revue électronique clinique d'orientation psychanalytique dans le champ de l'éd

revue électronique clinique d'orientation psychanalytique dans le champ de l'éducation et de la formation n° 7 ISSN 2100-0670 avril 2012 Du groupe Du groupe en éducation et formation en éducation et formation Comité scientifique Jacques Arveiller, université de Caen José Luis Atienza, université d'Oviedo (Espagne) Alan Bainbridge, Canterbury Christ Chruch university (Grande-Bretagne) Serge Boimare, centre Claude Bernard Michèle Bourassa, université d'Ottawa (Québec) Teresa Carreitero, université federale Fluminense (Brésil) Mireille Cifali, université de Genève (Suisse) Christophe Dejours, Conservatoire national des Arts et métiers Leandro De La Jonquière, université Sao-Paulo (Brésil) Dominique Fablet, université Paris Ouest Nanterre La Défense Jean-Claude Filloux, université Paris Ouest Nanterre La Défense Charles Gardou, université Lyon 2 Jean-Luc Gaspard, université Rennes 2 Haute Bretagne Florence Giust-Desprairies, université Paris VII Michèle Guigue, université Lille 3 Cristina Kupfer, université Sao-Paulo (Brésil) Martine Lani-Bayle, université de Nantes Isabelle Lasvergnas, UQAM Montréal (Québec) Serge Lesourd, université de Strasbourg François Marty, université Paris Descartes Denis Mellier, université de Franche-Comté Patricia Mercarder, université Lyon 2 Sylvain Missonnier, université Paris Descartes Jean-Sébastien Morvan, université Paris Descartes Jacques Natanson, université Paris Ouest Nanterre La Défense Jacques Nimier, université de Reims Annick Ohayon, université Paris 8 Dominique Ottavi, université Paris Ouest Nanterre La Défense Françoise Petitot, psychanalyste Sylvia Radosh, université de Xochimilco (Mexique) Renata Salecl, université de Lubjana (Slovénie) André Sirota, université Paris Ouest Nanterre La Défense Marta Souto, université de Buenos-Aires (Argentine) André Terrisse, IUFM de Toulouse Mariette Théberge, université d'Ottawa (Québec) Angela Verdanyan, université d'Erevan (Arménie) Linden West, Canterbury Christ Church university (Grande-Bretagne) Comité de rédaction Directrice de publication Claudine Blanchard-Laville (Cref, Paris Ouest Nanterre La Défense) Rédacteurs en chef Jean-Luc Rinaudo (Civiic, Rouen) Louis-Marie Bossard (Cref, INSHEA) Secrétaire de rédaction Catherine Yelnik (Cref, Paris Ouest Nanterre La Défense) Brigitte Charrier (Cref, université d'Artois - IUFM) Philippe Chaussecourte (Cref, Paris Ouest Nanterre La Défense) Laurence Gavarini (Essi, Paris 8) Caroline Le Roy (Essi, Paris 8) Bernard Pechberty (EDA, Paris Descartes) Gérard Pestre (Transfaire) Sommaire Éditorial 5 Dossier : du groupe en éducation et formation Scènes et formations groupales autour de la connaissance Marta Souto 9 Apprendre en groupe, apprendre du groupe ? Danièle Toubert-Duffort 27 Le cadre interne à l’épreuve d’une expérience de co-animation Brigitte Charrier, Nicole Clerc 43 Le maintien d'une posture clinique dans l'animation des groupes de malades Enjeux pour l'éducation thérapeutique Catherine Tourette-Turgis 61 Accompagner pas à pas l'étudiant infirmier vers une élaboration possible de sa démarche de soin David Chandezon 79 Recherche La Clinique psychanalytique de Montréal : une écoute particulière du socius Isabelle Lasvergnas 87 À l'école de l'acting-out : un autre regard sur les emportements des élèves Yves-Félix Montagne 99 Entretien Jeanne Moll Françoise Allain 119 Autres écrits 141 Thèses Résumés - Abstracts 145 Revue Cliopsy, n° 7, 2012 — 4 — Éditorial Avec cette septième parution, la revue Cliopsy présente pour la première fois un dossier thématique qui réunit des articles répondant à un appel à contributions. Ce dossier, qui s’étendra d’ailleurs sur deux numéros consécutifs étant donné le nombre de propositions reçues, est consacré à la question du groupe. Ainsi, nous avons choisi de faire place à des analyses d’interventions cliniques et des recherches qui portent sur les enjeux psychiques liés à la groupalité dans des contextes d'éducation et de formation. En effet, si les situations d’enseignement, d’éducation et de formation qui s’exercent dans un cadre institutionnel sont pour la plupart des expériences de groupe, cette dimension est rarement étudiée pour elle- même. Elle relève d’une sorte d’allant de soi : des personnes sont regroupées dans un dispositif sur la base de leurs caractéristiques communes (une tranche d’âge, une activité professionnelle…) et parce qu’on a pour elles un projet, des objectifs de formation identiques, comme leur transmettre des connaissances ou leur faire acquérir des compétences professionnelles spécifiques. Dans le milieu scolaire en particulier, le groupe est une modalité d’organisation fondée historiquement sur des motifs avant tout économiques : il permet de démultiplier l’action d’un enseignant. L’une des caractéristiques de la forme scolaire, la centration sur les savoirs, influence fortement les pratiques d’éducation et de formation, si bien que les effets de la situation de groupe sur l’apprentissage et la formation sont largement méconnus. Le travail des élèves en petits groupes est une modalité pédagogique possible, quelquefois utilisée dans les classes. Mais si certains pédagogues ont théorisé les processus cognitifs ou d’apprentissage qui pouvaient être favorisés par les groupes, les dimensions