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Retrouver ce titre sur Numilog.com L'EXIL DE LA LANGUE - Fragments de langue maternelle - POINT HORS LIGNE Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Jacques Hassoun L'EXIL DE LA LANGUE - Fragments de langue maternelle - POINT HORS LIGNE Retrouver ce titre sur Numilog.com DU MEME AUTEUR Entre la mort et la famille : la crèche 1 édition : éditions F. Maspero, 1973 2e édition : Petite Bibliothèque Payot, 1977 (épuisé) Fragments de langue maternelle Editions Payot, 1979 ( 1 édition) Juifs du Nil 1 édition : Edition du Sycomore, 1981 2e édition : Edition Minerve, 1990 Alexandries Editions de la Découverte, Paris, 1985 (épuisé) Le Même Livre (avec Abdel Kébir Khatibi) Editions de l'Eclat, septembre 1987 Les Indes occidentales (une lecture d'"Au-delà du principe de plaisir") Editions de l'Eclat, septembre 1987 Les Passions intraitables Editions Aubier, Paris, mars 1989 (2e édition, avril 1993) Non-lieu de la mémoire - la cassure d'Auschwitz (avec M. Nathan-Murat et A. Radzynski) Editions Bibliophane, Paris, 1990 L'Histoire à la lettre (avec Cécile Wajsbrot) Editions Mentha, Paris, septembre 1991 A collaboré, par ailleurs, à plusieurs dizaines d'ouvrages collec- tifs et à de nombreuses revues. © Point Hors Ligne, 1993 © Illustration de couverture : "Abraham et les anges" (extrait), du peintre Raphaël. Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Préface à la 2 édition Alexandrie, 20 février 1993 Ce livre plus qu'ancien et depuis longtemps épuisé est au- jourd'hui réédité. Il m'a fallu relire. Me confronter à un style ob- solète, m'étonner devant des propositions depuis longtemps ou- bliées et qui ont pourtant servi de point de départ à des élabora- tions ultérieures (les Indes occidentales, ou les Passions intrai- tables), il m'a fallu élaguer, il m'a fallu aussi conserver des tour- nures chargées de lacanisme, témoignages d'une atteinte de la langue par une théorie à laquelle je continue à adhérer. Il m'a fallu adjoindre aussi d'autres textes suscités après-coup par le signifiant langue (ou lalangue ?) et que j'ai décidé d'es- saimer - sans souci de chronologie - dans la première version de cet ouvrage. Cette insistance de la question que pose la langue justifie-t- elle la réédition de ces Fragments... en une édition revue et (considérablement) augmentée ? Je le suppose. N.B. Je remercie Gérard Pommier de m'avoir encouragé à af- fronter ce travail d'élaboration second et Judith Wolf de m'avoir aidé à reconstituer le puzzle de l'Exil de la langue. Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Paris, 8 juillet 1978 Une dernière fois, l'auteur va tourner les pages de ce recueil. Le temps est venu de relire. De ré-écrire. De maintenir ou d'éla- guer les boursouflures ou les barbarismes venus d'un espace territorialisé. Hors-exil. Un espace d'adhésivité textuelle comique et dramatique. Entre les murs des rocailles langagières et des concrétions pentecôtistes s'est frayée la nécessité de jeter quelques lumières sur la langue maternelle. Et c'est dans ce défilé que s'avance Meshoullam. Revenu du temps de l'oubli, il introduit, par la dérisoire magnificence de sa danse, une mise en ordre dans le puzzle sonore des confusions langagières. Afin que s'ordonne et se reconnaisse la langue ma- ternelle. Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com I MESHOULLAM ou LE DANSEUR RECUEILLI INTRODUCTION Souvent, par le passé, j'ai été amené à user de l'épigraphe. Une citation, une phrase retranchée d'un texte, me servait alors de bannière ou de blason : emblématique venue d'un ailleurs de rencontre, l'épigraphe a pour but d'attirer l'attention du lecteur sur la généalogie d'un texte dans laquelle l'auteur s'expose. Reste qu'à placer un écrit sous l'autorité d'un autre marque le choix délibéré de ne s'autoriser à avancer et à défendre une idée qu'entouré de quelques garanties de respectabilité. En outre, de la même manière qu'un chant aussi nouveau qu'il puisse sonner à l'oreille n'est jamais étranger à quelque vieille mélodie, à quelque incantation qui nous semble présente de tout temps et pour l'éternité de notre propre existence, user de l'épi- graphe revient à reconnaître une antériorité inspiratrice et limi- tante tout à la fois. Car s'il n'est d'improvisation qui ne suive un thème mélodi- que, un ordonnancement logique de sons élémentaires, il est tout aussi évident qu'aucun texte, et aucun texte analytique en parti- culier, n'échappe à la théorie analytique telle qu'elle lui pré- existe. Ce recueil ne sera précédé d'aucune adresse explicite. Mais Retrouver ce titre sur Numilog.com son véritable destinataire, celui qui lui a servi de coup d'envoi, est