La poésie romantique La poésie au XVIIIe siècle Selon Madame de Staël (1766-181

La poésie romantique La poésie au XVIIIe siècle Selon Madame de Staël (1766-1817), dans De la littérature (1800), la poésie n’a pas de fonction spécifique, les poètes répandent leurs idées avec des exaltations. La poésie au XVIIIe siècle est une poésie d’idées, proche de la philosophie. Jacques Delille (1738-1813) est dans la lignée de la poésie descriptive. Sous la Révolution, les poètes expriment des sentiments patriotiques. La poésie devient un support pour exprimer la vérité et non pas un support pour la philosophie, d’où l’hostilité avec la philosophie des Lumières. C’est vers 1820 qu’apparaît une poésie nouvelle, et c’est toute une génération de poètes qui l’élabore. Cette génération a vécu les mêmes moments : la Révolution, les bouleversements politiques et sociaux. Lamartine (1790-1869), Méditations poétiques (1820). Le titre même de l’œuvre exprime une nouvelle conception de la poésie. La méditation renvoie au sacré, au divin. Le poète se substitue au théologien pour déchiffrer le monde par des symboles. Il y a aussi une volonté de déchiffrer l’histoire humaine. Vigny (1797-1863) invente le poème, il cherche l’essence de la poésie. Il a aussi la volonté de raconter l’épopée humaine. Vigny est déçu du monde moderne, contrairement à l’optimisme de Victor Hugo et de Lamartine. Hugo (1802-1885) se sent mal à l’aise avec les formes anciennes de la poésie ; il ne veut pas une poésie formelle. Hugo crée une poétique nouvelle afin de dire la vérité. Le changement de son opinion politique (libéralisme → gauche humaniste) ne change rien à l’objectif du poète. On retrouve la vocation du poète sacré dans : Les Châtiments (1853) : il s’agit de châtier l’auteur du coup d’État, Napoléon Bonaparte. La satire politique ne rompt pas avec le prophétisme religieux. La parole du poète est la parole de tous (notamment dans les "Chansons" du recueil). La Légende des siècles (1859-1883) est une œuvre complémentaire aux Châtiments. Il s’agit de raconter l’épopée humaine de l’Antiquité au XXe siècle. Les Contemplations (1856) est un recueil centré autour de la mort de la jeune fille du poète, Léopoldine. On trouve dans les poèmes un refus de séparer le moi du poète de l’humanité. Malgré le côté "sombre" du recueil, on y trouve un certain optimisme ; le moi est la parole collective, « la destinée est une », ce qui est généralement un trait caractéristique du romantisme. Les Misérables (1853-1862). → Les dates de publication mentionnées ci-dessus montrent que Hugo est en quelque sorte "hors de son temps" en ce sens qu’il faut tenir compte de la date de naissance de Victor Hugo : le romantisme n’est en fait pas terminé dans la seconde partie du XIXe siècle. Le romantisme a coexisté avec d’autres mouvements littéraires et genres existants (Zola, Baudelaire, etc.) La poésie romantique est donc une poésie conquérante, elle propose une vision humanitaire, comme chez Michelet. Lors de la mort de Victor Hugo, des funérailles nationales sont organisées : il était donc considéré comme un poète central. La poésie est un mode d’accès à la vérité et constitue une alternative à la démarche philosophique. L’univers est déchiffré symboliquement. La poésie romantique est proche du sacré : c’est un sacré détaché d’une religion instituée ; la poésie a l’ambition d’être un langage du sacré. La deuxième génération de romantiques : après les "grands romantiques" qui ont revalorisé la poésie, l’énonciation poétique a changé : le je du poète est individuel et collectif et vise l’universalité. Ces aspects ont influencé le XIXe siècle et les générations romantiques suivantes. Rimbaud (1854-1891), « Lettre du voyant » (1871), sur la première génération de romantiques : Les premiers romantiques ont été voyants sans trop bien s’en rendre compte […]. Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille. Hugo, trop cabochard, a bien du vu dans les derniers volumes : Les Misérables sont un vrai poème. […] Musset est quatorze fois exécrable pour nous. […] Les seconds romantiques sont très voyants […]. La deuxième génération : Alfred de Musset (1810-1857), Gérard de Nerval (1808-1855), Théophile Gauthier (1811-1872). À partir de 1830 (→ 1848), la « Monarchie de Juillet » crée une grande déception. Les premiers romantiques achèvent à cette date leur production et se consacrent à la politique. Musset ou la poésie de la mélancolie moderne. Certains textes sont très caractéristiques : La Confession d’un enfant du siècle (1836) est un roman romantique. C’est le grand roman d’une génération de mal-aimés. Les thèmes sont la vieillesse prématurée, le vieillard enfant, la malédiction. Rolla (1833) —› Il s’agit d’une malédiction : amoureuse : la trahison féminine est évoquée in Les Nuits (1835-1837) et dans toute