Jean-Paul Desbiens (1927-) Alias Le Frère Untel Professeur de philosophie (1960
Jean-Paul Desbiens (1927-) Alias Le Frère Untel Professeur de philosophie (1960) Les insolences du Frère Untel Préface d’André Laurendeau Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca Site web: http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de l’article de : Jean-Paul Desbiens (alias Le Frère untel) Les insolences du Frère untel. Montréal : Les Éditions de l’Homme ltée, 1960, 128e mille, 158 pp. [Autorisation formelle accordée, le 20 janvier 2005, par l’auteur de diffuser toutes ses publications.] jpdesbiens@sympatico.ca Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 4 mai 2005 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec. Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 3 Jean-Paul Desbiens (1960) Les insolences du Frère untel Montréal : Les Éditions de l’Homme ltée, 1960, 128e mille, 158 pp. Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 4 Table des matières Dédicaces Justification des dédicaces Préface, par André Laurendeau Avertissement Première partie : Frère Untel démolit Chapitre 1. Échec de notre enseignement du français 1. La langue jouale 2. Un remède au niveau de la civilisation : un mot vaut bien une truite 3. Une équivoque à éviter 4. Au Canada, taire de nos ailleux 5. Absence d'éducation patriotique Chapitre 2. Échec de notre système d'enseignement 1. Le cours secondaire public 2. Les programmes : a) Surréalisme départemental b) La philosophie au cours secondaire c) Rince-bouche 3. Fermer le Département Chapitre 3. Impasse de la pensée canadienne-française 1. La faculté de mon coeur 2. La Confusion des genres Chapitre 4. Crise de la religion 1. Comment le problème s'est posé 2. La Grande-Peur québécoisée 3. L'incident Francoeur 4. Journal d'un Froussard 5. La troisième concupiscence se porte bien 6. Sœur Une Telle entre dans la ronde Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 5 Deuxième partie : Frère Untel ramollit Introduction Chapitre 1. Frère Untel parle aux éducateurs laïcs 1. Définition de la profession 2. Sommes-nous des professionnels ? 3. L'organisation professionnelle 4. Relations professionnelles 5. Quand la moitié fait les deux tiers 6. Maturation politique 7. Relations verticales Chapitre 2. Lettre à un Jeune-Frère 1. La régularité 2. Les confrères 3. Le métier 4. Le bonheur 5. Les femmes 6. La culture 7. Le corps 8. Les départs 9. Envoi Dernière heure 1. En guise de conclusion 2. Encore une explication, mon Père Annexe : La langue que nous parlons, par Candide Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 6 “Je conviens qu'il n'est pas facile d'admirer un homme vivant." Alain à MICHEL GOLANECK à ANDRÉ LAURENDEAU Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 7 Justification des dédicaces Retour à la table des matières Dédier un volume de ce genre, c'est déjà une demi-incongruité. Si, de plus, ce volume paraît aux "Éditions de l'Homme", ça devient encore plus incongru. Enfin, dédier cet ouvrage à deux hommes, c'est proprement détonnant. Je m'explique. "Les Éditions de l'Homme" ne font pas dans le superfin. Les beaux esprits et les petites gueules d'amour n'y trouvent pas leur compte. On sait ça. D'habitude, on dédie une oeuvre considérable à quelqu'un que l'on veut honorer. Ainsi, on dédie l'oeuvre d'une vie à un vieux maître, ou à une jeune maîtresse. C'est admis. Mais dédier des insolences, ça dépasse l'entendement. Pourquoi Michel Golaneck ? Michel Golaneck est un Ukrainien né au Canada. Il est présentement infirmier au sanatorium du Lac-Edouard, après avoir été longtemps malade à l'hôpital Laval, où il a d'ailleurs fini par laisser un poumon. Je l'ai connu au sanatorium, où j'ai moi-même étiré les six plus belles années de ma jeunesse. Voilà qui explique un peu mes instincts de boxeur. Michel est un homme très doux et très humble. Bien qu'il parle constamment, en bon Russe, d'expédier des gens dans l'Ungava et de mitrailler les irrécupérables Il n'a qu'une passion : la justice. Il sait à peine lire et écrire, ce qui ne l'empêche pas de penser solide. Mon père aussi ne sait ni lire ni écrire. Il n'est pas moins intelligent pour autant. Ici, au Québec, nous ne sommes guère que la deuxième génération à savoir lire et écrire. Et encore nous