Rev. Sc. ph. th. 81 (1997) 85-1 19 BULLETIN DE PATROLOGIE par G.-M. de Durand G
Rev. Sc. ph. th. 81 (1997) 85-1 19 BULLETIN DE PATROLOGIE par G.-M. de Durand Généralités. - Modestement C. Stead suggère dans sa préface qu'on pourra, si l'on veut, commencer la lecture de son livre 1 au cha Peut-être en effet s'est-il laissé entraîner à écrire ses cinq premiers c par la « fascination permanente » de leur thème, qui est le dévelo de la philosophie en Grèce. Car ils sont trop succincts, malgré leu et leur plénitude, pour apporter beaucoup de lumières supplément le sujet central défini au même endroit : « L'influence de la philos la pensée chrétienne dans l'Antiquité et la contribution apportée à sophie par les chrétiens. » En allant donc directement à la p. 54 trouvons une présentation du méso-platonisme et de Philon, dont nence au sujet est pour le coup évidente. En fait, pourtant, les doctri méso-platoniciens sont davantage exposées (en compagnie de cel néo-platoniciens) au chapitre suivant, qui est ainsi une manière d tion vers l'ordonnance de la suite, par thèmes plutôt que par pers jusqu'à la troisième partie, consacrée à Augustin, dont l'individual lectuelle puissante interdisait qu'on le laissât confondu dans la fou moins la cohorte, des autres penseurs chrétiens. À propos d'Augus traitera assez rapidement de la théorie de la connaissance et de l' du libre arbitre, donc de sujets relevant de la psychologie. Il nous effet, tout à fait comme n'eût pas manqué de le faire un philosophe a postérieur à Xénocrate, que la philosophie couvrait les trois dom physique, logique et éthique. Mais après cela, c'est vraiment la por grue qui est dévolue à deux de ces trois branches. La morale, en pa n'est pratiquement pas abordée, les influx considérables de stoïc par l'intermédiaire de Cicerón ont atteint Ambroise et Augustin e d'eux tout l'Occident médiéval et même classique, les théories du droi la loi naturels, l'appareil des vertus, ne sont même pas mentionné tion de pathos est abordée indirectement à propos du problème de l'impassibilité attribuée à Dieu, mais, sauf erreur, il n'est pas même fait allusion au débat apatheia-metńopatheia. Parmi les ouvrages qui pourraient postuler le titre de traités d'anthropologie chrétienne, seuls ceux de Tertul- lien et de Némésius sont très brièvement évalués (p. 88), sans qu'il soit fait 1 . Christopher Stead, Philosophy in Christian Antiquity. Cambridge University Press, 1994; 13,5 x 21,5, xi-261 p. ISBN (broché) 0-521-46955-6. 86 G.-M. DE DURAND état de ceux de Grégoire de Nysse o situer aux frontières de la métaphys de l'immortalité de l'âme, avec l'inno des penseurs chrétiens, l'idée d'un êt avoir eu un commencement, n'est n formulons certes pas ces constats pour qui a au contraire réussi à comprime pages, somme toute. Nous nous risq s'agit d'un livre d'humeur, où l'A. a l'intéressait. Ce qu'il a, semble-t-il, à co ses de vocabulaire de son livre (Divi LPG, notamment à propos â'ousia et récentes recherches sur l'histoire du terme homoousios. Les débats autour de Chalcédoine, et par conséquent des emplois de physis, puis de nouveau ďhypostasis trouvent ici également leur écho. Toutefois cette nouvelle con- troverse paraît plus sommairement traitée; en partie sans doute parce que le monophysisme est une déviation ou une tentation spirituelle beaucoup plus qu'une véritable hérésie intellectuelle et que pour cela aucune défini- tion ni terminologie ne constituent une cure efficace, celles de Chalcédoine pas plus et peut-être pas moins qu'une autre. Enfin débordant des ques- tions malgré tout de détail, transparaît le souci qui habite C. S. de faire ressortir les insuffisances de l'ontologie classique à la lumière de la philo- sophie analytique. La convertibilité de l'être et du bien lui paraît spéciale- ment exposée à des objections insurmontables (peut-être, au plan histori- que sinon spéculatif, ne tient-il pas assez compte de la confusion originelle en grec, même dans le vocabulaire avec l'équivoque du mot kalon, entre l'esthétique et l'éthique). Pour lui, et ce sont quasiment ses derniers mots, mieux vaudrait y renoncer, quitte à partir, comme le faisait Abraham, « sans savoir où il allait » 3 . Le but des congrès de Patristique tenus à Maynooth est, nous explique la préface des Actes4 , de suppléer à l'absence en Irlande de toute chaire réservée à cette discipline. On peut ainsi donner en effet, à des gens qui travaillent durant le plus clair de leur temps dans un isolement complet ou relégués dans l'ombre de chercheurs et enseignants aux domaines plus prestigieux, le sentiment qu'ils représentent malgré tout une certaine force par leur nombre. La difficulté est alors d'amener tous les congressistes à ne pas offrir des contributions aux thèmes trop disparates. Cette deuxième 2 . Il est seulement affirmé, p. 87 que les chrétiens ont juxtaposé deux concep- tions presque impossibles à combiner dans un scheme cohérent. Les efforts de Gré- goire de Nysse en la matière ne sont pas indiqués, peut-être à cause de leur succès fort douteux. 