Titre de l’édition originale : THE INNOVATORS Publiée par Simon & Schuster Maqu

Titre de l’édition originale : THE INNOVATORS Publiée par Simon & Schuster Maquette de couverture : Bleu T Photo : Ada Lovelace © Portrait by Margaret Carpenter, photo by Universal History Archive/Getty Images. Alan Turing © Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images. Bill Gates © Theo Wargo/Wire Image for OMEGA/Getty Images. Steve Jobs © S. Granitz/Wirelmage/Getty Images. Extraits de « All Watched Over by Machines of Loving Grace » de The Pill Versus the Springhill Mine Disaster de Richard Brautigan. © 1968 by Richard Brautigan. Reproduit avec la permission de Houghton Mifflin Harcourt Publishing Company. Tous droits réservés. Recherche et travail iconographique par Laura Wyss, Wyssphoto, Inc., avec l’aide de Elizabeth Seramur, Amy Hikida et Emily Vinson, et par Jonathan Cox. © 2014 by Walter Isaacson. Tous droits réservés. © 2015, éditions Jean-Claude Lattès pour la traduction française. Première édition novembre 2015. ISBN : 978-2-7096-4899-8 DU MÊME AUTEUR En français : Benjamin Franklin : une vie américaine, ADA, 2008. Einstein, la vie d’un génie, G. Trédaniel, 2010. Steve Jobs, Lattès, 2011. Autres titres non traduits : Pro and Con, Putnam, 1983. A Benjamin Franklin Reader, Simon & Schuster, 2005. Kissinger : A Biography, Simon & Schuster, 2005. American Sketches, Simon & Schuster, 2010. The Wise Men : Six Friends and the World They Made (avec Evan Thomas), Simon & Schuster, 2013. www.editions-jclattes.fr Introduction Comment ce livre est né L’ordinateur et Internet comptent parmi les inventions les plus importantes de notre époque, mais peu de gens savent qui les ont créées. Elles ne se sont pas matérialisées dans un grenier ou un garage sous la baguette magique d’inventeurs solitaires propres à être distingués sur des couvertures de magazines ou à être placés dans un panthéon aux côtés d’Edison, de Bell et de Morse. Au lieu de quoi la plupart des innovations de l’ère numérique ont été des œuvres collectives. Y ont participé nombre d’individus fascinants, dont certains étaient ingénieux et quelques-uns même des génies. Voici l’histoire de ces pionniers, hackers, inventeurs et entrepreneurs : qui ils étaient, comment fonctionnait leur esprit et ce qui les a rendus si créatifs. Elle explique aussi comment ils collaboraient et pourquoi leur aptitude à travailler en équipe les a rendus encore plus créatifs. Le récit de leur travail d’équipe est important car nous oublions souvent à quel point ce talent est essentiel à l’innovation. Il existe des milliers d’ouvrages célébrant des gens que nous autres biographes décrivons ou idéalisons comme des inventeurs solitaires. J’en ai commis quelques-uns moi-même. Tapez « l’homme qui a inventé » dans la barre de recherche d’une certaine librairie en ligne et vous obtiendrez mille huit cent soixante résultats rien que pour les livres. Or nous disposons de bien moins d’ouvrages sur la créativité collaborative, qui est en réalité plus importante pour comprendre comment s’est façonnée la révolution technologique actuelle. Elle peut être aussi plus intéressante. Nous parlons tellement d’innovation aujourd’hui que c’est devenu un cliché vidé de tout sens précis. Aussi ai-je entrepris dans le présent ouvrage de relater comment l’innovation se produit dans le monde réel. Comment les innovateurs les plus imaginatifs de notre temps transforment-ils en réalités des idées perturbatrices ? Je me concentre sur une douzaine des percées les plus significatives de l’ère numérique et sur leurs auteurs. Quels étaient les ingrédients à la base de leurs bonds créatifs ? Quelles aptitudes se sont révélées les plus utiles ? Comment dirigeaient-ils et collaboraient-ils ? Pourquoi certains ont-ils réussi et d’autres échoué ? J’examine également les forces sociales et culturelles qui fournissent le cadre propice à l’innovation. Pour la naissance de l’ère numérique, il s’agissait d’un écosystème de recherche alimenté par les crédits gouvernementaux et géré par une collaboration triangulaire entre les militaires, l’industrie et les universitaires. Il s’est trouvé en intersection avec une alliance informelle d’organisateurs associatifs, de hippies communautaristes, de bricoleurs et bidouilleurs, de pirates et de hackers, dont la plupart se méfiaient de toute autorité centralisée. On peut écrire des historiques plus ou moins centrés sur l’un de ces différents facteurs. Prenons par exemple l’invention à Harvard de l’IBM Mark I, le premier gros ordinateur électromécanique. L’un de ses programmeurs – une programmeuse –, Grace Hopper, rédigea un historique axé sur son principal créateur, Howard Aiken. IBM répliqua avec un historique évoquant ses équipes d’ingénieurs anonymes à l’origine des nombreuses innovations incrémentielles, depuis les compteurs jusqu’aux alimentations en cartes perforées, qui avaient été intégrées à la