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Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérat

Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art Novembre 2008 GASTON LEROUX ET LE RENOUVEAU DU ROMAN POPULAIRE DANS LA FRANCE DE LA BELLE EPOQUE Bibliographie sélective Un crime mystérieux dans une pièce fermée de l’intérieur : ainsi commence le Mystère de la Chambre jaune. Un être spectral qui hante les sous-sols de l’opéra de Paris, provoquant angoisse et catastrophes (Le Fantôme de l’Opéra). Un bagnard innocent et criminel poursuivi par la fatalité (Chéri-Bibi). Ces récits, marqués par l’amour et la mort, ont une caractéristique commune : leur auteur, Gaston Leroux (1868-1927). Celui-ci, très célèbre en son temps, ne fut qu’un des nombreux écrivains du roman-feuilleton, qui connut son apogée à la Belle Époque, entre les années 1890 et la Première Guerre mondiale. Depuis la fin du Second Empire la littérature populaire était dominée par des textes mettant en scène des victimes de la société : femmes humiliées et trahies, orphelins persécutés, innocents poursuivis par la justice. Elle exaltait le travail, la famille, la religion, condamnait la rébellion et l’adultère. Si ce « roman larmoyant » continue sur sa lancée, en devenant ce qu’on appellera plus tard le roman sentimental (Jules de Gastyne, Pierre Sales), le début du XXe siècle apporte un changement considérable avec une nouvelle génération d’auteurs qui reviennent aux grandes thématiques de l’époque romantique : héros (ou méchants) quasi-invincibles (Fantômas, Chéri-Bibi, Arsène Lupin, Pardaillan, Zigomar, etc.), exaltation de l’énergie, rythme endiablé, exotisme. S’y ajoutent parfois un recul critique presque parodique (Fantômas, Chéri- Bibi), une maîtrise de la construction, une capacité à tenir le lecteur en haleine, et surtout un travail sur des genres déjà existants qui s’affirment à cette époque : romans historiques, romans policiers, romans scientifiques, etc. Les tirages des journaux sont énormes, les collections populaires bon marché se multiplient à l’envie, et le succès de ce type de littérature ne sera brisé que par la conflagration de la guerre mondiale (1914-1918). Après, tout aura changé. Cette bibliographie sélective recense des ouvrages disponibles en accès libre, principalement dans les salles H de la Bibliothèque d’étude (niveau haut-de-jardin) et V de la Bibliothèque de recherche (niveau rez-de-jardin). Gaston Leroux Quelques personnages ont hissé Gaston Leroux au niveau de la légende, tels le Fantôme de l’Opéra, Rouletabille ou dans une moindre mesure Chéri-Bibi. Les adaptations de ses romans sont extrêmement nombreuses (plus de trente films au cinéma, sans compter les comédies musicales, les bandes dessinées, les téléfilms, etc.). Mais il reste également un auteur méconnu, car la plus grande partie de son œuvre est délaissée, malgré un gros travail d’éditeur de Francis Lacassin pour la collection Bouquins dans les années 1990. Il fut pourtant un des piliers du roman-feuilleton au début du XXe siècle. Né en 1868, Leroux enfant traîne ses guêtres sur les quais de Fécamp et du Tréport, avant de devenir avocat à Paris, en 1890. Mais cela ne dure pas : il préfère camper l’ambiance qui entourait les audiences plutôt que d’y plaider. D’où sa reconversion rapide vers le journalisme. Il devient chroniqueur judiciaire pour le Matin, couvrant des procès célèbres, comme celui de l’anarchiste Vaillant ou encore le procès contre Zola dans l’affaire Dreyfus. Il élargit son action en se faisant grand reporter (il couvre notamment la révolution russe de 1905). Il marque son métier en insistant sur le récit au détriment de l’analyse et en revendiquant l’empathie : « Laisser les paperasses de côté, travailler avec un seul document, la vie ! la vie au jour le jour ! ». Cette expérience nourrira son travail d’écrivain. Car Leroux met brutalement fin à sa carrière en 1907, démissionnant du Matin et commençant immédiatement à écrire. Sa première publication en tant qu’auteur professionnel n’est rien moins que Le Mystère de la Chambre jaune ! Et c’est le succès, immédiat, immense. Cette réussite lui apportant l’aisance, sinon la fortune, il s’installe à Nice, où il va produire une œuvre considérable jusqu’à sa mort en 1927 : plus de trente romans, de très nombreuses nouvelles, quelques pièces, des scénarios de films (il est d’ailleurs adapté très tôt au cinéma, avec Balaoo dès 1913). Gaston Leroux, ce sont des dialogues virevoltants, des lieux récurrents, la démesure souvent, mais aussi l’humour et la distanciation. Il faut y ajouter le rôle primordial du « méchant » (le fantôme de l’opéra, Balaoo, Tue-la-Mort, Frédéric Larsan, etc.), la multiplicité et