1 PAUL RICŒUR HERMÉNEUTIQUE Cours professé à l’Institut Supérieur de Philosophi
1 PAUL RICŒUR HERMÉNEUTIQUE Cours professé à l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université Catholique de Louvain 1971-1972 Édition électronique établie par Daniel Frey et Marc-Antoine Vallée © Fonds Ricœur, 2013 2 TABLE DES MATIÈRES NOTE SUR CETTE ÉDITION, 5. INTRODUCTION. DÉFINITION DE TRAVAIL DE L’HERMÉNEUTIQUE, 8. PREMIÈRE PARTIE. L’OBJET DE L’HERMÉNEUTIQUE : THÉORIE DU TEXTE, 11. CHAPITRE I. LE DISCOURS, 12. I – Théorie de la langue, 12. II – Théorie du discours, 14. 1. Premier couple : événement et sens, 15. 2. Deuxième couple : fonction identifiante et fonction prédicative, 16. 3. Troisième couple : acte locutionnaire et acte illocutionnaire, 17. 4. Quatrième couple : sens et référence, 18. 5. Cinquième couple : référence à la réalité et référence au locuteur, 19. CHAPITRE II. PAROLE ET ÉCRITURE, 21. I – L’opposition de la parole et de l’écriture, 21. II – Lisibilité et communicabilité, 25. CHAPITRE III. LE DISCOURS ET L’ŒUVRE, 29. I – Définition, 29. II - [Les traits du discours écrits dans l’œuvre, 30.] 1. [L’œuvre comme événement de sens, 30.] 2. [Le sujet d’intention, 31.] 3. [Le rôle de l’intention dans l’interprétation: Wimsatt vs Hirsch, 32.] CHAPITRE IV. AMBIGUÏTÉ, 38. I – Mot et discours, 38. II – La polysémie et la fonction du discours, 42. III – L’ambiguïté comme critère de l’œuvre littéraire, 43. DEUXIÈME PARTIE. LA THÉORIE DE L’INTERPRÉTATION : PROBLÈMES DE FONDEMENT, 46. INTRODUCTION, 47. CHAPITRE I. SCHLEIERMACHER, 48. I – La spécificité de l’herméneutique, 49. 3 II – Organisation interne de l’herméneutique, 51. 1. Interprétation grammaticale, 51. 2. Interprétation technique psychologisante, 52. III – Les difficultés de l’herméneutique de Schleiermacher, 53. CHAPITRE II. L’HERMÉNEUTIQUE SELON DILTHEY, 55. I – La connaissance historique et le "comprendre", 55. II – Compréhension et interprétation, 58. III – Discussion, 62. CHAPITRE III. HEIDEGGER ET L’HERMÉNEUTIQUE, 66. I – De l’épistémologie des sciences humaines à l’ontologie du "comprendre", 66. II – Situation, compréhension, interprétation, 69. III – Le langage proprement dit, 73. 1. L’énoncé, 73. 2. Le discours (die Rede), 75. TROISIÈME PARTIE. MÉTHODOLOGIE DE L’INTERPRÉTATION, 78. INTRODUCTION, 79. CHAPITRE I. POUR UNE THÉORIE DE LA LECTURE : LECTURE ET DIALOGUE, 80. I – Un "modèle à l’échelle" de la lecture : la traduction, 81. II – Un modèle "analogique" de la lecture. l’"exécution" d’une partition, 82. III – Un modèle "théorique" de la lecture : l’interprétation d’un formalisme logique, 83. CHAPITRE II. EXPLIQUER ET COMPRENDRE : L’EXEMPLE DU "RÉCIT", 87. I – Position du problème : récit et discours, 87. 1. Le récit et le discours : Benveniste, 88. 2. L’analyse formelle du récit : Propp, 90. II – La logique des possibles narratifs, 93. III – L’analyse structurale des mythes : Lévi-Strauss, 96. IV – Explication et interprétation dans le récit, 98. 1. La distinction récit-discours, 98. 2. Le référent du "conte", 100. 3. Le référent du "mythe", 101. CHAPITRE III. L’INTERPRÉTATION ET SON "RÉFÉRENT" : L’EXEMPLE DU "POÈME", 108. I – La "fonction poétique" du langage, 109. II – L’effacement de la référence, 114. 4 III – La métaphore ou la référence dédoublée, 118. 1. Le plan rhétorique, 118. 2. Le plan sémantique, 120. 3. Le plan de la référence et l’herméneutique, 123. CHAPITRE IV. L’APPROPRIATION, 127. I – Distanciation et appropriation, 128. II – Le "jeu" comme mode d’être de l’appropriation, 130. 1. La fiction heuristique comme jeu, 130. 2. L’auteur comme figure ludique, 131. 3. Le lecteur comme figure ludique, 133. III – Les illusions du sujet, 133. BIBLIOGRAPHIE, 138. 5 Note sur cette édition Le Cours sur l’herméneutique, dont nous proposons ici une version électronique, est le texte d’un cours donné par Paul Ricœur à l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université Catholique de Louvain, durant l’année universitaire 1971-1972. Il ne s’agit pas d’un texte totalement inédit de Ricœur puisqu’il a déjà été rendu public et distribué sous forme de polycopié par l’intermédiaire de l’Université Catholique de Louvain. Le polycopié de ce cours peut notamment être consulté à la bibliothèque de cette université. Si certains spécialistes de l’œuvre de Ricœur connaissent déjà ce cours, force est de constater que l’accès y a été limité, et que ce cours n’a pas encore reçu toute l’attention qu’il mérite. Nous espérons que cette édition électronique fera connaître cet important cours de Ricœur à un plus vaste public, en offrant pour la première fois une édition de référence pour l’ensemble des lecteurs et des chercheurs s’intéressant à l’herméneutique philosophique de Ricœur. Signalons, toutefois, que le contenu de ce cours n’est pas entièrement original quand on le compare à l’œuvre publiée de Ricœur. À plusieurs endroits, il recoupe en effet certaines analyses contenues, entre autres, dans les deux recueils d’essais d’herméneutique que