1 ENTRETIEN AVEC LES CATECHISTES DE LA PAROISSE BON PASTEUR DE LA RIVERA III PR
1 ENTRETIEN AVEC LES CATECHISTES DE LA PAROISSE BON PASTEUR DE LA RIVERA III PRELIMINAIRES Le présent exposé que je vous propose a pour but de vous introduire dans l’évangile de Saint Marc. Mais avant tout voici quelques pistes pour mieux lire et comprendre un passage biblique : Une lecture continue plusieurs fois du passage donné (au moins trois fois) pour vraiment entrer dans le texte, se laisser imprégné par lui Creuser la Parole : écouter les différentes voix à travers la mise en scène. Cheminer avec la Parole : établir un ou des liens de la Parole avec la vie personnelle ou communautaire. T emps de prière : faire mémoire du chemin parcouru jusqu’ici en lien avec la Parole lue et creusée Une application pastorale de la Parole car toute parole entendue amène une praxis, à un faire. INTRODUCTION À L'ÉVANGILE D’après Yves Guillemette, prêtre------Centre Biblique de Montréal Une comparaison des quatre évangiles nous fait vite découvrir la personnalité de chacun d’eux. Mis à part l’Évangile selon saint Jean, les trois autres partagent un fond commun de paroles et d’actions de Jésus, quoique leur traitement présente des caractéristiques originales. T outefois, une lecture en parallèle, c’est-à-dire synoptique, nous permet d’identifier des matériaux qui leur sont propres. Ceux-ci laissent entrevoir une approche et une interprétation originale de la personne de Jésus, mort et ressuscité, reconnu Christ et Fils de Dieu. Notre intention n’est pas de retracer la formation des évangiles, mais de présenter l’Évangile selon saint Marc, en montrant ce qui le distingue des autres. Mais auparavant, posons-nous la question : sommes-nous en mesure d’identifier l’auteur du deuxième évangile ? Certes, la tradition l’attribue à Marc. Bien que son nom apparaisse à quelques reprises dans le Nouveau T estament, il faut se poser une autre question : est-ce 1 que ce Marc aurait été un disciple de Jésus, et par le fait même un témoin oculaire ? 1.Peut-on savoir qui est Marc? Marc ne figure pas dans la liste des apôtres. Un détail propre au récit de la passion selon Marc a conduit certains commentateurs à reconnaître l’évangéliste dans le personnage du jeune homme anonyme qui, ayant suivi Jésus lors de son arrestation, s’enfuit tout nu lorsque des soldats l’agrippent par son manteau pour l’arrêter (Marc 14, 50-52). Comme le «disciple bien-aimé» de l’Évangile selon saint Jean, ce personnage évoque peut-être le disciple qui essaie de suivre son Maître jusqu’au bout. T elle est l’interprétation proposée par la TOB (note c). Les Actes des Apôtres, en revanche, font état de la présence d’un disciple du nom de Marc. C’était probablement dans la maison de sa mère que se rassemblaient les chrétiens de Jérusalem et c’est là que Pierre vient les retrouver après sa libération miraculeuse de prison: Et s’étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où une assemblée assez nombreuse s’était réunie et priait (Actes 12, 12). Ce Jean, surnommé Marc, accompagnera Paul et Barnabé lors de leur premier voyage missionnaire, mais il les abandonnera en Pamphylie pour retourner à Jérusalem: Arrivés à Salamine, ils se mirent à annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient avec eux Jean comme auxiliaire. (...) De Paphos, où ils s’embarquèrent, Paul et ses compagnons gagnèrent Pergé, en Pamphylie. Mais Jean les quitta pour retourner à Jérusalem (Actes 13, 5-13). Lorsque Paul proposera de retourner visiter les communautés fondées lors de leur premier voyage, il rejettera la suggestion de reprendre Marc: Quelque temps après, Paul dit à Barnabé: «Retournons donc visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont.» Mais Barnabé voulait emmener aussi Jean, surnommé 1 Marc; Paul, lui, n’était pas d’avis d’emmener celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et n’avait pas été à l’œuvre avec eux. On s’échauffa, et l’on finit par se séparer. Barnabé prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre. De son côté, Paul fit choix de Silas et partit, après avoir été confié par les frères à la grâce de Dieu (Actes 15, 36-40). Le nom de Marc apparaît à la fin de la Lettre aux Colossiens et dans la Première lettre de Pierre. Dans les deux cas, il fait partie de l’entourage des auteurs de ces lettres : Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé, au