la virtuosité des intrigues, l’importance du décor, l’intensité de l’atmosphère qui imprègne ses histoires. C’est un auteur qui a tâté de la plupart des genres : aventure, exotisme, récit de prison, roman « scientifique » ; il a cependant été déterminant dans des courants qui existaient déjà en France mais qu’il a marqué de son empreinte. Il porte ainsi à son plus haut point le roman d’énigme avec Le Mystère de la Chambre jaune et Le Parfum de la Dame en noir (« Je me proposais de faire, au point de vue du mystère, mieux que Conan Doyle, et plus complet que Poe »), s’inspirant de ses aînés (le détective solitaire qui 1 « prend la raison par le bon bout »), développant le problème de la « chambre close » en une véritable thématique qui sera beaucoup reprise par la suite, y introduisant la psychologie (voire la psychanalyse : la quête du père tournant en une véritable enquête). Il crée également le roman d’espionnage en France (Rouletabille chez Krupp, Le capitaine Hyx, etc.). Quant à ses livres sur le surnaturel, ils sont plus proches du cauchemar et de l’horreur que du fantastique pur, car in fine il rationalise presque toujours ses histoires. Oui, Gaston Leroux a bien mérité de la littérature, qu’on la considère comme populaire ou culturelle. Lui n’y voyait guère de différences. Il s’est efforcé toujours de peaufiner des intrigues haletantes et imaginatives, tout en soignant la forme : « j’ai toujours apporté le même soin à faire un roman d’aventures, un roman-feuilleton, que d’autres à faire un poème. J’ai eu comme ambition de relever le niveau de ce genre si décrié ». Œuvres L’édition de Leroux par Francis Lacassin Les Assassins fantômes / éd. établie par Francis LACASSIN. Paris : Laffont, 1993. 1273 p. (Bouquins) Réunit : Le Fauteuil hanté ; La Colonne infernale ; Tue-la-mort ; Le Sept de trèfle Salle H - Littératures d'expression française – [POL84 LERO 2 a] Salle V - Littératures d'expression française – [84/4 LERO 2 a] Les Aventures extraordinaires de Rouletabille reporter / éd. établie [et préf.] par Francis LACASSIN. Paris : Laffont, 1988. 2 vol. 1049 p. - 1066 p. (Bouquins) Comprend : I, Le Mystère de la chambre jaune ; Le Parfum de la dame en noir. Rouletabille chez le tsar ; Le Château noir ; Les Étranges noces de Rouletabille. II, Rouletabille chez Krupp ; Le Crime de Rouletabille ; Rouletabille chez les bohémiens ; La Double vie de Théophraste Longuet ; Balaoo ; Les fils de Balaoo. Salle H - Littératures d'expression française – [POL84 LERO 2 a1 et a2] Salle V - Littératures d'expression française – [84/4 LERO 2 a1 et a2] Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 20282 et NUMM-20283] Aventures incroyables / éd. établie par Francis LACASSIN. Paris : Laffont, 1992. 1240 p. (Bouquins) Réunit : Le Capitaine Hyx ; La Bataille invisible ; La Poupée sanglante ; La Machine à assassiner ;L'Homme qui a vu le diable ; Le Cœur cambriolé ; L'Homme qui revient de loin ; Histoires épouvantables ; Mister Flow. Salle H - Littératures d'expression française – [POL84 LERO 2 a] Salle V - Littératures d'expression française – [84/4 LERO 2 a] Chéri-Bibi. [Contient] Les Cages flottantes ; Chéri-Bibi et Cécily ; Palas et Chéri-Bibi ; Fatalitas ! ; Le Coup d'état de Chéri-Bibi ; Les Mohicans de Babel / éd. établie par Francis LACASSIN ; préf. de Gilbert SIGAUX. Paris : Laffont, 1990. IV-1099 p. (Bouquins) Salle H - Littératures d'expression française – [POL84 LERO 2 c] Salle V - Littératures d'expression française – [84/4 LERO 2 c] Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 20280] Œuvres / préface, chronologie, bibliographie, filmographie, télé-filmographie et choix de documents par Francis LACASSIN. Paris : Laffont, 1990. 1031 p. (Bouquins) Réunit : Le Fantôme de l'opéra ; La Reine du Sabbat ; Les Ténébreuses ; La Mansarde en or. Salle H - Littératures d'expression française – [POL84 LERO 2 o] Salle V - Littératures d'expression française – [84/4 LERO 2 o] Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 20281] Quelques romans en édition séparée Confitou. Paris : Lafitte, 1917. 296 p. Salle G – [Microformes] – [S89/7774] L'Épouse du soleil. Paris : Messageries Hachette, 1929. 2 vol. (Gaston Leroux ) Salle G – Microformes – [S90/8293 et S90/8294] Les Étranges noces de Rouletabille. Paris : Lafitte, 1918. 379 p. Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 80492] 2 Le Fantôme de l'Opéra. Paris : Société d'éditions et de publications, 1926. 2 vol. Comprend : I. Erik ; II. Le Mystère des Trappes. Poste d'accès aux ressources électroniques – [NUMM- 80885] La Farouche aventure, ou la Coquette punie. Paris uploads/Litterature/ gaston-leroux-et-le-renouveau-du-roman-populaire-dans-la-france-de-la-belle-epoque.pdf