lisons fort peu et nous écrivons tous plus ou moins joual, sauf M. Victor Barbeau et le Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 8 Frère Clément Lockquell, l'un des plus raffinés de nos intellectuels, d'après le Père dAnjou, qui s'y connaît en raffinements. Michel et moi, nous avons passé des dizaines d'heures à parler de la "chose sociale", comme disent les snobs. Il a. sur la question, des idées qu'il croit communistes parce qu'il ignore le christianisme : Michel est ce que j'appellerais, faute de mieux, un agnostique. Il ne croit pas à la résurrection de la chair ; il croit plutôt que les animaux finiront par parler latin ; c'est sa marotte. Je suis toutefois persuadé qu'il me précédera dans le Royaume (ce qui n'est pas encore une bien considérable performance : ma place dans le Royaume sera probablement dans la rangée Q), car il a le "cœur naturellement chrétien", comme disait Tertullien ou Bossuet, je ne sais et je n'ai pas le temps de vérifier. Un soir, il me servit, presque mot pour mot, la sortie de saint Basile, contre les riches. On peut être sûr, pourtant, que Michel n'a jamais lu une ligne de saint Basile. "Si vous avouez que ces biens vous ont été donnés par Dieu, voulez-vous que Dieu puisse être accusé d'injustice pour nous avoir distribué ses dons avec une telle inégalité ? Pourquoi êtes-vous dans l'abondance tandis que votre frère est réduit à la mendicité, si ce n'est pour que vous ayez le mérite de la bonne dispensation de vos biens, et qu'il obtienne à son tour la couronne de la patience ? Le pain qui demeure inutile chez vous, c'est le pain de celui qui a faim ; la tunique suspendue à votre garde-robe, c'est la tunique de celui qui est nu ; la chaussure qui dépérit chez vous est celle du pauvre qui va nu-pieds ; l'argent que vous tenez enfoui, c'est l'argent du pauvre : vous commettez autant d'injustices que vous pourriez répandre de bienfaits." Je ne prétends pas honorer Michel en lui dédiant ce livre : il est au-dessus de ça. Je lui parlais du projet, cet été. Il me disait, de sa voix hésitante : "Même si tu sors ton livre, dis-toi bien que tu n'es qu'un serviteur inutile." Je lui dédie ce volume avec humilité. Simplement pour lui signifier mon amitié. Au commissaire Michel Golaneck, en témoignage d'amitié. * * * Pourquoi André Laurendeau ? Dédier un livre à un homme aussi connu que Laurendeau, quand on n'est que le Frère Untel, ce pourrait être un geste d'arriviste. Si je le nomme au début de ce livre, c'est pour la raison que tout a commencé à cause de lui. Quand je lui écrivis pour la première fois, le 23 octobre 1959, je lui écrivais dans mon idée, une lettre personnelle. C'est lui qui a décidé de la publier ; c'est lui qui a choisi pour moi le pseudonyme sous lequel je fonctionne depuis lors. Le coup de pouce initial, sans lequel il n'y aurait rien eu, c'est lui qui l'a donné. Par la suite, je l'ai rencontré à quelques reprises. Chaque fois ce fut pour moi un événement. On dira peut-être que je suis un peu pâmé. En vérité, j'arrive de loin ; de loin géographiquement et de loin socialement : je ne suis qu'un Frère enseignant, autant dire un prolétaire de la sainte Église (version québécoise). Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 9 André Laurendeau, en un certain sens, est un enseignant. J'estime qu'il a plus fait, pour instruire les Canadiens français, que la plupart des enseignants patentés. Et surtout, il a plus fait, pour structurer les Canadiens français (instruire, c'est structurer par l'intérieur), que la plupart des politiques. C'est une deuxième raison de lui dédier ce livre traitant, en bonne partie, d'enseignement. À André Laurendeau, en témoignage de reconnaissance. Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (1960) 10 "Combien tu nous tais défaut, pasteur Quichottiz, pour attaquer de tes concepts dictés par l'amour, à grands coups de lance de lumière magnanime, ces mensonges empestés, pour délivrer les pauvres galériens de l'esprit, même s'ils doivent te lapider ; car ils te lapideront, sois-en sûr, si tu brises les uploads/Litterature/ insolences-d-x27-un-frere-untel.pdf
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- Publié le Jui 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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