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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/250284006 Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? Article in Langages · January 2001 DOI: 10.3406/lgge.2001.872 CITATIONS 62 READS 1,425 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Linguistique textuelle et analyse de discours View project Jean-Michel Adam University of Lausanne 102 PUBLICATIONS 682 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Jean-Michel Adam on 07 December 2019. The user has requested enhancement of the downloaded file. Langages Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? M. Jean-Michel Adam Abstract Many genres of discourse offer instructional and procedural semantic and pragmatic features which are expressed by common linguistic forms. Considering such regularities, one may be induced to treat them as a category or a type of text. As the article presents some of the common characteristics shared by recipes, assembly instructions, topographical guides, horoscopes and the tip columns that can be found in magazines, it shows that those permanent features are directly generated by the genres. Therefore they fall within the field of discourse analysis and not within that of a text grammar or a text typology. Citer ce document / Cite this document : Adam Jean-Michel. Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ?. In: Langages, 35ᵉ année, n°141, 2001. Les discours procéduraux. pp. 10-27; doi : https://doi.org/10.3406/lgge.2001.872 https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_2001_num_35_141_872 Fichier pdf généré le 03/05/2018 Jean-Michel Adam Université de Lausanne, Centre de recherches en linguistique textuelle et analyse des discours TYPES DE TEXTES OU GENRES DE DISCOURS ? COMMENT CLASSER LES TEXTES QUI DISENT DE ET COMMENT FAIRE V La structure des phénomènes linguistiques est de nature stratifiée, complexe ; cette complexité s'inscrit en contrepoint de certaines thèses structuralistes ou générativistes sur la simplicité de la structure, et peut être caractérisée par la multiplicité des facteurs et la fonctionnalité graduelle. (Mahmoudian 1995 : 79) 1. Un certain flottement dans la catégorisation La très large famille qui va des textes injonctifs et procéduraux aux différentes formes de conseils pose des problèmes de classification au moins aussi nombreux que ceux que posent les différents genres de l'épistolaire (de la lettre d'amour à la pétition, en passant par la lettre ouverte et la lettre administrative, le télégramme et la carte postale), les genres du récit (de l'histoire drôle au conte, en passant par le récit policier à énigme, le récit fantastique, le fait divers, la fable et la parabole) ou de l'argumentation (de la dissertation au plaidoyer en passant par le syllogisme, la déclaration politique, la propagande publicitaire et l'éditorial). Dans tous les cas, on a affaire à des pratiques socio-discursives très différentes, mais passant par des formes de mise en texte qui présentent des « airs de famille » assez aisément identifiables et même assez communément admis. Présentant des régularités micro-linguistiques observables, les genres discursifs que la présente livraison de Langages a pris pour objet d'étude obligent la linguistique des textes et des discours à distinguer et à définir des rangs ou niveaux de régularités et de complexité. Est-ce que des régularités micro-linguistiques apparentes font de pratiques discursives aussi différentes un ensemble homogène ? Les caractéristiques fonctionnelles communes relèvent- 1. Le présent article est essentiellement une mise au point théorique. Tout en prolongeant et en développant les positions prises dans Les textes : types et prototypes (Adam 1992), il s'appuie sur une étude de corpus dont un article à paraître dans le numéro 105 de la revue Pratiques rendra plus largement compte. Il fait l'économie d'une présentation détaillée des travaux antérieurs sur la question, en renvoyant à l'article de synthèse que propose ici-même Claudine Garcia-Debanc. 10 elles de la textualité (types de textes) ou de la discursivité (des genres de discours) ? Les étiquettes choisies pour désigner la « famille » de textes qui nous retient - textes régulateurs (Mortara Garavelli 1988), procéduraux (comme les auteurs du présent numéro de Langages et Longacre 1982), programmateurs (Greimas 1983), instructionnels-prescriptifs (Werlich 1975), injonctifs- instructionnels (Adam 1987), textes de conseil (Luger 1995) ou encore le recet- tal (Qamar 1996) - sont-elles synonymes ? De plus, quand on examine, même brièvement, le détail des classements, les réalités discursives regroupées dans les classes proposées apparaissent comme incroyablement hétérogènes. Egon Werlich (1975) distingue soigneusement l'arrangement temporel d'actions et d'événements réels ou imaginaires propre au récit des instructions- prescriptions qui portent sur le