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[en enuiea du «avoir 4 MICHEL FOUCAULT Dénoncer les relations de pouvoirs Frédéric Gros occultes, provoquer des résistances, Frédéric Gros est maître de conférences à l Université Paris XII. MIC permettre aux voix trop souvent étouf- fées de s’exprimer, produire des savoirs vrais qui puissent sbpposer aux gou- vernementalités dominantes, déer nos libertés et nos possibilités ‘ d’action, faire surgir Phistoricité de nos systèmes de savoir, de pouvoir et de subjectiva— tion, montrer que rien en nous n’est fatalité, en dénitive changer nos vies : telle est la tâche du philosophe selon Michel Foucault. À partir de Panalyse de ses œuvres,’ cet ouvrage nous montre comment la phi- losophie de Foucault s’élabore dans des récits — histoires de la folie exclue, de l’accueil de la mort, des systèmes de pensée, des prisons, des guerres ou encore de l’aveu ou des plaisirs — qui, s’ils ne recherchent vplus des signi- « cations ultimes, nous permettent de nous inventer à nouveau. Frédéric Gros \ (:n/./,/«:<"/‘u2/x 1v. N(f1 1 LüI’Él)IüUE lîrmh! par l au] xlzqqçzu/usrn puf I wwwquesaîs-jeæom 440 QUE SAIS-JE ‘? Michel F oucault FRÉDÉRIC 0110s Ancien élève de l’Ec0le normale supérieure Maître de conférences à l’Université Paris XII Troisième édition aäââateca E} ‘:5’ {leïnamitfzrâa rvarla-nnænw ...-.o...—.-.....m.1 » n Înoaéäü ‘F7317’ ë -l-î/..l/.izieî.ézê. .Êï.«zç /kÿ”m’? ÿ IONTIIÜUOÔJIÇIÂÀJU) g ,_ v a‘: â \» .,‘\L.’JR r. “Ÿ «rusa-w «na-av.» vu» wctl\9if knmnæ-«nnnannæcù ............. q, . ISBN 2 13 054744 3 Dépôt légal —- l" édition : 1996 Réimpression de labäféditign : 2007, janvier © Presses Universitaires de France, 1996 6, avenue Reille, 75014 Paris DEDÈDEC DII\I“D ADLIIINI IECÎ l. — Une enfance bourgeoise et provinciale Michel Foucault naît le 15 octobre 1926 dans la ville de Poitiers, d’une famille bourgeoise aisée de tra- dition catholique. Du côté du père comme de la mère, on trouve des générations de médecins. Les parents Foucault auront trois enfants : Francine 1’aînée, Paul- Michel, et Denys qui naît en 1933. Mme Foucault possède à Vendeuvre-du-Poitou une belle propriété où Foucault aimera à se rendre, en périodes de vacances, pour rédiger ses ouvrages. Paul-Michel Foucault fré- quente le lycée Henri-IV de Poitiers de 1930 à 1940. Il s’y montre un élève brillant. On notera que cette pé- riode fut marquée pour lui par l’assassinat du chance- lier Dollfuss («ce fut ma première grande frayeur concernant la mort >> ). Il côtoie en 1936 des enfants réfugiés d’Espagne. Le petit Foucault surprend son entourage en annonçant qu’il ne sera pas chirurgien, mais historien. Paul-Michel effectue sa rentrée de 1940 au collège Saint-Stanislas tenu par les frères des Eco- les chrétiennes dans la Ville désormais occupée par les Allemands. En 1943, il obtient le baccalauréat, et rentre en septembre en classe d’hypokhâgne pour pré- parer, sous les bombardements alliés, le concours de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm. Après un premier échec, Foucault entre en khâgne au lycée Henri-IV de Paris. Il quitte donc Poitiers, et 1. Pour plus d’informations, on se référera à la «Chronologie» (Dits et écrits de Michel Foucault, t. I, Gallimard, 1994, p. 13-64) de D. Defert (que je remercie encore pour les précisions qu’il a bien Voulu me donner), et au livre de D. Éribon (Michel Foucault, Flammarion, 1989). Penvironnement familial. Son affection pour sa mère reste vive, et Foucault (après la mort de son père en 1959) lui rendra souvent visite à Vendeuvre, où il se décidera en 1982 à acheter une maison. _ Jean Hyppolite (grand traducteur et commentateur de Hegel) enseigne la philosophie à Henri-IV. Ses cours sont éblouissants, et c’est toute la pensée de He- gel qui se découvre aux yeux fascinés des élèves. La philosophie n’apparaît plus comme un jeu formel, mais semble partager un destin commun avec les af- fres de Fhistoire. Foucault tiendra toujours à marquer sa dette envers Fimmense professeur à qui, comme il Féerira dans une dédicace, il << doit tout». Il. — Le parcours obligé du brillant intellectuel En juillet 1946, Foucault est reçu à 1’Éco1e normale supérieure, qui constituait dans ces années la consé- cration majeure pour un esprit brillant. C’est à l’occasion de l’épreuve orale de philosophie qu’il fait pour la première fois la rencontre de Georges Can- guilhem. Foucault rentre donc pour quatre ans à la rue d’Ulm. C’est l’époque de la Libération, et les mo- dèles culturels américains commencent à imposer une fascination sans partage. Mais cette nouvelle existence qui commence pour Foucault est une vie de souffran- ces morales. Son homosexualité est une source de conits intérieurs douloureux. La France de Paprès- guerre est puritaine et moralisatrice. Foucault se montre agressif, intolérant, asocial. Il tentera de se suicider en 1948. Qn lui octroie une chambre àpart à Finrmerie de l’Ecole, et il prendra rendez-vous à Sainte-Anne pour une consultation avec le P‘ Delay. Vers 1950, un penchant accusé pour l’a1coo1 lui fera commencer une psychothérapie rapidement inter- rompue. Il commence pourtant à nouer des amitiés solides avec certains de ses condisciples : P. Bourdieu, P. Veyne, J.-C. Passeron, M. Pinguet, etc. Il se lie d’amitié avec L. Althusser, répétiteur de philosophie, sous Finuence duquel il adhérera au Parti commu- niste en 1950 (il y restera jusqu’à octobre 1952). Le Parti communiste jouit à cette époque d’un prestige énorme : c’est le parti des fusillés et de la Résistance. Mais ces années sont aussi des années de travail. Foucault peut suivre les cours de M. Merleau—Ponty ou de J. Beaufret. Il navigue entre les deux grands courants philosophiques de l’après-guerre : la phéno- ménologie et le marxisme, dont Fexistentialisme ten- tait la réconciliation. L’affaire Lyssenko éclate en 1948 : c’est autour de problèmes scientiques que s’opèrent les choix politiques. La séparation entre sciences bourgeoises et sciences prolétariennes s’im- pose alors comme une évidence. Foucault dévore He- gel (sur lequel il écrit son mémoire de philosophie), Husserl, Marx et Heidegger, sans négliger pour autant la littérature (Sade, Kafka, Genet, etc.). Il passe une licence de psychologie en 1947, et obtient en 1951 (après un premier échec qui t scandale et qu’on mit au compte de l’adhésion de Foucault au PCF) l’agrégation de philosophie devant un jury composé, entre autres, de J. Hyppolite et G. Canguilhem. De 1952 à 1955, Foucault, maintenant que ses an- nées d’élève,sont terminées, exerce les fonctions de ré- pétiteur à l’Ecole normale supérieure, et d’assistant de psychologie à l’Université de Lille. La psychologie ve- nait alors d’entrer à l’Université. De son côté, la psy- chanalyse continue, dans la tradition des écrits de Po- litzer, à inspirer une grande méance. Ces années sont celles de la découverte illuminante de 1’oeuvre de Nietzsche, et des lectures de Beckett, Bataille, Blan- chot, Klossowski et Char. Au même moment, Fou- cault fréquente de plus en plus assidûment les milieux psychiatriques. Il obtient en 1952 un diplôme de psy- chopathologie et, en 1953, de psychologie expérimen- tale. Mais surtout il fréquente les services du Pr Delay, et assiste aux premiers pas de la révolution des neuro- leptiques. Il suit un moment à Sainte-Anne le sérni- naire de Lacan, rend visite, avec J. Verdeaux, à L. Binswanger (à Foccasion de ce voyage il assistera à un carnaval des fous chez le psychiatre R. Kuhn), tra- vaille à l’interprétation des planches de Rorschach. Son. premier petit ouvrage]pa_r_a_ît_ en avril 1954. Il a Foucault, en effet, bientôt s’installe à Uppsala comme lecteur de français (automne 1955). C’est là qu’i1 fera la rencontre de G. Dumézil auquel il restera lié toute sa vie. Il découvre le fonds médical de la bi- bliothèque d’Uppsala, qui lui permet d’entreprendre un long travail documenté sur la folie à l’âge classique. La Suède apparaît à cette époque comme un modèle social et un pays de grande tolérance. C’est l’époque de Foucault dandy : il conduit une Jaguar et se montre soigneux de sa tenue vestimentaire. Il donne une série de cours très appréciés sur la littérature française (de Sade à Genet, de Chateaubriand à Bernanos). Ses fonctions lui permettent en même temps d’inviter des personnalités du monde intellectuel français. C’est ainsi-qu’i1 recevra Albert Camus, Jean Hyppolite, etc. Cependant F oucault effectue de nombreux retours sur Paris : en décembre 1955, il y rencontre R. Barthes avec qui il se lie d’amitié ; en juillet 1957, il découvre, sur les rayons de la librairie José Corti, l’œuvre de Raymond Roussel ; en mai 1958, il assiste à Paris aux événements politiques. Toutes ces sorties viennent scander de longues périodes de travail et d’écriture. C’est en Pologne (nouveau poste de lecteur : Foucault travaille cette fois aux côtés du gaulliste Burin des Ro- ziers) qu’i1 achève la rédaction de ce qui deviendra l’Histoire de la folie. Ces longues pages sur l’enfer- mement nissent par inquiéter la police qui nit par obtenir son départ. Foucault aura fait, après Fexpé- lV. — l intellectuel parisien Au mois de mai 1961, Foucault soutient sa thèse sur la folie à la Sorbonne. La soutenance est suivie de À près par la publication chez Plon de Folie_ et déraison (1961). L’accueil critique est discret, mais les uploads/Litterature/ que-sais-je-michel-foucault.pdf

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