À nos amours I I I I I I I Un film de Maurice PIALAT LYCÉENS AU CINÉMA Sommaire

À nos amours I I I I I I I Un film de Maurice PIALAT LYCÉENS AU CINÉMA Sommaire I I I I I I I LYCÉENS AU CINÉMA Avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication (Centre national de la cinématographie, Direction régionale des affaires culturelles) et des Régions participantes. et le concours des salles de cinéma participant à l’opération GÉNÉRIQUE / SYNOPSIS ÉDITORIAL RÉALISATEUR /FILMOGRAPHIE DÉCOUPAGE ET ANALYSE DU RÉCIT L’intrigue résumée, planifiée et commentée, étape par étape. QUESTIONS DE MÉTHODE Les moyens artististiques et économiques mis en œuvre pour la réalisation du film, le travail du metteur en scène avec les comédiens et les techniciens, les partis pris et les ambitions de sa démarche. PERSONNAGES ET ACTEURS PRINCIPAUX MISES EN SCÈNE Un choix de scènes, ou de plans, mettant en valeur les procédés de mise en scène les plus importants, les marques les plus distinctives du style du réalisateur. LE LANGAGE DU FILM Les outils de la grammaire cinématographique choisis par le réalisateur, et l’usage spécifique qu’il en a fait. UNE LECTURE DU FILM L ’auteur du dossier donne un point de vue personnel sur le film étudié, ou en commente un aspect essentiel à ses yeux. EXPLORATIONS Les questions que soulève le propos du film, les perspectives qui s’en dégagent. DANS LA PRESSE, DANS LES SALLES L ’accueil public et critique du film. L’AFFICHE AUTOUR DU FILM Le film replacé dans un contexte historique, artistique, ou dans un genre cinématographique. BIBLIOGRAPHIE 4 6 8 10 12 16 19 18 20 21 22 23 2 3 I GÉNÉRIQUE France, 1983 Réalisation Maurice Pialat Scénario Arlette Langmann et Maurice Pialat Image Jacques Loiseleux, Pierre Novion, Patrice Guillou, Christian Fournier Décors Jean-Paul Camail, Arlette Langmann Costumes Valérie Schlumberger, Martha de Villalonga Montage Yann Dedet, Sophie Coussein, Valérie Condroyer, Corinne Lazare, Jean Gargonne, Nathalie Letrosne, Catherine Legault Son Jean Umansky, François de Morant, Julien Cloquet, Thierry Jeandroz Mixage Dominique Hennequin Scriptes Marie-Florence Roncatolo, Martine Rapin Assistants réalisateurs Florence Quentin, Cyril Collard, Christian Argentino Musique Henry Purcell, What power art thou, extrait de King Arthur, interprété par Klaus Nomi Interprétation Suzanne Sandrine Bonnaire, Robert, le frère Dominique Besnehard, Roger, le père Maurice Pialat, Betty, la mère Evelyne Kerr, Anne Anne-Sophie Maillé, Michel, “ celui qui a un grand nez ” Christophe Odent, Luc Cyr Boitard, Martine Maïté Maillé, Bernard Pierre-Loup Rajot, Jean- Pierre, le mari de Suzanne Cyril Collard, Nathalie Nathalie Gureghian, le moniteur Guénolé Pascal, Charline Caroline Cibot, Jacques, le beau-frère de Robert Jacques Fieschi, Marie-France, l’épouse de Robert Valérie Schlumberger, l’Américain Tom Stevens, Fanny Tsilka Theodorou, Claude Vanghel Theodorou, Solange Isabelle Prades, Freddy Hervé Austen, Alex Alexandre de Dardel, Richard Alexis Quentin, Adrien Pierre Novion, Henri Eric Viellard, la mère de Jean-Pierre Anne-Marie Nivelle, Angelo Jean-Paul Camail, Géraldine Caroline Legendre, le premier matelot Loïc Ermel, le second matelot Claude Bachowiak, le directeur Paul Lugagne Production les Films du Livradois, Gaumont Producteur exécutif Micheline Pialat Distribution Gaumont Durée 1h42 Sortie à Paris 16 novembre 1983 I SYNOPSIS Suzanne, quinze ans, répète On ne badine pas avec l’amour dans une colonie de vacances. Elle aime Luc, mais ne veut pas coucher avec lui alors qu’elle ne cesse de le faire avec des inconnus. Dans sa famille, Suzanne n’est pas à l’aise entre un père, Roger, fourreur juif d’origine polonaise, qu’elle aime beaucoup mais qui la traite parfois durement, une mère, Betty, agressive, névrosée et jalouse de sa jeunesse, et un frère, Robert, aux grandes ambitions littéraires et qui éprouve à l’égard de sa sœur comme de sa mère des sentiments possessifs et plutôt troubles. Lorsque le père quitte la famille, les disputes deviennent constantes et violentes entre Suzanne, sa mère et son frère, qui ne supportent pas sa « liberté ». La situation est intolérable pour Suzanne, qui décide de par- tir en pension. Roger reparaît un soir au beau milieu d’un repas de famille. Suzanne a épousé Jean-Pierre, mais s’intéres- se déjà à Michel, tandis que Robert, devenu auteur à succès, a épousé Marie-France, la sœur de Jacques, célèbre critique littéraire. Roger règle ses comptes et reproche surtout à son fils d’avoir trahi sa vocation littéraire pour l’argent et le succès, trouve tous ces gens « tristes », se demande quelle est la position de Suzanne… Betty le chasse, au grand soulagement de chacun. Plus tard, Roger accompagne Suzanne à l’aéroport. Elle part pour San Diego avec Michel. Une grande tendresse et une grande complicité unissent le père et la fille. Dans le bus qui le ramène à Paris, Roger est songeur, tandis que dans l’avion, Suzanne semble elle aussi pleine d’incertitude. 