3 . Plusieurs lecteurs d'Origène seront sans doute étonnés de lire que le Contre Celse est « à certains égards son plus mauvais livre » (p. 92). Étonnante aussi en première lecture la phrase (p. 106) où est affirmée que Philon donna une base philo- sophique à la doctrine juive relative aux anges; mais il suffit de comprendre qu'il rendit cette doctrine exportable, sans supposer qu'il ait eu une influence quelconque sur l'angelologie ultérieure au sein du judaïsme. 4 . Scriptural Interpretation in the Fathers. Letter and Spirit. Edited by Thomas Finan and Vincent Twomey. Dublin, Kill Lane, Blackrock, Four Courts Press, 1995; 19 X 24, xi-370 p., £ 35. 00 ISBN 1-85182-162-7. BULLETIN DE PATROLOGIE 87 collection, quoique de volume presque doub réussit, à tout prendre, à rester presque aus trou en son milieu par suite du décès préma qui avait traité d'Origène, il reste tout de évidemment central lorsqu'on se propose d'ét raire patristique (quoiqu'il ne s'agisse que d courantes sur son rapport au sens littéral). copieux, quoique de qualité quelque peu inég assez énigmatique étudie successivement les Testament à l'intérieur de lui-même, puis c miers chrétiens, et, plutôt par manière de s sage de Ga 4, 21-31 depuis Origene jusqu'au M l'exégèse allégorique. P. McGoldrick présent d'un article de P. F. Bradshaw (cf. p. 29, n. crets, en tout cas empruntés aux Pères, à l'a fait de la Bible. En vingt pages, F. O'Feargh l'exégèse de Philon et l'influence qu'elle exer sage, il opine pour l'absence de traditions éc que préexistantes aux commentaires de l'Ale indulgence que le pourcentage de textes im est pour celui-ci moins élevé qu'on ne le cr Carabine, qui avait donné au premier congr de Grégoire de Nysse, tourne ici son atten l'encadrent, Clément d'Alexandrie et le Pseu dant assez explicitement les limites que les la Trinité, posent à tout apophatisme chréti S. Athanase que nous donne V. Twomey est en Mais ne montre-t-elle pas du même coup q l'archevêque d'Alexandrie n'est pas (comme cela semble insinué p. 85) d'administrer la preuve que le terme homoousios, quoique non scripturaire, est indispensable à la sauvegarde de la foi? Athanase a aussi visé à démon- trer, semble-t-il, que la tenue du concile de Nicée était nécessaire, alors que les synodes successifs auxquels s'échinent Constance et les ariens sont su- perflus ou nuisibles. Justement dans cette ligne, on lira avec intérêt la très longue note (149, p. 114-116) où V. T. s'explique avec H. Sieben sur la con- ception des conciles qu'avait l'auteur du De synodis5. N. Madden étudie ensuite le premier des trois commentaires du Pater que juxtapose S. Maxime, celui qui adopte un point de vue purement christologique, au lieu de le combiner avec des perspectives d'ascétisme comme le second ou de laisser le pas à cet ascétisme, comme le troisième6. Il répartit le texte de Maxime en sept sections (qui d'après lui ne correspondent pas strictement aux sept demandes du Pater) en les faisant suivre chaque fois d'une glose 5 . Pour son sujet, V. T. n'avait peut-être pas à relever que le Synode d'Antioche s'il n'avait pas soulevé de contestation antique : cf. p. 86, n'a pas échappé à de graves soupçons chez des modernes comme L. Abramowski et M. Richard. Et on ne trouve- rait que difficilement le « Patropolus » de la p. 104 dans les listes conciliaires. 6 . L'accent ascétiste est au demeurant déjà très sensible au moins dans le com- mentaire du premier Commentaire par une condamnation du plaisir physique plus rigoureuse que celle de l'augustinisme le plus exacerbé. Là (p. 137) comme ailleurs, N. M. ne réagit pas personnellement devant les dires de son auteur. 88 G.-M. DE DURAND qui est plutôt un développement grâc passages qu'une véritable explication. que donne C. McCarthy, si elle est loin un titre demeuré pour nous assez én terme : où sont les « illusions » anno fort virulent, du poète syrien? Ou l'allitération (avec « allusions »)7 ? Un p Finan montre, à grand renfort de c (« Texts ») de son auteur et aussi des modernes (« Contexts? »), ce qu'Augustin entend par « l'admirable profondeur » des Écritures, soit leur uploads/Litterature/ g-m-de-durand-bulletin-de-patrologie-pdf 2 .pdf
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- Publié le Oct 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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