1 Note préalable : dans le cadre de notre programme, attention à prendre la dis
1 Note préalable : dans le cadre de notre programme, attention à prendre la distance nécessaire avec la notion de « baroque ». N’affirmez jamais « Le baroque c’est .... », évitez de dire le « théâtre baroque », les « pièces baroques », mais préférez des expressions comme « le théâtre dit baroque », « la mentalité dite baroque ». La dissertation comparatiste La dissertation comparatiste est notée principalement en fonction de quatre critères (communs aux dissertations de littérature française) - la bonne connaissance des œuvres (mobilisant à la fois ce qui a été étudié en cours, et votre connaissance personnelle des textes. Les deux sont importants). N’oubliez pas que le but de l’exercice est de montrer la meilleure compréhension possible des textes étudiés. Si cela est pertinent, vous pouvez faire appel à votre connaissance d’autres œuvres, en particulier d’autres pièces du théâtre dit baroque. - La capacité à réagir de manière pertinente au sujet posé - L’organisation du raisonnement déroulé le long de la copie - La maîtrise de la langue (c’est vraiment important. Une dissertation mal rédigée, et avec beaucoup de fautes d’orthographe et de syntaxe, ne PEUT PAS avoir la moyenne) On peut rajouter un critère spécifique à la littérature comparée : - la capacité à faire dialoguer les œuvres et à mettre celles-ci en contact. Vous devez utiliser une œuvre pour jeter un éclairage sur l’autre. En théorie, la comparaison, grâce au va-et-vient entre les textes, doit permettre de voir des détails, des aspects qui seraient sinon demeurés dans l’ombre. Cela ne doit pas nécessairement conduire à tout aplatir : vous pouvez vous servir de la comparaison pour faire apparaître des différences PAR EXEMPLE, lundi dernier une étudiante a fait une remarque très intéressante sur le fait que Matamore est une sorte de Protée (il oscille entre deux masques, deux faux visages illusoires créés par le mensonge et l’affabulation), et que de même on peut être sensible au caractère protéiforme d’Ariel. Matamore, sous le masque est vide de substance (sauf la lâcheté), et il disparaît soudain de la pièce, à l’acte IV, pour ne plus jamais réapparaître. Au contraire, si Ariel peut se rendre invisible (ainsi à l’acte II, scène 2, il joue de la flûte et les ivrognes déclarent alors qu’il est le « Non-être en personne », « the picture of Nobody »), il retrouve sa pleine substance à la fin de la pièce de Shakespeare, au moment où il lance son chant de la liberté (cf. les adaptations musicales que nous avons écoutées). Pour réfléchir sur un sujet - analysez soigneusement les termes du sujet - réfléchissez aussi à partir d’exemples précis, et demandez-vous si les termes du sujet sont présents dans les pièces (par exemple on pourrait avoir des sujets autour de la question de l’illusion. Il faut se demander d’emblée quelle est l’inscription de l’illusion dans nos pièces et signaler très vite que le titre même de L’Illusion comique exige une réflexion sur ce thème) L’introduction doit comporter les étapes suivantes : - accroche éventuelle - sujet - réflexion sur les termes du sujet, analyse qui mène progressivement à la formulation d’une problématique. Durant cette phase de réflexion, vous devez introduire votre corpus et mentionner que vous allez réfléchir à partir de La Tempête de Shakespeare et de L’Illusion comique de Corneille - Problématique 2 - Annonce du plan que vous allez suivre. Si les plans en trois parties sont généralement meilleurs car plus riches, et proposant plus d’idées, il est acceptable en L1 de proposer un plan en seulement deux parties (mais je répète que les plans en trois parties sont généralement meilleurs). Attention à bien respecter la syntaxe des interrogatives directes et indirectes. JAMAIS : « Nous nous demanderons comment les dramaturges font-ils de l’illusion la substance de leurs pièces ? » NON ! NON ! NON ! Mais : « Nous nous demanderons comment les dramaturges font de l’illusion la substance de leurs pièces » OU « Nous nous poserons la question suivante: comment ces deux dramaturges font-ils de l’illusion la substance de leurs pièces ? » Conclusion : récapitulation des grandes idées de votre travail. Ouverture, si possible en tissant des liens avec d’autres œuvres, et en esquissant de nouvelles questions pour de futurs travaux. PLAN : beaucoup de possibilités sont envisageables. Quand vous travaillez sur un corpus comparatiste rassemblant plusieurs œuvres, il n’est pas obligatoire de suivre un plan dit dialectique. Vous pouvez aussi suivre un plan thématique, éclairant le sujet en mettant en valeur ses diverses facettes. Une règle