0 Le problème historique de « l’Autre » Si on veut faire l’histoire de la grand

0 Le problème historique de « l’Autre » Si on veut faire l’histoire de la grande « hérésie » du judaïsme antique, il faut aller à l’Hérétique. Cette hérésie fut celle de “l’homme”. “Cet homme” (’oto ha-’ysh), le Talmud l’a connu, avant d’en faire son grand Exclu; les récits talmudiques parlent de lui comme d’un “autre”. Mais son altérité reste une énigme « intime » du premier rabbinisme. Par myopie chronologique, on n’y voit qu’une obscure fiction. Or, c’est la voie royale de toute histoire critique du messianisme antique et celui qui n’essaie même pas d’en relire les archives « dans l’optique de l’Hérétique » ne pourra plus se dire qu’il a voulu comprendre. Prêtons l’oreille à “l’Autre”, puisque c’est le surnom que les Rabbis lui ont laissé, avec son titre « d’Élisée, le Fils du Nom du Père ». Cet Helléniste diabolique fut un être paradisiaque. Il s’exhume de lui- même : un Talmud nous assure qu’il “s’est libéré du tombeau” ! Bien après cet exploit, il fut excommunié pour avoir “outrepassé” et « crié sur les toits » le projet « théurgique » des Rabbis de Yabnéh. Parmi lesquels avait fleuri l’Herméneute sans pareil : Ismaël “Ben Élisée” : 70-133. Ce fantôme du rabbinisme n’en est pas qu’un symptôme ; c’est le saint Homme du christianisme. Il l’est en temps réel : l’anachronisme, ici, n’est pas celui qu’on croit. La cohérence des décryptages permet de vérifier l’évidence refoulée : l’Hétérodoxe des uns fut le Maître des autres. La conséquence est copernicienne. Document de couverture (D.R. / Palais Pitti) : le Char d’Ezéchiel, vu par Raphaël. La théurgie de l’Autre Le moment rabbinique de l’émergence du christianisme et la gnose messianique de Rabbi Ismaël (70-133) © René Pierre Boullu 2008 2 Jacob Neusner (1979) : “La vraie coupure du mouvement rabbinique pharisien n’intervient pas en 70 {après brûlement du Temple et fondation du rabbinisme par le Jean dit Ben Zakaÿ} mais en 140 {après la guerre du Bar Kokhba}.” Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme (Gallimard, 2000) : “L’historien… ne parle qu’avec prudence du christianisme jusqu’en 180 1, dans la mesure où ce dernier semble à peine avoir existé -et, en tout cas, ne pas avoir pesé… dans l’histoire (...) pendant plus d’un siècle.” À contre-pente de ces deux auteurs, ces deux dates de 140 /180 forment pour nous une « fourchette » historique : le schisme judéo-chrétien ne se noua et ne se joua, en Galilée, qu’entre le Synode d’Ousha –en 140–, qui ouvrit la grande période de rédaction d’une Proto-Mishnah et deux refondations antagoniques vers 180 : 1/ la restauration d’un « Rabbinat » néo-pharisien autour des Gamaliel à Tibériade ; et 2/ la fusion, à Rome, de plusieurs groupuscules chrétiens (hellénisants) dans la « Grande Église » unitaire et pseudo-clémentine. Version 2012, identique à 2008, moyennant quelques allègements et réaménagements formels. De rares passages amplifiés, actualisés ou renouvelés pour plus de clarté sont signalés en italiques. 1 Dans ce sens on pourrait citer d’autres auteurs, moins précis, dont Etienne Trocmé (1974) : « Où est la preuve qu’il y avait avant 70 une religion chrétienne indépendante ? »… 3 Envoi Il paraît stupéfiant qu’un récit talmudique sur les années 130 puisse dire ce qui suit. Et pourtant, il le dit. Extrait du Traité Hagigah du Talmud Occidental : “Quatre entrèrent au paradis {Note du Rédacteur : à partir de 133, lors de l’insurrection du Bar Kokhba. On verra que c’est « quatre » en “Tout”, mais « quatre » quoi, ça reste à voir... Dans les Talmuds et Tosefta, ces Quatre sont nommés}: Ben Azaÿ et Ben Zoma, (l’)Autre et Rabbi Aqyba.” Cet “Autre”, dit ce texte, celui dont le nom est tabou, c’est (l’)Un des Quatre “qui fit fleurir en « coupant » les Plants {messianiques}. Son surnom vient le préciser : il est « (l’) Autre Élisée » et « le fils d’Ab-Ou-Yah {= le « Fils de Son-Père (:) Dieu » !} ». « Tous disaient qu’il « avait été » le Disciple par excellence (...) et il fut pris pour le ThéLiYY’I {= le jeune Bélier OU l’humain Parfait }. » Entendez : l’Agneau de Dieu parfaitement Accompli qui força la Porte du Ciel… C’est le « Téléyotès » de l’Épître aux Hébreux et le Téléyos copte de Philippe, désignant son Jésus Messie. C’est l’Andra Téléyos de Paul, en Éphésiens 4, 13. (Cf. Charles Mopsik 1994 sur le Shiour Qomah. Cf. Etienne Nodet sur Luc 14, 5 et Matthieu 12, 11), en sachant que la Hache fut un symbole des premiers judéo-chrétiens aussi répandu que la Croix... En ce Bûcheron, “ils célébrèrent l’Ouvrage de leur « Fils », l’ouvrage de leur Charpentier {!