Isabelle Huppert Pour les articles homonymes, voir Huppert. Isabelle Huppert Au

Isabelle Huppert Pour les articles homonymes, voir Huppert. Isabelle Huppert Au Festival de Cannes 2015. Isabelle Huppert est une actrice française, née le 16 mars 1953 dans le 16e arrondissement de Paris[1],[2],[3]. Égérie de Claude Chabrol et de Benoît Jacquot, Isa- belle Huppert est l'une des actrices les plus prolifiques de l'Hexagone (deux ou trois films par an en moyenne) et l'une des rares interprètes à s’être constitué une filmogra- phie véritablement internationale : sa carrière exigeante et reconnue l'amène en effet à tourner aux États-Unis (sous la direction de Michael Cimino, de Hal Hartley, de Curtis Hanson ou encore d'Otto Preminger), en Italie (avec les frères Taviani, Mauro Bolognini, Marco Ferre- ri et Marco Bellocchio), en Russie (avec Igor Minaiev), en Europe centrale (avec l'Allemand Werner Schroeter, le Polonais Andrzej Wajda, la Suissesse Ursula Meier, l'Autrichien Michael Haneke, la Hongroise Marta Mes- zaros ou le Serbe Aleksandar Petrović), et même sur le continent asiatique (avec le Coréen Hong Sang-soo, le Philippin Brillante Mendoza ou le Franco-Cambodgien Rithy Panh). Sa carrière théâtrale la fait également tra- vailler sous la direction de metteurs en scène renommés comme Bob Wilson, Claude Régy, Krzysztof Warlikows- ki, Jacques Lassalle, Luc Bondy ou encore Yasmina Reza . 1 Biographie 1.1 Famille Née dans le 16e arrondissement de Paris au sein d'une fa- mille aisée et nombreuse, Isabelle Huppert est la fille de Raymond Huppert, industriel dirigeant d'une entreprise fabriquant des coffres-forts, et d'Annick Beau, professeur d'anglais et férue de piano. Elle passe son enfance à Ville- d'Avray où elle reçoit une solide éducation dans le do- maine des arts et de la culture. Elle a trois sœurs et un frère, également orientés dans la culture : Élisabeth, énarque, s’est dirigée vers l'écriture, la peinture, la comédie et la réalisation, Caroline est aus- si réalisatrice et Rémi est devenu écrivain tout en étant consultant en management et développement internatio- nal. Jacqueline, quant à elle, est sociologue et professeur d'économie à HEC, spécialisée dans les ressources hu- maines et la répartition du genre en entreprise[4]. Isabelle Huppert est la mère de trois enfants[5], de son union avec le réalisateur Ronald Chammah qui l'a dirigée dans Milan noir en 1988 : l'actrice Lolita Chammah (née en 1983), Lorenzo (né en 1988) et Angelo (né en 1997). 1.2 Formation Après des études secondaires au lycée de Saint-Cloud, Isabelle Huppert passe tout d'abord par le conservatoire de Versailles tout en étudiant les langues slaves et orien- tales à la faculté de Clichy, dont elle sort licenciée en russe. Elle suit également les cours de l'École na- tionale des langues orientales vivantes mais n'en sort pas diplômée[5]. En parallèle, elle suit les cours d’art dramatique de l’École de la rue Blanche puis ceux du Conservatoire national supérieur d’art dramatique où elle a notamment pour professeurs Jean-Laurent Cochet et Antoine Vitez[6]. Elle est connue pour avoir bâti sa carrière sur des choix exigeants, des films difficiles et des metteurs en scène peu consensuels. Son jeu, dépouillé et théâtralisé[7], se carac- térise en général par des gammes nuancées et retenues, jugées plus cérébrales et expérimentales qu'intuitives. La presse lui prête en effet souvent l'image d'actrice intellec- tuelle qu'elle réfute en partie[8]. 2 Carrière 2.1 Débuts Si elle effectue ses premières apparitions au cinéma dès 1972, chez Nina Companeez, elle se fait remarquer trois ans plus tard grâce à son rôle d'artiste brute dans Aloïse de Liliane de Kermadec puis, en 1975 dans Madame Bap- tiste adapté, par Claude Santelli, de Guy de Maupassant. Elle tourne également avec des réalisateurs qui marquent le renouvellement du cinéma d’auteur français après la Nouvelle Vague : Yves Boisset avec Dupont Lajoie où elle est une jeune campeuse violée et assassinée par Jean Car- met, Claude Sautet avec César et Rosalie où elle joue la sœur cadette de Romy Schneider, Bertrand Blier, dans Les Valseuses qui l'impose dans un rôle secondaire mais resté culte d'adolescente rebelle en quête d'émancipation et Bertrand Tavernier avec Le Juge et l'Assassin où elle est la maîtresse de Philippe Noiret. Ces films, chacun dans leur genre, marquent le public et la critique et permettent à l’actrice débutante d’affirmer un jeu distancié, rigou- 1 2 2 CARRIÈRE reux et tout en nuance : une partition singulière qui la distingue des autres étoiles montantes de l’époque, Miou- Miou et Isabelle Adjani. 