La Règle d'Abraham Revue semestrielle N° 13 Juin 2002 ARCHE )MMAIRE JLBN -rt-RA

La Règle d'Abraham Revue semestrielle N° 13 Juin 2002 ARCHE )MMAIRE JLBN -rt-RABl * kJC x auanuOn uu UrtlKi * LE Le symbolisme géométrique du Cœur PIERRE-ANDRé TAGUIEFF L'eugénisme dans la modernité progressiste * Etude critique * Comptes rendus ISSN 1274-2228 11,43 € . La Règle d'Abraham evue semestrielle d'herméneutique principalement consacrée à l'étude des traditions ésotériques issues des trois Révélations monothéistes. Les textes publiés n' engagent que la responsahilite de leurs auteurs Directeur de la Rédaction PATRICK GEAY Secrétaire général RICHARD LAMARCHE REDACTION 8, rue de Pouilly - 51100 REIMS (France) SECRETARIAT "La Tuilerie" - 51140 MUIZON (France) Téléphone 03 26 02 97 07 / Télécopie 03 26 02 98 44 ABONNEMENTS - EDITION - DIFFUSION ËDIDIT 76, rue Quincampoix - 75003 PARIS Tel/Fax 01 48 87 42 98 Internet : en cours Prix du numéro : : France 11,43 € ; Étranger 12,96 €.. Abonnement d'un an (2 if) i France/Europe 21,34 €. Autres pays 24,39 €. Abonnement de soutien : 45,73 € . 6' année La revue paraît en Juin et en Décembre Secrétaire de Rédaction : STéPHANIE LAMARCHE Mise en page : Photocompo Service - Reims Impression : Imprimerie Ingrat s.r.l. - Milano La Règle d'Abraham. N° 13 Juin 2002 sommaire IBN'ARABî Le Dhikr et ses secrets 3 De l'abandon du Dhikr 9 PAUL LECRUX Le symbolisme géométrique du Cœur I 1 PIERRE- ANDRé TAGUIEFF L'eugénisme dans la modernité progressiste 21 Etude critique 51 Comptes rendus 60 AMOR EST NON MINOR 1.6TÎ. TllUS G i f NiÊu in hoc onlo fenaismAmktj UiJlo : llttànAs dfnmAsJmt m. mrwtzjares. Jn. £ufcm ^ûdjJnAitlnùitlj m adt, I è^kfijft £r£rû oi&r âr tctzt. D I T 0 R I A L ous sommes particulièrement redevable à M. Muhammad Vâlsan, directeur de la revue Science Sacrée de nous avoir permis de publier cette traduc- tion inédite d'un texte d'Ibn Arabî, autrefois réalisée par son père Michel Vâlsan. Notre collaborateur P. Lecrux donne ensuite un aperçu significatif sur la forme géométrique du Cœur dont nous poursuivrons l'inter- prétation ultérieurement au plan symbolique et initiatique. Ce numéro se referme enfin sur une savante synthèse des recher- ches que mène Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées (CNRS), sur l'eugénisme. Cette étude dont nous publierons la deuxième partie en décembre sera développée par l'auteur dans un ouvrage à paraître l'année prochaine chez Fayard. A plus d'un titre, la conception eugeniste apparaîtra comme une grossière caricature matérialiste de l'ancienne idée de noblesse, de prédisposition ontologique favorable sinon du sang royal. P. GEAY IBN "ARABI F util liât, chap. 142* SUR LE DHIKR' ET SES SECRETS Vers : Le dhikr est toujours un voile qui couvre l'Invoqué. Tout dhikr consiste en "modes" et "Noms"-. Il ne reste rien d'autre que ce que je viens de dire, mais lorsque tu y regardes, des choses se montrent à l'oeil, Par lesquelles tu comprends tout ce par quoi se dresse l'Existence, et cela est le Vrai, qui n'est ni "Intellect"', ni "Eau"4. * [Des traductions inédites, faites par Michel Vâlsan, de chapitres des Futûhât, ainsi que celles d'autres écrits du Cheikh al-Akbar, circulent, déjà depuis long- temps, à titre privé, de différents côtés (cf. Science sacrée, n°l-2, p. 106). Certains indices donnent à penser que Michel Vâlsan souhaitait revoir ces traductions avant publication : c'est ce qui nous a autorisés à les reprendre, en y apportant quelques compléments de détail mis entre crochets. Muhammad Vâlsan]. 1. Le dhikr est étymologiquement "souvenir", mais il signifie aussi 1' "acte de se souvenir" ou de "rappeler", la "parole qui provoque le souvenir", la "récitation" de cette parole, enfin la "technique même de la récitation", et d'une façon générale la mention, l'invocation, l'incantation spirituelle. 2. Il sera parlé dans le chapitre de ce qu'il faut entendre par "modes" (ahwal, sing. hâl) et "Noms" (Astnâ', sing. ism). 3. Allusion au hadîth : «la première chose qu'Allah a créée est l'Intellect (al-'Aql)». L'Intellect étant chose créée, le Vrai est au-dessus de cette qualification contingente. 4. Allusion au verset : «Et Nous avons fait d'Eau toute chose vivante» (Coran, 21, 31. Les "choses vivantes" sont faites de cette Eau primordiale et universelle, mais leur existence vient en réalité de l'Acte divin ou du Vrai par lequel toutes choses ont été faites. 