d’or : ne jamais consacrer une grande partie à une seule œuvre (exemple à proscrire complètement : Grand I : Shakespeare, Grand II : Corneille) Le but de la dissertation comparatiste est de faire dialoguer les œuvres et les auteurs étudiés, et de les mettre en contact. Dans l’idéal, vous devez utiliser chaque sous-partie, chaque paragraphe, pour pratiquer une comparaison entre les textes. Peut-être que vous aurez du mal à y parvenir et que certains paragraphes seront consacrés uniquement à Shakespeare ou uniquement à Corneille. Si c’est le cas, ne vous désespérez pas : c’est parfaitement acceptable, dans la mesure où cela reste limité. Mais gardez à l’esprit que le but de votre travail est la comparaison entre les pièces étudiées, et que plus vous les mettez en contact, mieux cela vaut. Dans certains cas, vous serez amenés à étudier une dimension présente chez un auteur mais absente chez un autre. Dans ce cas, il faut le signaler, et aussi s’interroger sur cette absence qui peut parfois être révélatrice d’éléments intéressants. EXEMPLE : le présence des chants, de la musique et des danses, très affirmée dans La Tempête de Shakespeare, mais l’absence de musique explicitement mentionnée dans le texte chez Corneille (même si les metteurs en scène peuvent choisir de faire appel à la musique et à des danses). Dans ce cas, cela provient simplement du fait que Shakespeare et Corneille écrivent à cinquante ans de distance, dans des contextes différents, et que leurs publics ont des attentes différentes. Néanmoins, Corneille, en collaboration avec Molière, Lully et Quinault a participé à la création d’une « tragédie-ballet », Psyché, faisant appel à la musique et la danse. La dimension de fête, de célébration que l’on trouve chez Shakespeare (dans La Tempête, dans Le Songe d’une nuit d’été, etc...) peut trouver néanmoins un équivalent indirect dans Corneille, à l’acte V, scène 6 : l’éloge du théâtre fait de celui-ci un éblouissement, une sorte de fête, où chacun (des plus humbles jusqu’au roi lui-même) se rend pour se divertir. 3 Rédiger un paragraphe de dissertation Mouvement général d’un paragraphe (On énonce, on cite, on commente, on prouve) on énonce une idée on cite le texte pour illustrer on commente la citation pour prouver Chaque paragraphe doit proposer une idée principale Cette idée doit être illustrée par une ou plusieurs citations. JAMAIS de paragraphe sans citation ! La citation, qui peut être de taille variable, doit TOUJOURS d’accompagner d’un commentaire mettant en valeur ce que vous voulez démontrer. C’est à vous, par ce commentaire de faire fonctionner votre exemple, tout en montrant la richesse du texte et ses nuances. N’oubliez pas pour Shakespeare d’indiquer la page, et pour Corneille, l’acte, la scène, et même si possible les vers. EXEMPLE : si vous parlez des deux magiciens, qui incarnent des positions d’autorité, vous pouvez remarquer que les deux dramaturges choisissent des personnages âgés. Prospéro, qui correspond aussi au type du « père », affirme dans les derniers vers qu’il s’achemine vers la mort, et qu’il reviendra à Milan pour y trouver sa tombe. C’est là la dernière réplique du personnage, avant de rendre sa liberté à Ariel et de prononcer l’épilogue. La Tempête ouvre donc sur la mort annoncée du personnage. Néanmoins, s’il ne fait aucun doute que Prospéro possède l’autorité du grand âge, il n’y a pas de description explicite du personnage dans la pièce. Prospéro demeure vacant, afin de laisser plus de latitude possible au metteur en scène. En revanche, de manière assez exceptionnelle dans le théâtre du XVIIe siècle, le personnage d’Alcandre est décrit, par la bouche de Dorante : Espérez mieux : il sort, et s’avance vers nous. Regardez-le marcher ; ce visage si grave, Dont le rare savoir tient la nature esclave, N’a sauvé toutefois des ravages du temps Qu’un peu d’os et de nerfs qu’ont décharnés cent ans, Son corps, malgré son âge, a les forces robustes, Le mouvement facile, et les démarches justes : Des ressorts inconnus agitent le vieillard, Et font de tous ses pas des miracles de l’art. (Acte I, scène 2) Cette tirade propose au metteur en scène un jeu de scène : renforcer le contraste entre le très grand âge du personnage et sa « démarche » qui fait « de tous ses pas des miracles de l’art ». En cela, le magicien correspond à l’une des figures préférées de la mentalité dite baroque : tel un oxymore vivant, il est à la fois extrêmement vieux et possède le uploads/Litterature/ la-dissertation-comparatiste.pdf
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- Publié le Jan 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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