The Project Gutenberg EBook of L'oeuvre du divin Arétin, by Pietro Aretino Thi

The Project Gutenberg EBook of L'oeuvre du divin Arétin, by Pietro Aretino This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: L'oeuvre du divin Arétin Introduction et notes par Guillaume Apollinaire Author: Pietro Aretino Editor: Guillaume Apollinaire Release Date: September 27, 2013 [EBook #43823] Language: French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'OEUVRE DU DIVIN ARÉTIN *** Produced by Laurent Vogel, Jean-Adrien Brothier and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) L'OEUVRE DU DIVIN ARÉTIN =_Il a été tiré de cet ouvrage_= 10 exemplaires sur Japon Impérial =============(1 à 10)============ ===25 exemplaires sur Hollande=== =============(11 à 35)=========== 100 exemplaires sur papier d'Arches =============36 à 135============= Droits de reproduction réservés pour tous pays, y compris la Suède, la Norvège et le Danemark. [Illustration: PETRVS ARRETINVS ACERRIMVS VIRTVTVM AC VITIORVM DEMOSTRATOR NON MANVS ARTIFICIS MAGE DIGNVM OS PINGERE NON OS HOC PINGI POTERAT NOBILIORE MANV PELLÆVS IVVENIS SI VIVERET HAC VOLO DESTRA PINGIER HOC TANTVM DICERET ORE CANI ] LES MAITRES DE L'AMOUR L'OEuvre DU DIVIN ARÉTIN PREMIÈRE PARTIE =Les Ragionamenti= _La Vie des Nonnes;--La Vie des Femmes mariées; La Vie des Courtisanes;_ =Sonnets Luxurieux= TRADUCTIONS NOUVELLES ET MORCEAUX TRADUITS POUR LA PREMIÈRE FOIS INTRODUCTION ET NOTES PAR =Guillaume APOLLINAIRE= PARIS =BIBLIOTHÈQUE DES CURIEUX= 4, RUE DE FURSTENBERG, 4 MCMIX INTRODUCTION Un singulier cours d'eau à double pente coule dans le val que domine Arezzo: c'est la Chiana. Elle peut être donnée comme une image de ce Pierre dit l'Arétin, qui, à cause de sa gloire et de son déshonneur, est devenu l'une des figures les plus attachantes du XVIe siècle. Elle est, en même temps, une des plus mal connues. A vrai dire, si de son vivant même la renommée de l'Arétin n'alla pas sans infamie, après sa mort on chargea sa mémoire de tous les péchés de son époque. On ne comprenait pas comment l'auteur des _Ragionamenti_ pouvait avoir écrit _Les Trois Livres de l'Humanité du Christ_, l'on se demandait comment ce débauché avait pu être l'ami des souverains, des papes et des artistes de son temps. Ce qui devait le justifier aux yeux de la postérité a été cause de sa condamnation. En fait de génie, on ne lui a laissé que celui de l'intrigue. Je m'étonne même qu'on ne l'ait pas accusé d'avoir acquis ses biens et son crédit par la magie. Ce Janus bifronts a déconcerté la plupart de ses biographes et de ses commentateurs. Son nom seul, depuis plus de trois siècles, effraye les plus bénévoles. Il demeure l'homme des postures, non pas à cause de ses Sonnets, mais par la faute d'un dialogue en prose qu'il n'a point écrit et où on en indique 35. Cependant, le populaire n'en met que 32 sur le compte de l'imagination luxurieuse du Divin. En Italie, les lettrés le voient d'un mauvais oeil; les érudits n'abordent des recherches sur cet homme qu'avec beaucoup de répugnance et ne prononcent son nom que du bout des lèvres, osant à peine feuilleter ses livres du bout des doigts. Chez nous, les gens du monde accouplent sa mémoire à celle du marquis de Sade; les collégiens, à celle d'Alfred de Musset; pour le peuple et la petite bourgeoisie, son nom évoque encore, avec ceux de Boccace et de Béranger, la grivoiserie qui est toute la santé et la sauvegarde du mariage. C'est que la variété est bien la seule arme que l'on possède contre la satiété. Et l'homme qui, directement ou indirectement, a fourni à l'amour un prétexte pour ne point lasser devrait être honoré par tous les amants et surtout par les gens mariés. Sans doute, on connaîtrait les postures, même si le dialogue attribué à l'Arétin n'avait pas été écrit, mais on n'en connaîtrait pas autant, et ni Forberg, ni les livres hindous, ni les autres manuels d'érotologie qui en indiquent un nombre beaucoup plus considérable ne seront jamais assez populaires pour donner à l'époux et à l'épouse une occasion naturelle, provenant d'une locution quasi proverbiale, de repousser l'ennui en variant les plaisirs. L'Arétin, qui utilisa le premier cette arme moderne, la Presse, qui, le premier, sut modifier l'opinion publique, qui exerça une influence sur le génie de Rabelais et peut-être sur celui de Molière[1], est aussi, par aventure, le maître de l'Amour occidental[2]. Il est devenu une sorte de demi-dieu fescennin qui a remplacé Priape dans le Panthéon populaire