Magazine à dessein philosophique • N°5, Novembre 2008 QUI SONT –ILS ? LES PLUS

Magazine à dessein philosophique • N°5, Novembre 2008 QUI SONT –ILS ? LES PLUS AMBITIEUX D’ENTRE EUX ONT LE REGARD FIXÉ SUR UN POINT DE L’HORIZON. LES AUTRES, QUI NE SAVENT PAS OÙ POSER LES PIEDS, NE VOIENT QU’UNE LIGNE QUI N’EN FINIT PAS. Édité par l'Association Rayon Philo regroupant des étudiants en philosophie à l'université de Nancy2 Rédaction : Directeur de la publication : Noé Hocquard Rédacteurs : Astrid Schumacher Cyril Salliot Julia Vallet Marc Henry Loïc Sautron Rémi Nazin Pierre Willaime Benjamin Racine Louis Ramos-Ibanez Jean-Éric Gerardin Conception graphique et réalisation : Pierre Willaime Impression : MGEL (Mutuelle générale des Étudiants de l'Est) 44, cours Léopold 54 000 Nancy Sommaire La Flèche Du Parthe N°5 Novembre 2008 2 3 : Ici, étudier est facultatif l'édito de Noé Hocquard 5 : Vers toi un poème d'Astrid Schumacher 6 : William Burroughs : Le prophète révolté de la Beat Generation par Cyril Salliot 10 : Qui sont-ils ? par Julia Vallet 11 : Définir et Identifier : le cas difficile de l'étudiant par Marc Henry 13 : L'Étudiant par Loïc Sautron 14 : L'Étudiant : Une tentative d'essai ontologique dans son jus par Rémi Nazin 15 : L'Étudiant(e) programmé(e) par Pierre Willaime 18 : L'Étudiant programmé ? Par qui, par quoi ? par Astrid Schumacher 24 : Vis comme avis un poème de Julia Vallet 26 : Vu de haut par Julia Vallet 27 : Portishead - Third un article de musique de Benjamin Racine 29 : Sucrerie un poème de Louis Ramos-Ibanez 30 : Espace (double) détente de Pierre Decoup L'ÉTUDIANT 20 : Le triomphe de l'homme-outil : AG et aliénation volontaire par Cyril Salliot Éditorial L a réflexion que nous allons entreprendre a quelque chose de schizophrénique. Ecartelée entre la paresse qui nous maintient dans l’illusion selon laquelle nos lectures et investigations personnelles pallieront aux lacunes de notre formation, et la raison rassurée par un emploi du temps chargé. Mais quoi, l’étudiant en lettres et sciences humaines a vingt heures de cours par semaine! Aussi, le sentiment dérangeant d’avoir mis trois années à obtenir une licence pour laquelle deux auraient suffit n’est jamais très loin. Certes, la qualité d’un enseignement ne peut être jugée sur le seul critère quantitatif et l’étudiant sérieux et intéressé peut trouver son compte au sein des cours et des bibliographies et renvois qu’ils contiennent. De plus, l’élève, lorsqu’il n’est pas assommé par une journée de neuf heures de cours n’est plus un simple réceptacle à connaissances, il devient actif dans son apprentissage. D’ailleurs, la nécessité de l’autonomie n’est elle pas interne aux matières littéraires elles-mêmes? On n’apprend pas Balzac, on doit le découvrir et l’ enseignant ne peut que donner des lignes directrices. Seulement voilà, l’autonomie on en fait ce que l’on veut. Et pendant que les uns écument les bibliothèques les autres se creusent la tête pour trouver le moyen d’en faire le moins possible. Car c’est un fait, n’importe quel étudiant inscrit à la faculté de lettre qui sait faire une dissertation et possède un minimum de capacité de mémorisation peut, sans se faire violence, obtenir une licence. Grand bien lui fasse. Mais cette situation n’est- elle pas en partie responsable Ici, étudier est facultatif par Noé Hocquard de la dévalorisation des diplômes délivrés par les universités de lettres et sciences humaines? Effectivement, pour un employeur, il est impossible de se faire une idée du niveau réel de la personne qui lui présente un tel diplôme ; de sorte qu’aucun étudiant, ou presque, ayant réussi son cursus à la faculté de lettre ne peut rentrer dans la vie active sans passer par l’un des très redoutés et très sélectifs concours. Mode de sélection absurde d’ailleurs, car sont évalués certes des capacités, mais aussi des conjonctures indépendantes du candidat : le nombre de postes disponibles d’ une part, le niveau des autres prétendants d’autre part. Ainsi l’obtention d’un concours récompense des facultés relatives et non absolues ce qui peut aboutir à des situations absurdes : la même personne peut réussir le concours qu’il avait manqué l’année précédente et ce en ayant produit un travail de qualité inferieure lors de sa deuxième tentative ; de même l’année où trente Victor Hugo se présentent au CAPES de lettre alors que vingt-cinq postes seulement sont disponibles, cinq génies absolus resterons sur le carreau. La Flèche Du Parthe N°5 Novembre 2008 3 « …pendant que certains travaillent pour pouvoir aller à la fac, d’autres vont à la fac pour ne pas avoir à travailler… » Des remarques, réactions, désaccords ? Faites-en nous part et nous publierons une réponse. rayonphilo@yahoo.fr http://rayonphilo.blogspot.com De la pertinence de la poésie dans un magazine à dessein philosophique C omme vous allez bientôt le constater, ce numéro contient une part non négligeable de poèmes. À la réception de ces compositions poétiques, nous nous sommes interrogés sur leur pertinence dans un magazine philosophique. La rédaction étant divisée sur la question, nous avons décidé de publier ces poèmes tout en demandant l'avis du principal intéressé, à savoir vous, notre lecteur. Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous que l'art poétique est compatible avec la réflexion philosophique ou qu'au contraire il faut bien faire la distinction entre ces deux disciplines ? Nous voulons lancer un débat sur cette question. Envoyez nous un email pour prendre part à la discussion qui débutera dans notre prochain numéro. Mais le fait d’ avoir seulement vingt heures de cours par semaine, auxquelles nous ne sommes même pas tenus d’aller (puisque la présence des élèves n’est jamais vérifiée), n’est pas seulement à l’origine d’une dévalorisation des diplômes, il favorise également une pratique très tendance : « s’inscrire à la fac pour toucher les bourses » comme on dit. Ainsi pendant que certains travaillent pour pouvoir aller à la fac, d’autres vont à la fac pour ne pas avoir à travailler … Malgré tout, il convient de ne pas rejeter en bloc ce mode de fonctionnement ; effectivement, il permet, nous l’avons évoqué précédemment, aux étudiants qui en ont besoin d’avoir un emploi ; aux personnes qui sont déjà entrées dans la vie active de poursuivre une formation tout en travaillant ; et surtout la faculté reste un moyen d’accès à la culture pour tous (ou presque) en tant que les critères de sélection à l’entrée sont moins exigeants qu’ailleurs. Cela ne nous exempte pas pour autant de nous interroger sur ce système, les qualités de ce dernier ne devant pas masquer les problèmes qu’il soulève. Le contenu des articles présentés dans ce magazine n'engage que leur auteur et ne reflète en aucun cas une quelconque ligne éditoriale. La Flèche Du Parthe N°5 Novembre 2008 4 Appel aux articles Vous voulez vous exprimer ? envoyez nous un article. La Flèche Du Parthe N°5 Novembre 2008 Jadis, Les livres étaient parfumés Avec les mots de tous les jours. Ici, Ailleurs, Je déposais des fleurs Sur des tombes abandonnées. Regard distrait sur ce qui va et vient, Et creuse des sillons sur ton visage. Je garde les yeux fermés, Et je t'écoute, Immobile. Derrière ces silences, Ces non-dits; L'intime de toi-même. Une musique en suspens, On chuchote à mon oreille. Légèreté d'une plume, Délicatesse d'un sentiment. Trop fragiles sont mes pas qui hésitent. Porte-moi vers l'aube d'un instant Qui palpite à l'orée de ton visage 5 Vers toi par Astrid Schumacher La Flèche Du Parthe N°5 Novembre 2008 6 W illiam Burroughs est le plus grand écrivain du XXI° siècle. Son oeuvre est difficile, composite, presque, à l'image des codex maya que l'auteur ne se lassait pas d'étudier, indéchiffrable. Elle est, à proprement parler, une énigme qu'il tend à travers les siècles à ceux qui sont ses vrais contemporains, ces lecteurs du futur, nous, seuls à qui il s'adresse et qu'il n'a cessé de mettre en garde contre les dangers, les innombrables périls qu'il entrevit, seul, lors de ses voyages, et les troubles qu'il expérimenta lui-même, sur lui- même, et contre lesquels il ne cessa de lutter personnellement pour nous montrer, à travers son oeuvre, ses rapports, ses compte-rendus, la marche à suivre pour nous en tirer à notre tour et ressortir de ces siècle et millénaire naissants aussi libres et vivant qu'il le fut. William William Burroughs Le prophète révolté de la Beat Generation par Cyril Salliot Burroughs n'est pas seulement le dernier écrivain du siècle passé (il est mort en 1997), mais il est surtout le premier, peut- être le seul écrivain d'aujourd'hui qu'il faille vraiment méditer et dont il faut réussir à s'imprégner. Il est le seul à avoir diagnostiqué la maladie qui étreint notre époque, cette ère électronique qu'il prophétisa, le seul à avoir pu nous montrer le vaccin, la solution à ce problème qu'il dénonce dans toute son oeuvre. En effet, William Burroughs n'est pas un écrivain de son temps, il avait la passion du déracinement. Étranger à sa famille, à son pays (il s'exila en effet longtemps à Tanger et en France), à son époque, dont il ne pouvait supporter la pudibonderie et le manque léthargique d'audace et de vie, uploads/Litterature/ la-fleche-du-parthe-v.pdf

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