Histoire du roman Le terme roman apparaît au XIIe siècle. Il désigne d’abord un
Histoire du roman Le terme roman apparaît au XIIe siècle. Il désigne d’abord un récit versifié en langue romane destiné à être lu à haute voix par les troubadours dans les cours royales. Il ne va cesser de se développer, de prendre des formes multiples au fil des siècles et des changements de mentalité. Le roman est en effet un genre mutant en constante évolution au cours de l’Histoire car il est le reflet de la société. Ce cours traite de l’émergence du roman moderne, de son âge d’or mais aussi de sa période de crise au XXe siècle. Le roman au Moyen Âge et à la Renaissance Le roman au Moyen Âge s’appelle roman de chevalerie. Il intervient entre la chanson de geste, long poème épique sur les exploits d’un héros médiéval, et les fabliaux, de courts récits comiques à dimension moraliste. Roman de chevalerie : Il raconte l’histoire de héros vaillants, motivés par l’honneur royal ou l’amour d’une dame. On étudie toujours aujourd’hui de nombreux romans de chevalerie comme Tristan et Iseult de Béroul ou encore les récits de Chrétien de Troyes sur la légende du roi Arthur et les Chevaliers de la Table ronde. ➜ Les romans de chevalerie véhiculent les valeurs, très fortes à l’époque, de foi, de fidélité au roi et à la dame. À la Renaissance apparaît un nouveau type de roman qui prend le contre-pied du roman héroïque et fantastique médiéval : c’est le roman picaresque. Roman picaresque : Inspiré de la littérature espagnole, il met en scène un personnage généralement populaire voire miséreux mais rusé qui se confronte à de nombreuses difficultés lors d’un voyage périlleux. Cet anti-héros est rendu attachant par ses déboires et ses malheurs. Comme La vie de Lazarillo de Tormes. Ce roman raconte l’histoire d’un jeune garçon pauvre d’Espagne abandonné par ses parents et confié tour à tour à divers maîtres. Au fur et à mesure de ses rencontres et de ses aventures, il devient de plus en plus rusé et prêt à affronter le monde. Le roman picaresque est en premier lieu le récit d’un anti-héros . Le picaro est un gueux de basse extraction sociale, né de parents ouvertement marginaux ou délinquants. Son but est de changer de condition, de s’élever dans l’échelle sociale, à cette fin, il n’hésite pas à recourir subterfuges les plus astucieux à la fraude et à la tromperie pour tenter d’échapper à la faim, ou a tout le moins à la pauvreté, il vit de menus expédients et se consacre à touts sortes d’activité marginales LES CARACTÉRISTIQUES DU ROMAN PICARESQUE: Perspective autobiographique. Le protagoniste un picaro. Déterminisme. Idéologie moralisante et pessimiste. Intention satirique et structure itinérante. Réalisme. FIGURES PRINCIPAUX : MATEO ALEMAN FRANCISCO GOMEZ DE QUEVEDO ALAIN RENÉ LESAGE AHMAD AL HAMADHANI EXEMPLES D’ŒUVRE « GUZMAN D’ ALFARACHE » «LA MAQAMA » Le roman à la période classique Dans la première partie du XVIIe siècle fleurit le genre du roman dit « précieux ». Roman précieux : Il présente des personnages idéalisés, aux sentiments distingués, le tout écrit dans un style très travaillé et recherché. Il raconte le plus souvent des histoires d’amour passionnelles entre un berger et une bergère dans un cadre pastoral, c’est-à-dire champêtre. Le roman à succès de cette période est sans conteste L’Astrée d’Honoré d’Urfé. Il y raconte étape par étape, et en plus de 5 000 pages, la passion amoureuse entre deux jeunes bergers, Astrée et Céladon. Dans la deuxième partie du XVIIe siècle apparaît en France et en Espagne le roman parodique. Roman parodique : Il vient parodier les valeurs idéalisées et les personnages parfaits du roman précieux. Comme Le roman comique de Scarron, ou encore le Don Quichotte de Cervantes, où le héros éponyme imite à la fois le personnage précieux et celui des romans médiévaux. On tend alors de plus en plus vers un roman représentatif de la vision d’un homme imparfait, humain et donc davantage en adéquation avec le simple lecteur. Le roman au XVIIIe siècle Le XVIIIe siècle est une période de grande remise en question sociale, politique et morale. Le roman est quelque peu délaissé pendant ce siècle au profit de la littérature d’idées. Il a cependant été exploité sous la forme du roman épistolaire. Roman épistolaire : C’est un roman fait de lettres fictives échangées entre deux ou plusieurs personnages. Ce type de récit est un moyen efficace pour faire passer ses idées en évitant la censure. C’est ce que fait Montesquieu par exemple dans les Lettres Persanes, en dénonçant implicitement les mécanismes de la société française à travers le regard de voyageurs étrangers, Usbek et Rica. Un échange de lettre entre deux personnes qu’on les appelle les épistoliers. Il