affectives, psychosociales et a fortiori inconscientes sont en général négligées ou ignorées ; même si c'est sans doute moins le cas dans l'éducation et l'enseignement spécialisés qui prennent nécessairement en compte la souffrance psychique des sujets. Le groupe s’inscrit toujours dans des organismes, établissements ou instituts, qu’ils soient d’enseignement, d’éducation, de soin, de formation, souvent appelés « institutions ». L'institution, au sens symbolique, s’y repère par des aspects concrets, visibles : la dimension organisationnelle, des lieux, des limites entre intérieur et extérieur, une histoire transmissible, des fonctions, des lois, des règlements qu'attestent des textes législatifs et juridiques. Elle se caractérise aussi par un système de places et des statuts qui permettent à ses membres de se situer et de s’identifier mutuellement. La dimension psychique du groupe est moins facile à appréhender et plus incertaine. L’appartenance à un groupe n'est pas toujours aisée à repérer, à objectiver ; les identités groupales sont plurielles, mouvantes, elles résultent de prises de places subjectives, de liens qui s'établissent, évoluent, se défont ; des groupes (équipes centrées sur une tâche ou groupes d’affinités) peuvent naître et mourir au sein d’une institution, selon les circonstances. — 5 — Bernard Pechberty et Catherine Yelnik Les écrits fondateurs de Freud sur le lien social sont connus. Les relations entre le mouvement de pédagogie psychanalytique et l’évolution de la pensée freudienne le sont moins. Plus tard, en France, à la suite des pays anglo-saxons, les groupes ont d'abord été étudiés par des psychosociologues, à partir d’actions conduites dans des entreprises ou dans le champ sanitaire et social, et par des universitaires, notamment en psychologie sociale. Par ailleurs, ils l'ont été aussi par des psychanalystes, engagés dans des pratiques psychothérapeutiques ou de formation en groupe, ainsi que dans des interventions en institution d’éducation spécialisée ou médico-sociale. Les processus d'institutionnalisation, la présence de l'institution dans la personnalité ou l'appareil psychique individuel des professionnels, ont fait l’objet de nombreux travaux qui sont peu pris en compte dans le champ de l’éducation et de la formation, malgré leur pertinence. Pour des raisons diverses qu’il n’est pas possible de développer dans le cadre de cet éditorial, les processus psychiques ordinaires tels qu’ils sont éclairés par la psychanalyse intéressent peu le milieu de l’enseignement ou de la formation des enseignants. Par ailleurs, il est vrai que les psychanalystes s’intéressent aux questions d’enseignement principalement sous l’angle des difficultés d’apprentissage, des fonctionnements psychopathologiques des élèves ou éventuellement des enseignants. Leur approche est individuelle et souvent reliée à un objectif thérapeutique. Si certains psychanalystes ou enseignants se référant à la psychanalyse ont mis en lumière les dimensions inconscientes en jeu dans le champ pédagogique, bien peu les ont étudiées sous l’angle du fonctionnement ordinaire des groupes, dans le quotidien scolaire ou la formation des adultes. C’est ainsi que le groupe est encore particulièrement impensé dans le domaine de l’éducation et de la formation, alors qu'il est pourtant le premier contexte de structuration de la vie psychique individuelle, depuis la famille jusqu'aux expériences de formation et de travail de l’adulte, en passant par le milieu scolaire. Le lien groupal dans des contextes d'enseignement, d'éducation, de formation nous semble ainsi devoir être mis en valeur, étudié pour lui- même, en dépassant les cloisons trop étanches entre disciplines ou champs de pratiques. Dans toute situation de groupe, des processus psychiques se développent chez chaque membre du groupe, en lien avec diverses composantes : la tâche elle-même (acquisition de savoirs ou de compétences, analyse de pratiques, résolution de problèmes), les personnes en présence, la situation, les modalités de travail, le contexte institutionnel. Les travaux psychanalytiques nous ont appris qu'il existait une vie psychique groupale qui ne se réduisait pas à la juxtaposition de celle des individus, que les groupes suscitaient l’imaginaire et que des fantasmatiques s'y développaient. S’ils suscitent le rêve, voire la réalisation de désirs, ils réveillent également des angoisses archaïques de morcellement, de perte d’identité. Ils contiennent des potentialités, des richesses, des ressources, tout en suscitant la méfiance de ceux qui les regardent de l’extérieur et les — 6 — Editorial Revue Cliopsy n° 7, 2012, 5-8 perçoivent comme une force dangereuse. Qu'en est-il alors dans le champ de l'éducation et de la formation ? La revue Cliopsy ayant pour vocation de présenter des travaux qui, dans la discipline des sciences de l’éducation, se réfèrent à la psychanalyse, se devait de faire une place à cette question. Si les travaux sur l'inconscient dans les groupes sont surtout issus du champ des psychothérapies et de la formation des psychothérapeutes, il n'y a pas de raison de penser que certains des processus mis en évidence ne se produisent pas dans des groupes d'élèves, d'étudiants, de stagiaires, de professionnels uploads/Litterature/ grupul 1 .pdf

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