À LA UNE JOUR DE GALOP – mardi 25 janvier 2022 – PAGE 3 Tarif : 40.000€ Christy
À LA UNE JOUR DE GALOP – mardi 25 janvier 2022 – PAGE 3 Tarif : 40.000€ Christy Grassick, David O’Loughlin: +353 52 6131298. Hermine Bastide Portable: + 353 86 896 7296. Email: hbastide@coolmore.ie www.coolmore.com Tarif : 10.000 € Élevé sur le même croisement GALILEO/DANEHILL que FRANKEL, et de la famille de STARSPANGLEDBANNER Gagnant de sept Groupes 1 et de 9.500.000 € de gains ATAMISQUE reste invaincue en deux sorties, dont le Premio Dormello Gr.2 doté de 244.200 € qu’elle gagne de 3 longueurs et demie. t Cœur d’Aga Mon facteur, également turfiste invétéré, a appuyé deux fois sur la sonnette avant de déposer avec le plus grand soin "le beau livre sur les chevaux", selon ses mots. Car si le Green Book des Aga Khan Studs est (ô combien !) précieux pour moi, il l’est aussi pour lui. La casaque de Son Altesse et ses chevaux ont ce pouvoir : celui d’avoir fait et de continuer à faire vibrer des générations de passionnés de courses. Tous associés. La longévité de cette casaque est une première explication à cet amour, mais, dans les courses, il existe des casaques et des opérations d’élevage encore plus anciennes. Mon maître, Mario Fossati, lorsqu’il évoquait la grande époque des courses en Italie, disait toujours que les casaques étaient en quelque sorte des drapeaux pour les turfistes lambda. Même s’ils ne possédaient pas un crin de la queue du cheval, ces derniers se considéraient comme des associés virtuels du propriétaire. Quand j’ai découvert que l’univers des courses allait au-delà de mon jardin de San Siro, je suis tombé amoureux de la casaque princière. Je me souviens de l’avoir vue pour la première fois dans une publicité sur Zeddaan (Grey Sovereign), avec la célèbre devise Success Breeds Success. Le vert, épaulettes rouges est tout de suite devenu mon "drapeau", même si ma couleur préférée est le jaune… Bref, l’opération Aga Khan fête ses cent ans, et votre scribe ses cinquante ans comme supporter et associé dans un crin de la queue des chevaux princiers. Les casaques comme des drapeaux. Choisir un drapeau est un premier pas. Après il faut s’appliquer et étudier. Durant mes années de formation, disons au lycée des courses, c’était la grande époque d’Allez France (Sea-Bird). Mais j’ai gardé la foi… et j’ai rêvé avec Blushing Groom (Red God), le 2ans "parfait". Il avait remporté coup sur coup Prix Robert Papin, Prix Morny et Prix de la Salamandre (Grs1). lll © Racing Post Son Altesse l’Aga Khan Franco Raimondi fr@jourdegalop.com À LA UNE JOUR DE GALOP – mardi 25 janvier 2022 – PAGE 4 lll CŒUR D’AGA Mon voyage à Paris lors de l’automne 1976, payé grâce un job d’été, avait bien sûr comme objectif l’Arc de Triomphe, remporté par Ivanjica (Sir Ivor). Mais au fond, il y avait surtout le Grand Critérium. C’est avec l’aide de quelques paris réussis et de quelques économies que je suis arrivé le dimanche suivant pour assister au triomphe de mon champion. L’année d’après, pour le Derby, j’avais dû appeler en Angleterre pour connaître le résultat. Blushing Groom n’avait pas tenu la distance et ce fut un jour bien triste pour moi. Blushing Groom était l’un des très rares champions, après les débuts de l’opération de Son Altesse, à avoir été acheté aux ventes. Voilà un autre signe de distinction : la force d’un élevage qui passe de génération en génération dans le but ultime de la sélection. L’Aga Khan III avait démarré en achetant les meilleures femelles yearlings en 1921. Il s’agissait déjà un projet : bâtir un élevage et sortir des champions pour durer. Cent ans de courses et de champions, c’est énorme. La tradition, les règles et la jeunesse. La force des Aga Khan Studs est avant tout celle d’un élevage, qui, bon an mal an, poursuit son aventure dans un univers radicalement modifié. Les superpuissances achètent les chevaux pour faire des étalons et financer d’autres achats. Son Altesse, lorsqu’il a pris la barre après la courte et brillante gestion du prince Aly Khan, a fixé des règles qui sont encore là, soixante ans après. La France avait pris de l’ampleur dans l’exploitation des chevaux et François Mathet avait pris la relève d’Alec Head. La tradition de l’élevage et la jeunesse des entraîneurs. Si François Mathet était déjà un entraîneur confirmé quand il est arrivé chez Son Altesse, presque tous les autres grands professionnels à avoir travaillé avec les Aga Khan sont arrivés très jeunes à leur poste. Sir Michael Stoute avait 35 ans quand Shergar (Great Nephew) a remporté un Derby