2 Les dossiers pédagogiques et les fiches-élèves de l'opération lycéens au cinéma ont été édités par la Bibliothèque du film (BIFI) avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication (Centre national de la cinématographie). Rédacteur en chef Frédéric Strauss. Dossier A nos amours © BIFI Maquette Public Image Factory Iconographie photogrammes © Gaumont / Portrait de Maurice Pialat (couverture et page 4) D.R. Bibliothèque du film (BIFI) 100, rue du Faubourg Saint-Antoine - 75012 PARIS Tél : 01 53 02 22 30 - Fax : 01 53 02 22 39 Site Internet : www.bifi.fr I Auteur du dossier Joël Magny Benjamin Baltimore 3 L'élan heurté de l'adolescence sous le regard d'un grand cinéaste A nos amours nous ouvre une des œuvres les plus passionnantes du cinéma français, une des plus singulières aussi : l'œuvre de Maurice Pialat. Metteur en scène des tensions, des crises, des commotions et des émotions qui rendent la vie intense, et parfois invivable, Maurice Pialat a fait de A nos amours un film lumineux, même dans la dureté et la folie de la famille qu'il y met en scène. Il campe lui-même le père, personnage ombrageux, fuyant, qui se confie peu, et seulement à sa fille, Suzanne, enjôleuse mais farouche, insaisissable elle aussi. C'est de cette adolescente que A nos amours trace le portrait sensible, contrasté : sensuelle et libre, Suzanne cherche dans l'élan charnel, le don de son corps, une perspective de vie, un épanouissement qui se dérobent à elle. De ces émois cahotants, Pialat n'a pas fait une charmante chronique de l'âge tendre, mais une forme de rapport romanesque sur une exis- tence traversée, tout à la fois, par la grâce et par le sentiment du tragique, de l'irréparable. La force de frappe et de vérité de la mise en scène s'accompagne en effet toujours ici d'une ambition formelle et d'un regard sur les personnages qui transcendent la notion de réalis- me. Dans ces entrelacs de la « méthode » Pialat, les acteurs ont une place de choix entre réa- lité et fiction, à l'instar de Sandrine Bonnaire, qui fut la révélation de A nos amours, éblouis- sante dans le rôle de Suzanne, où se reflète un peu de son tempérament, de sa jeunesse. Aussi subtil qu'il est direct, aussi secret qu'il est à vif, le film de Maurice Pialat nous invite à un dialogue vivant avec une grande idée du cinéma. La Bibliothèque du film I ÉDITORIAL Pialat, la cicatrice intérieure > Regarder en face On se souvient de la palme d’or attribuée sous les sifflets à Maurice Pialat, en 1987 à Cannes, pour Sous le soleil de Satan, et de cette phrase : « Vous ne m’ai- mez pas… Eh bien, je ne vous aime pas non plus ! » Ce n’est pas sous le signe de l’esthétique, de la morale ou de la métaphysique que Pialat place alors son triomphe, mais sur le plan affectif. La vie, l’amour, la mort, comme chez Lelouch, mais chaque plan de Pialat rappelle que le cinéma n’a pas été inventé pour fermer les yeux ou se boucher les oreilles, adoucir la vie ou anesthésier les consciences. « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement », lit le Roi Soleil à la fin du merveilleux film de Roberto Rossellini, La Prise de pouvoir par Louis XIV, citant La Rochefoucauld (maxime n°26). Pialat en fait la matière même de son cinéma : regarder en face – et fixement, longuement– ce que, d’habitude, le cinéma nous permet d’éluder. Si cette exigence peut expliquer en partie la carrière difficile et chaotique de Maurice Pialat – dix longs métrages pour le cinéma en trente ans –, il faut ajouter que son parcours même ne ressemble à aucun autre dans le cinéma français. Maurice Pialat est né le 21 août 1925 à Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme. Son père, commerçant en « tout », fait faillite alors que le petit Maurice a deux ans. Il sera élevé dans un milieu populaire à Courbevoie et à Montreuil. Comme tous les enfants, il aime le ciné- ma de l’époque, qu’il découvre surtout au patronage (Chaplin, Laurel et Hardy, Carné, La Bête humaine, Les Trois Lanciers du Bengale…), mais son intérêt pour la pratique du cinéma sera tardif. Il s’oriente d’abord vers d’autres arts. Après les Arts Décoratifs et les Beaux-Arts, où il est l’élève de Brianchon, Oudot et Desnoyer, il envisage uploads/Litterature/ joel-magny-a-nos-amours-cinemateca-francesa.pdf

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