Français : Fiche de Lecture Enfance, Nathalie Sarraute ________________________

Français : Fiche de Lecture Enfance, Nathalie Sarraute ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ I - Présentation de l’ouvrage : Enfance est une autobiographie écrite par Nathalie Sarraute. Cet ouvrage est paru pour la première fois en 1983, dans cette œuvre elle ne livre pas de continuité seulement des souvenirs en fragments au nombre de 70. Le titre choisi s’inspire d’une tradition littéraire russe : Enfance de Tolstoï en 1852. II - L’auteur : Nathalie Sarraute, de son vrai nom Natalya Tcherniak, de nationalité russe, est née à Moscou en 1900. Elle grandit dans un milieu aisé et intellectuel. En 1902, ses parents se séparent et en 1909, elle s’installe définitivement en France. Elle appartient au courant littéraire du nouveau roman. Elle a écrit Tropismes, L’ère du soupçon, Enfance, L’usage de la parole et bien d’autres écrits. Elle publie Enfance à l’âge de 83 ans et meurt en 1999 à l’âge de 99 ans. II - Genre de l’ouvrage : Enfance est une autobiographie écrite par Nathalie Sarraute. Les deux techniques d’écritures sont très innovantes, elles écartent Enfance d’une autobiographie traditionnelle. L’une des originalités de ce récit réside dans le monologue à deux voix ou dédoublement de la narratrice. Deux « voix » dialoguent, l’une et l’autre représentent l'auteur, mais qui incarnent des postures différentes à l’égard de la mémoire. L’une de ces voix assume la conduite du récit et l’autre représente la conscience critique. Selon les moments, cette seconde voix freine l’élan de la première, la met en garde contre les risques de forcer l'interprétation ou inversement la pousse à l'approfondir. Le récit se clôt au moment où la narratrice entre au Lycée Fénelon. IV – Etude de l’ouvrage : Ce livre raconte les souvenirs d’enfance de l’auteur de ses onze premières années. Etant une autobiographie l’auteur est donc narrateur mais aussi le personnage principal. On retrouve dans cet ouvrage les souvenirs les plus anciens jusqu’à l’entrée en sixième de la petite fille. Pour créer un effet de style, les souvenirs disposés dans ce livre ne sont pas classés, le plus ancien n’est pas le premier, la temporalité ne joue aucun rôle ici, simplement les souvenirs sont racontés comme s’ils revenaient en mémoire au hasard. Elle utilise le présent de narration et rapporte des faits passés pour les rendre plus vivants et réels. Parmi les souvenirs de la petite fille, on retrouve ses escapades avec son père, ses vacances à Interlaken ou Beatenberg en Suisse où elle découvre sa belle mère et tisse des liens avec elle de façon un peu maladroite. Celle-ci en garde un assez bon souvenir. À Kamenetz-Podolsk, elle se trouve avec sa mère, plusieurs souvenirs sont liés à ce lieu, les flacons de parfums par exemple qui sont offerts par sa tante. La petite collectionne les flacons vides. C’est à cet endroit également qu’elle tombe malade, elle attrape une maladie, la varicelle ou la rubéole et en garde un souvenir assez agréable malgré tout. À Paris, les souvenirs évoqués concernent son père, elle se souvient avoir passé de longs moments sur les genoux de ce dernier, des moments privilégiés où elle se sent aimée et au centre des attentions. À St Pétersbourg, elle évoque un souvenir avec son père, sa mère et Kolia, son beau-père, elle y joue avec ses amis et sa bonne durant de longues heures. C’est également ici qu’elle présente son livre à un homme sous l’impulsion de sa mère. La critique de cet homme est dure, il estime que la petite devrait d’abord apprendre l’orthographe et la grammaire avant de se lancer dans la rédaction. À Meudon, la petite fille se familiarise avec sa belle-mère, Vera qui est enceinte à cette époque. Elle avait déjà demandé à sa mère de faire un autre enfant en lui offrant de la terre, la petite étant persuadée qu’il suffisait d’en manger pour tomber enceinte. V – Personnages principaux : Natalie Tcherniak ( l’auteur ) : Encore appelée Natacha ou Tachok. Ces trois prénoms correspondent à des périodes particulières : Natalie est son identité officielle, et celle de la narratrice. Natacha est son prénom russe, plus proche de ses origines, il est donc utilisé dans la sphère familiale. Tachok est son diminutif affectueux, utilisé par son père. Kolia : Il y a un certain nombre de clichés liés à l’image du père. Il tient le discours stéréotypé du bourgeois cultivé. Il est celui qui supporte la responsabilité de la famille, il est soucieux, fatigué. C’est lui qui s’occupe de l’enfant malade, lui prodigue des mots d’amour et s’occupe de sa fille d’une façon maternelle. Il est également lié au silence, à une certaine réserve sentimentale. Pauline : On retrouve aussi des stéréotypes. La mère entretient un rapport plus sensuel avec sa fille (odeur, douceur de la peau), mais à la douceur de la peau et au contact physique s’opposent la froideur et la distance affective. Présente, elle ne s’occupe pas de l’enfant et pense déjà à son départ. Elle apparaît impossible à cerner car elle est toujours ailleurs. Vera : Elle est un personnage ambigu. Elle a des aspects caricaturaux de la belle-mère, tranchante, rigide. Mais d’autres éléments adoucissent le portrait. Toutes deux partagent des moments privilégiés. Elle accepte que l’enfant l’appelle maman. La petite fille la décrit comme une jeune femme, aux cheveux châtains et bouclés, ses yeux d’un bleu très clair sont comme transparents et ses joues rondes comme celles des enfants sont toutes roses. Les domestiques : Les domestiques russes sont les personnages qui apparaissent le plus nettement à un monde romanesque et qui ressemblent le plus à des personnages de fiction. Par un procédé humoristique, l’auteur les lie directement au monde des romans russes. VI- L’arrière plan : Le récit est construit sur les différentes figures parentales, sa relation entre elle et sa mère puis celle avec son père ainsi qu’avec Vera sa belle-mère. C’est aussi un voyage qui la fait passer par les différents lieux d’une enfance qui ballotta Nathalie entre deux pays : la Russie et la France ce qui la partagea entre deux langues. VII- Prolongement ( avis personnel ) : J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre grâce au monologue à deux voix. Je trouve cette technique d’écriture très originale, elle nous change des biographies traditionnelles. Ce dédoublement de la narratrice m’a littéralement surprise, j’ai été captivée tout au long de l’œuvre, dans un premier temps par sa manière de retranscrire son enfance et dans un deuxième par la réelle précision de ses souvenirs. Ce livre ainsi que son auteur a été pour moi une grande découverte car je ne connaissais pas ce style d’écriture jusqu’à présent. uploads/Litterature/ francais-enfance-nathalie.pdf

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