un homme dont le souvenir a resurgi fort à propos, alors que se mettaient en place les fragments épars de cet ouvrage. Je donne la valeur de remémoration à ce revenu du monde de l'oubli - le souvenir de Meshoullam le chanteur - et en tant que tel, je trouve légitime de placer cette histoire en introduction de ce livre. Meshoullam, dont nous ignorons le patronyme, et qui était le plus souvent surnommé El-Maskin (l'Indigent) ou Magnoun (le Fou), était un personnage dont l'unique activité salariée consis- tait à être présent aux offices religieux qui requièrent la présence de dix hommes. Ce salarié du culte était pourtant possédé d'une passion qui l'animait et lui procurait un plaisir intense : il aimait chanter. Il aimait les psaumes de David selon l'art précieux du fredon espagnol. Hantant les oratoires et les temples bien avant l'heure régulière des cultes, il emplissait l'espace de sa voix, et rien au monde n'aurait pu lui interdire le chemin de ces lieux où ses services étaient loués. Parfois, pourtant, de méchantes gens lui barraient l'accès à l'oratoire. Le prix à payer pour avoir droit au passage était sim- ple et toujours le même : il devait danser, il fallait qu'il mît en scène son corps de vieil enfant comme pour parfaire aux yeux de son public son image de marque. Et Meshoullam (dont le nom signifie le restitué, mais aussi celui qui complète) dansait. Il dansait avec une redoutable hu- milité, jusqu'à s'effondrer sur le sol, hors d'haleine, épuisé. Alors, sous les quolibets et les crachats, la nuque claquée de grandes gifles, Meshoullam qui venait de donner ses preuves de folie et de vassalité, se relevait et entrait dans l'oratoire, où il pouvait enfin ouvrir son livre de psaumes et chanter. Cette histoire que je rapporte ici, d'entrée de jeu, est pourtant tout à la fois démonétisée et monnayable. Retrouver ce titre sur Numilog.com Monnayable, elle est susceptible d'entrer dans un système d'échanges et d'étayages et permet d'annoncer la couleur quant au dérisoire attaché au spectacle qu'un insensé donne spec(tac)ulairement de sa passion. Démonétisée, cette histoire, venue d'un autre temps, n'a plus cours dans la foire aux vanités. Peut-être aujourd'hui, incon- scient de sa dégradation, Meshoullam, transplanté, a-t-il été élevé à la dignité douteuse d'un psychiatrisé, ou d'un néo-agricul- teur moyen-oriental. Si ce n'est de nous avoir offert l'illusion que nous tenions à travers ce destin singulier un trésor d'images et de signifiants, et de nous avoir permis d'entendre à quelles extrémi- tés l'amour pouvait amener cet homme simple et de peu de cul- ture, l'histoire de Meshoullam nous importerait fort peu. Mais que vient représenter ici cette séquence misérabiliste que le lecteur pourrait entendre comme l'écho lointain d'une la- mentation ghettoïque cent fois décrite? Cette danse n'est pas sans avoir infecté de sa présence les pa- ges qui vont suivre. C'est à partir de cet oublié qu'un certain nombre de textes qui figurent dans ce recueil ont été élaborés. Textes de rupture et d'allégeance à ce qui fait coupure, écrits de recomposition, reprises d'un enseignement, ils se traçaient tous sur une page qui, tel un bloc magique, portait non encore entiè- rement effacée, en arrière-fond, l'image insensée du danseur figé dans un mouvement baroque devant les portes ouvertes du lieu inaccessible. Evoquer le souvenir de Meshoullam dansant - tel un roi - sous les quolibets, devant les portes ouvertes du temple, est-ce une provocation ? Et qui nous dira ce qui aujourd'hui représente une provoca- tion à écrire à propos de la langue ? Cette anti-épigraphe confidentielle délimitée, il me faut maintenant tracer ce qui a pu servir de fil conducteur à ce livre. Retrouver ce titre sur Numilog.com Ces textes, écrits pour la plupart à partir de l'[enfant-mort], semblaient au départ se disperser comme animés d'une force centrifuge qui renforçait l'alliance des termes alliés enfant et mort. La lecture des Ecrits et des séminaires de Lacan, des ou- vrages de Freud, en confirmant le lien logique qui pouvait exister entre deux essais, ne me confortait en rien. Elle m'incitait, bien au contraire, à me cantonner dans la seule étude textuelle et à continuer à poser, ici ou là, des écritures hétérogènes ou des élaborations qui ne cessaient de prendre la tangente pour mieux désigner ce qui faisait centre, sinon ombilic. Des événements institutionnels survenus au sein de l'Ecole Freudienne de Paris 1 devaient pourtant venir interrompre ce qui ne cessait de faire boucle. Seule la production théorique qui a pu en résulter compte, et donne un uploads/Litterature/ hassoun2-pdf.pdf

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