Juillet/Août 2003 N° 10 La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le souf
Juillet/Août 2003 N° 10 La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufisme selon quatre thèmes principaux, poème, article général, discours du maître de l’ordre Nématollahi Dr Nurbakhsh et histoire. Elle est publiée bi-mensuellement et reflète le contenu du site web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com) Le soufi Sommaire Discours 1 Le soufi Poème 3 La litanie des Maîtres Article 4 Rencontre avec un maître soufi Humour 9 Les heures de travail Par Dr Nurbakhsh Tous ceux qui viennent ici, prétendent être des amoureux de Dieu. Nous leur enseignons comment devenir véritablement amoureux de Dieu. Nous leur donnons l’épée du souvenir de Dieu – Zekr – afin que petit a petit ils puissent s’en servir pour annihiler leur existence en Dieu. Aussi peut-on dire que l’objectif principal du soufisme est de quitter le monde du "je" et "tu" pour atteindre le monde de Dieu. Lorsque les derviches s'attèlent intérieurement a faire le zekr, ont peut s'en rendre compte extérieurement car cela transparaît dans leur comportement. On peut alors le comparer à une personne dont la propreté et la fraîcheur inhabituelles laissent voir clairement qu'elle a dut prendre un bain. On peut illustrer ce point par le dialogue entre un homme et un chameau qui avait les genoux crasseux. L'homme demanda un jour au chameau d'où il venait. - je reviens des bains publics de ton quartier repondit-il. - En effet, cella saute aux yeux, car tes genoux sont d'une propreté et d'une fraîcheur inhabituels. Nous allons à présent dire quelques mots sur les signes extérieurs qui permettent de se rendre compte du travail intérieur accompli par ceux qui viennent à nous dans le but de devenir soufi. Le premier pas que l'on fait sur la route qui mène vers le bien- aimé consiste à ne pas offenser ou déranger personne. Prenez soin de ne point offenser ou déranger personne, car hormis cela, il n'y a pas d'autres péchés sur notre voie. Lorsque les derviches parviennent au seuil du nid de l'unité, il y a également un signe qui permet de le savoir. A ce stade, il ne se sent plus offensé par les autres. Quelle que soit la souffrance, le derviche doit l'endurer en restant loyal, car dans notre religion se sentir offensé est de l'infidélité. Plus loin, lorsque le derviche entre dans le monde de l'unité, un autre signe le prouve. A ce moment, il ne se sent pas La Lettre Soufie Page 2 offensé par le mauvais comportement des autres, mais en plus il leur montre en retour de l'amour bonté et de l'amour. Ainsi donc, celui qui atteint réellement le monde de l'unité (après avoir mis de coté le "je" et le "tu") ne fait plus cas de son travail ou de sa position sociale, mais il se consacre seulement a l'amour et au service des autres. A la lumière de tout ce que je viens de dire, j'espère que lorsqu'on vous demandera si vous etes soufis, vous vous empresserez de dire non et que vous répondrez plutôt que vous aimez les soufis. Ainsi, ne donnez pas a certaines personnes, l'occasion de salir l'honorable nom des rares soufis qui existent. Et chacun de vous sait ce qu'il a réellement fait dans ce sens. Page 3 La Lettre Soufie La litanie des Maîtres AYNE RENDAN : THE WAY OF THE RENDAN PP.125 Divani NURBARKHSH, bilingue Immoler sa vie sur la voie du bien-aimé ! La fidélité n’est rien d’autre que cela ! S’oublier totalement lorsque nous sommes en sa compagnie ! Le ravissement n’est rien d’autre que cela. Transformer l’ego pour devenir Son ami, Chasser l’illusion du « je » et du « nous » ! Le fana n’est rien d’autre que cela ! Et une fois dans l’état de fana , Oublier courageusement toute idée de fana ; Car le baqa n’est rien d’autre que cela ! Tant que tu crois savoir et que tu exprimes ta connaissance, Tu es négligeant dans la voie de Dieu. Cherche le silence ! La connaissance de Dieu n’est que cela ! Que Dieu soit content de toi et que cette joie de Dieu soit ta joie et Que toute ton attitude soit soumission à la destinée qu’il a tracé pour toi. La Voie et le comportement des amoureux sincères ne sont rien d’autre que cela Passions et supplications, soif de compréhension et extase Ne sont que des jalons et des signes d’imperfection. Le Parfait est celui qui demeure calme et serein, Notre intention n’est rien d’autre que cela. Oh Nurbarkhsh, l’enseignement des Maîtres ne passe pas par des discours ; Si il y avait quelque chose à dire, ce ne serait rien d’autre que cela. . La Lettre Soufie Page 4 Rencontre avec un maître soufi Rencontre entre Jean Nabavian, le traducteur du livre, "Dans la taverne de la ruine", et son auteur, Dr. Nurbakhsh Le soufisme était pour moi un mot ancien et magique m'inspirant le respect naturel que l'on a vis-à-vis d'un grand cru classé hors d'age, ou face aux trésors d'une pyramide égyptienne. Ce mot était une pièce de musée, classé d'après ma culture archéologique incertaine, quelque part entre le rayon des grandeurs passées de l'Iran et celui des joyaux de la pensée islamique. Il évoquait des cérémonies exotiques ou des individus flottant dans leurs vêtements trop larges, dansaient et chantaient jusqu'à s'envoler dans les airs ou se fondre dans l'obscurité, s'effacer. Ce mot était chargé de poésie et d'anecdotes qui avaient l'étrange propriété de résonner longtemps dans un coin de ma mémoire. Le soufisme était aussi magique qu'irréel, aussi attirant qu'inaccessible. Il avait existé certes…mais il n'était plus de ce monde. Puis j'ai rencontré le soufisme. Ce fut une rencontre douce et légère comme un lien que l'on tisse peu à peu, comme une histoire d'amour qui commence par une banale relation épistolaire. Ce fut à travers l'œuvre d'un poète, un mystique, un être d'exception qui a vécu le soufisme dans son corps, son esprit et son ame: Jolaloddin Mohammad Balkhi Molavi plus connu sous le nom de Roumi, homme de culture et de langue iranienne né à Balkh dans l'actuel Afghanistan en 1207 et mort à Konya dans l'actuelle Turquie en 1273. Cette rencontre marqua le début d'une longue période d'imprégnation jalonnée par les péripéties somme toute classiques de ma propre recherche spirituelle. Je découvris les beautés du soufisme comme de magnifiques paysages que l'on voit défiler par la fenêtre d'un train. Je les apercevais mais ne pouvais les saisir, elles flottaient en moi sans que je puisse m'y fondre. On dit que Roumi avait fait inscrire cette phrase à l'entrée de sa khanéqah: Si tu veux Le Bien-Aimé divin, pourquoi ne pas Le chercher ? Si tu L'as trouvé, pourquoi ne pas t'en réjouir ? La littérature soufie est une des plus riches littératures gnostiques. Elle est le fruit de sept siècles (du VIIIe au XVe siècle) de quête ardente, d'aspiration à la pureté et à l'authenticité, et d'une créativité sublimée par l'amour qu'elle a pu engendrer. Elle contient aussi des traités didactiques écrits dans une langue codée aux tournures mystérieuses, et parfaitement incompréhensible à tous ceux qui - simple amateur ou spécialiste chevronné - n'en possèdent pas les indispensables clefs. Si tu veux Le Bien-Aimé divin, pourquoi ne pas Le chercher ? Si tu L'as trouvé, pourquoi ne pas t'en réjouir ? - Roumi Ainsi à mesure que la réalité et la portée de l'enseignement soufi se révélaient à moi, l'insuffisance de mon approche théorique se faisait sentir. Plus tard, quelle fut l'ampleur de mon étonnement en découvrant le nombre considérable d'ordres, de groupes ou de confréries soufis, ne serait-ce qu'en Europe et en Amérique du Nord, sans parler des écoles spirituelles ou groupes La Lettre Soufie de travail qui s'en sont directement inspirés pour se forger une philosophie ou du moins une méthode pratique de travail. Quand on connaît l'importance du rapport maître -disciple dans le soufisme, on comprend aisément qu'un ordre soufi puisse se résumer dans la personnalité du maître qui le dirige; à cet égard, l'ordre Nématollahi des soufis est le reflet fidèle de celui qui en devint les grand maître en 1953 pour faire de nouveaux vibrer la corde de son authenticité à la veille de XXIe siècle. La chaîne initiatique de l'ordre Nématollahi remonte à Ali (mort en 661) premier disciple du Prophète de l'Islam. Pendant des siècles, il était d'usage que la plupart des ordres soufis portent le nom de leur maître du moment, mais l'influence de Shah Nématollah Vali (Alep 1331 - Kerman-Iran 1429) fut telle que son nom resta définitivement associé à l'ordre qui connut grâce à lui un rayonnement spirituel considérable dans toute la partie centrale et orientale du plateau iranien ainsi qu'en Inde musulmane, notamment dans la région du Deccan. Avec le temps, dans le contexte des invasions, des guerres et de l'instabilité politique mais aussi des persécutions des soufis, l'ordre Nématollahi se fit de plus en plus discret. Cependant, à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, les grands maîtres de cet uploads/Litterature/ la-lettre-soufie-n010.pdf
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- Publié le Mai 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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