d’anthologie, Luca Cumani n’avait pas 40 ans quand Kahyasi (Île de Bourbon) a réussi le doublé Epsom – Curragh, et Alain de Royer Dupré a gagné le Prix du Jockey Club avec Darshaan (Shirley Heights) avant de célébrer son quarantième anniversaire. La France entière dans un grand haras. Le grand projet établi sur cinquante ans de Son Altesse l’Aga Khan était de former un vrai élevage en France. En l’espace de deux ans, il a acheté toute la jumenterie et la production de l’élevage Dupré et celles de Marcel Boussac. lll © Racing Post Son Altesse l’Aga Khan et Alain de Royer Dupré À LA UNE JOUR DE GALOP – mardi 25 janvier 2022 – PAGE 5 lll CŒUR D’AGA L’opération a plus que doublé en passant de 75 à 160 poulinières en 1980. L’idée de base était très simple : garder dans le même projet les meilleures jumenteries. C’est une loi de la nature : la force du loup est dans la meute. Nous avons vu au fil des décennies plusieurs dispersions de grands élevages. Les poulinières séparées, même avec les meilleurs étalons, ne donnent pas les mêmes résultats que lorsqu’elles restent ensemble. Les Aga Khan Studs ont touché 273 poulinières en 1991, après l’achat cinq ans auparavant des femelles du Major Lionel Brook Holliday qui a amené à la maison la souche du double Derby winner Harzand (Sea the Stars). Le respect des chiffres. Cette politique a abouti à une autre grande acquisition, celle des 222 chevaux de l’élevage Lagardère, dont 62 poulinières, en 2005. Parmi les chevaux à l’entraînement, il y avait Sichilla (Danehill), lauréate du Prix Amandine (L). C’est à elle que l’on doit Siyouni, issu du premier croisement Aga Khan avec Pivotal (Polar Falcon). Son Altesse avait avoué dans une interview que le grand objectif sur le court terme était de garder sous contrôle le nombre de poulinières pour ne pas dépasser celui de 300 juments, ce qui aurait rendu l’opération impossible à soutenir. La sélection a été faite et en 2010, cinq ans après l’achat du cheptel Lagardère, 215 poulinières figuraient au Green Book. On peut vendre aussi des championnes. Passé le coup de foudre pour cette casaque, un journaliste ou un turfiste avisé est forcement séduit par le fonctionnement de la machine : on peut vendre des gagnantes classiques comme Sarafina (Refuse to Bend) ou Shawanda (Sinndar) pour équilibrer le budget et en même temps garder la force de l’élevage. C’est une leçon pour tous les éleveurs, les grands et les petits, qui peuvent apprendre beaucoup en étudiant sérieusement. Une leçon à chaque mot. Les leçons de Son Altesse se cachent même derrière une petite déclaration. J’ai toujours en mémoire la rentrée aux balances de Sea the Stars (Cape Cross) après l’Arc de Triomphe. Il était ravi comme tous de la démonstration du crack quand je lui ai posé la question, avant l’annonce de son arrivée comme étalon à Gilltown : « Votre Altesse, combien de poulinières enverrez-vous à ce cheval extraordinaire ? » La réponse, accompagnée par un grand sourire, fut : « Vous savez, l’une des règles de l’élevage est de n’envoyer jamais plus de dix poulinières au même étalon. » Une autre fois, à Arlington Park où je m’étais faufilé pour le débriefing d’une course, il m’avait appris avec cinq mots (« vous êtes de l’équipe ») la manière dont devait se comporter un journaliste. lll Un jeune 2ans vient de faire impression pour ses débuts... Son nom ? Siyouni. Sur les Aigles, avec une championne nommée Zarkava À LA UNE JOUR DE GALOP – mardi 25 janvier 2022 – PAGE 6 lll CŒUR D’AGA La réussite partagée. Son Altesse l’Aga Khan est certainement l’homme qui a plus marqué l’élevage en Europe depuis soixante ans. Au contraire des autres grands acteurs, il nous offre au quotidien l’opportunité d’apprendre et de suivre son chemin, même sans avoir les mêmes moyens. La machine Aga Khan Studs roule à la perfection sans jamais tomber dans le commerce, et en même temps il a partagé avec d’autres éleveurs le succès de son grand étalon, Siyouni. L’arrivée en force des grands propriétaires et éleveurs arabes n’a pas changé son rôle, la montée en puissance de Coolmore, le développement du segment commercial vitesse et précocité n’ont pas changé sa vision des choses. Royal Ascot cent ans après. En 1922, l’Aga Khan III avait acheté la pouliche volante Mumtaz Mahal (The Tetrarch), la neuvième mère de la championne Zarkava uploads/Litterature/ jdg-20220125-gvcxds.pdf
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- Publié le Jui 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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