Université de Paris XII Gaultier Marjorie Doctorat d’histoire ancienne (nouveau

Université de Paris XII Gaultier Marjorie Doctorat d’histoire ancienne (nouveau régime) La diffusion du christianisme dans la cité de Salone De la persécution de Dioclétien au pontiÞ cat de Grégoire le Grand (304-604) Directrice de thèse : Mme Françoise PRÉVOT 14 décembre 2006 Lettres, Sciences humaines et sciences sociales (LSHSS) La diffusion du christianisme dans la cité de Salone du IVe au VIes (304-604) 1 Après ces cinq années passées auprès de Mme F. Prévot, qui a été une directrice de thèse très attentive, c’est avec un profond respect que je lui adresse mes remerciements. Durant ces années de recherches, elle m’a guidée dans l’élaboration de mon travail, m’a prodiguée de précieux conseils et proposée la traduction d’un grand nombre de sources littéraires. Puis, au cours de la rédaction, elle a patiemment annoté et corrigé mes premières ébauches. Cristolienne d’origine, après une décennie d’études au sein de l’Université de Paris XII-Val-de- Marne, je tiens à exprimer à l’Université toute ma reconnaissance. Grâce à l’allocation de recherche, j’ai pu mener à bien ce travail et son soutien m’a également permis d’entreprendre de nombreux séjours à la bibliothèque du Musée archéologique de Split. Conjointement, elle m’a offert l’opportunité durant quatre années d’enseigner dans ses murs l’histoire ancienne. Mme Prévot m’a introduite auprès de l’équipe franco-croate, ce qui m’a permis d’appréhender la cité de Salone. Je remercie particulièrement Mr. E. Marin qui, en tant que directeur du Musée archéologique de Split, m’a toujours chaleureusement accueillie, ainsi que les membres de l’équipe croate, Y. Mardešić et Br. Penđer, toujours prêts à m’enseigner quelques rudiments de leur langue. En ce qui concerne l’équipe française, j’exprime ma gratitude à N. Gauthier, professeur émérite à l’Université de Tours, pour son amical accueil et ses cordiaux encouragements. J’associe à ces remerciements P. Chevalier, maître de conférence à l’Université de Clermont-Ferrand, ainsi qu’E. Morvillez, maître de conférence à l’Université d’Avignon. J’ai pu bénéÞ cier de séjours en tant que boursière auprès de l’Ecole Française de Rome, que je remercie en la personne de son directeur, Mr. Michel Gras. Je ne saurais oublier les membres de l’Ecole Française de Rome, qui ont participé aux fouilles archéologiques de l’équipe franco-croate : Ph. Blaudeau, qui a intégré l’Université de Paris XII, C. Goddard, S. Gioanni et S. Janniard. La diffusion du christianisme dans la cité de Salone du IVe au VIes (304-604) 2 La diffusion du christianisme dans la cité de Salone De la persécution de Dioclétien au pontiÞ cat de Grégoire le Grand (304-604) La diffusion du christianisme dans la cité de Salone du IVe au VIes (304-604) 3 Introduction La diffusion du christianisme dans la cité de Salone du IVe au VIes (304-604) 4 Introduction 04 à 604) En 1906, J. Zeiller présentait dans son ouvrage, intitulé Les origines chrétiennes dans la province romaine de Dalmatie, une synthèse sur le christianisme à Salone durant l’Antiquité tardive1. Son travail était fondé sur la confrontation de diverses sources : littéraires, archéologiques et épigraphiques. L’essentiel des sources archéologiques et épigraphiques émanent des fouilles entreprises à Salone, capitale de la Dalmatie antique, par le conservateur du Musée de Split, Mgr Bulić. Si l’ouvrage de J. Zeiller demeure actuellement l’unique synthèse en français, les nombreuses découvertes archéologiques et l’élargissement du corpus épigraphique ont fait apparaître la nécessité d’une réactualisation. En effet, dès les premières décennies du XXes, d’importantes fouilles archéologiques furent entreprises au sein du quartier épiscopal et dans trois nécropoles suburbaines de Salone. L’ampleur des découvertes, relayées par les publications scientiÞ ques de W . Gerber, R. Egger et E. Dyggve, a éveillé l’intérêt pour le site de Salone, devenu un cas d’école pour l’étude du christianisme dans l’Antiquité tardive, notamment en ce qui concerne les premiers monuments chrétiens. L’interprétation de deux édiÞ ces a plus particulièrement retenu l’attention : l’un connu sous l’appellation d’« oratoire A » fut longtemps interprété comme le premier oratoire chrétien de Salone (IVes) et l’autre désigné comme la « basilica discoperta » était présenté par E. Dyggve comme une basilique sans toit. Dans les années 1980, les nombreuses campagnes de fouilles archéologiques accomplies sous l’impulsion du directeur du Musée archéologique de Split E. Marin ont renouvelé l’intérêt pour Salone et permis de nouvelles interprétations. S’il apparaissait par conséquent nécessaire d’entreprendre une nouvelle étude synthétique sur la Dalmatie chrétienne antique, une telle tâche aurait excédé le travail d’un doctorant en