4 IBN 'ARABî I e dhikr est une des propriétés de fonction divine (na't -Jilâhî). Il peut être effectué soit "dans l'âme" (nafsî), soit "dans une assemblée" (mala'ïY, et ceci tant lorsqu'il est effectué par Dieu que lorsqu'il est effectué par la créature. Bien que le dhikr soit une propriété divine, il constitue la récom- pense du dhikr fait par la créature. C'est ainsi qu'Allah - qu'il soit exalté ! — a dit : «Mentionnez-Moi et Je vous mentionnerai»'' (fadhkiirûnî adhkur-kum), établissant par cela que la mention {dhikr) qu'il fait dérive de la mention que nous faisons de Lui. Il en est de même du "mode" (hâl) dans lequel le dhikr est fait. A cet égard, Allah - qu'il soit exalté ! - a dit (dans un hadîth qudsî)7 : «Si le serviteur Me mentionne en son âme, Je le mentionne en Mon Ame ; s'il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la sienne». Ainsi le dhikr engendre le dhikr, et le "mode" du dhikr engendre le "mode" du dhikr. Le dhikr dont il s'agit ici n'est pas le simple fait de réciter le Nom divin, mais la mention faite comme glorification et louange, car le profit du dhikr se situe au-delà de la mention du Nom entendu comme simple désignation d'un "être". Cette remarque s'applique aussi bien à ce qui concerne ton être qu'à ce qui concerne l'être de Dieu. Si tu objectes : «Mais les gens d'Allah accordent prépondérance au dhikr pratiqué avec le Nom Allah ! Allah !, ou avec le pronom Huwa (Lui) (qui désigne l'Etre sans aucune détermination attributive), à rencontre de tous les adhkâr' qui se rapportent à des attributs, et ils y ont des profits», alors je te réponds ceci : «Ils ont raison, et moi-même je suis de leur avis, mais par leur parole Allah ! Allah ! ceux-ci n'ont pas en vue la pure désignation de l'Etre ; en envisageant ce Nom, ou le Pronom Huwa, ils sont conscients que le désigné est Celui que ne conditionnent pas les choses générées, et qui est l'Etre total 5. Sur ces "modes" du dhikr, voir aussi les chap. 78 et 79 sur la Khalwah el la Jalwah, [Etudes traditionnelles, 1969, nos 412-413.] 6. Coran, 2, 147. 7. [Cf. Mishkât al-Anwâr, La Niche des Lumières, hadîlh n° 27, p. 56, trad. Muhammad Vâlsan, Paris, 1983.] 8. [Pluriel du mot dhikr.] I .E DHIKR K r SES SECRETS 5 (al~Wujûd al-tâmm)». La représentation (ihdâr) de cette chose dans l'âme du dhâkir (l'invocateur), au moment où il mentionne le terme, c'est cela le moyen par lequel arrive le profit, et ce profit tient au fait que ce dhikr n'est pas conditionné (ghayr muqayyad). Si l'invocateur conditionne son dhikr par la formule Là ilâha illâ-Llâh ("Pas de divinité si ce n'est le Dieu"), il ne lui en résulte que ce que confère la signification de cette formule0. Si l'invocateur conditionne le dhikr par la formule Suhhâna-Llâh ("Gloire à Allah" au-dessus de tout), il ne lui sera possible de se représenter que la vérité spirituelle du tasbîh (l'acte de glorification). Chose analogue dans le cas d'emploi d'autres formules de dhikr comme : Allâhu Akhar ("Allah est Plus Grand"), Al-hamdu li-Llâh ("La louange est à Allah") ou Là hawla wa là quwwata illâ bi-Llâh ("Pas de force, ni de puissance, si ce n'est par Allah"). Tout dhikr conditionné produit seulement ce qui correspond à son conditionnement. D'un dhikr particulier on ne peut récolter un fruit universel, car le mode même du dhikr le limite. Précisé- ment, Allah nous instruit que le dhikr ne porte son effet que sui- vant son.mode : «S'il Me mentionne en son âme, Je le mentionne en Mon Âme». C'est là la raison pour laquelle les initiés (al- tâ'ifah) ont accordé la prépondérance au dhikr fait avec le seul Nom Allah, ou avec le Pronom Huwa, sans autre détermination. Or, par cela, ils n'ont pas en vue une simple prononciation de pa- role sans une représentation (istihdâr) de ce qu'exige le Nommé. C'est dans le même sens que sera la mention que Dieu fait de Son serviteur, c'est-à-dire par un nom également universel, réu- nissant toutes excellences attribuables au serviteur, pour être en rapport de symétrie avec la mention faite par le serviteur au sujet de son Seigneur au moyen du Nom universel (Allah). Le dhikr effectué par le serviteur a lieu par "effort de représentation ou d'actualisation" (istihdâr), alors que celui fait par le Seigneur a lieu par "présence effective" (hudûr). Il en est ainsi du fait que nous sommes "vus" et "sus" par Lui, pendant que Lui est "Su", mais non pas "Vu" par nous. A nous donc, il 9. On appelle cela la "formule de négation et d'affirmation" (al-nafy wa-l-ithbâi). IHN uploads/Litterature/ la-regle-d-x27-abraham-n013-pdf.pdf

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