machine. De même, l’importance qu’il conviendrait d’accorder à des individus prestigieux au détriment des courants culturels est depuis longtemps sujette à polémique. Thomas Carlyle déclara que « l’histoire du monde n’est que la biographie des grands hommes », et Herbert Spencer répondit par une théorie qui soulignait le rôle des forces sociétales. Les universitaires et les protagonistes voient souvent cet équilibre différemment. « En tant que professeur, j’avais tendance à envisager une Histoire gérée par des forces impersonnelles, confiait Henry Kissinger à des journalistes pendant l’une de ses navettes au Moyen- Orient dans les années 1970. Mais quand on la voit en pratique, on remarque la différence que font les personnalités . » Quand il s’agit de l’innovation à l’ère 1 numérique, comme pour les négociations pour la paix au Moyen-Orient, tout un éventail de forces personnelles et culturelles entrent en jeu, et j’ai cherché dans le présent ouvrage à les tresser en une trame unique. Internet avait été construit à l’origine pour faciliter la collaboration. En revanche, les ordinateurs dits personnels, surtout ceux prévus pour être utilisés chez soi, étaient conçus comme des outils de la créativité individuelle. Pendant plus d’une décennie, à compter du début des années 1970, le développement des réseaux et celui des ordinateurs domestiques procédèrent indépendamment l’un de l’autre. Ils commencèrent à se rejoindre à la fin des années 1980 avec l’avènement des modems, des services en ligne et du World Wide Web. Tout comme la combinaison de la machine à vapeur avec l’ingénierie mécanique a impulsé la Révolution industrielle, la combinaison de l’ordinateur et des réseaux délocalisés a conduit à une révolution numérique qui a permis à tout un chacun de créer, de diffuser et de recouvrer n’importe quel type d’information où que ce soit dans le monde. Les historiens des sciences hésitent parfois à qualifier de révolutions les périodes de grands changements, car ils préfèrent considérer le progrès comme un processus évolutif. « La Révolution scientifique, cela n’existe pas, et c’est le sujet de ce livre » – telle est l’ironique première phrase de l’ouvrage que Stephen Shapin, professeur à Harvard, a écrit sur cette période. Une des méthodes employées par Shapin pour sortir de cette contradiction quasi facétieuse consiste à relever à quel point les principaux protagonistes ont « vigoureusement exprimé l’opinion » qu’ils participaient à une révolution. « C’est essentiellement d’eux que provient notre impression d’un changement radical en marche . » De même, la plupart d’entre nous aujourd’hui partagent l’impression que les progrès du numérique dans les cinquante dernières années sont en train de transformer voire de révolutionner notre façon de vivre. Je me souviens encore de l’enthousiasme qu’engendrait chaque nouvelle percée. Mon père et mes oncles étaient ingénieurs en électricité et, comme de nombreux personnages de ce livre, j’ai grandi avec un atelier en sous-sol où il y avait des cartes avec des circuits à souder, des postes de radio à désosser, des lampes à tester, et de pleines boîtes de transistors et de résistances à trier et à déployer. En tant que fondu d’électronique qui adorait les coffrets de montage Heathkit et les ondes courtes (indicatif WA5JTP), je me souviens du moment où les lampes ont cédé la place aux transistors. À l’université, j’ai appris à programmer avec des cartes perforées 2 et je me rappelle quand le supplice du traitement par lots a été remplacé par les délices de l’interaction au clavier. Dans les années 1980, je vibrais en entendant les chuintements et crissements que produisaient les modems lorsqu’ils vous ouvraient les portes du royaume bizarrement magique des services en ligne et de la télématique ; au début des années 1990, j’ai aidé à implanter chez Time et Time Warner un secteur numérique qui a lancé de nouveaux services sur le Web et Internet à haut débit. Comme l’a dit Wordsworth des enthousiastes qui étaient présents au début de la Révolution française : « Quel bonheur ce fut d’être en vie dans cette aube. » J’ai commencé à travailler sur ce livre il y a plus d’une décennie. Il est né de ma fascination pour les avancées de l’ère numérique dont j’avais été témoin et aussi de ma biographie de Benjamin Franklin – innovateur, inventeur, éditeur, pionnier du service postal, et réseauteur et entrepreneur de l’information tous azimuts. Je voulais prendre mes distances avec la rédaction de biographies qui ont tendance à accentuer le rôle de personnalités singulières, et produire à nouveau un ouvrage comme The Wise Men (Les Six Sages), écrit en collaboration avec un confrère, sur le travail d’équipe créatif de six amis qui avaient façonné la politique américaine en matière de guerre froide. Mon uploads/Litterature/ walter-isaacson-les-innovateurs.pdf

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