sujet duquel vous avez reçu des instructions: s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil (Col 4, 10) ; Celle qui est à Babylone, élue comme vous, vous salue, ainsi que Marc, mon fils (1 Pi 5, 13). On peut difficilement conclure que Marc dont il est question dans ces écrits est l’auteur de l’évangile. Cependant, à partir du 2e siècle, la tradition chrétienne est unanime pour attribuer le deuxième évangile à Marc. Saint Irénée et Clément d‘Alexandrie affirment que Marc est l’interprète ou le secrétaire de Pierre dont il aurait mis par écrit les mémoires. Justin, un philosophe chrétien de Rome, ne cite pas Marc dans ses œuvres, mais il parle des «Mémoires de Pierre». Le lien le plus explicite sera fait par Papias (vers 110), évêque d’Hiérapolis en Phrygie, dont le témoignage est rapporté par Eusèbe de Césarée (263-339) dans son Histoire ecclésiastique, un écrit du 4e siècle : « C’est bien ce que le presbytre avait coutume de dire : Marc, ayant été l’interprète de Pierre, écrivit avec soin, quoique sans ordre, tout ce dont il se souvenait des dits et des faits du Seigneur. Car ce n’est pas le Seigneur qu’il avait lui- même entendu et suivi, mais Pierre, et cela bien plus tard seulement, comme je l’ai dit. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans établir de suite ordonnée, dans les sentences du Seigneur. Ainsi, Marc ne commit-il pas d’erreur en écrivant d’après ses souvenirs. Il n’avait qu’une préoccupation : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et ne 1 rien apporter de faux » Histoire ecclésiastique (Livre III, 39, 15- 16). On peut retenir de ces divers témoignages que la tradition chrétienne attribue assez tôt à Marc la composition d’un évangile, sans en faire un disciple de Jésus, mais en le rat- tachant à Pierre. Ce lien permet d’assurer l’authenticité de l’œuvre. 2.Quand et où l’évangile a-t-il été rédigé? À qui était-il destiné? On admet généralement que la rédaction de l’évangile se situe entre 64 et 70. Ce sont là deux dates importantes. C’est en 64 que débutent les persécutions de Néron contre les chrétiens de Rome, dans le but de détourner sur eux les soupçons qui pesaient sur l’empereur après l’incendie de Rome. Pierre y aurait trouvé la mort. L’Évangile selon saint Marc fait quelques allusions à cette persécution. Sur la manière de suivre Jésus, il est seul à préciser que la persécution peut survenir à cause de l’Évangile, dont la prédication poursuit l’œuvre de Jésus : Appelant à lui la foule en même temps que ses disciples, il leur dit: «Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. Que sert donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie? Et que peut donner l’homme en échange de sa propre vie? Car celui qui aura rougi de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi rougira de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges» (Mc 8, 34-38 ; voir aussi 4, 17 ; 10, 29 ; 13, 12). L’autre date, 70, est celle de la destruction du T emple de Jérusalem par les armées de Titus, mettant ainsi un terme à la révolte juive de 66-70. Dans le contexte de l’annonce de la destruction par Jésus (Mc 13), l’invitation: que le lecteur comprenne (v. 14), peut faire allusion soit à l’évocation de la prophétie de Daniel, soit à la destruction du T emple. Il est donc possible que l'évangile ait été écrit après cet événement. Mais 1 il est certain que la destruction du T emple a exercé une influence importante chez les premiers chrétiens. Ils y ont peut- être discerné le «jugement» divin sur Israël qui avait refusé de croire en Jésus, signe de l'avènement final du règne de Dieu. En ce qui concerne le lieu de rédaction, on le fixe généralement à Rome, en raison du fait que Marc aurait été associé à Pierre. Les destinataires ne sont pas mentionnés, comme c'est le cas dans les autres évangiles. Mais plusieurs indices montrent que l’œuvre est adressée à des chrétiens d’origine païenne : La traduction des expressions araméennes, telles que Talitha Qoum = Jeune fille, lève- toi (5, 41) ; Effata = Ouvre-toi (7, 34) ; L’explication des coutumes juives : dans la controverse sur le jeûne, la présence de l’ami de l’époux aux noces uploads/Litterature/ introduction-a-l-x27-evangile-de-marc 1 .pdf
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- Publié le Fev 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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