Bernard de Fontenelle (1687) Histoire des oracles Un document produit en versio

Bernard de Fontenelle (1687) Histoire des oracles Un document produit en version numérique par M. Ugo Bratelli, bénévole, Courriel: ugo_bratelli@netcourrier.com dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" fondée dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Ugo Bratelli, bénévole, Courriel: ugo_bratelli@netcourrier.com à partir de : Bernard de Fontenelle (1687) HISTOIRE DES ORACLES Une édition numériques réalisée à partir de l’essai “ Histoire des oracles ” publié dans l’ouvrage Entretiens sur la pluralité des mondes, suivi de Histoires des oracles, Présentation de Lacques Bergier. Paris : Marabout Université, 1973, 256 pages. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 10 janvier 2003 à Chicoutimi, Québec. Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 3 Table des matières Préface Première dissertation : Que les oracles n’ont point été rendus par les démons. Chapitre I : Première raison pourquoi les anciens chrétiens ont cru que les oracles étaient rendus par les démons. — Les histoires surprenantes qui couraient sur le fait des oracles et des génies. Chapitre II Seconde raison des anciens chrétiens pour croire les oracles surnaturels. — Convenance de cette opinion avec le système du christianisme. Chapitre III Troisième raison des anciens chrétiens. — Convenance de leur opinion avec la philosophie de Platon Chapitre IV Que les histoires surprenantes qu’on débite sur les oracles doivent être fort suspectes. Chapitre V Que l’opinion commune sur les oracles ne s’accorde pas si bien qu’on pense avec la religion. Chapitre VI Que les démons ne sont pas suffisamment établis par le paganisme. Chapitre VII Que de grandes sectes de philosophes païens n’ont point cru qu’il y eût rien de surnaturel dans les oracles. Chapitre VIII Que d’autres que des philosophes ont assez souvent fait peu de cas des oracles. Chapitre IX Que les anciens chrétiens eux-mêmes n’ont pas trop cru que les oracles fussent rendus par les démons. Chapitre X Oracles corrompus. Chapitre XI Nouveaux établissements d’oracles. Chapitre XII Lieux où étaient les oracles. Chapitre XIII Distinctions de jours et autres mystères des oracles. Chapitre XIV Des oracles qui se rendaient sur les billets cachetés. Chapitre XV Des oracles en songe. Chapitre XVI Ambiguïté des oracles. Chapitre XVII Fourberies des oracles manifestement découvertes. Chapitre XVIII Des sorts Deuxième dissertation : Que les oracles n’ont point cessé au temps de la venue de Jésus-Christ Chapitre I Faiblesse des raisons sur lesquelles cette opinion est fondée. Chapitre II Pourquoi les auteurs anciens se contredisent souvent sur le temps de la cessation des oracles. Chapitre III Histoire de la durée de l’oracle de Delphes et de quelques autres oracles. Chapitre IV Cessation générale des oracles avec celle du paganisme. Chapitre V Que quand le paganisme n’eût pas dû être aboli, les oracles eussent pris fin. Première raison particulière de leur décadence. Chapitre VI Seconde cause particulière de la décadence des oracles. Chapitre VII Dernières causes particulières de la décadence des oracles. Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 4 Préface Retour à la table des matières Mon dessein n’est pas de traiter directement l’Histoire des Oracles ; je ne me propose que de combattre l’opinion commune qui les attribue aux démons et les fait cesser à la venue de Jésus-Christ ; mais, en la combattant, il faudra nécessairement que je fasse toute l’histoire des oracles, et que j’explique leur origine, leur progrès, les différentes manières dont ils se rendaient, et enfin leur décadence, avec la même exactitude que si je suivais, dans ces matières, l’ordre naturel et historique. Il n’est pas surprenant que les effets de la nature donnent bien de la peine aux philosophes. Les principes en sont si bien cachés, que la raison humaine ne peut presque, sans témérité, songer à les découvrir ; mais quand il n’est question que de savoir si les oracles ont pu être un jeu et un artifice des prêtres païens, où peut être la difficulté ? Nous qui sommes hommes, ne savons-nous pas bien jusqu’à quel point d’autres hommes ont pu être ou imposteurs, ou dupes ? Surtout quand il n’est question que de savoir en quel temps les oracles ont cessé, d’où peut naître le moindre sujet de douter ? Tous les livres sont pleins d’oracles. Voyons en quel temps ont été rendus les derniers dont nous ayons connaissance. Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 5 Mais nous n’avons garde de permettre que la décision des choses soit si facile : nous y faisons entrer des préjugés qui y forment des embarras bien plus grands que ceux qui s’y fussent trouvés naturellement ; et ces difficultés, qui ne viennent que de notre part, sont celles dont nous avons nous-mêmes le plus de peine à nous démêler. L’affaire des oracles n’en aurait pas, à ce que je crois, de bien consi- dérables, si nous ne les y avions mises. Elle était de sa nature une affaire de religion chez les païens ; elle en est devenue une sans nécessité chez les chrétiens ; et de toutes parts on l’a chargée de préjugés qui ont obscurci des vérités fort claires. J’avoue que les préjugés ne sont pas communs d’eux-mêmes à la vraie et aux fausses religions. Ils règnent nécessairement dans celles qui ne sont l’ouvrage que de l’esprit humain : mais dans la vraie, qui est un ouvrage de Dieu seul, il ne s’y en trouverait jamais aucun, si ce même esprit humain pouvait s’empêcher d’y toucher et d’y mêler quelque chose du sien. Tout ce qu’il y ajoute de nouveau, que serait-ce que des préjugés sans fondement ? Il n’est pas capable d’ajouter rien de réel et de solide à l’ouvrage de Dieu. Cependant ces préjugés, qui entrent dans la vraie religion, trouvent, pour ainsi dire, le moyen de se faire confondre avec elle, et de s’attirer un respect qui n’est dû qu’à elle seule. On n’ose les attaquer, de peur d’attaquer quelque chose de sacré. Je ne reproche point cet excès de religion, je les en loue, mais enfin, quelque louable que soit cet excès, on ne peut disconvenir que le juste milieu ne vaille encore mieux, et qu’il ne soit plus raisonnable de démêler l’erreur d’avec la vérité, que de respecter l’erreur mêlée avec la vérité. Le christianisme a toujours été par lui-même en état de se passer de faus- ses preuves ; mais il y est encore présentement plus que jamais, par les soins que de grands hommes de ce siècle ont pris de l’établir sur ses véritables fondements, avec plus de force que les anciens n’avaient jamais fait. Nous devons être remplis, sur notre religion, d’une confiance qui nous fasse rejeter de faux avantages qu’un autre parti que le nôtre pourrait ne pas négliger. Sur ce pied-là, j’avance hardiment que les oracles, de quelque nature qu’ils aient été, n’ont point été rendus par les démons, et qu’ils n’ont point cessé à la venue de Jésus-Christ. Chacun de ces deux points mérite bien une dissertation. Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 6 Première dissertation Que les oracles n’ont point été rendus par les démons. Retour à la table des matières Il est constant qu’il y a des démons, des génies malfaisants, et condamnés à des tourments éternels ; la religion nous l’apprend. La raison nous apprend ensuite que ces démons ont pu rendre des oracles, si Dieu le leur a permis. Il n’est question que de savoir s’ils ont reçu de Dieu cette permission. Ce n’est donc qu’un point de fait dont il s’agit ; et, comme ce point de fait a uniquement dépendu de la volonté de Dieu, il était de nature à nous devoir être révélé, si la connaissance nous en eût été nécessaire. Mais l’Écriture sainte ne nous apprend en aucune manière que les oracles aient été rendus par les démons, et dès lors nous sommes en liberté de prendre parti sur cette matière ; elle est du nombre de celles que la sagesse divine a jugées assez indifférentes pour les abandonner à nos disputes. Cependant les avis ne sont point partagés ; tout le monde tient qu’il y a eu quelque chose de surnaturel dans les oracles. D’où vient cela ? La raison en est bien aisée à trouver, pour ce qui regarde le temps présent. On a cru, dans les premiers siècles du christianisme, que les oracles étaient rendus par les Bernard de Fontenelle, “ Histoire des oracles ” (1687) 7 démons : il ne nous en faut pas davantage pour le croire aujourd’hui. Tout ce qu’ont dit uploads/Litterature/ histoire-des-oracles.pdf

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