}, … de leur Pêcheur {le pêcheur d’hommes}, de leur Tailleur {qui se refuse à ravauder}. On a dit à Méïr : voilà que ton Maître (RaB) est ton Fils (BaR) !” Et à la mort du « Fils » qu’on sait, on vint pour annoncer à ce “Méïr” ou “Luc” :  “R(abbi) s’est éclipsé de son Tombeau !” Il y a de quoi se frotter les yeux ! Ou bien cet événement se produisit deux fois. Ou bien le Charpentier fut crucifié vers 133 ! Le Talmud, pour ces dates, n’indique pas seulement, à la façon d’un conte (par le midrash cité à la fameuse Dispute de Barcelone), que certains avaient cru dans un Messie né en 70 !, en vue d’une Passion de 63 ans après le Brûlement du Temple !! Il nous laisse discerner comment, et à quoi tient qu’il ne l’est plus. 4 Sur la Trace de (l’)Autre : Bé-‘Âqybah ’ArHèR Sommaire des Introductions et Préludes Présentation p. 5 Petit Lexique inaugural (explicitant certains des mots des premières pages) pp. 12-13 Le pitch de l’Autre, cet étrange et fameux personnage du Talmud… p. 18 Dix Thèses sur le judaïsme « ecclésial » des années 135-175 pp. 24-25 A— L’Étoile de 133, le contexte et les Textes p. 26 Quelques repères historiques de base p. 35 Les Antigone du Clos du Sang p. 43 Comment y aurait-il des « témoignages talmudiens » ?! p. 45 B—Le grand écart textuel du Talmud de Jérusalem avec survol global de la série des Récits sur l’Autre (version Occidentale) p. 51 Interlude (imagé) : coups d’œil aux chevauchements du Christophore… p. 64 C— À la recherche des Temps perdus Où la chronologie traditionnelle serait antidatée… d’un siècle entier ! p. 68 D— La Querelle de Tibériade, dite Polémique des Tiges, de l’an 163 Ou le moment clé (refoulé) du Schisme « judéo-chrétien » p. 86 Que nous promet la nouvelle vague des théories “ondulatoires” ? p. 96 Dernier Avertissement p. 101 Retour possible à la Page Sommaire http://www.the-historical-rabbi-ishmael.com/voir.pdf 5 Présentation des Thèses sur “l’Autre” Ceci n’est qu’une enquête herméneutique sur l’“Autre” –l’intrigante figure du Talmud. Quel homme ou personnage fut cet étrange « Alien » du judaïsme antique et dans quel rapport fut-il donc à la figure évangélique du “Rabbi” X..., alias “Jésus” ? En explorant sans a priori le corpus talmudique comme l’archive qu’il est aussi, malgré ses contes et légendes, l’enquête montrera que l’énigme historique de l’émergence du « christianisme » -N.B : « l’apostolique », précisons-le…- se résout par une relecture des Récits talmudiques. On remet la pendule à l’heure… une fois qu’on sait de quoi on parle. Ceci n’est pas une « Quête du Jésus historique » ; nul historien n’ira « prouver » ni « falsifier » un Messie eschatologique. Ce Graal n’est pas pour nous. Quant au Rabbi de l’Hérésie, on ne le cherche dans les Talmuds que parce qu’on l’a déjà trouvé. De 70 à 133 ! D’un Temple à l’autre, il devint Temple et le Grand Prêtre de ce Temple. Beaucoup veulent croire que ses apôtres appelèrent “Rabbi”, dans leurs évangiles, un homme de l’an 30, quarante ans avant qu’à Yabnéh (68 / 75-132) ne s’instituent les premiers Rabbis ! Ils découvriront sa doublure : le Rabbi de 133. Le Talmud témoigne “aux éclats” qu’il s’agit de l’original : un peu autrement fabulé, on devait s’y attendre, mais situé dans son contexte. Et rassurons l’expert en « Quête » sur trois points qui (sans doute déjà) le tarabustent : 1/ Il y aura bien des effets de doublon avec le crucifié dont un Flavius Josèphe « témoigna » pour l’an 18. 2/ Aucun Carbone 14 n’impose de dater le fragment de manuscrit Rylands 457 d’avant 133 ; il a pu être écrit 30 ans plus tard. 3/ Le Temple fut ré-ouvert durant 10 mois, dans une Jérusalem en liesse, en 132 et 133. Nous en sommes aux premières lueurs sur les gnoses juives de l’Antiquité et les initiés à leur Char, dont la figure masquée de Rabbi Ismaël. Mais l’étude des Récits sur “l’Autre” permet d’identifier ce Maître des “Palais”, Ismaël Ben Élisée, comme le seul qui a pu jouer le rôle du Maître évangélique. Sa stature d’exégète a bluffé ses collègues. Le « Char » ascensionnel qu’il explora « en lui uploads/Litterature/ introduction 11 .pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager