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Tous droits réservés © ADMEE-Canada - Université Laval, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 3 juil. 2021 03:25 Mesure et évaluation en éducation Évolution des notes scolaires entre le collège et le lycée Interprétations et enjeux Philippe Chartier Volume 33, numéro 3, 2010 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1024891ar DOI : https://doi.org/10.7202/1024891ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) ADMEE-Canada - Université Laval ISSN 0823-3993 (imprimé) 2368-2000 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Chartier, P. (2010). Évolution des notes scolaires entre le collège et le lycée : interprétations et enjeux. Mesure et évaluation en éducation, 33(3), 55–73. https://doi.org/10.7202/1024891ar Résumé de l'article Une représentation fréquente semble exister concernant l’existence d’une baisse « automatique » des notes entre la classe de 3e et la classe de 2e. Mais qu’en estil réellement ? Nous avons mené une recherche sur ce point à partir d’un échantillon de 494 élèves. Les résultats montrent qu’il existe effectivement une baisse moyenne importante, de l’ordre de deux points sur notre échantillon, mais celle-ci est variable selon les disciplines scolaires et selon les élèves. L’importance de cette baisse, et sa variabilité, peuvent nous amener à nous interroger sur le degré de cohérence entre les pratiques évaluatives (et pédagogiques) des enseignants de ces deux niveaux scolaires. Mesure et évaluation en éducation, 2010, vol. 33, no 3, 55-73 55 Évolution des notes scolaires entre le collège et le lycée : interprétations et enjeux Philippe Chartier INETOP/CNAM Mots clés: évaluation scolaire, fiabilité, transition 3e/2e Une représentation fréquente semble exister concernant l’existence d’une baisse «automatique » des notes entre la classe de 3e et la classe de 2e. Mais qu’en est- il réellement ? Nous avons mené une recherche sur ce point à partir d’un échantillon de 494 élèves. Les résultats montrent qu’il existe effectivement une baisse moyenne importante, de l’ordre de deux points sur notre échantillon, mais celle-ci est variable selon les disciplines scolaires et selon les élèves. L’importance de cette baisse, et sa variabilité, peuvent nous amener à nous interroger sur le degré de cohérence entre les pratiques évaluatives (et pédagogiques) des ensei - gnants de ces deux niveaux scolaires. Key words: school assessment, reliability, transition 3e/2e A frequent representation seems to exist concerning the existence of an “auto - matic” fall of the marks between the final class of the secondary school and the first class of the high school. But what does really happen ? We undertook a research on this point starting from a sample of 494 pupils. The results show that there is indeed a significant average fall, about 2 points (on 20) on our sample, but this one is variable according to school discipline and pupils. The importance of this fall questions us on the degree of coherence between the evaluation practices (and teaching practices) of the teachers of these two school levels. Palavras-chave: avaliação escolar, fiabilidade, transição 9.º/10.º Parece existir uma representação frequente relativamente à existência de uma descida « automática » das notas entre o último ano do ensino básico (9.º) e o primeiro ano do ensino secundário (10.º). Mas o que é que realmente acontece ? Levámos a cabo uma investigação sobre esta questão a partir de uma amostra de 494 alunos. Os resultados mostram que existe efectivamente uma descida média importante, na ordem dos dois pontos na nossa amostra, mas que é varíável segundo as disciplinas escolares e segundo os alunos. A importância desta descida, e a sua variabilidade, podem levar-nos a perguntar sobre o grau de coerência entre as práticas avaliativas (e pedagógicas) dos professores destes dois níveis de ensino. note de l’auteur – toute correspondance peut être adressée comme suit : Philippe chartier, inetoP/cnaM, 41, rue Gay-lussac, 75005 Paris, France, ou par courriel à l’adresse suivante : [philippe.chartier@cnam.fr]. PhILIPPE ChArTIEr 56 Introduction une représentation largement partagée par les enseignants, les élèves mais aussi les parents, concerne l’existence d’une baisse « automatique » des notes entre la classe de 3e (dernière année du collège) et la classe de 2e (première année du lycée). avant d’aborder cette question, il est nécessaire d’apporter quelques renseignements pour les lecteurs peu familiers au système scolaire français. la classe de 3e, dernière année du collège, et pour laquelle les élèves sont théoriquement dans leur quinzième année, est une classe charnière, un palier d’orientation. À l’issue de cette classe, les élèves poursuivent leur scolarité soit dans la voie générale (ici la classe de 2e), soit dans la voie