histoire. Il nous semblait donc préférable de focaliser notre travail sur la cité de Salone, ce qui impliquait de prendre en considération non seulement la ville intra muros, mais également son territoire ; ces deux entités étant intrinsèquement liées. Notre étude étant consacrée à la diffusion du christianisme, il aurait été plus fructueux d’appréhender l’ensemble du diocèse, mais, en raison de ses vastes dimensions, ce projet aurait été utopique étant donné le temps dont nous disposions. Nous avons donc choisi d’étudier la diffusion du christianisme sur le territoire de la cité de Salone. I. DéÞ nition des limites du territoire de la cité de Salone La délimitation du territoire de la cité de Salone est délicate car contrairement à d’autres provinces d’Occident, comme l’Italie et la Gaule, les diocèses médiévaux et modernes de Dalmatie n’ont pas conservé le tracé des cités romaines en raison des bouleversements nés de la pénétration slave au VII es. De plus, la documentation épigraphique de Dalmatie, contrairement à celle de l’Afrique, ne nous renseigne pas sur le nom et le statut juridique des cités. On ignore par conséquent leur nombre et l’on ne peut déterminer, ni d’après leur mention dans les sources littéraires ni d’après les vestiges archéologiques, le rôle d’agglomérations qui pourraient être des chefs-lieux de cité ou des agglomérations secondaires. Or, pour délimiter le territoire de Salone, il importe de connaître celui des cités limitrophes, mais aussi de tenir compte des conditions géographiques et historiques. 1 J. Zeiller, Les origines chrétiennes dans la province romaine de Dalmatie, 1906. La diffusion du christianisme dans la cité de Salone du IVe au VIes (304-604) 5 Introduction 2 Scylax est un navigateur que Darius I chargea d’explorer le cours de l’Indus et les côtes de l’Océan Indien. Sous son nom, bien qu’il n’en soit pas le véritable auteur, nous est parvenu un Périple de la mer intérieure (Méditerranée), ouvrage qui daterait du IV es avant J.-C. La zone géographique occupée par la tribu des Iadastini n’est pas précisément déterminée. Scylax de Caryanda, Anonymi vulgo Scylacis Caryandensis Periplum maris interni cum appendice, B. Fabricius, 1878. A. Peretti, Il « Periplo » di Scilace : studio sul primo portolano dei Mediterraneo, Pise, 1979. 3 Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XV, 13-14, dans Biblioteca storica, livres XIV-XVII, T. A. Tonini, Milan, 1985. 4 La colonie fondée sur l’île de Korčula est attestée par la découverte d’un décret, daté au plus tôt, selon D. Rendić-Miočević, de la première moitié du IIIes avant J.-C. D. Rendić-Miočević, « I greci in Adriatico », Studi Romagnoli, 13, 1962, p. 47-48. D. Rendić-Miočević, « Isejska naseobina u Lumbardi (Korčula) u svjetlu novih istraživanja », VAHD 68, 1966, p. 133. J. Brunsmid, Die Inschriften und Münzen der griechischen Städte Dalmatiens, Vienne, 1898, p. 2. 5 G. Novak, Povijest Splita, I, 1957, p. 17. 6 J. Brunsmid, Die Inscriften und Münzen, abh. d. Wiener arch. epigraf. Seminares XIII, 1898, p. 34. 7 CIL III 2207 - CIG II, 984, n° 1830 d. BD 29, 1906, p. 124. BD 33, 1910, p. 16. 8 G. Novak, « Isejska i rimska Salona », Rad Jugoslavenske akademije znanosti i umjetnosti 270, 1949, p. 82. 9 Polybe, HN, 32, 9, Paris, 2004. 10 G. Novak, « Isejska i rimska Salona », Rad 270, 1949, p. 67-82. 11 César, BC, III, 9. G. Novak, « Isejska i rimska Salona », Rad 270, 1949, p. 75. Organisation durable, le conventus est protégé par l’Etat et reconnu par le pouvoir de la ville où il est implanté. La mise en place de ce conventus est antérieure à la guerre civile, date à laquelle il est attesté, sans que l’on puisse être plus précis. A - Les conditions géographiques et historiques 1. Le site de Salone La situation géographique favorable de la baie de Salone a attiré successivement les convoitises des Illyriens, des Grecs puis des Romains, peuples qui ont marqué Salone de leur empreinte, lui conférant ainsi un riche héritage culturel. Le site offre en effet de nombreux atouts, propices à l’émergence d’une importante cité. Ainsi, la baie de Salone est située au débouché de l’unique accès qui conduit à l’intérieur des terres par le passage de Klis et constitue donc la jonction entre le littoral et l’arrière-pays, ce qui en fait un lieu privilégié pour les échanges. De plus, Salone, située au cœur d’une vaste plaine fertile drainée par le Iader, est protégée sur sa façade littorale par la présence de nombreuses îles et sur le continent par deux imposantes montagnes, le Kozjak et le Mosor. 2. De l’emporion isséen à la colonie romaine Selon l’ouvrage attribué à Scylax, géographe grec du VIes avant J.-C., la tribu illyrienne des Iadastini est uploads/Litterature/ gaultier-marjorie-la-diffusion-du-christianisme-dans-la-cite-de-salone-304-604-2006.pdf

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