d'aujourd'hui. On l'invoque ou on l'évoque au moment de l'amour, car pour ce qui regarde ses ouvrages, on ne les connaît pas. Les exemplaires en sont devenus rares. En Italie même, on ne connaît guère que son théâtre. Les _Ragionamenti_ n'avaient jamais été traduits en français avant que Liseux en publiât le texte accompagné de la traduction d'Alcide Bonneau[3] d'après laquelle fut faite la tradition anglaise publiée par le même éditeur. Elle dut servir de modèle au Dr Heinrich Conrad pour la première et toute récente édition allemande: _Gespräche des Göttlichen Aretino_, éditée par l'_Insel Verlag_ de Leipzig. Ajoutons qu'une partie de l'oeuvre arétinesque est aujourd'hui perdue; une autre demeure inédite dans les recueils manuscrits dispersés dans les Bibliothèques européennes; une autre enfin lui appartient sans doute aussi qui ne lui est pas attribuée. * * * * * Pietro Aretino naquit à Arezzo, en Toscane, pendant la nuit du 19 au 20 avril 1492, nuit du jeudi au vendredi saints, quelques mois avant la découverte de l'Amérique, et mourut à Venise, le 21 octobre 1556[4]. Avec une singulière précision, le catalogue imprimé de la Bibliothèque Nationale l'appelle: Pietro Bacci, dit Aretino. Les raisons qu'on avait alléguées pour soutenir l'opinion abandonnée aujourd'hui que l'Arétin avait eu pour père un gentilhomme d'Arezzo nommé Luigi Bacci n'autorisaient nullement les bibliographes de la Nationale à accorder ce nom à Messer Pietro, qui de toute façon n'aurait été qu'un bâtard de Bacci, n'ayant jamais porté ce nom. C'est aussi sans fondement qu'on l'a gratifié de noms comme Della Bura ou De'Burali, Bonci, Bonamici, Camaiani, etc. On sait maintenant que le père de l'Arétin était un pauvre cordonnier d'Arezzo, nommé Luca. Les recherches de M. Alessandro Luzio dans les archives de Florence ne laissent plus aucun doute à cet égard[5]. En 1550, un certain Medero Nucci, d'Arezzo, vient chercher fortune à Venise. Et d'abord son compatriote, l'Arétin, le protège, le présente à l'ambassadeur du duc de Florence. Puis tout se gâte; l'Arétin écrit à l'ambassadeur de s'en défier, alléguant des désordres et des scandales dans la vie privée de Medero Nucci, qui pour se venger envoie à l'Arétin un cartel de défi où il lui reproche d'avoir écrit les _sonnets sous les figures de Raphaello da Orbino, le Trentunno, La Puttana errante, les Six journées_. Et cette missive est adressée _Allo Aretino Pietro de Lucha, calzolaio a Venezia_, c'est-à-dire _A l'Arétin Pierre (fils) de Lucha, cordonnier à Venise_. Voici donc le nom du père de notre Pierre: Lucha ou Luca, Luc en français. D'ailleurs le Divin ne renie pas une origine aussi obscure. Il envoie au duc Côme la lettre de Nucci et lui en écrit: «...Pour en venir maintenant à la mention de sa maudite épistole, je dis que je me glorifie du titre qu'il me donne pour m'avilir, car il enseigne ainsi aux nobles à procréer des fils semblables à celui qu'un cordonnier a engendré dans Arezzo.» Quel orgueil! ne croirait-on pas entendre un des maréchaux de Napoléon se glorifier de n'avoir pour aïeux que des gens du peuple? Ce sont ces lettres qu'a retrouvées M. Alessandro Luzio. Elles ne nous renseignent d'ailleurs que touchant le prénom et l'état du père de l'Arétin. Et nous ne sommes pas pour cela plus avancés au sujet du nom de famille de notre Pierre. Il est fort possible au demeurant que le cordonnier Lucas n'eût pas d'autre nom. Il se peut également que ce fût le nom de la famille du Divin. Luca est de nos jours encore un nom patronymique très répandu non seulement en Italie, mais encore en Corse. Il ne semble pas, d'autre part, que l'Arétin se soit jamais ouvert à qui que ce soit touchant le nom de son père et en ait fait mention. Cependant, je crois être en mesure d'indiquer dans un _giudicio_ retrouvé et publié par M. Alessandro Luzio[6] un passage dans lequel en 1534, longtemps avant le message de Nucci, le Divino mentionnait le nom paternel en équivoquant. Au temps de l'Arétin, l'astrologie judiciaire était florissante. Au commencement de chaque année, les astrologues publiaient leurs _giudicii_ ou pronostics. Avec cette prescience du rôle que devait jouer plus tard la Presse et à cause de laquelle Philarète Chasles eut raison de voir en lui un précurseur du journalisme, l'Arétin comprit le parti qu'on pouvait tirer de ces libelles pour former l'opinion publique. Il écrivit plusieurs uploads/Litterature/ l-x27-oeuvre-du-divin-aretin-by-pietro-aretino.pdf

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