Transformée de Laplace par J. Monnier, professeur INSA Toulouse. Jerome.Monnier
Transformée de Laplace par J. Monnier, professeur INSA Toulouse. Jerome.Monnier@insa-toulouse.fr Janvier 2019 Résumé Introduction à la transformée de Laplace et son utilisation pour résoudre des Equations Diffé- rentielles Ordinaires linéaires (EDO) d’ordre n. Public visé : étudiants, professionnels en formation continue, cycle préparatoire de notre école d’in- génieur INSA. Table des matières 1 Introduction 2 2 Définitions & fondamentaux 3 2.1 Définition de cette transformée de Laplace L(·) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.2 Conditions d’existence de cette transformée de fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.3 Propriétés fondamentales de L(.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.3.1 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.3.2 Opérateur inverse L−1(.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.3.3 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.3.4 Translations et changements d’échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.3.5 Transformée d’un produit de convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3 Images de fonctions usuelles 9 4 Résolution d’EDO linéaires par la transformée de Laplace 12 4.1 Exemple : une EDO linéaire d’ordre 1 très simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 4.2 Cas général : EDO linéaire d’ordre n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 1 Pierre-Simon Laplace (1749 -1827) est un mathématicien, astronome, physicien et homme politique français, contemporain de la période napoléonienne. Il a apporté des contributions fondamentales dans différents champs de la théorie des probabilité, des mathématiques et de l’astronomie. 1 Introduction Soit f une fonction de R à valeurs dans C (voire Cn donc aussi potentiellement dans Rn ou R). La transformée de Laplace de f(x) notée L(f(x)) est un opérateur intégral conduisant à une nouvelle fonction de p, p la variable duale (p indépendante de x). On note la transformée F(p) : L : f(x) 7! F(p) = L(f(x))(p). Cette transformation mathématique fut introduite par P.-S. Laplace dans un cadre théorique de probabilités. La transformée de Laplace a la particularité de transformer très simplement la dérivée de la fonction originale f. En effet on a : L(f 0(x))(p) = pF(p)–(0) Cette propriété permet un traitement simple des Equations Différentielles Ordinaires linéaires (EDO) d’ordre n (avec n ≥2 possible). Il suffit de transposer l’équation différentielle dans le domaine de Laplace pour obtenir une équation algébrique relativement simple à manipuler et résoudre. Pour revenir dans l’espace original (e.g. temporel), contrairement à la transformée de Fourier nous ne disposons pas d’expression explicite simple de la transformée inverse L−1. Mais comme L est injective, par le calcul et l’usage de tables il est possible d’inverser les images obtenues. (En fait la transformée inverse L−1 est une intégrale dans le plan complexe qui n’est en pratique pas utilisée). Du fait de ces propriétés, la transformée de Laplace est utilisée en automatique et asservissement pour déterminer la fonction de transfert d’un système linéaire. Contrairement à la transformée de Fourier F qui est utilisée pour la détermination du spectre d’un signal f, L tient compte de l’existence du régime transitoire précédant le régime permanent. Par exemple, la prise en compte de l’allure du signal avant et après la mise en marche d’un générateur de fréquence 1. Parmi les pré-requis à ce cours figurent les intégrales généralisées et la décomposition en éléments simples de fractions rationnelles. Des notes de cours sur ces sujets vous sont proposées en complément du présent manuscrit de cours. 