constituent Le conflit des interprétations (1969) et Du texte à l’action (1986). Ce cours est cependant loin d’offrir au lecteur une simple redite des textes déjà publiés. À de nombreux égards, il enrichit et complète certaines analyses de Ricœur, ou encore propose une approche différente de certains thèmes centraux de son herméneutique. Le cours est divisé en trois parties. La première partie vise essentiellement à définir ce que Ricœur considère être l’objet privilégié de l’herméneutique, à savoir le texte. L’herméneutique y est d’abord et avant tout présentée comme une réflexion sur la compréhension et le travail d’interprétation du discours sous sa forme textuelle. Ricœur propose donc de développer une théorie du texte en quatre étapes. Dans un premier temps, il s’agit de penser le texte en tant que forme discursive, irréductible à une théorie de la langue comme celles de Saussure ou Hjelmslev. Ricœur trace les grands traits distinctifs du discours en s’appuyant principalement sur les travaux de linguistique et de philosophie du langage de Benveniste, Strawson, Searle et Austin. Le texte est ensuite considéré en tant que forme écrite de discours, par opposition à l’oralité. Il s’agit de mettre en lumière ce que cette fixation par l’écriture apporte spécifiquement au texte par rapport à une simple prise de parole sous forme orale. Ricœur cherche entre autres à dégager les conditions de communicabilité déterminantes dans le partage entre le couple écrire-lire et le couple parler-écouter. Dans un troisième temps, le texte est examiné en tant que prenant la forme d’une œuvre, c’est-à-dire comme composition spécifique d’un individu s’inscrivant dans un certain corpus donné. Ricœur y mène notamment une discussion critique avec les pensées de W. K. Wimsatt et E. D. Hirsch sur la catégorie d’auteur et l’intentionnalité du discours écrit. Quel lien une œuvre entretient-elle avec son auteur? Quelle autonomie lui revient par rapport aux intentions de son auteur? Ces interrogations incitent enfin Ricœur à soulever le problème de l’ambiguïté du discours et de la polysémie des mots et des phrases qui le constituent. Cette ambiguïté quant à la signification du texte pose inévitablement la question de la compréhension et du travail d’interprétation du discours écrit. Quelle théorie de l’interprétation permet de répondre au défi que posent la lecture et la compréhension d’un texte? C’est à cette question que Ricœur tente de répondre dans la deuxième partie et la troisième partie du cours. 6 Pour ce faire, la deuxième partie propose une réflexion sur les fondements d’une théorie de l’interprétation à partir d’une discussion critique avec les herméneutiques philosophiques de Schleiermacher, Dilthey et Heidegger. L’un des principaux objectifs de Ricœur dans cette section est d’ébranler l’opposition épistémologique entre expliquer et comprendre, telle qu’elle a été formulée par Dilthey, à partir d’une remise en question de l’opposition sujet-objet qu’elle présuppose. Son intention est ainsi d’ouvrir la voie à une conception plus dialectique des rapports entre expliquer et comprendre à laquelle il tâchera de donner forme dans la dernière partie du cours. L’importance de Schleiermacher aura été, aux yeux de Ricœur, de soulever pour la première fois le problème du comprendre en lui-même et, ce faisant, de définir la spécificité de la réflexion herméneutique. Ricœur insiste sur la tension entre la dimension « romantique » et la dimension « critique » qui anime la pensée herméneutique de Schleiermacher. Il montre ensuite comment Dilthey reprendra le questionnement herméneutique de Schleiermacher sur le comprendre, qu’il opposera à l’expliquer, en lui donnant une extension plus vaste que le texte, incluant désormais la compréhension d’autrui et la connaissance historique. Retraçant les principales étapes du projet herméneutique de Dilthey, Ricœur cherche à rendre davantage justice à cette pensée que ne l’a fait Gadamer, en dépit des problèmes qui lui sont inhérents. Il examine ensuite le renversement du problème herméneutique opéré par Heidegger, dans Être et temps, à travers l’ontologisation du phénomène de la compréhension qu’il oppose à toute herméneutique exclusivement centrée sur les questions méthodologiques et épistémologiques. Ricœur y explore les conséquences d’un tel renversement sur une philosophie qui place l’interprétation et le langage au cœur de ses préoccupations les plus fondamentales. Soucieux de préserver la dimension épistémologique et méthodologique du questionnement herméneutique, sans méconnaître les principaux apports de la philosophie de Heidegger, Ricœur consacre la troisième et dernière partie du cours à l’élaboration d’une méthodologie susceptible de guider le travail d’interprétation des textes. Pour ce faire, il trace d’abord les grandes lignes uploads/Litterature/ hermeneutique-cours-de-louvain-introduction.pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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