est un genre codifié qui répond aux exigences romanesques (la diversité des personnages), (alternance entre narration et description, cohérence de l’intrigue), à l’art oratoire propre à la lettre, défini par la tradition médiéval. Elle distingue cinq parties : L’ouverture / la captation de l’intérêt du lecteur/ le récit/la requête/la conclusion. Les exemples des romans épistolaires les plus célèbres : MONTESQUIEU, Lettres Persanes 1721. BALZAC, Mémoires de deux jeunes mariées, 1841. DIDEROT, La religieuse, rédaction en 1760, Edition1796. ROUSSEAU, Julie ou la nouvelle Héloïse, 1761. ➜ La fin du XVIIIe siècle est marquée par le romantisme. Romantisme : Mouvement littéraire et culturel qui s’oppose aux codes classiques. Il préconise l’étude de l’Histoire, l’expression du moi, et se concentre sur la nature et sur l’amour. Les romanciers romantiques écrivent surtout des récits historiques, comme Victor Hugo et Notre- Dame de Paris. L’âge d’or du roman : le XIXe siècle C’est au XIXe siècle que le roman prend enfin son essor. Il était jusque-là peu codifié et dénigré vis-à-vis des autres genres littéraires car on le considérait comme trop sentimental. Pour enfin donner ses lettres de noblesse au roman, les auteurs du XIXe siècle comme Maupassant, Balzac ou Flaubert vont s’attacher à en faire un reflet de la réalité. ➜ C’est l’époque du réalisme. Réalisme : C’est un courant littéraire qui veut représenter avec exactitude les hommes et la société. Dans les œuvres réalistes, les descriptions sont précises et fouillées, et la psychologie des personnages très travaillée. La réalité est traitée sans être embellie ou transformée, dans une logique d’authenticité. Il s’agit de donner l’illusion du vrai. Les partisans du réalisme, soucieux de représenter une grande part de la société ont en ce sens écrit de véritables fresques romanesques. C’est le cas de Balzac et de sa Comédie Humaine de plus de quatre-vingt-dix œuvres, avec laquelle il entendait « concurrencer l’état civil ». ➜ Le réalisme va évoluer naturellement vers le naturalisme. Naturalisme : Courant qui veut toujours recréer le vrai mais en tentant cette fois-ci de démontrer l’influence de l’environnement, de la famille ou du milieu social sur les individus. Zola s’appuiera sur cette assise pour créer une œuvre monumentale de vingt volumes sur la classe ouvrière, Les Rougon-Macquart. Le XIXe voit aussi naître deux types de récit à succès, les romans policiers d’Edgar Allan Poe et le roman de science-fiction, un genre popularisé par Jules Verne. La crise du roman Au XXe siècle, les deux guerres mondiales mais aussi les découvertes de Freud sur la psychanalyse et l’inconscient remettent profondément en question le genre romanesque. Globalement, les romanciers du XXe siècle rejetteront le modèle classique du roman de type balzacien. Le genre romanesque, dès les années 1930, souligne les nouvelles interrogations de l’Homme face à son destin incertain. C’est le cas par exemple des œuvres de Jean-Paul Sartre comme La Nausée, journal fictif dans lequel le narrateur, Antoine Roquentin, fait l’expérience du non-sens et de la vacuité de l’existence. Dans la lignée de Sartre, Albert Camus écrit en 1942 L’Étranger, un récit à la première personne où l’étrange narrateur évolue dans le climat absurde et creux d’une existence que la société entend lui dicter. Un autre type de roman apparaît à la même période, que l’on appelle roman d’anticipation ou dystopie. Romans d’anticipation et dystopie : Ce sont des récits fictifs, imaginant des sociétés « parfaites » et futuristes, mais prêtes à tous les excès pour atteindre le bonheur. Ils se font en réalité le reflet des sociétés imaginées par les régimes totalitaires de l’époque. C’est le cas du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, publié en 1932. Dans les années 1950, la crise du roman est poussée à son paroxysme avec le courant du nouveau roman. Nouveau roman : Avec ce genre, tous les repères et fondations du récit éclatent petit à petit. Le cadre spatio- temporel n’est plus systématiquement proposé, le personnage n’est plus toujours caractérisé voire même parfois anonyme, et l’intrigue ne suit pas forcément une logique précise. La Modification de Michel Butor par exemple est racontée par un narrateur qui parle à la deuxième personne du pluriel, ce qui donne au roman un caractère perturbant et intriguant. Les auteurs du nouveau roman les plus reconnus sont Samuel Beckett, Alain Robbe- Grillet, Nathalie Sarraute ou encore Marguerite Duras. ➜ Ce mouvement littéraire uploads/Litterature/ histoire-du-roman-resume 1 .pdf
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- Publié le Fev 13, 2022
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