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uBmiu^ DUKE UNIVERSITY LIBRARY Treasure %oom \ f!ë m^'^ yr: f' ^'Un I DUKE UNIVERSITY LIBRARY The Glenn Negley Collection of Utopian Literature SINGULARITÉS PHYSIOLOGIQUES Est-ce là ce Rayon do l'Essence suprême. Que l'on nous peint si lumineux ? Ebt-ce là cet Esprit survivant à nous-mémt ? Il naît avec nos sens, croit, s'affaiblit comme eux. Hélas ! il périra de même. Voltaire. L'HOMME MACHINE PAR LA METTRIE AVEC UNE INTRODUCTION' ET DES NOTES DE J. ASSEZAT ->»SS)O^C<^^- 139963 PARIS GALEKTE D'OBLÉAKS, 12 1865 ELOGE DE LA METTRIE Lr2J2-^ H" PAR FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE Julien Offray de L\ Mettril^ naquit à Saint- Malo, le 25 décembre 1709, de Julien Oiïray de La Met- trie et de Marie Gaudron, qui vivaient d'un commerce assez considérable pour procurer une bonne éduca- tion à leur tils. Ils l'envoyèrent au collège de Cou- lances pour faire ses lumianités, d'où il passa a Paris dans le collège du Plessis ; il fit sa rhétorique à Caen, et comme il avait beaucoup de génie et d'ima- gination, il remporta tous les prix d'éloquence : il était né orateur; il aimait passionnément la poésie et les belles lettres ; mais son père, qui crut qu'il y avait plus à gagner pour un ecclésiastique que pour un poêle, le destina à TÉglise; il l'envoya l'année * Cet Eloge fut lu en séance publique de l'Aciidémie de Derlin, par Darget, secrétaire des comniai) déments du Roi. 11 donaa lieu à de nombreuses observations dont on trouvera l'écho dans la Correspondance de Voltaire, années 1751 et 1752.] -L vî y d o a — VI — suivante au collège du Plessis, où il fit sa logique sous M. Cordier, qui était plus janséniste que logicien. C'est le caractère d'une ardente imagination de saisir avec force les objets qu'on lui présente ; comme c'est le caractère de la jeunesse d'être pré- venue des premières opinions qu'on lui inculque : tout autre disciple aurait adopté les sentiments de son maître; ce n'en fut pas assez pour le jeune La Meitrie, il devint janséniste et composa un ouvrage qui eut vogue dans le parti ^ En 1728, il étudia la physique au collège d'Har- court, et y lit de grands progrès. De retour en sa patrie, le sieur Hunauld, médecin de Saint-Malo, lui conseilla d'embrasser cette profession : on persuada le père ; on l'assura que les remèdes d'un médecin médiocre rapporteraient plus que les absolutions d'un bon prêtre^ D'abord, le jeune La Mettrie s'appliqua à l'anatomie ; il disséqua pendant deux hivers ; après quoi il prit, en 1728, a Reims, le bonnet de docteur et y fut reçu médecin. En 1733, il fut étudier à Lcyde sous le fameux Boerhaave. Le maître était digne de l'écolier, et l'é- colier se rendit bientôt digne du maître. M. La Met- trie appliqua toute la force de son esprit h la con- naissance et à la cure des infirmités humaines, et il devint un grand médecin dès qu'il voulut l'être. ' Cet ouvrage s'est perdu si tant est qu'il ait ji^mais vu ie jour. » La Mettrie, médecin après avoir été destiné à la profession de prêtre, se vantait de cette conformité de sa fortune avec celle de son maître Boerhaave. — Vîl — En 1734, il traduisit, dans ses moûienls de loisir, le traité de feu M. Boerhaavo, sou Aphrodisiacus , et y joignit une dissertation sur les maladies vé- nériennes, dont lui-même était l'auteur. Les vieux médecins s'élevèrent en France contre un écolier qui leur faisait raiïront d'en savoir autant qu'eux. Un des plus célèbres médecins de Paris * lui fit l'honneur de critiquer son ouvrage (marque certaine qu'il élait bon). La Metlrie répliqua, et pour confondre d'autant plus son adversaire, en 1736, il composa un Traité du vertige, estimé de tous les médecins impar- tiaux. Par un malheureux effet de l'imperfection hu- maine, une certaine basse jalousie est devenue un des attributs des gens de lettres ; elle irrite l'esprit de ceux qui sont en possession des réputations contre le progrès des génies naissants : cette rouille s'attache aux talents sans les détruire, mais elle leur nuit quelquefois. M. La Meltrie, qui avançait à pas de géant dans la carrière des sciences, souffrit de cette jalousie, et sa vivacité l'y rendit trop sensible. Il traduisit h Saint-Malo les Aphorismes de Boerhaave, la Matière médicale, les Procédés chimiques, la Théorie chimique, et les Ins- titutions du même auteur. Il publia presque en même temps un abrégé de Sydenham. Le jeune médecin avait appris, par une expérience prématu- rée, que pour vivre tranquille, il vaut mieux traduire que composer ; mais c'est le caractère du génie de * As! rue, que La !