)iMM n ïhp Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Universi

)iMM n ïhp Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Universityof Ottawa http://www.archive.org/details/ducubismeauclassOOseve DU CUBI5ME AU CLA55ICI5ME Copyrtgt bv y. Potolozky et C'^, Paris 19:1, Tous droits ristrvis. IMP. UNION, PARIS 4e. BO EAINT-JACQUES /</ or GINO 5EVERINI /7Hf^^f^ DU CUBISME AU CLASSICISME (Esthétig^ue ou compas et au nombre) J. POVOLOZKY &. 0% ÉDITEURS 13, Rue Bonaparte, Paris (6«) J-<l<c.it.r.3 J-. A LA MÉMOIRE DU PEINTRE UMBERTO BOGGIONI .Sif PRÉFACE N'étant ni esthéticien ni artiste, il ne m'appar- tiendrait guère d'écrire une préface à un livre comme celui-ci, si M. Severini n'avait pas largement dépassé, comme il l'a fait, le domaine de la peinture propre- ment dite, qui m'est étranger, pour envisager la méthode scientifique en général et surtout l'impor- tance de l'arcane numérique, à l'étude duquel j'ai moi-même consacré beaucoup de mes loisirs. On peut dire que tout le rôle de rintelhgence humaine, en face des phénomènes qui se présentent à elle, consiste à mesurer ces phénomènes au moyen des nombres. La Physique n'a commencé d'exister qu'avec les premières mesures de longueur ou de poids; actuellement, toute sa perfection réside dans le choix des unités convenables et dans la mesure de tous les éléments analysables : la Phy- sique n'est d'ailleurs pas autre chose. L'Astronomie est née quand la première périodicité a été remarquée, quand a été observé un rapport défini entre certains phénomènes sidéraux comme le jour et l'année. La Chimie ne méritait pas le nom de science avant la — 8 — découverte des poids atomiques et des valences. Les sciences naturelles elles-mêmes, comme la Physio- logie ou la Biologie, ne tirent leur valeur que des lois qu'elles ont pu déduire de leurs courbes ou de leurs mesures. Si la Médecine, en tant que science, est restée véritablement dans l'enfance, c'est qu'elle n'a pas encore trouvé la loi, le rapport, le nombre, qui caractérise les réactions et les possibilités de l'orga- nisme, qui individualise le type morbide ; tous les efforts de l'école homœopathique tendent précisément à cette détermination de l'individualité réactionnelle, du tempérament. Il est banal de prétendre que nous ne pouvons connaître que des choses relatives ; cette relativité est un rapport, or un rapport entre deux éléments exactement connus (c'est-à-dire mesurés par un nom- bre quelconque d'unités) est une proportion arithmé- tique ou, si l'on veut, un nombre. Quand le rapport entre deux ordres de phénomènes s'exprime toujours par le même nombre, on reconnaît qu'il y a là une loi et nous savons assez de choses sur la nature pour concevoir que tout obéit à des lois, lois dont la for- mule nous échappe souvent, mais que nous devinons par l'expérience. En Médecine, par exemple, l'as- sociation des symptômes le^ plus divers chez le même sujet — même quand ceux-ci n'ont aucun rapport étiologique connaissable — ne se fait jamais au hasard ; elle suit des règles telles qu'on voit les plus menus symptômes se grouper selon un canon qui reste tout entier à préciser, mais pour lequel les pathogénésies fourniront les plus amples matériaux. — 9 — A la vérité, avant que le travail mental des géné- rations ait pu dégager la loi, c'est-à-dire le nombre, qui caractérise les rapports normaux des choses, une cer- taine intuition permet au praticien de deviner ces rapports sans connaître explicitement leur règle. Ceci peut s'appeler, dans les sciences appliquées, le « flair » et dans les arts, le goût. De même les ani- maux connaissent fort bien les rapports dans le temps, la succession des heures et des saisons, sans pourtant concevoir les lois de la révolution terrestre, et ceci s'appelle l'instinct, mais tout le progrès hu- main consiste à faire passer cette notion du vague subconscient à la clarté du mental et à la rigueur des chiffres. Si ceci est incontestable pour les sciences, M. Seve- rini dit fort bien qu'il ne saurait en être autrement pour les arts. Les oiseaux chantent sans connaître la gamme ni le nombre de vibrations de chaque note ; cependant, la Musique, pour évoluer dans le sens de toutes les activités humaines, doit s'appuyer de plus en plus sur l'Harmonie qui est une science de rapports et de nombres. On peut même arriver à définir les rap- ports d'un mode musical donné avec telle impression psychologique ; il est à prévoir qu'on connaîtra un jour une véritable musurgie codifiant ces rapports encore mystérieux — que la fantaisie de quelques-uns voudrait fortuits et inanalysables — entre la phrase musicale et l'état d'âme évoqué. Les couleurs, caractérisées par un nombre de vibrations déterminé, sont évidemment susceptibles — io- des