1. Remarque issue de pages Wikipédia 2 2 Définitions & fondamentaux 2.1 Définition de cette transformée de Laplace L(·) Soit f(x) une fonction de R à valeurs dans C ou R. On appelle fonction causale une fonction définie sur R dont le support est borné à gauche en 0 i.e. f est nulle pour tout x < 0. Etant donnée une fonction g non causale, il suffit de considérer f(x) = H(x)g(x), H la fonction de Heaviside, pour obtenir la fonction correspondante en version causale. Dans tout ce cours nous supposerons que toutes les fonctions originales f(x) sont de partie réelle causale : R(f(x)) = 0 pour x < 0. Définition 1. Soit f(x) une fonction causale (ou de partie réelle causale). On appelle transformée de Laplace la fonction F(p) = L(f(x))(p) qui vérifie : F(p) = Z +1 0 f(x) exp(−px) dx (2.1) Terminologie. F(p) est l’image de l’originale f(x) ; x la variable primale ; p la variable duale. A noter que p pourrait être une variable complexe. Dans la pratique, p variable réelle est bien souvent suffisant. Dans toute la suite on suppose que p est une variable réelle. 2.2 Conditions d’existence de cette transformée de fonction La transformée de Laplace d’une fonction est une intégrale généralisée. Celle-ci doit donc être conver- gente pour être bien définie. Nous renvoyons le lecteur aux notes de cours relatives aux intégrales généralisées. Rappelons simple- ment qu’une condition nécéssaire (mais non suffisante...) est que l’intégrande, ici la fonction (f(x) exp(−px)) tend vers 0 en +1. Le domaine de définition DF de la transformée de Laplace F(p) est tout simplement l’ensemble des valeurs de p pour lesquelles l’intégrale (2.1) est convergente. Des conditions suffisantes de convergence de cette intégrale, et donc de bonne définition de la trans- formée, sont les suivantes. Proposition 2. Soit une fonction f(x) qui vérifie les trois conditions suivantes : — f admet une limite finie à gauche et à droite en tout point x de ]0, +1[. — |f(x)| croît moins vite à l’infini qu’une certaine exponentielle. Plus précisément, il existe ↵2 R tel que |f(x)| cste exp(↵x) pour x ! +1 . — |f(x)| croît moins vite à l’infini en 0 qu’une certaine fonction de Riemann. Plus précisément, il existe β 2 R, β < 1, tel que |f(x)| cste 1 xβ pour x ! 0+. 3 Alors sa transformée de Laplace F(p) existe (est bien définie) pour p suffisamment grand ; plus précisément pour p 2]↵, +1[. Aussi on a : lim p!+1 F(p) = 0 (2.2) Eléments de démonstration. cf notes manuscrites. On montre facilement que si pour p = a l’intégrale de Laplace est absolument convergente (F(a) est bien définie), alors F(p) est bien défini pour tout p ≥a. En effet, on a : 8p ≥a, 0 exp(−px) exp(−ax) et donc : 0 |f(x)| exp(−px) |f(x)| exp(−ax). D’où l’assertion. Exemples d’existence ou non. La transformée de Laplace de cos(x), F(p) = L(cos(x))(p), existe pour p > 0. En effet on a : |F(p)| R +1 0 | cos(x)| exp(−px) dx R +1 0 exp(−px) dx. Cette intégrale est convergente pour p > 0. Par contre pour p = 0, F(p) = R +1 0 cos(x)dx n’admet pas de limite. Enfin pour p < 0, limp!+1(cos(x) exp(−px)) = +1 ; l’intégrale correspondante est donc divergente. On peut facilement montrer que la transformée de Laplace de exp(+x2) par exemple n’existe pour aucune valeur de p. 4 2.3 Propriétés fondamentales de L(.) 2.3.1 Linéarité L’opérateur de Laplace est par construction un opérateur linéaire. En effet, pour toute fonction(f(x), g(x)) qui admettent une transformée de Laplace, on a : L ((f + g)(x)) (p) = L (f(x)) (p) + L (g(x)) (p) (2.3) 8λ 2 R, L (λf(x)) (p) = λ L (f(x)) (p) (2.4) 2.3.2 Opérateur inverse L−1(.) La transformée de Laplace inverse L−1(.) i.e. telle que L−1 ◦L(f) = f, peut s’exprimer sous la forme d’une intégrale dans le plan complexe. En effet à l’aide du théorème dit des résidus, on obtient que : f(x) = L−1 (F(p)) (x) = 1 2⇡i Z γ+i·1 γ−i·1 eptF(p) dp (2.5) où γ est choisi tel que : a) suffisamment grand pour que l’intégrale soit convergente (γ doit être su- périeur à la partie réelle de toute singularité de F(p)) ; b) |F(p)| uploads/Litterature/ laplace.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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