\lettric a poursuivi depuis de ses sar- casmes dans tous ses ouvrages. VIH s'échapper a la réflexion. Fort de ses propres forces, si je puis m'exprimer ainsi, et rempli des recherches de la nature qu'il faisait avec une dextérité infinie, il voulut communiquer au public les découvertes qu'il avait faites. 11 donna son Traité sur la petite vérole, sa Médecine pratique, et six volumes de Commentaires sur la physiologie de Boerhaave : tous ces ouvrages parurent à Paris, quoique l'auteur les eût composés a Saint-Malo. Il joignait à la théorie de son art une pratique toujours heureuse ; ce qui n'est pas un petit éloge pour un médecin. En 1742, M. La Meltrie vint à Paris, attiré par la mort de M. Ilunauld, son ancien maître: les fa- meux Morand et Sidobre le placèrent auprès du duc de Grammont, et peu de jours après ce seigneur lui obtint le brevet de médecin des gardes ; il accom- pagna le duc a la guerre, et fut avec lui à la bataille de Deltingue, au siège de Fribourg et h la bataille de Fontenoy, où il perdit son protecteur, qui y fut tué d'un coup de canon. M. La Meltrie ressentit d'autant plus vivement celte perte, que ce fut en môme temps l'écueil de sa fortune. Voici ce qui y donna lieu : Pendant la cam- pagne de Fribourg, M. La Mettrie fut attaqué d'une lièvre chaude : une maladie est pour un philosophe une école de physique ; il crut s'apercevoir que la faculté de penser n'était qu'une suite de l'organisa- tion de la machine, et que le dérangement des res- sorts inlluait considérablement sur cette partie de nous-même, que les métaphysiciens appellent l'âme. Rempli de ces idées pendant sa convalescence, il porta hûrdimenl le flambeau de l'expérience dans les téuèbrcs de la métaphysique ; il tenta d'expliquer, à i'aide de l'anatomie, la texture déliée de rentende- uient, et ii ne trouva que de la mécanique où d'au- tres avaient supposé une essence supérieure à la matière. Il fit imprimer ses conjectures philoso- phiques, sous le titre d'Histoire naturelle de l'âme. L'aumônier du régiment sonna le tocsin contre lui, et d'abord tous les dévots crièrent. Le vulgaire des ecclésiastiques est comme Don Quichotte, qui trouvait des aventures merveilleuses dans des événements ordinaires ; ou comme ce fa- meux militaire *, qui, trop rempli de son système, trouvait des colonnes dans tous les livres qu'il lisait. La plupart des prêtres examinent tous les ouvrages de littérature comme si c'étaient des traités de théo- logie ; remplis de ce seul objet, ils voient des hé- résies partout ; de la viennent tant de faux juge- ments et tant d'accusations formées, pour la plupart, mal h propos contre les auteurs. Un livre de physique doit être lu avec l'esprit d'un physicien ; la nature, la vérité est son juge ; c'est elle qui doit Tabsoudre ou le condamner : un livre d'astronomie veut être lu dans un môme sens. Si un pauvre médecin prouve qu'un coup de bâton fortement appliqué sur le crâne dérange l'esprit, ou bien qu'à un certain degré de chaleur la raison s'égare, il faut lui prouver le con- traire ou se taire. Si un astronome habile démontre, malgré Josué, que la terre et tous les globes célestes tournent autour du soleil, il faut, ou mieux calculer que lui, ou souffrir que la ttcrre tourne. 1 Le cheva'.ier de Fola'd. Mais les théologiens, qui, parleurs appréhensions continuelles, pourraient Paire croire aux faibles que leur cause est mauvaise, ne s'embarrassent pas de si peu de chose. Ils s'obstinèrent à trouver des semences d'hérésie dans un ouvrage qui traitait de physique ; l'auteur essuya une persécution affreuse, et les prê- tres soutinrent qu'un médecin, accusé d'hérésie, ne pouvait pas guérir les gardes-françaises. A la haine des dévols se joignit celle de ses rivaux de gloire : celle-ci se ralluma sur un ouvrage de M. La Mettrie, intitulé la Politique des méde- cins ^ Un homme, plein d'artifice et dévoré d'ambi- tion ^, aspirait à la place vacante de premier médecin du roi de France ; il crut, pour y parvenir, qu'il suffi- sait d'accabler de ridicule ceux de ses confrères qui pouvaient prétendre à cette charge. Il fit un libelle contre eux, et abusant de la facile amitié de M. La Mellrie, uploads/Litterature/ la-mettrie-lhomme-machine.pdf
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- Publié le Jul 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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