mêmes rapports harmoniques ou dissonnants- que les sons : un mathématicien comme Paul Flam- bard a pu établir dans sa Chaîne des Harmonies, les rapports du spectre visible et invisible avec les sept gammes perceptibles à l'oreille, et M. Severini^ dans son étude, apporte des idées nouvelles. D'autre part, des biologistes, en jetant les bases de la photo- thérapie, ont établi l'influence physiologique et psy- chologique de chaque couleur simple sur l'organisme humain. Quant aux formes, il est hors de doute que l'archi- tecture des civilisations antiques était tout entière basée sur des canons. Non seulement les modules en étaient tirés des proportions naturelles dans le corps- de l'homme, des animaux, ou des plantes, mais encore des nombres eux-mêmes considérés comme des sym- boles absolus. Le Temple de Salomon et tous ses orne- ments étaient construits selon la même Arithmologie que les visions de l'Apocalypse ou les règles des diverses Hturgies. Dans la revue américaine Azoth (1920-1921), F. Higgins a montré le souci des correspondances astronomiques (inchnaison de l'axe de la terre, notamment) dans les constructions antiques de l'Amérique ou de l'Egj^pte.' On sait que la grande Pyramide contenait dans ses propor- tions, la valeur de z (rapport de la circonférence au diamètre) et une foule d'autres correspondances. Saint-Yves d'Alveydre, dans son Archéomètrey a rétabli quelques unes de ces clefs. Certains auteurs ont cherché si la nature, dans l'infinie variété des formes qu'elle engendre, obéissait — 11 — à des lois. Hambridge dit, par exemple, que « Texa- men des proportions des cristaux, des contours des formes vivantes telles que les fleurs, les diatomées, les radiolaires, les papillons, etc., montrerait que — ex- ception faite des modifications de croissance — toutes les proportions et les courbes comprises dans ces- formes peuvent être analysées comme suit : a) Une série primaire de cercles ayant un rapport binaire entre eux (1:2:4:8, etc.), en combinaison avec : b) Une série secondaire de cercles obtenus en em- ployant comme rayons les côtés des triangles, carrés, pentagones, hexagones, inscrits dans les cercles de la série primaire. De même, les feuilles s'insèrent sur la tige des végé- taux, selon des distances ordonnées et régulières : 1/2, 1/3, 2/5, 5/13, etc. Or, si la nature obéit à des lois, M. Severini soutient que l'œuvre d'art, expression des harmonies éter- nelles de la nature, ne peut être livrée au hasard. La tendance universelle, aussi bien des sciences que des arts, est de retrouver les tbis de la nature pour pouvoir créer conformément à ces lois. Or toute loi se ramène en définitive à un coefficient et une con- naissance humaine n'est parfaite que quand elle peut mettre un nombre et une mesure à toutes choses. « Le nombre subsiste toujours, dit Proclus, et se trouve en tout ; l'un dans la voix, l'autre dans ses proportions ; l'un dans l'âme et la raison et l'autre dans les choses divines. » Malebranche dit de même que « les idées de nombre — 12 — sont les règles immuables et les mesures communes de toutes les choses que nous connaissons et que nous pouvons connaître. » Le nombre, en eflet, n'est pas seulement un ins- trument de mesure ; il a une valeur en soi. L'idée d'isolement qui s'attache à l'unité, de difïérentiation à la duaUté, d'organisation et de sériation à la tri- nité, etc., conduisent à des principes métaphysiques très abstraits, les plus élevés que nous puissions saisir parce que les plus dénués de toute forme, et ces principes sont les Archétypes qui impriment leur sceaux sur toutes les choses sensibles. Leur connais- sance, par l'Arithmosophie, doit devenir la source nouvelle à laquelle les arts et les sciences iront puiser leur inspiration quand, enfin, ils auront cessé de se perdre dans les contingences complexes de la matière pour se tourner vers la simplicité grandiose de l'esprit. En indiquant cette voie à la Peinture, M. Seve- rini travaille au grand mouvement synthétique qui, aujourd'hui, tend à unir toutes les activités et toutes les aspirations humaines en une grande synthèse dominée par des lois immuables, — simples dans l'in- finie complexité des choses comme les dix Séphiroth kabbalistiques ou les dix Nombres de la Décade pythagoricienne dans l'innombrable chaos des possi- bilités arithmétiques, Dr R. Allendy, CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION ET HISTORIQUE « Ceux qui s'abandonnent à une pratique prompte et légère avant que d'avoir appris la théorie, res- semblent à des matelots qui se mettent en mer sur un vaisseau uploads/Litterature/ gino-severini-du-cubisme-au-classicisme-esthetique-du-compas-et-du-nombre.pdf

  • 25
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager