Partie 2 : RECHERCHE DOCUMENTAIRE EN TRADUCTION 1. Qu’est-ce que la recherche d
Partie 2 : RECHERCHE DOCUMENTAIRE EN TRADUCTION 1. Qu’est-ce que la recherche documentaire ? C’est une démarche méthodologique qui permet d’identifier, récupérer et traiter des informations sur un sujet donné. Selon Pochet, « savoir se documenter, c’est savoir où et comment trouver l’information, savoir poser les bonnes questions, savoir de quelle information on a besoin, savoir la lire, la comprendre, la critiquer, évaluer si elle répond à ses besoins et savoir la gérer ». (Bernard Pochet, 2005) La recherche documentaire est une étape de travail à réaliser avant la traduction. Elle permet de collecter des données informatives grâce à l’étude de documents officiels pour les activités traduisantes. Pour ce faire, les traducteurs doivent avoir une parfaite connaissance de différentes sources d’information et la maîtrise des outils et des tratégies de recherche. 2. Nécessité du travail de recherche documentaire Bien souvent, la recherche documentaire est un préalable nécessaire à l’exécution d’une traduction car dans le monde de traduction, les traducteurs doivent se confronter à des documents juridiques, politiques, économiques, financiers, etc. tandis qu’ils ne peuvent pas être spécialistes dans tous les domaines et connaître tous les mots étrangers. S’il n’y a pas de recherche documentaire, les productions de traduction seront incompréhensibles. Prenons un exemple sur la phrase à traduire en vietnamien « Le club de Paris ne tient pas ses promesses sur les aides aux pays pauvres ». Si on traduit « le Club de Paris » en « Câu lạc bộ Paris », la version sera incompréhensible pour les lecteurs vietnamiens car ce n’est pas un club concret comme Club de patin ou Club des écrivains. En fait, le « club de Paris » est un groupe informel de créanciers publics qui a pour but de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiements de nations endettées. Dans ce cas, l’équivalent en vietnamien est « Nhóm các nước cho vay » (thuộc câu lạc bộ Paris). Alors, si le traducteur n’a pas de connaissances sur des actualités diplomatiques, la mauvaise traduction sera certainement inévitable. Toutefois, cette phase n’et pas toujours indispensable. L’opportunité de procéder à une recherche documentaire est subordonnée à ce que le traducteur sait, ou plutôt ne sait pas, du ou des thèmes traités par le texte à traduire. En fait, la traduisibilité d’un texte dépend aussi d’une relation bilatérale entre le texte et le traducteur et il s’agit donc d’un travail individuel car «la nécessité de procéder à une recherche documentaire dépend de la relation qui existe entre le traducteur et le texte à traduire» (Guidère, 2011 : 674). Si on trouve un texte facile à traduire, c’est qu’en fait on comprend son contenu et il est donc facile de le restituer dans la langue d’arrivée. Mais un texte n’est pas facile en soi, puisque tel texte, perçu comme étant facile par un traducteur, peut être jugé difficile par un autre. Si l’on trouve un texte difficile, cela veut dire que l’on appréhende mal son contenu informatif, auquel cas il est impossible d’en effectuer la traduction. Ainsi, si l’on veut retenir un critère simple, on peut dire que si l’on juge difficile un texte à traduire, alors c’est qu'il est opportun de procéder à une recherche documentaire approfondie. 3. Facteurs importants pour la recherche documentaire Les éléments qui empêchent le traducteur de comprendre et reformuler un texte de départ sont nombreux. Ils sont dûs essentiellement à une maîtrise insuffisante de la langue de départ tant sur le plan linguistique que sur le plan extralinguistique ainsi que sur la maîtrise insuffisante de la langue d’arrivée. 3.1. Connaissance thématique Le thème est un terme ou une courte expression qui présente brièvement le sujet d’un texte, souvent déterminé par un nom abstrait. Il correspond à la pensée dominante qu’un auteur développe dans un texte ou une œuvre et autour desquels s’organise une action plutôt que des réflexions théoriques; c’est donc de ce côté que devra s’orienter la recherche pour découvrir le thème dominant du texte à traduire. La difficulté pour le traducteur de découvrir le thème du document à traduire est par une lecture attentive, car l’auteur ne dira jamais au traducteur qu’il aborde tel thème. Le traducteur peut se poser familièrement les questions : « De quoi parle-t-on ici? Sur quelle idée l’auteur veut- il nous faire réfléchir? » Bref, un thème, c’est la préoccupation autour de laquelle s’articule un texte. Le titre peut être une piste pour découvrir le thème principal de celui-ci. 3.2. Connaissances linguistiques Il semble raisonnable de considérer qu’une excellente connaissance de la langue de départ est un préalable à la traduction. Ces connaissances qui pourraient être lexicale et grammaticale permettront de bien comprendre le texte source. 