : Traduire La disparition.............................................................279 Abigail Lang : Typographie et mise en récit dans House of Leaves de Mark Z. Danielewski......................................................309 Karel Vanhaesebrouck : La contrainte racinienne ?.......................................325 Édouard Braconnier : Théorie du genre des noms (1835) extrait présenté par Alain Chevrier..............................................................337 Auguste Comte (1856) : Synthèse subjective (extrait)....................................343 4 Alain Chevrier : Une prose philosophique sous contraintes : les acrostiches d’Auguste Comte..............................................347 Élisabeth Lavault : Compte des faits, conte défait : La Princesse Hoppy de Jacques Roubaud.......................................................357 Elvira Monika Laskowski-Caujolle : Marcel Bénabou : ne pas écrire sur Tamara...375 CRÉATIONS Jacques Perry Salkow : L’apostrophe............................................................391 Alain Chevrier : 3 sonnets avec catastrophe.................................................395 Élisabeth Chamontin : Actualités poli(é)tiques............................................399 Michel Clavel : Deux poèmes à répétition...................................................401 Frédéric Schmitter : Polygraphiques...........................................................407 Martin Granger : Les lauriers sont coupés (opérette)...................................413 Patrice Hamel : Réplique n° 12 (1998)..........................................................421 Eduardo Kac : Biopoésie.................................................................................425 JEUX Alain Zalmanski : Jeux croisés........................................................................433 Alain Zalmanski : Formules Su-Doku ..........................................................435 5 Éditorial Avec le présent numéro, Formules fête son dixième anniversaire. Pendant ces années, en marge des lieux communs du jour, cherchant l’innovation sans jamais renier le passé, nous avons cultivé un domaine qu’aucune revue n’avait encore exploré : celui des « contraintes » littéraires, c’est-à-dire des « règles » d’écriture rigoureuses non canoniques. En 1997, en France, l’idée que l’on se faisait d’une écriture à contraintes se limitait à deux types de productions qui, du reste, se recouvraient partiellement : celles des écrivains (et mathématiciens) de l’Oulipo, et celles des ateliers d’écriture, cet avatar typiquement français et souvent déprécié du « creative writing » américain. Formules a voulu rendre plus ample et plus riche la perception de ce domaine, en l’étendant au delà de ces deux types de production. Sur le plan des lettres, nous nous sommes intéressés à tous les écrivains de valeur qui aujourd’hui se consacrent, soit habituellement, soit épisodiquement, à l’invention de règles inédites ou au renouvellement de contraintes anciennes dans la mise en œuvre concrète de leurs textes. Certes, nous avons ainsi publié des inédits de la plupart des membres l’Oulipo, mais également ceux d’un grand nombre d’auteurs confirmés, voire célèbres, au delà des frontières des écoles et des langues. Et nous avons eu le souci constant d’accueillir de jeunes auteurs dont certains sont devenus des collaborateurs réguliers. Sur le plan théorique et critique, la place que nous avons accordée à la réflexion a toujours été essentielle, comme le montrent aussi bien les sommaires des dix premiers numéros 1 que nos multiples interventions dans 1 À terme, tous les textes critiques de Formules seront offerts en libre accès sur son site www.formules.net, où l’on peut trouver d’ores et déjà de nombreux documents d’accom- pagnement. 6 divers événements, ainsi que la collection de livres qui prolonge désormais la revue 2. Grâce à ces actions, nous croyons être parvenus à faire admettre une acception plus large de la notion de contrainte 3. Des poètes et théoriciens de la poésie moderne, ou plus exactement de l’extrême contemporain, ont entamé un dialogue avec nous. La recherche universitaire se penche désormais, en France et, davantage encore, à l’étranger, sur l’appareil conceptuel (évolutif) qui est le nôtre, pour l’utiliser ou pour le critiquer 4. Les colloques, rencontres, lectures, se multiplient, tout comme — et c’est capital — les publications des collaborateurs de la revue, dont la diversité reflète le refus de tout esprit de chapelle. Revue vivante, Formules n’a pas attendu son dixième numéro pour se transformer. À cet égard, le changement le plus notable concerne évidemment la notion même de « contrainte », que nous utilisons aujourd’hui d’une manière plus souple. Si au début Formules cherchait à la privilégier, désormais, après avoir défini notre domaine, nous souhaitons intégrer la contrainte à celui, plus vaste, du « souci de la forme ». Dans cette optique, la réflexion sur l’esthétique des formes régulières dans la création littéraire et artistique contemporaine sera donc appelée à se renforcer dans les dix années à venir. Le dixième numéro de Formules, largement construit autour d’un dossier sur la littérature numérique et ses domaines voisins, est une illustration des changements en cours, le lien était d’autant plus facile à établir que les aspects clés de combinatoire, de génération infinie, de création interactive et transindividuelle ou encore de tissage du verbal et du visuel étaient déjà présents dans nos précédents numéros. Par ailleurs, ce dossier numérique illustre notre désir d’explorer de nouveaux territoires. En l’occurrence, la rencontre de l’art et de la technologie nous fait aborder des œuvres et des pratiques qu’on n’attend pas forcément dans une publication seulement littéraire et nous force inévitablement à reprendre toute une série de questions relatives aux bases mêmes de l’activité esthétique et de ses jugements critiques. 2 Alternant, selon la logique coutumière de la revue, textes théoriques et textes de fiction, trois volumes ont paru à ce jour, tous aux éditions Noésis : Le goût de la forme en littérature (colloque de Cerisy dirigé par Bernardo Schiavetta et Jan Baetens), 2004 ; Days in Sidney (roman de Didier Coste), 2005 ; Mallarmé, et après ? (colloque de Tournon dirigé par Daniel Bilous), 2006. 3 Par exemple, deux ouvrages récents ont contribué à imposer le label de « roman à contraintes », qui compte un nombre élevé d’auteurs. Cf. Dominique Viart, Le Roman français au XXe siècle, Paris, Hachette, 1999 (chapitre « Formules et contraintes » p.103- 106) et Bruno Vercier, Franck Évrard, Dominique Viart, La littérature française au présent : Héritage, modernité, mutations, Bordas, 2006. 4 Cf. Chris Andrews, « Constraint and Convention : The formalism of the Oulipo » Neophilologus. Holland, 87, 2003, p. 223 – 232. 7 AUTEUR Dossier Littérature numérique 8 9 SERGE BOUCHARDON Depuis plus de trente ans, des auteurs créent des œuvres littéraires sur ordinateur, des œuvres de « littérature numérique », que d’aucuns appellent « littérature électronique », « littérature informatique », « e-litté- rature » ou encore « cyberlittérature ». Pour ces auteurs, il ne s’agit pas de diffuser des textes littéraires sur un support numérique, qu’il s’agisse d’un cédérom ou d’un site web. Non. Il s’agit de convevoir et de réaliser des œuvres spécifiquement pour l’ordinateur et le support numérique, en s’efforçant d’exploiter certaines de leurs caractéristiques : technologie hypertexte, dimension multimédia, interactivité... De quelles œuvres s’agit-il ? Bien au-delà de la simple transposition des « livres dont vous êtes le héros » auxquels uploads/Litterature/ formules-10.pdf

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