professionnelle (études plus courtes). dans cet article, nous nous intéresserons uniquement aux élèves de 3e qui ont obtenu le passage en 2e générale. À la fin de l’année de 2e, il y a un second palier d’orientation : les élèves doivent choisir leur spécialité de baccalauréat ou, en cas de trop faible niveau, redoubler ou choisir une filière professionnelle. le passage de la classe de 3e à la classe de 2e est donc une réelle transition, marquée par des changements importants – établissement scolaire (quelquefois situé dans une autre ville), composition de la classe, enseignants, etc. – mais également des changements en termes pédagogiques : type d’enseignement, critères d’évaluation et autres (colomb, 1993 ; duru-Bellat & Jarousse, 1993). Qu’en est-il réellement de cette baisse supposée des notes entre ces deux classes ? des données précises, chiffrées, semblent assez rares sur ce point. on peut remarquer d’ailleurs que les recherches concernant les évolutions de notes entre différents niveaux scolaires, et plus globalement les recherches portant sur la validité prédictive de la notation scolaire, ne sont pas très fréquentes. Pourtant, la cohérence de la notation, et son pouvoir prédictif, représente sans doute l’un des fondements du système éducatif français. rappelons que nombre de décisions et de procédures (passage de classe, orientation, sélection, examens et concours, etc.) reposent en totalité, ou en grande partie, sur les notes scolaires, alors qu’elles comportent, comme nous allons le rappeler, une part parfois importante de subjectivité. évaluation des notes scolaires 57 dans cet article, il s’agit d’analyser plus particulièrement les liaisons entre les notes obtenues en classe de 3e de collège et les notes obtenues l’année suivante, par les mêmes élèves, en classe de 2e de lycée. Mais avant d’aborder notre recherche, nous présenterons, sans pouvoir être exhaustif, les principales approches relatives à l’analyse de la fiabilité des évaluations scolaires avant d’aborder les caractéristiques de cette transition. Recherches sur les notes scolaires leur fiabilité a été remise en question dès la première moitié du xxe siècle par les recherches de docimologie (Piéron, 1963). c’est Piéron qui propose ce cadre conceptuel, la docimologie, pour rendre compte des travaux menés sur l’analyse de la fiabilité de la notation. dès les premières recherches, on observe une part importante de subjectivité dans l’évaluation. Par exemple, lors de multicorrections1 de copies, la règle générale n’est pas d’observer des notes identiques (comme on aurait pu le croire) mais au contraire, c’est d’observer des divergences entre correcteurs, avec parfois des écarts importants. ainsi, lors de la correction d’une même copie de philosophie en 1953 par 30 professeurs, les notes varient de 6 à 14 sur 20 selon le correcteur (Piéron, 1963, p. 45). ce phénomène de divergence entre correcteurs, retrouvé dans de nombreuses recherches, est si important que Piéron résumait ainsi la situation en 1963, en des termes sans doute un peu provocateurs : « […] pour prédire la note d’un candidat, il vaut mieux connaître son examinateur que lui même !» (Piéron, 1963, p. 24.) ces fluctuations dans la notation d’une même copie en fonction du correcteur ont été retrouvées par Merle (1996), et concernent plus globalement l’ensemble des disciplines et des niveaux scolaires, aussi bien pour les épreuves écrites que pour les épreuves orales (voir également Bacher, 1973 ; Bressoux & Pansu, 2003 ; chartier, 2005a ; Merle, 1996 ; Piéron, 1963 ; Piéron & reuchlin, 1958). Mais ces constats, parfois anciens, sont toujours d’actualité, comme peuvent en témoigner les résultats plus récents observés sur des copies de baccalauréat (suchaut, 2008). Pour tenter de comprendre les causes de ces divergences entre évaluateurs, plusieurs propositions théoriques vont apparaître dans la seconde moitié du xxe siècle. nous ne prendrons que quelques exemples qui nous semblent les plus pertinents par rapport à notre problématique. autour des années 1970, noizet et caverni vont mener un ensemble de recherches basées sur une approche cognitive de la conduite d’évaluation (noizet & caverni, 1978). ces auteurs proposent un modèle théorique de 58 PhILIPPE ChArTIEr 59 évaluation des notes scolaires l’activité d’évaluation formalisée comme un processus interne (cognitif) de comparaison entre une production (la copie à corriger) et un modèle de référence préalablement défini. dans la construction de ce modèle de référence vont intervenir différentes données sur l’élève, données dont uploads/Litterature/ interpretations-et-enjeux-evolution-des-notes-scolaires-entre-le-college-et-le-lycee 1 .pdf
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- Publié le Sep 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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