B I B L I O T H E Q U E I N T E R N A T I O N A L E DE L ’ A R T H I S T O I R

B I B L I O T H E Q U E I N T E R N A T I O N A L E DE L ’ A R T H I S T O I R E L’A R T B Y Z A N T I N E D I T I O N T I R É E A 5oO E X E M P L A I R E S P A R I S . — IM P R I M E R I E DR M E N A R D E T J. A U G R Y , 4 1 , R U E D E ' A R T L A V I C T O I R E B I B L 1 0 T H E Q U E I N T E R N A T I O N A L E DE L ’A R T Sous la directio n de M . E U G E N E M Ü K T Z H I S T O I R E D E L’ART BYZANTIN C O N S I D E R S P R I N C I P A L E M E N T D A N S L E S M I N I A T U R E S N. KON DAKOFF Professeitr ä I’ Universite d’Odessa, , . E D I T I O N I ' R A N C A I S E O R I G I N A L E , P U B L I E E P A R l ’ a U T E U R , S l ' R L A T R A D U C T I O N D E M. T R A W I N S K I Et pi ecedee d'une Preface de M. A. SP R IN G E R, professeur ä I' Universite de Leipzig. ÄJ 3 . T O M E E E . E M I E R . A C C O M P A G N i l D E 2 9 G R A V U R E S XL L I B R A I R I H D E L ' A R T P A R I S J U L E S R O U A M , E D I T E U R 2 9 , c i t e d ’ a n t i n , 2 9 L O N D R E S G I L B E R T W O O D & C° 1 7 5 , S T R A N D , 1 7 5 l 8 8 6 D ro its de tra d u ctio n et de rep ro d u ctio n riiservis- IBíbHothěque ďutrecht.) I N T R O D U C T I O N A critique d’art s'est attachée longtemps avec obsti- nation aux deux axiomes suivants : L’ecole byzan- tine, selon les uns, « personnifie la decadence la plus profonde de rimagination créatrice; elle marque Farrét et en quelque sorte la petrification de la production artistique. Elle manque de vie, c’est pour cela quelle n a pas varié. » Pour d’autres, au contraire, 1’école byzantine a tenu sous son joug, depuis le vie jusqu’au xti° siěcle, FEurope tout entiěre, et si Ton remarque quelques efforts en Occident, ces efforts se sont constamment produits sous les auspices des Byzantins. Emettre la premiere de ces opinions, c'est manquer de justice envers Byzance; c'est, en effet, placer la capitale de Fempire d’Orient au niveau de Fancienne Egypte, de FÉgypte telle que se la représentaient les generations d’autrefois, c’est-a-dire une nation momifiée děs son berceau. N ’oublions pas, en effet, que cet art, auquel on refuse toute 2 H I S T O I R E DE L ’A R T B Y Z A N T I N vitalitě et toute saveur, ^emblait á nos ancétres digne de captiver leur admiration et de leur servir de guide et de modele. Formuler 1’autre,. Fest, en vérité, faire preuve vis-á-vis de 1’Occident ďune sévérité excessive. 11 faudrait, cette supposition fút-elle fondée, nous résigner á un aveu humiliant, et reconnaítre, dut 1’orgueil de 1'Europe occidentals en étre froissé, que les anciennes races romanes et germaniques n’avaient que de médiocres dispositions pour les arts. Mais non, les enseignements généraux de 1'histoire et P experience acquise dans Pétude des choses du passé protestent hautement contre une pareille assertion. Affirmer Tintervention féconde de 1 ’école byzantine sur 1 'Occident, cest reconnaítre que, pendant cinq longs siěcles, le sentiment du beau est. resté stationnaire; c’est, en outre, constater que, contrairement á ce qui se passe dans la poesie et dans les autres manifestations de 1'esprit humain, Part n’est pas lié par un lien intime, indissoluble, au génie méme des nations, quil n’y puise pas, comme les autres, son aliment et sa vigueur. Or, est-il permis ďadmettre, en se plagant au point de vue de 1’histoire, que, durant plusieurs centaines ďannées, Part ait rompu avec les autres formes de la civilisation, pour suivre une voie á part ? Est-il vraisemblable, ďun autre cóté, que les Byzantins, parlant une langue différente, professant un autre culte, ayant des idées, des moeurs, des intéréts, souvent diamétralement opposés, aient pu exercer une