2.2 Vers les marches du succès Sa carrière prend véritablement son envol avec l'adaptation du roman de Pascal Lainé La Dentel- lière par le Suisse Claude Goretta, qui lui vaut plusieurs distinctions internationales (BAFTA anglais et Donatello italien, équivalents des César). Elle y tient le rôle d’une jeune shampouineuse introvertie, victime d’une décep- tion amoureuse qui fait basculer son existence. Cette image de victime et de fragilité maladive la poursuit dans plusieurs de ses films des débuts, au risque de l’enfermer dans des compositions quelque peu répétitives (Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot, Retour à la bien-aimée de Jean-François Adam, La Dame aux camélias de Mauro Bolognini). En même temps, elle contredit cette esquisse en donnant corps, devant la caméra de Claude Chabrol, au personnage-titre de Violette Nozière, célèbre parricide des années 1930. C’est son premier « rôle-limite » qui la consacre star nationale et lui vaut le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1978. Ce registre, auquel elle voue une redoutable fidélité, lui permet de montrer toute l’étendue de son talent, parvenant à rendre crédible la folie et les pulsions morbides sans verser dans l'hystérie. Violette Nozière fait en cela écho à Eaux profondes de Michel Deville, Coup de torchon de Tavernier, Malina de Werner Schroeter, La Cérémonie et Merci pour le chocolat de Claude Chabrol mais surtout La Pianiste de l'Autrichien Michael Haneke (d’après le roman d’Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature en 2004). Ce rôle glaçant de professeur de piano intransigeant, victime de sa mère étouffante et de ses névroses sado-masochistes est salué par un second Prix d'interprétation cannois en 2001 (seule actrice française à avoir réussi le doublé). 2.3 Des choix constants et éclectiques La lecture de sa filmographie traduit également la per- manence de deux directions dans ses rapports à la créa- tion : fidélité à des metteurs en scène de renom et goût tout aussi assidu pour l’expérience auprès d’auteurs débutants. C’est ainsi qu’elle tourne plusieurs fois avec Tavernier, Blier, Jean-Luc Godard, Benoît Jacquot, Werner Schroe- ter ou Haneke. Mais la complicité nouée depuis 1978 avec Chabrol s’affirme comme une ligne de force où le dialogue instauré entre le maître et la muse devient quasiment l’objet même du film, comme ce fut le cas avec L'Ivresse du pouvoir en 2006, qui est autant une fic- tion sur un scandale politique contemporain qu’un docu- mentaire déguisé sur l’actrice. Entre-temps, le duo au- ra exploré une série large de genres cinématographiques d'où point une évidente admiration mutuelle : la co- médie (Rien ne va plus), le drame social (La Cérémo- nie) et historique (Une affaire de femmes), le film noir (Merci pour le chocolat) ou encore l'adaptation littéraire (Madame Bovary). C'est d'ailleurs à Chabrol qu'elle doit l'obtention de son unique César de la meilleure actrice en 1996, pour son interprétation de postière infanticide dans La Cérémonie ; fait paradoxal dans la mesure où Isa- belle Huppert est la comédienne la plus nommée de toute l'histoire de la manifestation (quatorze nominations au to- tal). Elle est néanmoins l'une des actrices les plus couron- nées à l'international, cumulant deux prix à Cannes, trois à Venise, un à Berlin, trois aux European Film Awards, un à Moscou, un BAFTA au Royaume-Uni, un « Lola » en Allemagne (Deutschen Filmpreis, équivalent du César outre-Rhin), deux David di Donatello en Italie ainsi que de nombreuses récompenses saluant l'ensemble de sa car- rière en festivals. Elle travaille tout aussi régulièrement avec la nouvelle génération de metteurs en scène qui apparaît au début des années 1990 et 2000 à l'instar de Christian Vincent, Laurence Ferreira Barbosa, Patricia Mazuy, François Ozon, Olivier Dahan, Olivier Assayas ou plus récemment encore le Belge Joachim Lafosse et la Suissesse Ursula Meier. Comme elle le fit avec Maurice Pialat dans Loulou ou avec Schroeter (Malina, Deux) et Haneke (La Pianiste, Le Temps du loup, Amour), elle n’hésite pas à doubler les risques en acceptant de tenir le rôle-titre de Ma mère, adaptation de Georges Bataille filmée par le jeune écri- vain Christophe Honoré. 2.4 Gaumont Si sa proximité avec Daniel Toscan du Plantier, dont elle fut la compagne, lui permit dans les années 1980 d’en- chaîner une série de films avec la Gaumont qui officia- lisèrent sa carrière aux yeux du grand public, elle n’a jusqu’ici que rarement rencontré de grands succès popu- laires. Elle s’emploie néanmoins à maintenir le contact avec la comédie ou avec des films qui trouvent leur pu- blic, comme Sac de nœuds de Josiane Balasko, Coup de foudre et Après l'amour de Diane Kurys, Huit Femmes de François Ozon, Les Sœurs fâchées d’Alexandra Le- clère ou encore Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine. Dans ses incursions comiques, elle prend plaisir à jouer des femmes antipathiques, uploads/Litterature/ isabelle-huppert.pdf

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