comportement espéré du destinataire, voire du locuteur lui-même. Tandis que le récit rapporte des actions, l'instruction-pres- cription incite directement à l'action. Autour d'un processus cognitif commun - la capacité à faire des plans —, il regroupe les recettes, guides et notices de montage, le sermon, l'article de loi, le contrat et la prière. Algirdas Julien Greimas (1983 : 157-169) distingue dans les discours procéduraux un programmateur compétent qui transfère son savoir faire en direction d'un réalisateur auquel il recommande de suivre scrupuleusement les indications données sur les phases ou étapes successives d'un processus à exécuter. Il range dans cette « sous-classe de discours qui [...] se présentent en tant que manifestations de compétence actualisée, antérieurement à sa réalisation » (1983 : 160), les recettes de cuisine, les partitions musicales et les plans d'architectes. Bice Mortara Garavelli (1988 : 157-168) range dans la catégorie des textes régulateurs (« testi regolativi »), les textes qui visent à régler un comportement (immédiat, habituel ou non) d'un destinataire, individu ou groupe, présent ou absent, déterminé ou non. Elle intègre dans cette catégorie les modes d'emploi, les recettes et toutes les formes de guides en général, les textes juridiques (codes, lois, décrets, règlements), les manuels de savoir-vivre, la propagande politique et commerciale, ainsi que diverses sortes de mémorandum (agendas personnels, faire-part). Heinz-Helmut Luger (1995 : 147-151), dans une étude de la presse allemande, range les modes d'emploi (« Handlungsanleitungen ») et les conseils (« Ratgebungen ») dans une catégorie des « instruierend-anweisende Texte » qui correspond assez bien à la catégorie des textes de conseil qui envahissent de plus en plus la presse contemporaine (en particulier les magazines féminins). D'autres, comme Horst Isenberg (1984), rangent la notice de montage dans un type dit « ergotrope », avec la lettre d'affaire, le reportage, la leçon. La raison de cet étrange regroupement tient au fait que ces textes visent tous la maîtrise d'une problématique objective et une certaine efficacité objective. 11 Dans des travaux antérieurs (en particulier Adam 1987 : 65-68), suivant les propositions typologiques de Werlich et de Longacre, j'avais sans hésitation considéré la recette de cuisine, la notice de montage, les consignes et règlements, règles du jeu et guides d'itinéraires, l'horoscope et même la prophétie et le bulletin météorologique comme des représentants probables d'un type de séquentialité spécifique. En 1992 (pages 95-100), j'ai décidé de considérer les textes qui ont en commun de dire de faire et de dire comment faire en prédisant un résultat et en incitant très directement à l'action comme des genres de discours. Limitant alors mes observations à des textes procéduraux (recettes et notices de montage), j'ai insisté sur la présence, dans leurs plans de textes, de descriptions : description-liste pour les ingrédients ou éléments épars et description d'actions pour la suite d'actes à accomplir, le nom de la recette ou de l'objet et sa représentation iconique correspondant, de plus, au thème-titre de toute description. Situant ces sortes de textes sur un continuum entre le récit et la description, j'expliquais ainsi pourquoi certains (Greimas 1983 & Bouchard 1991) ont eu tendance à traiter la recette comme un récit. La base commune de la catégorie est la représentation discursive (plus ou moins complète) d'une transformation d'un état de départ opérée, sur injonction, recommandation ou conseil d'un scripteur, par le lecteur-destinataire sur un objet du monde (recette, notice de montage) ou sur lui-même (suivre un conseil ou un guide pour « faire » le Mont Blanc, la Sicile ou Florence). Cette transformation, qui doit mener à un nouvel état, ne peut s'accomplir qu'au moyen d'une suite plus ou moins longue d'actions programmées. La catégorie comporte un certain nombre de régularités. Tout d'abord, les textes qui rentrent dans la catégorie, en dépit de leur ouverture sur un état futur par définition non actuel et non encore existant, sont résolument factuels, ils visent tous une finalité pratique (même l'horoscope qui se rapproche plus du conseil que de la programmation). Ils sont destinés à faciliter et à assister la réalisation d'une tâche ou macro-action du sujet qui le souhaite ou est chargé de l'accomplir. D'où la présence d'un lexique relevant d'un domaine de spécialité. Ce lexique est imposé par la précision recherchée et par le fait que l'univers de référence est supposé commun au producteur et au lecteur-destinataire. Des connaissances du monde, des scripts, du vocabulaire et plus globalement de la phraséologie sont supposées partagées. Ces textes sont caractérisés par la présence massive de prédicats actionnels. Ceci uploads/Litterature/ langages141-2001.pdf

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