3.2.1 Saisie du sens du terme Un mot isolé peut avoir un seul sens ou beaucoup de sens. En effet, Nguyễn Văn Dân, un des traducteurs vietnamiens a dit : «Un mot isolé a plusieurs sens» (cité par Đinh Hồng Vân dans La théorie du sens et la traduction des facteurs culturels, Synergies Pays riverains du Mékong, n01-2010 : 141-171). Pourtant, dans le discours, le mot polysémique a pourtant un seul sens. Or, dans les activités traduisantes, les apprentis-traducteurs oublient toujours que le sens est entièrement lié à la situation et au contexte du texte de départ et il «se construit au fur et à mesure que se déroule la chaîne parlée ; si on fige brusquement le tout pour en découper un segment au hasard, on peut certes extraire un passage et en analyser la correction, il sera impossible d’en extraire en même temps le sens qui restera pris dans la masse du texte.» (Seleskovitch & Lederer, 1984 : 19) Il faut avouer que les terminologies sur des domaines différents constituent une des grandes difficultés auxquelles le traducteur est confronté. En fait, être au courant des actualités pour mieux comprendre chaque domaine est l’un des moyens efficaces pour l’activité traduisante de celui-ci. 3.2.2. Maîtrise de la grammaire Tous les éléments linguistiques construisant une phrase se relient par des rapports syntaxiques. Ces liens syntaxiques permettent également au traducteur de déterminer le vouloir- dire de l’énoncé. La signification du message est déterminée non seulement grâce à la saisie du sens du mot, d’un groupe de mots mais aussi à celle des structures syntaxiques au sein de la phrase. Une phrase complète est remarquée par une majuscule et un point final ou autrement dit elle est considérée comme une «unité de communication linguistique (…) par laquelle un locuteur adresse un message à un auditeur» (Goosse, 1988 : 210). Il existe la phrase simple ou la phrase minimale qui contient un sujet et un prédicat et la phrase complexe qui est la réunion de plusieurs phrases simples venant se coordonner, se juxtaposer, etc. Dans la réalité de la traduction, la détermination des relations syntaxiques dans telle ou telle phrase du texte source n’est pas toujours facile car l’influence de la grammaire de la langue maternelle (le vietnamien) est d’autant plus présente que le traducteur travaille avec des textes source dont l’ordre des mots dans la phrase ne sont pas toujours le même par rapport à celui du texte cible. En vietnamien, la phrase commence toujours par l’antécédent. Suivent ensuite le verbe et le prédicat. Ce qui n’est pas toujours comme en français. Prenons un exemple suivant : «À l’occasion de la réforme du dispositif français de coopération internationale (1999), avait été soulignée la place de la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans les interventions de la politique française de coopération au développement.» https://www.diplomatie.gouv.fr/ La place des éléments rend cette phrase ambiguë. En effet, dans cette phrase, le complément circonstanciel «à l’occasion de la réforme…(1999)» est placé devant la phrase. Le verbe «avait été soulignée» est placé devant le sujet «la place». Le groupe nominal «de la lutte contre la pauvreté et les inégalités» contribue à rendre la valeur sémantique du sujet plus évidente et précise. Dans la phrase affirmative de la langue source, l’inversion du sujet se constate dans beaucoup de cas : «- Quand il s’agit d’un verbe de mouvement ou de changement qu’on utilise pour traduire un changement, une rupture. - Quand la phrase est commencée par certains adverbes comme les adverbes conclusifs (aussi, ainsi…) et les adverbes de modalités (peut-être, sans doute, probablement…). - Lorsque le sujet est trop long et que l’on veut rapprocher la phrase au contexte antérieur. - […]» (Phan Thị Tình, 2005 : 40-42) Dans la phrase ci-dessus, le sujet trop long se situe après le verbe. Des arrangements des mêmes unités ou autrement dit des permutations (déplacements) des unités sont nécessaires pour ce cas. Si on rétablit l’ordre de cette phrase, on a la phrase suivante : «À l’occasion de la réforme du dispositif français de coopération internationale (1999), la place de la lutte contre la pauvreté et les inégalités avait été soulignée dans les interventions de la politique française de coopération au développement.» Cependant, chaque langue, notamment les langues de caractère très différent comme le français et le vietnamien, possède sa propre façon d’agencement syntaxique. L’incapacibilité de dégager uploads/Litterature/ fre3033-a02-recherche-documentaire-objet-et-place.pdf
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- Publié le Aoû 13, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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