ISSN 1112-5020 *** A An nn na al le es s d du u P Pa at tr ri im mo oi in ne e

ISSN 1112-5020 *** A An nn na al le es s d du u P Pa at tr ri im mo oi in ne e Revue académique annuelle en libre accès dédiée aux domaines du patrimoine et de l'interculturalité 05 05 2006 2006  Publication de l'Université de Mostaganem, Algérie © Annales du patrimoine, Université de Mostaganem (Algérie) A An nn na al le es s d du u P Pa at tr ri im mo oi in ne e Revue académique annuelle dédiée aux domaines du patrimoine Editée par l'Université de Mostaganem N N° ° 5 5, , M Ma ar rs s 200 2006 6 Annales du patrimoine, University of Mostaganem, Algeria N° 5, March 2006 Comité éditorial *** Directeur de la revue Mohammed Abbassa (Responsable de la rédaction) Comité consultatif Larbi Djeradi (Algérie) Slimane Achrati (Algérie) Abdelkader Henni (Algérie) Edgard Weber (France) Zacharias Siaflékis (Grèce) Mohamed Kada (Algérie) Mohamed Tehrichi (Algérie) Abdelkader Fidouh (Bahreïn) Hadj Dahmane (France) Amal Tahar Nusair (Jordanie) Correspondance Revue Annales du Patrimoine Faculté des Lettres et des Arts Université de Mostaganem Algérie Email annales@mail.com Site web http://annales.univ-mosta.dz Dépôt légal 1975-2004 ISSN 1112-5020 La revue paraît deux fois par an en papier et en ligne - 4 - Normes de publication Les auteurs doivent suivre les recommandations suivantes : 1) Titre de l'article. 2) Nom de l'auteur (prénom et nom). 3) Présentation de l'auteur (son titre, son affiliation et l'université de provenance). 4) Résumé de l'article (15 lignes maximum). 5) Article (15 pages maximum, format A4). 6) Notes de fin de document (Nom de l'auteur : Titre, édition, lieu et date, tome, page). 7) Adresse de l'auteur (l'adresse devra comprendre les coordonnées postales et l'adresse électronique). 8) Le corps du texte doit être en Times 12, justifié et à simple interligne et des marges de 2.5 cm, document (doc ou rtf). 9) Les paragraphes doivent débuter par un alinéa de 1 cm. 10) Le texte ne doit comporter aucun caractère souligné, en gras ou en italique à l'exception des titres qui peuvent être en gras. Ces conditions peuvent faire l'objet d'amendements sans préavis de la part de la rédaction. Pour acheminer votre article, envoyez un message par email, avec le document en pièce jointe, au courriel de la revue. La rédaction se réserve le droit de supprimer ou de reformuler des expressions ou des phrases qui ne conviennent pas au style de publication de la revue. Il est à noter, que les articles sont classés simplement par ordre alphabétique des noms d'auteurs. Les opinions exprimées n’engagent que leurs auteurs. o Revue Annales du patrimoine, N° 5, 2006 ISSN 1112-5020 - 5 - Sommaire Le traducteur et l'auto traducteur entre traduction et original Dr Abbès Bahous 7 Apprendre le latin ou l'expérience de l'altérité radicale Dr Geneviève Chovrelat 13 Préoccupations d'études orientales dans l'œuvre de Démètre Cantemir Dr Marcela Ciortea 37 Culture issues in FLT towards the fostering of intercultural awareness Souryana Yassine 49 Revue Annales du patrimoine Revue Annales du patrimoine, N° 5, 2006, pp. 7 - 12 ISSN 1112-5020 Publié le : 1/3/2006 abbes.bahous@univ-mosta.dz © Université de Mostaganem, Algérie 2006 Le traducteur et l’auto traducteur entre traduction et original Dr Abbès Bahous Université de Mostaganem, Algérie Résumé : L'histoire de la traduction littéraire nous a enseigné à considérer l'auteur comme étant original et dépositaire d'une certaine autorité, et le traducteur comme médiateur. Ce travail se propose de remonter aux fondements épistémologiques et idéologiques des statuts de l'auteur, du traducteur et de l'auto-traducteur. Mon propos n'est pas de parler de l'histoire de la traduction ou des approches qui ont pour ambition de théoriser sur la traduction, mais plutôt de deux sortes distinctes de traducteurs : le traducteur défini comme médiateur entre deux langues différentes et l'auto traducteur, un auteur qui se traduit lui-même sans aucune médiation. Mots-clés : traduction, langues, communication, médiateur, auteur. o Translator and auto translator between translation and original Dr Abbès Bahous University of Mostaganem, Algeria Abstract: The history of literary translation has taught us to regard the author as the original and the repository of a certain authority, and the translator as a mediator. This work aims to go back to the epistemological and ideological foundations of the statutes of the author, the translator and the self- translator. My purpose is not to talk about the history of translation or the approaches which aim to theorize about translation, but rather about two distinct kinds of translators: the translator defined as a mediator between two different languages and the auto translator, an author who translates himself without any mediation. Keywords: translation, languages, communication, mediator, author. o Mon propos n’est pas de parler de l’histoire de la traduction Dr Abbès Bahous - 8 - Revue Annales du patrimoine ou des approches qui ont pour ambition de théoriser sur la traduction, mais plutôt de deux sortes distinctes de traducteurs : le traducteur défini comme médiateur entre deux langues différentes et l’auto - traducteur, c’est-à-dire un auteur qui se traduit lui-même sans aucune médiation autre que la sienne. Commençons par dire que la traduction est tout d’abord une sorte de transformation de quelque nature que ce soit, fût-elle insignifiante. Et dès que nous parlons de transformation, nous entrons automatiquement dans le sacro-saint débat de la fidélité au texte original, surtout quand il s’agit de textes littéraires sans aucun héritage commun. Je pense par exemple aux traductions de textes Européens - Américains vers l’arabe ou l’arabe algérien s’il y a lieu de le faire. Nous partons d’un postulat plutôt simple. Toute traduction ou acte de traduction peut être considéré comme art de création ou de re-création. Cependant, ce même acte de traduction va automatiquement remettre en question le modèle "original", c’est-à-dire le modèle qu’il imite(1) puisque traduire et écrire sont dialectiquement liés. Toute traduction implique une réécriture, c’est-à-dire un processus qui déloge son auteur qua autorité. En réalisant cela, l’acte de traduire plonge en profondeur dans l’idéologie ou la politique de l’écriture (politics of writing) ainsi que dans la sacralité du statut de l’auteur. Rappelons-nous que cette notion même de l’auteur n’est en fait pas très ancienne puisqu’elle date de l’âge néoclassique, nous dit Michel Foucault dans "Qu’est-ce qu’un auteur ?"(2). Cette opposition idéologique entre original et traduction, entre auteur et traducteur a été en réalité établie afin de sauvegarder l’idée d’Autorité(3), écrit pour sa part Edward Saïd dans Beginnings (1975). Cette division, à la fois fausse et fallacieuse même, a permis, par conséquent, aux études littéraires par exemple de considérer l’auteur comme créateur et le traducteur comme médiateur ("medium" dira E. Saïd). En effet, et ce jusqu’au 17e Le traducteur et l'auto traducteur entre traduction et original - 9 - N° 5, March 2006 siècle, aucune différence n’existait réellement entre écrivain original, imitateur, ou traducteur(4). Voyons cela de plus près et prenons l’exemple du monde anglo-saxon en la Bible en langue anglaise, appelée Authorized Version, connue aussi sous le nom de "King James Version" et qui fut traduite par 47 traducteurs directement de l’hébreu et du Grec et achevée vers 1611. Est-ce là une copie "infidèle" de l’original ? Bien au contraire, voici un cas où une traduction stricto sensu en est arrivée à être considérée jusqu’au moment où je vous parle, comme la source suprême de l’identité anglicane. La question ou le problème ne réside pas dans la traduction de la bible mais plutôt dans la délimitation (délinéation) entre Autorité au sens théologique et traduction. Car il s’agit bien d’une bible traduite en langue anglaise alors que nous savons qu’en ce qui concerne le Nouveau testament en Grec, son contenu est, au départ, une autre traduction puisque Jésus Christ a en fait prêché en langue araméenne. Il s’agit donc bien d’une traduction de la traduction comme nous le confirme si bien Gustave E. Von Grunebaum(5). En fait, cette division entre original et traduction est née à cause de l’acte de traduire même. Comment cela ? Et bien, parce que cet acte de traduire reproduit le logos de l’autre, et qu’il fallait par conséquent protéger d’abord la Bible, son Autorité et son identité, nous dit E. Saïd(6). Cependant, et cela a été malheureusement oublié ou ignoré, c’est que la traduction contribue non seulement à l’enrichissement de la littérature en ce qui nous concerne aujourd’hui par exemple, mais peut contribuer aussi à une théorie de l’écriture(7). Parce que toute écriture littéraire implique une certaine transformation du langage, et parce que toute traduction est déconstructive, l’acte de traduire s’est vu nié cette fonction même qu’il a toujours assumé. D’autre part, et parce que toute traduction est elle même écriture, elle établit de facto une relation dialectique entre elle et l’écriture. Cette relation, alors, élimine ou évacue la fausse opposition Dr Abbès Bahous - 10 - Revue Annales du patrimoine métaphysique entre traduction et écriture(8). Passons maintenant à l’auto - traducteur, c’est-à-dire un écrivain qui n’a nullement besoin d’un autre médiateur dans une langue qu’il maîtrise : Samuel Beckett, par exemple. Alors que le traducteur qua médiateur est souvent vilipendé pour des questions de style, sens, etc., uploads/Litterature/ revue-annales-du-patrimoine-numero-5.pdf

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