influence si prépondérante sur notre art et rien que sur notre art ? Autant de problěmes qu’il serait bon de ne pas traiter avec indif- ference. Le besoin ďune étude serrée et approfondie de la « question byzantine » s'impose, hátons-nous de le dire, de plus en plus. Si les- tentatives ívont pas été couronnées ďun plein succěs jusqu'a ce jour, c’est que nous n'avions que des données insuffisantes sur 1’art byzantin. On ignorait, ou á peu pres, ses origines; 1 'on en était méme réduit á se demander s’il était possible de discerner, dans le sein de 1'art chrétien primitif, quelque trace de POrient ou de 1 'Occident. L’incer- titude sur ce point n’est pas, il est vrai, ďune importance capitale. Nous savons que, dans la Rome imperiále, Pélément oriental avait fait de constants progres dans les moeurs comme dans les idées; la fonda- tion de la Rome nouvelle n’est-elle pas, á elle seule, une preuve: I N T R O D U C T I O N 3 éclatante de la victoire de l’orientalisme ? L e ’ christianisme triomphant rencontra des auxiliaires puissants dans les instincts et les prédilections dominants de l’Orient, et l’art oriental ne put guěre se séparer de l’art occidental, notamment de celui de l’ltalie, puisque c’est la qu’il avait trouvé sa seconde patrie. Voilá pourquoi l’art chrétien primitif présente tant de traits communs jusqu’au vie siěcle, et pourquoi il est fort difficile de le rattacher á l’Orient plutót qu’a l’Occident. Comme il existait un grand nombre de lieux sacrés dans l’Orient chrétien, on construisit beaucoup ďéglises commémoratives, c’est-a- dire ďéglises qui ne servaient pas au culte ordinaire, mais qui perpé- tuaient le souvenir de la sainteté de ces lieux. On changea naturelle- ment, dans ces cas, les formes et le plan měme de l’edifice. Les églises de 1‘Ascension et du Sépulcre du Christ occupent dans l'ancienne architecture chrétienne la méme place que 1’ÉrechthéÍon dans l'archi- tecture grecque. Mais un monument type se dresse partout au milieu de ces constructions; il est le méme dans l’Orient chrétien que dans l’Occident. Assurément, la basilique chrétienne a subi des changements de detail dans ses pérégrinations á travers les différentes provinces de l’empire romain, mais on y chercherait vainement une modification fondamentale. La méme parenté nous frappe dans les princípaux spécimens de la plastique et de la peinture; le bon pasteur, par exemple, les representations symboliques ont également partout la méme signification. 11 est impossible de determiner, ďaprěs leur style, 1’origine réelle des diptyques consulaires; c’est lá, selon nous, une preuve évidente de 1’uniformité du mouvement artistique dans les derniěres années de la domination romaíne. La langue grecque avait, aux premiers siěcles de la chrétienté, 1’autorité ďune langue sacrée; le latin était, au contraire, considéré comme la langue ďEtat, méme aprés la translation du siěge de ťempire á Constantinople. Ce dualisme pénétre, a notre avis, toute l’ancienne civilisation chrétienne et, par consequent, aussi le dévelop- pement des arts. Et cette civilisation vivra aussi longtemps que durera le dualisme en question. Mais, děs que celui-ci aura disparu, děs que l’Eglise romaine aura fait du latin sa langue officielle et que 1’empire 4 I I I S T O I R E DE L ’A R T B Y Z A N T I N se sera trouve en presence des complications inextricables de 1'Orient, avec un adversaire tel que l'lslam, on verra Tart occidental se separer de l'art oriental; Fart byzantin proprement dit prendra naissance. .le ne crois pas qu’on puisse faire une objection serieuse ä cette. consideration qui s’appuie sur Fhistoire; je uploads/Litterature/ l-x27-art-byzantin-histoire.pdf

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