l’œuvre de Musset. L’écriture devient le moyen de dévoiler le malheur du poète. politique : sentiment d’incertitude face à l’avenir. L’Amérique, chez Chateaubriand, est présentée comme un modèle. Dans Rolla, il y a effondrement des croyances religieuses. Idée d’une dégénérescence de l’humanité. Nerval, Les Filles du feu (1854). La troisième génération, à partir de 1848, rejette la société qui l’entoure. La poésie se détache par ailleurs de la politique. ImprimerEnvoyer par e-mail le romantisme en littérature Le romantisme est certainement le plus populaire des mouvements littéraires et, sans doute aussi, le moins facile à cerner dans les profondeurs. Omniprésent d'un bout à l'autre de l'Europe sans revêtir jamais les mêmes formes ni recouvrir les mêmes significations, réduit dans bien des cas à de simplistes manifestations d'un épanchement de sensibilité, il souffre de son prestige autant qu'il en bénéficie. 1. Définition de la notion 1.1. Étymologie L'origine du mot romantisme renvoie au substantif roman, qui, en ancien français, est synonyme de « langue vulgaire », par opposition à la « langue noble », le latin. D'où un glissement de sens qui, dès leXIIe siècle, réduit l'extension du vocable romant aux seuls récits composés en « langue vulgaire » (ainsi, par exemple, dans le Roman de Renart). À partir du XIVe siècle, le mot roman ne sert plus qu'à désigner des récits de chevalerie en vers, puis en prose. 1.2. L'apparition du mot Emprunté par l'anglais, romant donne le dérivé romantic (attesté dès 1650), dont le sens recouvre celui de l'adjectif français romanesque. C'est avec cette signification qu'il revient en France dès 1661 : son emploi est alors fort rare. Ignoré des dictionnaires, des traducteurs même, qui lui préfèrent soit le général romanesque, soit l'inexact pittoresque, le terme fait une entrée remarquée dans la préface des Œuvres de Shakespeare, que vient de traduire Pierre Le Tourneur (1776), où ce dernier parle « du paysage aérien et romantiquedes nuages ». Rousseau, pour sa part, trouve dans les Rêveries du promeneur solitaire (1782) « les rives du lac de Brenne […] plus sauvages et romantiques que celles du lac de Genève ». Même s'il pénètre dans la langue littéraire, l'adjectif romantique désigne une réalité encore floue. Certains prétendent alors le mot indéfinissable, et leDictionnaire de l'Académie française, qui l'accueille enfin en 1798, semble de cet avis, puisqu'il se contente d'entériner l'existence du terme sans en préciser le sens. 1.3. Le courant moderne et national C'est grâce à un auteur allemand que le sens du mot va enfin se fixer. En 1801, Friedrich von Schlegel oppose l'adjectif romantisch (emprunté, lui aussi, à l'anglais romantic à la fin du XVIIe siècle) à toute la littérature classique. Le mot romantique vient de trouver sa première signification véritable : il désignera toute force d'opposition du modernisme à la tradition qu'incarne le classicisme. Par là même, en rejetant l'exemple de l'Antiquité gréco-romaine, le romantisme s'affirme comme le courant moderne et national puisant ses forces dans l'histoire. Ainsi s'explique le rôle politique joué par ce mouvement dans les pays en quête d'unité, en Italie particulièrement, où le romanticismo sert alors de fer de lance aux revendications des nationalistes en lutte contre la domination autrichienne (→ Histoire de l'Italie). 2. À l'origine du mouvement romantique Il est devenu traditionnel d'opposer le siècle romantique à celui des Lumières. Pourtant, comment expliquer l'influence exercée par les philosophes du XVIIIe siècle sur les artistes de la première moitié duXIXe siècle ? Il serait plus juste de voir dans ces deux orientations une même attitude de refus : les Lumières dans le registre moral et politique, le romantisme dans le registre esthétique. 2.1. Une volonté de rupture avec le classicisme Le classicisme, si parfaitement établi au XVIIe siècle dans l'art français, n'a pas connu le même essor dans les autres pays. Il a duré quelques années (1720-1740) en Angleterre sous l'influence d'Alexander Pope, et n'a été qu'une brève phase transitoire dans les pays germaniques (1760-1780). La médiocre qualité de la poésie française du XVIIIe siècle, poésie le plus souvent didactique et ennuyeuse, traduit la persistance du goût classique pour l'impersonnalité. Et si quelques figures accompagnentRousseau dans l'épanchement de la subjectivité et du lyrisme naturel, il est impossible de trouver en France un véritable courant préromantique comme le Sturm und Drang allemand, ou la période de 1770 à 1790 en Angleterre. Cette persistance du classicisme explique que le romantisme français ait éclaté à la fois plus tardivement et plus violemment qu'ailleurs : uploads/Litterature/ la-poesie-romantique.pdf

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